Chers tous,
Aimez-vous les sensations fortes ? Avez-vous l'estomac bien accroché et le pied aérien ?
Alors ce FR est fait pour vous ;)
Attachez-vos ceintures et cramponnez-vous !
le contexte
Au mois de mars 2020, Akivi et moi-même avions prévu une petite escapade avgeek bretonne :
Relier Roissy à Lorient avec Air France (en Embraer 145 opéré par Amélia), puis rentrer par la ligne Quimper-Orly avec Chalair en Beechcraft.
Malheureusement, le sort aura voulu que le premier confinement soit annoncé pile le lendemain de notre retour. Avec sagesse, et tristesse, nous avions décidé de remettre cette escapade à plus tard.
Si nous avions pu obtenir un remboursement en avoir avec Air France, Chalair ne nous permettait que de décaler la date. Après avoir tenté (en vain) de trouver une nouvelle date commune en octobre, nous finissons par y aller chacun de notre côté à 2 jours d'intervalle.
Akivi vous a déjà partagé sa version (que je vous invite d'ailleurs à (re)lire ici : Cliquez-ici
le routing
En ce qui me concerne, le choix du jour fut très compliqué, au regard de mes plannings parisiens et poitevins très chargés.
L'unique solution qui se présentait consistait à enchaîner le retour du mardi Poitiers > Paris avec le vol du soir Paris > Quimper, et retour aux aurores le lendemain matin pour être opérationnel à 10h30. Le timing étant serré, il fallait espérer que tout fonctionne normalement !
Enchainement de vols
- 1
- 2
- 3
- 406/10/20 – TGV 8378 |POI → PAR| SNCF | 2de cl.
- 506/10/20 – CE 296 |ORY → UIP| Chalair Aviation| Be-1900D | Économie
- 6
Un pré-acheminement compliqué
Lorsque je suis enfin libéré de toute contrainte poitevine, je pensais que tout irait pour le mieux. Un petit coup de train et hop, direction Orly.
C'était sans compter un oubli qui a failli me coûter cher (au sens propre comme au figuré).
Mon billet retour vers Paris étant en TGV Max, je me devais de le confirmer la veille, sans quoi ce dernier serait annulé.
Évidemment, j'ai oublié de le confirmer. Et évidemment, je ne m'en rendrai compte que 5min avant le départ sur le quai.
Et évidemment, en cette période contrainte, il y a peu de trains. Le seul compatible n'est pas dispo avec mon abonnement et coûte la modique somme de 90€… Outch !
Je recherche toutes les solutions pour détourner le système : séquencer via St-Pierre-des-Corps, La Rochelle, Bordeaux… Rien de faisable.
Puis je tombe par hasard sur un TGV tarifo-compatible au départ de St-Maixent, mais ne desservant pas Poitiers. Pour m'y rendre, il faut prendre un TER dans… 3min, et sur le quai d'en-face.
Brans-le-bas de combat, je me rue à Mach 3 vers mon unique échappatoire. Ouf, c'est bon, je sauve la mise !

Ensuite, 45min de patience me seront nécessaires avant de pouvoir rentrer sur Paris (décidément, même en train, je fais des détours ^^)
Au moins, je pourrai visiter en toute tranquillité la charmante gare de St-Maixent !

Tableau de composition à l'ancienne, avec desserte exclusive en TGV Atlantique.

Bon, cette fois, plus de blagues hein ? C'est que j'ai un avion qui m'attends !

Au termes d'un trajet heureusement sans histoire, je me dépêche de récupérer la voiture (j'en aurai besoin impérativement le lendemain matin) et je prends la route d'Orly. Heureusement, pas de bouchons. J'arriverai donc avec une petite avance assez confortable.

Je spotte en chemin ce bel A321 La Compagnie, en stockage (notez derrière lui un petit morceau de Transavia en ancienne livrée, lui aussi en stockage).

Pour se stationner à Orly, c'est soit le forfait 24h hors de prix à 36€ au contact du terminal, soit le Parking éco, moins cher mais accessible uniquement en navette. Les tarifs sont beaucoup moins intéressants qu'à Roissy ou grâce à Onepark, on peut trouver d'excellent tarifs pour moins de 24h, dans les parkings d'hôtel où aux Pr/Px.
Va donc pour le Parking Eco.

Mais comme à ce moment là, je n'avais pas été à Orly en voiture depuis la crise sanitaire, j'ignorais que ce dernier était tout bonnement… fermé !

Bref, pas le choix, ce sera le plein tarif pour cette fois :(
Pour revenir sur les terminaux, le cheminement routier me fait passer par Orlytech. Je tiens alors à savoir si la vieille antiquité est toujours là ^^

MD-80 ex-Air Liberté, stocké ici-même depuis 2003. Le temps semble n'avoir guère bougé depuis.

Retour à Orly 1.

Cette fois-ci, c'est la bonne !

à orly
L'arrivée s'effectue directement au Hall 1, ce qui est pratique pour le traditionnel instant Astrolabe ;)


Pour le reste, c'est au hall 3 que ça se passe. Le Hall 1 est totalement fermé, et seuls quelques rares vols partent encore du hall 2.


Paris vous aime certes, mais ce plafond…. Je le déteste ^^

Pas grand monde…

En tout cas, l'enregistrement de mon vol aura lieu au niveau des comptoirs Transavia.

Après un accueil courtois de l'agente, je récupère le précieux sésame pour ce soir. Je réussirai à obtenir un siège à l'avant, histoire d'avoir une vue imprenable sur le cockpit.

Le PIF sera expédié rapidement. Mais un cerbère grondera de sa forte voix parce que j'ose passer ma tête sous les rubans séparateurs qui font faire 3 grands zigzags totalement inutiles ! Ah… Paris vous aime :)

Arrivant à la hauteur de l'agent, celui-ci me dit que je ne peux pas passer comme ça sous les rubans. J'ose lui répondre qu'il y aurait pu avoir quelques rubans d'enlevés pour permettre un accès direct vu la faible fréquentation. "Non, c'est impossible" me répondit-il d'un ton très affirmatif. Il faudra m'expliquer pourquoi ce qui n'est pas possible à Orly l'est à Roissy ^^
Au moins, le PIF sera vite expédié.

Passage par l'inévitable duty-free.

Les clients se font rares…

On arrive sur la fameuse "place centrale", elle aussi relativement déserte.




Au final, je préfère aller patienter dans un confortable fauteuils face au tarmac. Bien plus sympa comme vue !

Pour me restaurer, j'irai chez Gontran Cherrier qui est plus ou moins le seul endroit ouvert ce soir.


L'heure tourne et les réjouissances sont proches !

Paris ne vous oubliera pas… Moi si !

Et pour cause, mon merveilleux outil d'évasion est à l'heure.

Je crois qu'on ne va pas se bousculer à bord.

Finalement, nous serons 6 irréductibles. Prêts pour les sensations fortes ?

Ah non, pas encore. Pour l'instant c'est du paxbus.

Forcément, tout le monde peut s'y trouver une petite place assise, et nous partirons dans la foulée, l'agent d'escale ayant déjà imprimé sa pax-list. Que d'efficacité ^^

Si Orly est flou, French bee est net ^^

Le 777-300 AF en livrée Skyteam est parmi nous ce soir.

à bord de l'engin !
Et voici la bête ! La fameuse :))))
Cet engin volant, Beechcraft Be-1900D F-HBCK pour les intimes, a servit pour MHS Aviation de 2002 à 2018, puis Chalair.

Rare sont les aéronefs où l'on peut se recoiffer en se mirant dans le reflet chromé de l'hélice ^^

En ce qui me concerne, c'est une première à bord de cette version 1900D, mais une seconde pour le modèle en général puisque j'eu la chance (par un hasard extraordinaire) de prendre la version 1900C en 2014 entre La Rochelle et Paris.
Si l'avion est fondamentalement le même, le 1900C possède un fuselage étroit tandis que le 1900D possède un fuselage agrandit pour y circuler debout.
Vous pourrez relire le FR sur Be-1900C en cliquant ici-même.

Petit fuselage shot.

Et je m'assieds en 2A avec vue imprenable sur notre P&W Canada PT6A-67D…

…et le cockpit !

Les sièges sont plutôt confortables.


Le pas est plutôt pas mal compte tenu du gabarit réduit de notre avion.

En guise de service, un minibar est présent en siège 1C, avec des bouteilles d'eaux, jus de fruits, sandwichs triangles ou barres chocolatées.

Enfin, on n'oublie pas la belle safety card :)



Allez départ ! Je suis aux premières loges pour observer la mise en route.
On double ensuite quelques aéronefs en se présentant directement en Whisky 42, piste 24. C'est la deuxième bretelle, très utile pour les aéronefs légers.

concerto en si bémol
Et c'est partit pour le concerto en si bémol pour Beechcraft, nuance fortississimo ^^

La traversée des nuages vue du cockpit est toujours assez spectaculaire, ceux-ci étant éclairés par les phares d'atterrissages (ceux-ci sont utilisés tant que l'ont reste dans la couche).

Si nous avions pu avoir une lumière plus tamisée, le spectacle du ciel étoilé aurait été à notre portée… Hélas, les feux sont restés plein pot durant tout le vol.

Heureusement, par ici, ça reste très sympathique (avec en plus un petit bout de crépuscule).

les montagnes russes à la bretonne
Evidemment, un vol de nuit par ciel couvert, il n'y a pas grand chose à montrer, et donc photographier. Mais qu'importe !
Cela reste un bon moment de détente que de se sentir voler dans cette machine assez géniale. On est vraiment dans l'aviation comme je l'aime, et quel bonheur d'être là haut…
Le temps semble suspendu quand soudain, une forte secousse me sort de ma lethargie… Puis une autre. Et encore une ! Bigre, ça commence à être intéressant :)
Nos vaillants pilotes ont à nouveau allumé les feux d'atterrissage, je subodore qu'il traîne ci ou là quelques belles cellules qu'il va falloir éviter.
Les secousses se font de plus en plus fréquentes. J'aime bien quand ça secoue.
Et puis là… C'est le déchaînement. Je vois arriver une masse blanche dans le cockpit et instantanément, je ressens le sol qui se dérobe sous nos pieds. Le CDB a la présence d'esprit d'annoncer "Veuillez garder vos ceintures attachés" dans le public adress car là, on risque de finir au plafond.
S'en suit une série de dégueulantes aussi fortes les unes que les autres. Tantôt on décolle du siège, tantôt la tête rentre dans les épaules. On se fera balloter comme un petit pois dans un sifflet. Jamais je n'avais vécu d'aussi fortes turbulences !!
J'ai tenté de filmer la chose du mieux que je pouvais. Le mouvement des pilotes et de ce qui pendouille de la porte sont de bons témoins, notamment lors des énormes dégueulantes à partir d'1min 03 ^^
Je n'ai jamais peur en avion. Parfois des toutes petites appréhensions quand il s'agit de prendre des vieux coucous dans certaines conditions mais c'est tout. J'ai une telle confiance envers les professionnels qui pilotent et entretiennent ces merveilleuses machines volantes.
Là, pour la première fois de ma vie, j'ai vraiment eu peur. Être secoué de la sorte dans un environnement d'un noir d'encre, le tout dans un petit avion tout en traversant des grosses cellules orageuses, on perd complètement ses repères.
Nos pilotes restant d'un calme olympien les mains sur les genoux, je sais que tout va bien. Mais les secousses sont si fortes que je me cramponne aux accoudoirs.
Finalement, on finit par descendre et sortir de la zone convective et un calme relatif viendra. Ça secoue encore pas mal, mais c'est rien du tout comparé à ces quelques intenses minutes ^^
Nous sommes encore dans la couche en descente à pleine vitesse mais le GPS montre que Lorient n'est plus bien loin.

Je vois le copi prendre la check-list en main, ça sent de plus en plus l'approche.
J'entends le bruit rassurant des volets qui sortent, puis le train.
Puis on sort de la couche. Le vario étant quelque peu négatif, j'arrive à voir parfaitement la piste. Le spectacle est magique :)
Je tente d'immortaliser la chose mais notre avion bouge encore beaucoup, au gré du vent qui cisaille notre trajectoire.
quimper bretagne
Posé presque en douceur et freinage fort pour attraper l'unique bretelle. Bravo le copi !
Le roulage sera extrêmement court. On s'arrête et on coupe tout. Et là, le silence retentit bruyamment, si j'ose dire. Un calme, une plénitude. On ne bouge plus. J'ai la même sensation qu'après avoir passé plusieurs heures en mer ^^
Le copi se lève pour libérer la porte en nous adressant un "merci d'avoir voyagé avec nous, le beau temps breton vous attends !"

S'il ne pleut pas, le vent souffle fort. Pour une fois, je suis ravi que le vol n'ai pas été plus long !


Passage par la salle de délivrance des bagages. Pour les pax concerné, l'attente ne devrait pas être bien longue ^^

Voici la partie airside. Plutôt sympathique avec ce plafond original.



Pour accéder au centre ville de Lorient, une navette publique existe, mais elle ne fonctionne que sur réservation de plus de 48h. Ayant oublié ce détail, je m'y suis pris évidemment un peu trop tard. Si j'ai pu réserver la navette pour le lendemain, ce soir là, ce sera taxi ou rien.
D'ailleurs, pour l'instant, c'est plutôt rien ^^

Un petit coup de fil à la centrale de réservation locale et un chauffeur arrivera dans les 15min suivantes.

Au moment de partir, mon conducteur me demandra si l'équipage est encore là ? Étonné, je lui répond par l'affirmative, ne les ayant pas vu sortir. Il me répond qu'on va attendre (gratuitement) s'ils ont besoin d'être pris en charge. Est-ce que je suis d'accord ? Carrément !!
Un petit coup de fil à l'accueil de l'aéroport qui lui répond que les pilotes ne sont pas prêt. Du coup, on partira sans eux. Dommage, ça aurait été super sympa de pouvoir discuter avec eux.

Le trajet sera rapide (15min) et pas trop cher (25€ si mes souvenirs sont bons).
Il est 22h30 lorsque j'arriverai dans mon hôtel face à la gare. La plénitude de ce bouddha ne sera pas de trop après ce vol molto agitato ^^

Rendez-vous dans le prochain opus pour le retour vers Paris, en espérant qu'il sera moins agité ;)
Merci pour votre lecture :)
A bientôt !
les turbulences dans un petit coucou ce doit etre quelque chose, belle aventure en tout cas
Merci pour le commentaire :)
Les turbulences c'est sympa, j'adore ^^ Mais là, c'était un poil trop violent, surtout de nuit sans aucun repères extérieurs.
A bientôt :)
Un petit périple pour pouvoir se rendre à Paris.
“Il faudra m'expliquer pourquoi ce qui n'est pas possible à Orly l'est à Roissy” —> Aaaaah les aéroports Parisiens
La Bretagne en automne, ça vente ^^. Ça n’est pas super rassurant dans des avions aussi petit qui peuvent se faire balader facilement par les rafales de vent.
Merci pour le partage.
Merci Moritz :)
#parisvousaime xD
En effet, mais je sais que ce n'est rien pour ces aéronefs prévus pour supporter bien pire. C'est surtout d'un point de vue confort que là, on est allé un peu trop loin dans les montagnes russes ^^
A bientôt :)
Merci pour ce partage.
Un bel avion et des secousses ‘’inoubliables’’ qui méritaient bien les péripéties SNCF…
Les agents du PIF parisien, un modèle de convivialité et de bienveillance :-)
Merci beaucoup :)
...que le monde entier nous envie :pppppp
A bientôt !
Merci pour ce FR :)
Ton expérience sol est bonne sur ORY-UIP...
Ton expérience vol est ... orangisnesque !!
Moi c'était l’inverse :)
cf. https://flight-report.com/fr/report/52598/chalair-aviation-ce296-paris-ory-quimper-uip
Merci Didier :)
Si nous avions transporté de l'orangina, où n'importe quelles autres bulles buvables, nous aurions pu satelliser les bouteilles rien qu'à leur ouverture ^^
En effet ^^ Mais on ne peut pas tout avoir : les turbulences, la bombinette cadeau ou le taxi à 3 chiffres ^^
Merci pour le lien, j'ai pu réviser tes derniers chefs d’œuvres ;)
A bientôt !
Merci pour ce FR en mode avgeek me rappelant de bons souvenirs sur mes vols vers LPY :)
A bientôt
Merci Nicolas :)
A bientôt !
Merci Cyrille pour le partage !
Quel vol turbulent dans tous les sens du terme !
A bientôt !
Merci Stephan :)
Turbulent, c'est le bon mot !
A bientôt !
Merci pour ce FR, ah mon dernier passage à Quimper en avion fut au moment de l’apparition de Hop!, le tout en CRJ-700 et j'avais eu le droit à un atterrissage de jour quasiment aussi violent que le votre, ayant la sensation que les ailes allaient bien finir par taper le sol.
À bientôt pour la suite !
Merci Erwan :)
J'imagine bien le CRJ autant secoué qu'une bouteille d'orangina ^^ Vive le temps breton !
A bientôt !
Merci pour ce joli report !
Belles vues sur le cockpit.
Les turbulences, c'est toujours marrant jusque à ce que ça passe notre seuil ^^ Et de nuit c'est vrai que c'est déroutant dans les nuages.
A bientôt
Merci Adrian :)
Tout à fait ! Et c'est vrai qu'en y réfléchissant bien, être enfermé dans une petite boite de conserve volante en pleine nuit et ballotée dans des nuages fortement convectifs... On est quand même loin d'une situation de parfait confort naturel ^^
A bientôt !