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Bonjour à toutes et à tous,
Je vous propose aujourd'hui une nouvelle escapade en Italie afin de faire une double découverte :
1/ L'aéroport d'Ancône Falconara qui n'a jamais eu les honneurs de ce site, versions française et anglaise, et qui était également une nouveauté pour moi.
2/ Le Saab SF-340A (QC) qui opère depuis janvier 2024 pour le compte d'Aeroitalia et qui a reçu une partie de la livrée de cette compagnie, ce qui, outre le type d'appareil de plus en plus rare en version pax, est une curiosité assez remarquable sur le plan "avgeek" puisqu'il s'agit d'une pièce unique, exploitée ainsi pour on ne sait pas combien de temps, alors que son opérateur est la compagnie lettone RAF-Avia.
Je ne suis pas aussi "airportgeek" que certains afficionados de ce site qui semblent parfois, et c'est leur droit le plus strict, porter autant d'intérêt à l'aéroport qu'ils utilisent qu'au type d'appareil ou à la compagnie sur lesquels ils volent. Ces deux paramètres sont déjà assez compliqués à réunir selon moi (on le verra une fois de plus dans la deuxième partie de ce FR…), mais j'aime bien évidemment découvrir un nouvel aéroport quand l'occasion se présente, même si ce n'est jamais le but du voyage en ce qui me concerne.
C'est précisément le cas de l'aéroport d'Ancône où je me suis rendu pour effectuer le vol qui va suivre. Pour un prix équivalent à quelques € près, j'avais le choix entre un CDG-BLQ en A220 AF suivi de deux heures de train (plus les transferts aéroport - gare à Bologne et gare - aéroport à Ancône) et un CDG-MUC-AOI sur LH (319/CR9) en 4h10 au total. C'est logiquement cette deuxième option que j'ai choisi, et je débarque donc en milieu d'après-midi, après avoir quitté CDG à midi, sur cet aéroport inédit à plus d'un titre.
Plus loin sur le tarmac sont stationnés deux avions cargo résidents (B767-200 Star Air et B757-200F DHL) et les deux appareils aux couleurs d'Aeroitalia (ATR72 et Saab 340) assurant les lignes régulières vers Milan-LIN et Rome-FCO.
N'ayant pris aucun renseignement préalable sur cet aéroport d'Ancône Falconara, je suis immédiatement surpris par la taille assez impressionnante du bâtiment que l'on voit au fond, qui s'avère être l'aérogare destinée uniquement aux départs.
Face a nous, c'est l'ancienne aérogare, aujourd'hui reconvertie en zone technique, sur laquelle est inscrit le deuxième nom de l'aéroport (Raffaello Sanzio). Une tradition bien établie en Italie où chaque aéroport porte généralement deux noms : celui de la localité sur laquelle il est implanté et celui d'une personnalité, historique ou contemporaine, célèbre localement. Je ne vous en fais pas la liste mais cela ferait un joli sujet de quiz à la fin d'un dîner flight-report : "Palermo Punta Raisi Falcone e Borsellini", "Firenze Peretola Amerigo Vespucci", "Cagliari Elmas Mario Mameli", etc etc. Le champion c'est "Milano Bergamo Orio al Serio Il Caravaggio" soit 7 mots !
Trêve de plaisanterie. Un deuxième bâtiment flambant neuf est face à nous : c'est tout simplement l'aérogare des arrivées, de volume identique à celle des départs.
Une fois à l'intérieur on réalise encore plus que les architectes n'y sont pas allés de main morte question volumes et hauteur sous plafond, que ce soit airside…
… ou landside.
Évidemment ça paraît un peu grand pour l'activité d'un jeudi après-midi en hiver mais qui sait, si la région des Marches a investi dans une telle réalisation il faut espérer que ce ne soit pas une simple vitrine.
En tous cas, la tradition aéronautique est respectée avec un grand nombre de photos historiques qui prouvent que cet aéroport n'est pas sorti de nulle part, même si vu depuis la France ce n'est pas à la ville d'Ancône ni à la région des Marches auxquelles on pense en premier quand il s'agit d'Italie.
Voici l'aérogare des arrivées vue de l'extérieur. Ça a quand même de la gueule alors que ça ne représente que 50% de la superficie récemment bâtie !
Je vais alors me diriger vers les départs en longeant l'ancienne aérogare qui a été entièrement "habillée" pour servir à de l'affichage grand format.
De l'affichage il y en a aussi de l'autre côté de la voie de circulation. Chaque ville desservie en direct depuis Ancône a droit a son panneau associant le nom de la compagnie à la destination. Outre Monaco (vous aurez traduit par vous-même) par Lufthansa, il y a de nombreux aéroports européens desservis par Ryanair, Wizzair et Volotea…
… et même par Transavia en saison estivale !
En revanche, pas un panneau n'est consacré à Milan et à Rome, pourtant reliées tous les matins et tous les soirs à Ancône par Aeroitalia. Cela trahirait-il la grosse fâcherie qui semble poindre entre la région des Marches et la compagnie, cette dernière ayant annoncé quelques jours plus tôt qu'elle cessait toute opération à Ancône dès le 15 mars 2024, soit avec un préavis de tout juste trois semaines ?
Et voici le bâtiment jumeau de celui des arrivées, c'est donc celui des départs.
Mêmes surfaces et volumes généreux que dans l'autre, et aussi peu de passagers puisque le CRJ900 LH qui repart à Munich est déjà en fin d'embarquement, tandis que les deux seuls vols pax (les deux Aeroitalia évoqués plus haut) restant à faire partir pour la journée sont programmés plus tard.
Il n'y a qu'un bar qui soit ouvert comme unique zone marchande et de restauration. Plusieurs boutiques sont fermées.
Je ressors de l'aérogare et je traverse le parking afin d'aller jusqu'à la gare, distance d'environ 100 mètres. A l'heure où l'on ne parle que "mobilité durable", on aimerait que ce genre d'interface entre avion et train soit la norme dans beaucoup d'autres aéroports, surtout en France…
Pour le coup, ce n'est pas la même architecture que le reste. La gare en tant que telle est même murée et donc fermée, sans doute depuis belle lurette, mais il y a une billetterie automatique (la grosse borne rouge) qui témoigne qu'il y a bien des trains qui s'y arrêtent.
Il s'agit d'une desserte régionale qui propose pas mal de fréquences, tant en direction d'Ancône que de localités voisines.
La preuve s'il en est, avec ce train qui vient de passer conformément à l'horaire.
La gare étant légèrement surélevée par rapport au reste, on peut avoir une vue un peu plus panoramique de l'ensemble des installations aéroportuaires, avec les deux aérogares actuelles séparées par l'ancien bâtiment, ainsi que la zone cargo où DHL et UPS ont chacun leur bâtiment.
Voilà pour la visite de l'aéroport d'Ancône qui fût donc une totale découverte pour moi. Dommage que le temps pluvieux n'ait pas permis de faire de meilleures photos.
Sachant que l'unique but de mon détour par ici est de voler dans le Saab 340 d'Aeroitalia, un petit retour en arrière de quelques heures s'impose pour réaliser que la vie d'avgeek est tout sauf un long fleuve tranquille et qu'une "belle prise" se mérite souvent au prix de quelques émotions et surtout de beaucoup de chance. Nous sommes donc à l'aéroport de Munich aux environs de 14h alors que je viens d'arriver de CDG et que je me suis dirigé vers la porte G66 d'où part mon vol vers AOI à 15h00.
M'étant assuré que le vol vers AOI va bien se faire (il suffit de suivre les récits d'Esteban pour savoir qu'avec les CRJ900 Lufthansa CityLine ce n'est jamais gagné d'avance) et que j'ai un siège confirmé à bord, je consulte alors pour la énième fois depuis la veille à la fois flightradar24 et le site Aeroitalia pour vérifier que le Saab 340 fait bien le vol AOI-LIN du soir à 18h30, ce qui signifie que l'autre avion basé à Ancône, l'ATR72 YR-ACB que l'on a vu sur tarmac en début de récit, fera l'autre ligne à savoir AOI-FCO à 19h20, ce que flightradar24 et le site Aeroitalia indiquent également. Il faut en effet savoir qu'Aeroitalia a un programme de vols on ne peut plus instable, et que l'utilisation des avions, notamment ceux qui sont affrétés comme ces deux-là, relève plus de la jonglerie de cirque que de la science du transport aérien. Ce n'est pas que l'ATR72 en question, opéré par la compagnie roumaine AirConnect, ne m'intéresse pas, avec son logo et ses titres d'Aeroitalia tout en ayant conservé sa dérive Avianca, mais je cherche à tout prix à l'éviter aujourd'hui puisque je l'ai déjà pris il y a quelques mois sur un vol FCO-BGY, autre ligne Aeroitalia où il vaut mieux être perspicace pour s'assurer du réel type avion sur lequel on va monter (B738 XZ, Q400 BQ, ATR, Saab, etc…). Voici trois photos faites ce jour-là en embarquant à FCO.
Nous sommes donc toujours en transit à MUC ce 29 février. Fort de cette longue analyse, je me décide enfin (photo prise à 14h25) à acheter mon billet AOI-LIN, qui me coûtera 109€ TTC en tarif basique, non modifiable, non remboursable, un petit bagage cabine inclus et pas de pré-seating. Il valait 30€ de moins la veille et sans doute encore bien moins que ça une semaine avant. Mais ça, c'est toujours le débat (n'est-ce pas Akivi et Mercure ?) entre payer moins cher en achetant à l'avance au risque de tout perdre et acheter plus cher en dernière minute en étant sûr de son coup. Enfin, sûr de son coup… en général, comme on va le voir un peu plus bas…
Dans la foulée, je procède à l'OLCI et je m'en vais le cœur léger prendre le vol LH vers Ancône.
Nous revoilà à Ancône deux heures plus tard. Toujours aussi heureux à l'idée de voler dans ce magnifique Saab, je reviens de la promenade vers la gare contée plus haut en lui tirant maladroitement le portrait à travers des grillages avec le zoom de mon appareil qui manque clairement de piqué, surtout sous la pluie…
Il est alors près de 17 heures et l'enregistrement n'est pas encore ouvert.
Qu'à cela ne tienne, d'autant plus que je n'ai pas de bagages à mettre en soute. Je m'installe alors au "Ivybar" déjà aperçu lors de la visite de l'aérogare un peu plus tôt et j'achète de quoi me sustenter un peu en profitant du wifi de très bonne qualité de l'aéroport d'Ancône…
Et tout d'un coup, LA CATA !
Quasi machinalement, je vais encore une fois sur flightradar24 et je découvre AVEC HORREUR qu'à tout juste une heure du départ, les deux avions ont été "croisés", et que c'est maintenant l'ATR qui va à Milan, tandis que le Saab va à Rome. Oui, vous avez bien lu, croisement des deux avions à une heure du départ et malgré toutes les vérifications faites au préalable…
Le check-in a entre temps ouvert et confirme l'impitoyable réalité : Milan va bien être "operato da Air Connect", donc en ATR72…
Dès lors, plusieurs options s'offrent à moi :
1/ me suicider sur le champ, ce qui semblerait la suite la plus logique à une telle infortune, mais je me ravise car j'ai une épouse et deux enfants qui subissent déjà suffisamment mes absences intermittentes d'avgeek. Leur infliger une absence permanente à ce motif ne serait pas la meilleure solution…
2/ accepter la fatalité, c'est à dire ne rien changer, monter dans l'ATR, rentrer ensuite à la maison et décider d'arrêter définitivement ce hobby de m&&&e que je pratique depuis bientôt un demi-siècle, ce qui ravira les trois personnes citées en 1/, mais laisserait mon fils spirituel, j'ai bien sûr nommé Akivi, orphelin, alors qu'il a parfois besoin de soutien moral quand pour lui aussi les choses tournent mal dans un aéroport…
3/ faire noshow et perdre mon billet AOI-LIN, non remboursable non modifiable etc., (en tentant à postériori de récupérer une trentaine d'€ de taxes) pour acheter en last minute un AOI-FCO. Oui, mais voilà, bon à savoir les amis, le site d'Aeroitalia ne vend plus de billets à moins de 3 heures du départ de chaque vol. J'atterris sur une page quasiment blanche qui m'invite à voyager à partir du lendemain…
4/ tenter le tout pour le tout en allant au comptoir "biglietteria" géré par l'aéroport d'Ancône pour le compte de toutes les compagnies desservant les lieux. Ayant des notions d'italien correctes, c'est dans la langue de Dante que je m'adresse à une dame souriante en lui expliquant… la vérité : "je suis un avgeek qui vient ici pour voler en Saab 340, et je viens de découvrir qu'il allait à Rome et non plus à Milan, j'ai essayé d'acheter un nouveau billet pour Rome sur le site Aeroitalia mais c'est trop tard, comment pouvez-vous m'aider ?"
La réponse de la même dame, entourée de deux collègues tout aussi sympathiques, est d'abord sans appel : "mon brave Monsieur, je comprends votre déception mais mon seul pouvoir est de vendre des billets à 325€ en last minute quand le site de la compagnie n'en vend plus"… Je fais alors mes calculs : 109+325 moins la trentaine d'€ de taxes que j'espère récupérer sur le billet inutilisé, ça fait un vol à plus de 400€… Dur à avaler quand même ! Je ne sais pas si ma sincérité l'a vraiment touchée mais elle me dit presque aussitôt "attendez, je ne vous promets rien mais je vais voir ce que je peux faire". Elle décroche alors son téléphone, appelle ce qui semble être une "hot line" d'Aeroitalia je ne sais où en Italie et raconte mon histoire avec tant de conviction et de précision que je sens tout de suite qu'elle va obtenir gain de cause. Au bout de trois minutes, elle raccroche et me dit : "c'est bon Monsieur, allez à l'enregistrement du vol de Rome qui vient d'ouvrir"…
J'y cours, j'y vole et voilà le résultat, : une "carta d'imbarco" vers Rome avec le siège 1A (je n'ai rien demandé) en prime. Ca s'appelle un miracle à l'italienne !
Mon précieux sésame en main, je me retrouve airside non sans avoir fait un nouveau détour par le fameux "Ivybar", qui aura bel et bien été le théâtre de toutes les émotions, afin le dévaliser de tout ce qu'il détient de confiseries et de chocolats que je pars offrir illico à la personne de la "biglietteria" et à ses deux collègues, sans qui je ne pourrai pas vous conter la suite de cette aventure. On peut d'ailleurs apercevoir à travers les vitres le seul et vrai héros de ce récit, à savoir le fameux Saab 340, alors que la nuit est maintenant tombée sur Ancône.
La vue de la salle d'embarquement, à l'architecture aussi impressionnante que le reste pour un aéroport dit "secondaire" à l'échelle du pays.
Il y a également un "Ivybar" de ce côté-ci mais j'ai assez donné dans ce domaine pour aujourd'hui.
Il est alors plus de 18 heures et l'ATR supposé partir à Milan à 18h20 est là, portes fermées, sans aucune activité autour de lui. Nouveau rebondissement à redouter dans ce scénario "à la Hitchcock" des avions balancés à droite et à gauche par Aeroitalia sans que l'on comprenne trop la logique ? Non, pas du tout, en continuant à déambuler dans la zone, je découvre un peu plus tard que l'équipage roumain de cet ATR n'a simplement pas été prévenu du croisement avec le Saab, et qu'il s'est présenté à l'heure prévue pour le départ vers Rome de 19h20… C'est quand même un peu "amateur" tout ça…
Résultat de l'histoire : alors que les vols sont programmées avec 50 minutes d'écart, l'embarquement du Milan de 18h20 et du Rome de 19h10 auront lieu quasiment en même temps, sous la pluie battante, et même en avance pour le Saab (peut-être que l'équipage n'était pas prévenu lui non plus et s'est présenté pour partir à 18h20 ?).
Un paxbus a réuni les 21 passagers du vol et nous a emmenés directement à l'avion. Je laisse tout le monde me passer devant en restant encore quelques instants à l'abri des intempéries à bord du bus.
J'emboîte ensuite le pas du dernier passager devant moi…
… pour faire cette ultime photo de la bête avant d'y aller à mon tour. Je pressens que mon statut d'avgeek a vite fait le tour du personnel de l'aéroport d'Ancône travaillant ce soir là et personne ne semble s'étonner que je fasse toutes ces photos.
Me voilà à bord. Le siège 1A est occupé par un gilet orange et le 2A par un gilet jaune.
Pas de souci. L'hôtesse m'invite à prendre place au doublet 1B/1C qui est libre.
Puis, elle ferme la porte dans les instants suivants.
Elle fait ensuite ses annonces réglementaires, en anglais uniquement après quelques mots de bienvenue en italien, au travers desquels on décèle son accent typique des "pays de l'est", en l'occurrence letton.
Vous avez remarqué les têtières ? Eh oui, elles sont héritées de L'Odyssey, cette éphémère compagnie franco-suisse qui s'était lancée à l'été 2022 au départ de Genève vers certaines destinations estivales, notamment Toulon et Deauville, ce qui avait fait l'objet de deux FRs, par Ateon et Cal.
Il s'agissait de ce même YL-RAL, belle bête datant de 1987, qui avait donc 34 ans quand je l'ai pris au départ de Deauville le 8 juillet 2022 (photo ci-dessous), ce qui lui en fait 36 aujourd'hui.
Incroyable coïncidence, ce jour là également j'avais dû changer de destination en dernière minute pour monter dans cet avion, puisque j'étais dans un premier temps enregistré pour aller à 13h10 à Londres-City…
… mais j'avais fini par partir vers Genève trois heures plus tard… non pas à cause d'un croisement intempestif d'avions cette fois-là mais parce que le vol vers LCY avait été annulé en dernière minute, la compagnie n'ayant pas les autorisations nécessaires pour aller au Royaume-Uni, ce qui nécessite un certain nombre de formalités depuis le Brexit. L'histoire avait été relatée par la presse le jour-même : https://www.ouest-france.fr/normandie/deauville-14800/nouveau-vol-entre-deauville-et-londres-les-britanniques-n-autorisent-finalement-pas-l-atterrissage-a9f07120-fecd-11ec-bdc1-39b5e48ef435 .
Retour au temps présent : notre PNC lettone passe en cabine distribuer des bonbons et nous roulons dès 19h15, avec cinq minutes d'avance.
Pendant le roulage, je plonge la main dans la pochette située en bas de la cloison à ma droite. Elle ne contient que quelques vomito bags et deux consignes de sécurité, qui pour le coup ne sont plus les mêmes qu'en 2022 puisqu'elles ont été éditées en version bilingue anglais/italien.
L'ATR a destination de Milan nous a précédés et nous décollons à notre tour, avec la baie d'Ancône à notre droite.
Dès la montée achevée, la PNC se rend dans son mini-galley. C'est une version de Saab 340 avec galley et toilettes à l'avant, donc à 4 sièges au dernier rang comme on le verra plus tard.
Le service sera des plus simples mais il a le mérite d'exister : choix d'eau minérale plate ou gazeuse en bouteille de 50cl + proposition de thé (visiblement pas de choix avec le café).
Le vol sera très court, et une fois le débarrassage effectué, notre PNC prépare déjà la cabine en vue de l'arrivée à Fiumicino, ou Leonardo da Vinci c'est selon. Vous me pardonnerez le peu de photos du vol en tant que tel. Il fait nuit, nous avons volé dans les nuages une bonne partie du temps tandis que l'éclairage de la cabine d'un Saab 340 âgé de 36 ans "c'est pas Versailles"… De plus, je n'ai pas été inspecter les toilettes pourtant toutes proches de mon siège 1C, tellement proches qu'elles dégageaient une odeur un peu nauséabonde qui m'a fait me raviser de toute tentative de visite plus rapprochée.
Nous voilà donc en approche vers la ville éternelle.
Atterrissage en douceur, roulage rapide et arrivée au point de stationnement où nous sommes bien attendus malgré notre avance de 25 minutes sur l'horaire d'origine, puisque nous entrons au parking à 20h05 alors que l'horaire bloc d'arrivée est 20h30.
Moteurs coupés et avion calé dans la foulée. Il fait une soirée paisible dans la région de Rome avec plus de 15 degrés et un ciel dégagé, contrairement à la dépression qui sévit sur les bords de l'Adriatique.
Porte ouverte dans les instants suivants. Le bus est lui aussi en place pour conduire les passagers vers l'aérogare (terminal 1) tandis que notre PNC est descendue à la rencontre du coordo pour échanger quelques mots sur la suite des opérations. J'entends qu'il y a 22 pax prévus pour le vol retour vers Ancône mais qu'il risque d'y avoir du retard car il faudra attendre certaines correspondances.
J'ai indiqué que je débarquerai en dernier afin de faire une photo de l'ensemble de la cabine et par conséquent de ce fameux dernier rang à 4 sièges.
Je quitte l'avion à mon tour, en saluant cette PNC lettone très professionnelle. Vu son âge, elle a dû commencer à travailler du temps de l'URSS et j'aurais bien été curieux de connaître son CV. Mais je ne vais pas faire perdre du temps aux autres passagers pour ça alors qu'ils sont déjà dans le bus. En revanche, ils devront attendre que je fasse quelques photos supplémentaires de notre Saab 340, avec une lumière bien meilleure que celle du tarmac d'Ancône.
Le circuit du paxbus se fera assez rapidement malgré la distance et les nombreux panneaux "stops". Nous sommes à l'aérogare à 20h15.
Du coup, tout le monde est en avance et ce n'est pas le rush comme parfois, quand le débarquement dans un hub d'un bus qui a acheminé les pax d'un avion stationné "au large" ressemble à ce que doit être l'évacuation d'un avion en flammes.
Au moins 8 des 20 passagers qui me précèdent sont en correspondance, ce qui ajoute à l'intérêt de cette ligne qui semble réaliser un bon "mix" entre "point-to-point" et "connecting", sauf que tout cela est supposé prendre fin dans deux semaines…
C'est ainsi que se termine cette aventure à rebondissements, qui me voit donc arriver à Rome au lieu de Milan, mais à bord du "bon avion", en l'occurrence le Saab SF-340B YL-RAL d'Aeroitalia, même si flightradar24 lui attribue une silhouette d'ATR sur le tracé de la route empruntée. Décidément ça sera resté incertain jusqu'au bout… !
Je vous remercie de m'avoir lu jusqu'au bout et vous souhaite de bons vols, sans oublier qu'il faut parfois un peu forcer le destin pour parvenir à ses fins…
Bien que sa nouvelle (double) aérogare soit remarquable à plus d'un titre, le 10/10 décerné à l'aéroport d'Ancône est bien entendu très subjectif, car il récompense surtout la gentillesse et l'efficacité de la personne de la "biglietteria" qui m'a sauvé la mise en ce dernier jour de février alors que je venais d'être victime de ce que l'avgeek en balade redoute par dessus tout : un changement d'avion en dernière minute !
C'est donc grâce à cette personne que j'ai pu parvenir à mon but sans me ruiner : prendre le Saab SF-340A (QC) aux couleurs d'Aeroitalia, qui m'avait déjà donné du fil à retordre 20 mois plus tôt quand cette machine (YL-RAL) de RAF-Avia était affrétée par L'Odyssey...
Ces considérations très personnelles mises à part, le vol AOI-FCO a été réalisé de manière très satisfaisante, avec de l'avance sur l'horaire et un traitement du client au sol puis en vol qui ne souffre d'aucune critique, hormis le "parfum d'ambiance" venant des toilettes qui trahit l'âge canonique de l'appareil...
Il demeure que cette ligne entre Ancône et Rome, assurée à des horaires permettant un grand nombre de correspondances, semble répondre à un réel besoin et il serait dommage que son arrêt brutal par Aeroitalia le 15 mars 2024 ne trouve pas une suite.
30 Commentaires
En tous cas l'avgeek qui sommeil en moi est pour le moins intéressé par cette potentiel prise de choix que constitue le Saab de Raf avia même s'il faudra attendre sans doute la saison été pour ma part pour avoir une idée de "quoi vol où" basé sur les enregistrement de FR24 (quel site merveilleux pour trouver des infos sur les appareils qui sortent du lot).
Bon vols !
Il est difficile de se projeter à plus de quelques jours (et même quelques heures en ce qui m'a concerné...) avec Aeroitalia, alors il va de soir que l'horizon de leur réseau et des avions qu'ils utiliseront cet été est encore très flou. Par exemple depuis ce début de semaine, le Saab 340 objet de ce FR fait du Bergame-Rome matin et soir tandis que Ancône-Linate est assurée par un autre Saab 340, affrété à Sprint Air (très belle livrée mais déjà "prenable" en Estonie et en Croatie), et Ancône-Rome se fait avec l'ATR72 YR-ACB. Tout ça va encore changer dès la mi-mars puisque les deux lignes d'Ancône vont disparaître (sauf rebondissement de dernière minute, autre spécialité italienne) et qu'en théorie seul un des trois avions en question suffirait pour continuer la ligne BGY-FCO. Oui, mais lequel ?...
Bref, à suivre...
La vie d'avgeek n'est pas un long fleuve tranquille, il peut générer de grands bonheurs comme du stress et du dégoût, ainsi qu'un certain sacrifice pour le porte monnaie.
En tout cas c'est super sympa de la part d'Aeroitalia de t'avoir fait changer de vol en last minute et sans débourser une seul centime! Merci bien évidemment aussi à la gentillesse du personnel à Ancone. Tu vois de base tu n'es pas un "airportgeek" comme tu dis, mais tu as bien fait de passer par là ;)
A bientôt.
Il faut savoir être tenace et ne pas hésiter à demander les bonnes grâces du personnel pour obtenir le fameux sésame.
Elle méritait amplement une caisse de chocolat ?.
À bientôt
À bientôt
Encore une fois bravo pour cette prise AVGeek... de dernière minute suite au changement d'appareil. Attraper un SAAB 400, c'est très fort et évidemment de plus en plus rare.
Une organisation transalpine? Et bien je ne suis pas sûr que chez nous ce soit forcément mieux... J'ai déjà cité l'Odyssey, je pourrais aussi parler de Chalair, qui a déjà réussi l'exploit de fermer la route UIP-ORY. Et sur BES? Que font-ils?
En tout cas merci beaucoup pour ce FR en dehors des sentiers battus!
Perso, je n'ai pas mis en avant une quelconque (supposée mauvaise ?) "organisation transalpine", ce qui serait faire d'un cas particulier (Aeroitalia) une généralité. Chaque pays a ses compagnies plus ou moins sérieuses, en France comme en Italie où ITA et Neos sont je pense plutôt mettre dans la 1re catégorie.
Concernant Chalair et ses deux lignes bretonnes récemment fermées, je crains qu'au delà de la compagnie elle-même et de ses multiples annulations de vols, elles témoignent surtout du parti-pris irréversible que l'Etat a pris en faveur du train pour le réseau intérieur, toutes les lignes -grandes ou petites- tombant les unes après les autres...
Il n'y a guerre qu'en Italie, véritable terre de miracles qu'un tel épisode peut se produire, tu en conviendras. De grâce, ne pousse pas le miracle en faisant croire au lecteur français que tu as atterri en Campanie! Il Lazio, Maestro, il LAZIO!!! Bon ceci dit, étant milanais d'adoption, c'est bien de "meridione" dont on parle et la chaleur de cette soirée d'hiver peut prêter à confusion.
Tu seras ravi d'apprendre qu'Aeroitalia a gagné son procès contre ITA et pourra conserver sa belle livrée.
A presto!
Le sujet de la marque Aeroitalia attaquée par ITA pour analogie trop forte avec Alitalia est en effet à suivre de près car il pourrait au final décider ou pas du retour d'ITA à ALITALIA (V.25...), ce qui serait un nouvel épisode cocasse d'une histoire décidément sans fin. Au passage, l'avgeek en quête de "nouvelles entrées" dans son flighlog se réjouirait de pouvoir voler en A220 et en A350 d'Alitalia, ce qui ne s'était pas produit par le passé.
A presto e... Forza Lazio :-)
Une superbe prise mais que d'adaptabilité pour y arriver, pas forcément à la portée de tout. Je suis admiratif ! Bravo !
Le Saab 340 devient de plus en plus rare, même si plus facile à prendre que l'E120 ^^
A bientôt !
C'est amusant de se dire que c'est le même appareil que celui que j'ai eu il y a un an et demi entre GVA et TLN. Dommage pour l'Odyssey, le projet était ambitieux, mais peut-être trop tant il est difficile de créer une compagnie.
Que de rebondissements pour réussir à logger ce Saab, mais la ténacité a fini par payer. Le hasard aura voulu que juste avant de lire ton FR je furetais sur FR24 et venais de m'arrêter sur l'aéroport... d'AOI !
Je me demande juste comment tu as réussi à organiser le routing avec tant de souplesse : avec une réservation de dernière minute : qu'aurais-tu fait en cas de changement ou de tarif stratosphérique ? comment as-tu géré en dernière minute le retour depuis FCO et non LIN ?
A bientôt.
J'ai été tenu en haleine jusqu'au bout !
Peut être que l'aéroport d'Ancone a été pensé pour accueillir tous les passagers des croisièristes ? Etant donné que de nombreuses croisières débute au port d'Ancone.
La bonne fée du comptoir des ventes méritait amplement la montagne de chocolats offerts ^^
Voler à bord de ces tracassins est un privilège, tant il est vrai qu'ils se font de plus en plus rare.
Merci beaucoup pour le partage, à bientôt !
Cette compagnie avait attiré mon attention pour 2 raisons. La première c’est leurs billets (souvent) pas chers du tout. la deuxième est que j’ai vu leurs pubs à l’aéroport de Bacau, en Roumanie.
Quel miracle pour logger ce Saab! L’équipage qui pensait partir à Rome et finit à Milan a du flipper haha
Merci pour le partage.
La même incertitude avec le même avion et toujours une solution pour monter à bord de ce sympathique coucou, bravo l'artiste.
Etonnant cet aéroport qui semble un peu disproportionné ou promis à un bel avenir, c'est selon.
Intéressante ton idée pour un quizz sur les noms des aéroports italiens ??
On en veut encore plus des comme celui ci. et ceux précédent.
A bientôt
oui cela fait sens a FCO car fumicino est le nom du patelin ou se trouve laeroport , puis leonard de vinci pas la peine de le presenter
LoL
c'etait ton jour de chance
quelle gentillesse , cest tout a leurs honneurs
Mais n'est ce pas ce genre de surcroît d'adrénaline qui fait tout le sel de nos aventures ?
A bientôt
BB
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