Avis du vol FlyOne Yerevan → Paris en classe Economique

Bonjour à tous!

(je n'ai pas trouvé FlyOne Armenia sur la BDD du site).

Voici le retour d'Arménie. Pour la construction du routing, je vous suggère d'aller lire le premier opus sur Transavia entre Orly et Yerevan.
Le retour s'effectue avec FlyOne Armenia (opéré par Global Airways) avec une arrivée à Charles de Gaulle et non Orly.

Je vous invite à rester jusqu'à la fin pour le bonus sur mon beau pays :)

zvartnots

En Arménien, Zvartun veut dire "ange", Zvartnots étant une banlieue avec un site historique important. Zvartnots est l'endroit (avant la construction de la cathédrale) supposé où Grégoire l'Illuminateur aurait guéri Tiridate IV (roi d'Arménie) en 301, et ce dernier aurait donc adopté le christianisme - rapidement suivi par son peuple (à l'époque déjà les Arméniens). L'Arménie devint alors le premier pays chrétien du monde.

Nous nous y rendons en voiture mais l'aéroport est accessible avec le bus 100 ou 200 je sais plus qui se prend au niveau des arrivées. Départ toutes les 30 minutes pour 300 dram (moins d'un euro). Le bus est propre, climatisé, wi-fi et prises disponibles (toc la RATP). Il vous dépose le long de l'Avenue Mesrop Mashtots, ou sinon le terminus se trouve Place de la France, avenue Baghramyan/Moskovyan (derrière l'Opera d'Arménie). Trajet environ 25min, mais des fois bien plus : Yerevan est une ville embouteillée !!


L'Aéroport conserve son terminal soviétique, qui est d'ailleurs toujours son logo:

J'avais proposé qu'on nous dépose au dépose-minute mais mon oncle insiste pour aller se mettre au parking. On se dirige donc vers l'aérogare à pied

Devant c'est grand et aéré. Il fait encore assez chaud en cette mi-septembre, surtout à Yerevan

L'intérieur du terminal

La toile de Minas Avetisyan, monumente (4m de haut pour 13.5m de large), restaurée par l'Aéroport après le terrible tremblement de terre de Gyumri (nord du pays)

On essaye de passer avec les billets sur nos téléphones mais ça ne passe pas, il faut aller faire la queue au comptoir.
Au final après 20minutes de queue, on a nos BP en format papier, mais ça passe toujours pas. Donc le soucis venait pas des BP electroniques mais d'autre chose, on a pas vraiment compris pourquoi. Les agents ont pianoté sur leurs téléphones et on est passés…

Il faut partir à droite sous la toile pour les portes

Le BP en format papier donc.

Les départs du jour

Nous avons prévu de quoi manger - du soujoukh et du lavash, histoire de rien n'avoir à acheter.
J'acheterai quelques cartouches de cigarettes

L'aérogare est relativement pleine, il y a tout de même largement de quoi s'asseoir. Peu de prises électriques par contre.

Un 320 MEA Pour Beyrouth

Qui s'en va.

L'aérogare depuis le côté nord, juste devant un vol pour Dubai.

Le wi-fi fonctionne bien mais 100% de l'Arménie est couvert en 4G/5G.

Passage aux toilettes qui sont propres.

le vol pour Dubai va partir.

Puis c'est à notre tour d'embarquer avec un peu de retard.

Je suis plutôt surpris de trouver une affiche du PFC ici.

En bus, nous passons devant l'avion de la République d'Arménie, que j'ai déjà pu voir quelques semaines avant à Rome FCO (teasing!!)

Nous arrivons au pied de notre A320 Global Airways, les PNC sont sud africains, les annonces sont faites en anglais et arménien. Pas de français ni de russe.

Un A321 Armenian Airlines.

Un autre oiseau plus vieux, et des débris.

Je m'assoie en 20C (j'échangerai avec ma soeur après le décollage en A).
Le pitch est correct

Je prends rapidement une photo avant que des russes (avec bébé) s'installent en 20A et 20B.

Vue de la cabine. Les tétières sont F9.

Les consignes de sécurité.

Le BoB

C'est très cher pour un arménien. Moins pour un européen.

du côté du salé

Et du Brandy Arménien.

la moquette semble propre.

Pas grand chose à faire pendant le décollage qui aura 30 minutes de retard.
Le ciel est très brumeux donc pas de vue sur le mont Ararat bien que ma soeur soit côté gauche.
Passage aux toilettes, c'est correct.

les tétières de plus près

Je m'installe à gauche alors qu'on survole encore la Bulgarie.

Pas grand chose à voir dehors.

A mesure qu'on approche l'Autriche et la Suisse, les paysages sont plus verdoyants.

Bregenz (Autriche) et le lac Constance qui marque la frontière entre la Suisse, l'Allemagne et l'Autriche.

Zurich, si je ne m'abuse!

On prend une direction plus nord en commençant le début de descente.

Disney et Val d'Europe

Au loin, Paris. Mes voisins de siège me demandent de prendre des photos, on a pas mal papoté et ils viennent en vacances et ont très hate (même s'ils ont peur de la violence à Paris, je tente de les rassurer mais c'est vrai que ces derniers temps beaucoup d'étrangers me confient qu'ils entendent dire que la France (Paris particulièrement) est devenue violente et dangereuse… bon chacun son avis, ce n'est pas le miens en tout cas. C'est clair ceci-dit qu'en venant d'Arménie (Yerevan est dans les capitales les plus safe du monde) le niveau de délinquance ne peut que choquer).

le Bourget

On dépasse CDG par le nord.

Virage à gauche et on s'aligne.

touché assez doux.

On va direction le T1.

Air Cairo en 220, dites donc !!

Passage au plus près du camembert

Puis on se gare à côté d'un autre FlyOne, qui s'en va pour la Moldavie . Pourquoi un drapeau jordanien en son flanc ?

instant danette assez bordélique : les Arméniens restent des orientaux.

Puis on sort au pas de course histoire d'avoir le moins de monde possible à la PAF.

Ils font vraiment exprès de toujours mettre les arméniens et les turcs ensembles.

Passage sous les pistes.

Puis dans les tuyaux

C'est dans ce beau camembert que s'achève le report du vol.
Merci pour votre lecture :)

Pour introduire le bonus, j'aimerai tout de même m'excuser du temps d'écriture de ce report. Non pas qu'il m'ait demandé du temps, mais bien que ces dernières semaines ont été très éprouvantes pour moi à cause de l'invasion du Haut-Karabagh par l'Azerbaidjan - où j'avais beaucoup de familles. Aussi, ce report est pour moi l'occasion de partager un peu notre façon de pensée, nos voix et nos craintes.
Pour ceux qui ont la flemme de lire le bonus, je ne vous dirai qu'une chose: si vous voulez visiter l'Arménie, foncez. Nous avons un beau pays, une culture plusieurs fois millénaires, une cuisine qui vous fera chauffer les papilles, nous sommes un peuple accueillant, gentil, un peu rustre et on ne roule pas sur l'or, mais croyez-moi, l'hospitalité arménienne, ce n'est pas un mensonge.
Sur une note moins joyeuse, l'Arménie n'existera peut-être plus dans 10 ans. Alors foncez avant qu'il ne soit trop tard.

bonus : l'arménie

L'Arménie a une histoire compliquée. Plus que d'autres pays, pour sûr. Coupable de se trouver où elle se trouve, au pied du Mont Ararat, coupable d'être chrétienne, coupable d'être européenne, longtemps, les Arméniens n'ont pas connu la paix.

J'ai très souvent entendu "oui, mais le Génocide Arménien, c'était il y a 100 ans, pourquoi vous continuez avec ça, il faut passer à autre chose". Ce à quoi, inlassablement, je racontais les histoires que tous les arméniens auront en commun, les histoires de nos arrières grand-parents et grand-parents, les histoires du génocide, des massacres, des déportations, des exodes, des marches, des viols, des conversion forcée à l'Islam.
La fierté de faire partie de cette magnifique diaspora, mais également, du lourd devoir de Mémoires qui nous portons sur notre dos, informer, raconter, et surtout : avertir.
Avertir que ce n'est pas fini. Avertir qu'en 2023, des milliers d'Arméniens ont de nouveau trouvé la mort, ont de nouveau été forcé à l'exode, à quitter leurs terres, parce que les puissances voisines l'exigeaient.
Sous les yeux de la communauté internationale : qu'à t-elle fait ? Rien.
A l'heure où Ursula Von der Layen jubilait du gaz azéri, véritable subsitution au gaz russe, le gouvernement d'Ayilev massacrait les Arméniens du Haut-Karabagh. Un gaz couvert de sang des Ukrainiens, on en veut pas. Un gaz couvert de sang des Arméniens, on ferme les yeux.

Pourtant, notre sang est rouge, il tâche, comme celui des autres. Mais surtout, ce sang, il a un air de déjà-vu.
Alors, à ceux qui diront "passez à autre chose", il n'y à qu'une chose à réponse : non. Dans un monde où à peine 30 pays reconnaissent le génocide arménien, dans un monde qui regarde, muet, Erdogan et Aliyev s'avancer plus proche de frontières arméniennes chaque jour, chaque nuit, nous ne nous tairons pas.

Le mois dernier, 120.000 habitants du Haut-Karabagh ont été forcé à l'exil. Après 9 mois de blocus complet par l'Azerbaidjan. Ces défis sont sans précédents pour l'Arménie, qui reste un pays relativement pauvre, pour accueillir tout ce monde. L'autre défis ? Réussir à obtenir de l'attention des grandes puissances, de la Communauté Internationale, prévenir que le pire est à venir. Que le Panturquisme veut la peau des Arméniens.
Malheureusement, les Arméniens sont aussi coupables d'être alliés aux mauvaises personnes : l'Iran, et la Russie (bien que ça se soit fortement dégradé ces derniers temps). Les Européens et Américains ne tolèrent pas. Sur le papier, tout le monde est de coeur avec les Arméniens. En réalité, il y a bien plus de sympathie pour l'alliance Turquie / Azerbaidjan / Israel que l'Arménie et son allié l'Iran.

Mes ami.es de Flight-Report, vous qui savez voyager loin, apprendre des autres, découvrir de nouvelles cultures. Vous qui avez cette richesse en vous qu'est le voyage, et encore plus, l'envie de continuer à voyager : intéressez vous à l'histoire, aux enjeux géopolitiques et géoéconomiques, lisez des articles (Médiapart en a fait de très bons), des documentaires, sur l'histoire du Caucase, et sur les évenements contemporains. Demandez autour de vous à vos amis arméniens et d'origine arménienne (on est simple à trouver, le nom en -ian vous aidera) qu'ils vous racontent leurs histoires, nos histoires.

Car si l'Arménie est un petit pays de 3 millions d'habitants, c'est aussi un des plus vieux pays sur terre, avec plus de 3500 ans au compteur, et surtout, c'est un pays au grand coeur. Ses 12 millions d'enfants, répartis à travers le monde, sera heureux de vous accueillir, vous raconter, vous apprendre et partager avec vous l'histoire de notre pays. Et vous pourrez être sur.es que vous mangerez pour 10.

Yerevan est une jolie capitale, vivante et dynamique. Pas forcément une ville d'intérêts, on peut sans soucis y passer 3 ou 4 nuits sans s'ennuyer. En septembre, la capitale jouit d'un climat très agréable (12° la nuit, 25 la journée).
Ici, la vue sur le Mont Ararat depuis les Cascades

Cascades que voici d'en bas. En haut, le monument des 50 ans de l'Arménie Soviétique (et non Monument de la Mère Arménie, qui se trouve à quelques centaines de mètres et se compose d'une femme avec une épée). Ce monument devait à l'origine être relié aux marches mais le tremblement de terre de Gyumri a stoppé net les travaux (faute de fonds).
Aujourd'hui l'intérieur est occupé par le sympathique centre d'Arts Cafesjian (gratuit).
Ascenseurs et escalators permettent de monter jusqu'en haut, pratique lors de chaudes journées d'été, ou pour éviter les bourrasques glaciales de l'hiver.

En face, l'Opera, derrière France Square.
Sur les Cascades, la place de l'Opera, ou de la République, le soir, il y a beaucoup de spectacles, concerts ouverts etc, c'est vachement sympa.

La Northern Avenue, avenue commerçante reliant l'Opera à la place de la République.

Pour une raison qui m'est inconnue je n'ai pas plus de photos de la magnifique Place de la République.
Le musée de l'Histoire Arménienne est très bien (pas mal traduit en anglais), on peut y voir la plus vieille chaussure du monde retrouvée en Arménie !! (elle a 5500 ans!).
Un spectacles de sons et lumières sur la fontaine au centre de la place est vraiment super sympa, sur des opéras arméniens ou russes (notamment le fameux Lac des Cygnes)

Des fontaines à l'eau excellente et gelée sont disposées de partout en ville. N'hésitez pas à la boire, l'eau d'Arménie est excellente et ne vou rendra absolument pas malade (et on adore voir les touristes les utiliser comme nous!!).

Le métro de Yerevan, soviétique, est très profond.

Le musée Martiros Saryan, très rapide et vraiment sympa sur ce peintre Arménien qui a tant peint sur son pays. Ses oeuvres reflètent vraiment bien l'Arménie, je vous le conseille fortement.

Le mémorial et musée du génocide Arménien. Sûrement le passage obligatoire de Yerevan, je vous assure qu'on ressort vraiment tracassé.

12 stèles se font face (symbolisant les 12 provinces d'Arménie perdues), et l'architecture est telle que le visiteur est obligé de baisser la tête, en signe de respect, d'hommage et de mémoire. un musique désolante résonne de jour comme de nuit dans ce lieu qui rappelle à tous les Arméniens de quoi est fait notre passé.

Une flèche, à deux pointes, symbolisant l'Arménie orientale (actuelle Arménie) et l'Arménie Occidentale, perdue au profit de la Turquie.

Le Mont Ararat.

La région du Syunik offre des paysages allant des forêts humides aux Canyons.

Les bords du Lac Sevan.

Le Monastère de Tatev, dans le brouillard.

Aux alentours du col de Selim.

Beaucoup de chats et de chiens en Arménie, aucun n'est agressif.

Le début de la route pour le Noravank. Juste à côté de la grotte d'Areni-2 où a été découverte la fameuse chaussure!

Les couleurs du coucher du soleil sont sublimes.

Et en plus il y a personne, les tours opérateurs passant plutôt le matin et faisant Khor Virap en soirée.

Un panneau que j'ai trouvé assez drôle.