Après 6 jours dans le Royaume Ermite ou encore le Jurassic Park du Communisme, il est temps pour moi de revenir dans mon monde. Le groupe va donc éclater, certains restant encore 2 ou 4 jours, selon les options (dont 1 AR sur Air Koryo en vol domestique). Dommage mais je n'avais pas assez de temps, et mon expérience sur Berjaya Air m'avait déjà quelque peu échaudé (voir: http://flight-report.com/fr/report-8784.html (les appareils utilisés par JS en trafic intérieur dont beaucoup plus vétustes que les Tu204 et An148).
Après un réveil très matinal (4h30), sans petit-déjeuner, transfert vers l'aéroport, à travers une ville encore plongée dans l'obscurité, mais dans laquelle nous devinons déjà des fantômes (c.a.d. piétons et des cyclistes en errance).
Les contrôles de police sont vite expédiés, de même que ceux de sécurité.
Au check-in je demande si mon bagage peut être enregistré jusqu'à SIN (j'ai prévu de passer la journée à Pékin, mais de prendre ensuite le vol de nuit de SQ pour SIN), et là, on me répond que c'est possible!!!
A noter que le terminal actuel de FNJ n'a aucune ségréguation entre Arrivées et Départs, de même qu'entre vols domestiques et internationaux, ce qui explique sans doute (au moins en partie) les très faibles fréquences à FNJ. Le PIF au départ est en fait la ligne de contrôle de douane à l'arrivée.
Une fois le contrôle de police passé, attente dans une zone d'ambarquement ridiculement exigüe. Il y a une boutique, mais celle-ci est fermée, donc impossible d'acheter le moindre en-cas ni boisson. L'attente est longue. J'ai bien fait de pas prenre d'upgrade, il n'y a pas de Lounge à FNJ. A voir si le nouveau terminal en aura un…
La salle d'embarquement se remplit, et H-40, la [i)gate ouvre, et c'est parti pour 15 minutes de parcours and paxbus sur ce tarmac défoncé.
Et là mauvaise surprise: c'est pas le Tu204, mais un An148. J'avais demandé un siège à l'avant de la cabine Eco, afin de pouvoir faire des photos (je n'ai pas dévoilé cette raison au check-in). Je vais donc me retrouver en face le réacteur, donc les photos seront très difficiles à faire.
Embarquement rapide:
Décollage tout aussi rapide. Le ciel est assez couvert, mais se dégage rapidement, juste avant la zone frontalière.
In extremis, j'arrive à faire 2 photos avec zoom maxi, du fleuve Yalu et du pont rail-route qui le franchit et relie les 2 mondes:
Vraiment un coup de bol, car la visibilité est fort limitée du fait du réacteur
Je suis placé dans la moitié gauche de l'apparaeil, donc dans une rangée à 2 et non à 3. Le niveau de bruit est moindre que dans un Avro…
Peu après, le ciel se couvre à nouveau, et le service commence.
Voici donc le fameux, l'ineffable, infâme et immonde Koryo Burger.
J'avais pourtant très faim (rien mangé depuis la veille à 20h), mais je ne suis arrivé à en avaler q'une petite moitié…
Le vol se passe sans histoire, l'IFE diffuse des dessins animés de propagande pour enfants… mais sans traduction aucune. L'hôtesse a distribué le magazine Korea en Anglais, que je n'ai pas rendu à la fin du vol (j'ai affirmé qu'elle m'avait oublié et je l'aavais planqué sous le siège, au grand sourire de mon voisin, un haut fonctionnaire de l'ONU, avec lequel j'ai pu avoir une discussion intéressante.
Plusieurs cercles de stand-by seront effectués avant de pouvoir atterrir à PEK, mais l'arrivée sera ponctuelle.
Transfert assez long en paxbus. Les files pour le contrôle de police ont été très longues aussi. Mais mon passage aura été assez rapide (transit entre 2 vols internationaux <24h).
Le Starbucks en zone publique aura été le plus délicieux que j'ai jamais fréquenté. Et là le choc post-traumatique commence: l'impression de liberté totale me semble complètement nouvelle et surréaliste, et le choc est violent, d'autant plus que la RPDC de maintenant, c'est peu ou prou la Chine d'il y a 40 ans.
2. Bonus touristique
Comme promis, voici des images de la RPDC hors Pyongyang
2.1 Myohyangsan Commençons par l'excursion à Myohyangsan.
On quite Pyongyang direction plein Nord, en longeant assez fréquemment la ligne ferroviaire vers Sinuju et la Chine (Dandong).
Il y a toujours des piétons et des cyclistes en train d'errer le long de l'autoroute…
Un raccordement ferroviaire non-électrifié arrive de l’Est. Il semble que celui-ci connecte en fait la gare privée des trains VIP du régime (à Ryongseong)…
La veille, un de nos guides avait répondu par la négative à la question existe-t-il un palais officiel où réside le Grand Maréchal Kim-Jong-Un. Selon notre guide, le Grand Maréchal est très économe de l'argent de ses camarades Nord-Coréens, et vit donc dans un appartement tout simple en banlieue…
Passage le long de la Gare de Seogam, sans vraie activité apparente, hormis un train de Fret à l’arrêt. Ce train démarrera peu après, et sera l’unique convoi ferroviaire en mouvement que j’aurai vu durant tout mon séjour (malgré d’autres excursions où notre bus aura longé pas mal de voie ferrées). Remarquez le portrait des 2 Défunts Kim sur le bâtiment…
Quelques vues de l'autoroute, à la circulation routière bien clairsemée. Sur les 2 premières photos, on se trouve pourtant encore sur le tronc commun avec l'itinéraire vers Sinuju et la Chine (lequel devient une simple route une fois que le tronc commun éclate)
Sur la dernière photo, on peut apercevoir des personnes en train de travailler sur le terre-plein ou sur les côtés. Selon nos guides, il s'agît de volontaires entretenant l'autoroute. La vérité ne viendra que bien plus tard, et elle ne sera pas joyeuse…
Après un long trajet dans une vallée assez étroite, l'autoroute s'interrompt brutalement:
Entretemps, quelques intéressantes et d'étranges scènes de vies aperçues depuis l'autocar, autour de l'autoroute, mais aussi sur celle-ci, car le trafic piétonnier et cycliste y est assez conséquent, davantage que le trafic routier…
Assez régulièrement, on voit de petits groupes attendre on ne sait quoi (un moyen de transport????), et assez désoeuvrés
Notez le bétail, qui doit se contenter des zones tampons entre autoroutes/voies ferrées et zone de culture (pas de vraies surfaces dédiées à l'élevage):
Et autre indice qui me conforte dans mon impression que le réseau ferroviaire est quasiment à l'arrêt, pas mal de minibus, marquant des arrêts ici et là, là où attendent des groupes de candidats aux voyage (carrément en bordure d'autoroute là aussi), bref, ça fait beaucoup plus grande débrouille qu'économie planifiée. Mais en vertu de la politique dite Songun (Armée d'abord), les militaires ont priorité pour embarquer, les civils devant se contenter des places éventuelles encore libres…
Ce phénomène est d'autant plus frappant que l'autoroute passe souvent bien à l'écart des agglomérations, imposant au candidat au voyage des parcours d'approche à pied assez longs et souvent à travers champs, vu que les échangeurs ne sont pas nombreux non plus…
Et sur les voies ferrées, on peut justement voir des fantômes errer, le regard vide, sans but précis apparent…
Notez que la culture à outrance (et sans rotation aucune) du maïs, et qui concerne toutes les terres arables impropres à la risiculture, s'étend même à l'espace réduit entre les remblais ferroviaire et autoroutier…
La culture du maïs s'étend jusque dans le lit des rivières. Et dans celles-ci, on peut voir assez souvent des gens en train de faire leur lessive (en hiver ça ne doit pas être simple, vu les rigueurs du climat):
Chariot tiré par des boeufs. L'agriculture s'est assez largement démécanisée ces 20 dernières années:
On passe à bonne distance de la plupart des villes, souvent non-indiquées (villes-fantômes?)
Voici enfin ce qui nous attendati au bout de ce trajet de 2h30 en bus.
Tout d'abord, la ville de Myohangsan, qui ressemble davantage à un village endormi qu'à une ville:
Sur les balcons de cet immeuble, pratique courante en RPDC, 2 types d'orchidées sont cultivés par les résidents: la Kimilsungia et la Kimiljonglia (sic)…
Il existe quantité d'ouvrages dédiés à la bonne pratique de cet Art Révolutionaire, censé renforcer le lien spirituel et affectif entre les 2 Défunts Kim et leur peuple (sic).
Ensuite, à l'entrée d'une étroite vallée, un hôtel de grand luxe 7 étoiles (je croyais que seul le Burj-al-Arab était dans cette catégorie…), pour touristes pas pressés et hauts cadres du régime:
Et bien sûr, 2 grandes fresques en l'honneur de qui vous savez, et bien fleuries, même dans ce coin reculé…
Mais dans ce décor modèle, une fausse note, juste à côté: pêche improvisée dans la rivière parvenue à son étiage:
Et voici enfin la raison principale de ce long trajet en bus: le Centre d'Amitié Internationale.
Encore un de ces palais officiels tout en marbre et sans fenêtres A l’intérieur, une véritable caverne d’Ali-Baba, avec tous les cadeaux étrangers et officiels jamais offerts aux 3 Kim (gouvernements et institutions publiques étrangères, partis frères et organisations Juche de l’Etranger, mais aussi des individus et des entreprises traitant avec le régime).
Là encore, un interminable labyrinthe, avec des couloirs à n’en plus finir entre des pièces verrouillées à double tour (que se cache-t-il donc dedans?), et des salles d’expositions à gogo. Il nous a fallu nous incliner devant la statue de cire des 2 défunts Kim, et également devant une fresque à la gloire de Kim-Jong-Sunk, la défunte épouse de Kim-Il-Sung…
Lors de la visite (au pas de charge hélas), j'ai quand-même pu remarquer 2 petites choses intéressantes:
- une petite coupe en crystal, offerte par François Mitterrand (alors simple 1er Secrétaire de son parti), lors d'un déplacement en RPDC en Mars-Avril 1980; et - l'existence d'une organisation Juche à Luxembourg…
Il y a également un avion (modèle non-indiqué) de construction soviétique et offert à Kim-Il-Sung pars Staline au début des années 50.
Juste à côté, visite d'un temple:
Un de nos guides nous annoncera fièrement que 20 moines y résident. Mais à ma question y-a-t-il un monastère un peu plus tard, le meme guide répondra par la négative. Aucune habitation pour moines (ni jardin ni élevage attenants), ni encens en train de brûler. Un excellent exemple du décor de carton-pâte pour film du genre Alice au Pays des Merveilles des 3 Kims dans lequel le visiteur est constamment immergé en RPDC…
Sur le trajet du retour, nos guides décideront subitement qu'aucune photo ne pourra être prise jusque Pyongyang. 1h plus tard, vu les mines attristées du groupe, nos guides avanceront l'excuse de l'erreur de compréhension, et autoriseront à nouveau les photos, sans explication aucune… Faut pas chercher à comprendre.
2.2 Nampo
Autre excursion, direction Nampo, sur la Mer de Chine, avec sa digue-barrage érigée en réalisation-modèle par le régime.
Passage du checkpoint de sortie à la lisière de Pyongyang:
Il n'y a en effet pas de liberté de circulation à part entière en RPDC (ce qui explique peut-être la faiblesse apparente des transports interurbains): l'accès à Pyongyang est très réglementé (checkpoints sur chaque axe à l'entrée de la ville, également dans la zone arrivées de la gare centrale), et il n'est normallement pas possible de voyager d'une région à une autre sans l'accord préalable de son Commissaire Politique (là aussi, il y a des checkpoints sur les routes au droit des frontières régionales, et des contrôles à bord des trains).
L'autoroute qui mène à Nampo est dans un état très variable. dans le sens aller, la chaussée a été refaite sur une dizaine de km, mais en face dans l'autre sens, c'est très dégradé. Au retour, le bus devra zig-zaguer très lentement pour éviter un maximum trous et ornières:
Et dès que le tracé est en bon alignement, les 2 chaussées n'en font plus qu'une, ça doit faire une bonne piste pour avions militaires en cas de conflit:
Mais écartons-nous un peu de cette autoroute là aussi aux piétons et cyclistes beaucoup plus nombreux que les véhicules routiers, pour visiter une coopérative agricole modèle:
Un bataillon de volontaires s'affaire à l'entretien d'espaces communs, sous la direction de commissaires politiques:
Vue du centre de cette coopérative, qui a des allures de grand village:
On fait sécher le maïs à même le sol:
Place officielle, avec fresque en arrière-plan:
Visite de la Maison du Peuple, où comme de juste, la répétition d'un spectacle commende peu après notre arrivée (quelle coïncidence…):
Dans le hall d'entrée, nous avons été accueillis par cette fresque:
Complexé par sa fort petite taille, Kim-Jong-Il avait fait truquer les fresques pour y apparaître aussi grand que son père Kim-Il-Sung, mais sur celle-ci, le trucage semble très grossier et éclate toutes les proportions habituelles.
Ensuite, visite surprise du jardin d'enfants:
Tableau accueillant les visiteurs, et devant lequel il est d'usage de s'incliner:
Et l'on retrouve bien évidemment la petite maison dans la forêt de Mayongdae:
Et que le scénario en carton-pâte (re)commence ;-)
Ces enfants n'ont pas trop l'air de savoir se servir de leurs jouets, comme si ont le leur avait mis dans les mains pour la 1ère fois 5 minutes avant notre arrivée:
Et moi qui ai longtemps mon école maternelle, je n'avais décidément rien compris et tout raté, vraiment trop bien la pataugeoire nord-coréenne ;-)
Dans cette salle, la maison natale du Grand Leader Kim-Jong-Il au Mont Paektu est à l'honneur (maquette sous vitre et peinture):
Et dans celle-ci, c'est celle du Président éternel Kim-Il-Sung (cad la petite maison dans la forêt de Mayongdae)
Dans l'une et l'autre de ces 2 salles, la vie revolutionnaire héroïque et exemplaire des 2 Kim est relatées avec photos et explications sur les murs…
Mais apparemment, tous les enfants en bas âge n'ont pas droit à ce jardin d'enfants modèle, comme en témoigne cette vue faite depuis ce bâtiment-même…
Et le shoot de propagande continue sur les murs… La péninsule Coréeenne semble avoir migré au Nord de l'Alaska. Un but secret d'une guerre avec les USA? ;-)
La jolie petite fille déguisée en infirmière est-elle censée soigner le vilain soldat US après que les petits garçons-soldats lui aient mis son compte? ;-)
La Guerre de Corée et ses atrocités (version de la RPDC bien évidemment) sont aussi bien affichées, pas de censure là…
Même dans l'aire de jeu de la cour de récréation, l'orientation idéologique se retrouve:
C'est le moment de quitter le jardin d'enfants, dont les pensionnaires nous saluent cordialement, mais peut-être un peu trop mécaniquement:
Installés dans le bus en attente de départ, nous ne laissons pas indifférents les passants:
Dans ces curieux-là, il y en a qui seraient normalement en âge de fréquenter le jardin d'enfants. Interrogé sur la question, un de nos guides aura une réponse imparable en un quart de seconde: ils sont en voyage…
On quitte enfin cette coopérative, et on perçoit pas mal de groupes plutôt désoeuvrés sur le chemin de la sortie:
Et c'est enfin l'arrivée à Nampo, que l'on traverse sans arrêt.
Beaucoup moins de voitures qu'à Pyongyang, et la différence de niveau de vie se ressent
Une mini-ville annexe:
Et voilà la grande digue, parcourue par une route et une voie ferrée.
Une écluse régule l'interface entre la Mer de Chine et la baie de Nampo (+ Fleuve Daedong):
Gros plan sur le village de pêcheurs situé au-delà, mais non visitable hélas:
Le cadre est magnifique, et souffle ici un petit vent de liberté. Nos guides se font très discrets, et les contraintes auxquelles nous sommes soumis sont oubliées quelques instants. Il faut dire que sur cette colline, nous sommes bien à l'écart du reste de la population de RPDC, mais malgré tout, le fait de pouvoir photographier les côtes (sites stratégique en RPDC) est un joli bonus.
Mais petite piqûre de rappel dans la salle de projection cinématographique où nous visionnons un petit documentaire sur la construction de cette infrastructure:
La Claire Chazal locale débite ses informations tous les soirs sur KCTV avec la même vue de l'écluse en toile de fond…
Une excursion assez intéressante, qui nous aura permis de voir une authentique Grande réalisation socialiste, sans carton-pâte, ça mérite d'être souligné.
2.3 DMZ et Kaesong
Dernière escapade en province: visite de la zone démilitarisée à la frontière intercoréenne et de la ville de Kaesong toute proche.
L'autoroute Tonglil (Réunification) commence dès la sortie Sud de Pyongyang, avec le monument dédié à la Réunification Coréenne:
Et l'autoroute en question en très longue, souvent tracée très droite malgré le relief qui se fait plus accidenté à mesure que l'on progresse vers le Sud. Et la aussi, la circulation automobile y est très clairsemée, ce qui n'est pas le cas par contre des flux cyclistes et piétons…
Dès qu'un tronçon est suffisamment plat et bien rectiligne, les 2 chaussées n'en font plus qu'une et ont tout d'une belle piste d'atterrissage:
Est-ce seulement la chaussée qui est déformée? Ou la structure du pont est-elle aussi défectueuse? Vu la déformation des glissières et parapets, j'aurais tendance à pencher pour la 2ème hypothèse.
Les tunnels sont assez nombreux. Pas éclairés (et il y a pourtant des piétons et cyclistes qui les empruntent…), et d'un gabarit très généreux en hauteur (pour planquer du matériel militaire?)
On approche de l'unique Restoroute de la RPDC:
Il y a de quoi boire (et un peu manger), mais aucune pompe à essence… Notre bus s'approvisionnait en fait sur des sites militaires.
Vue de l'autoroute côté Pyongyang:
Et côté Sud. Avec encore des volontaires en train de faire de l'entretien… Là aussi la vérité est tout autre, et sera dévoilée un peu plus loin dans ce FR:
Après un bref arrêt, où il n'y avait pas grand chose à acheter (tasse de café en poudre à EUR 1, jus de pomme comme sur Air Koryo, livres et posters de propagande, cartes postales (de propagande pour la plupart), on repart, et 20min après, passage rapide du 1er checkpoint sur l'autoroute (photos interdites à partir de ce point-là, sauf exceptions), puis passage à la périphérie de Kaesong, et encore 2 autres checkpoints.
Dès ce secteur, pas mal de barrages anti-char le long de l'autoroute: de grands blocs de béton, verticaux, par groupe de 3, prêts à tomber sur l'autoroute (par dynamitage de la base?) en cas d'invasion impérialiste venue du Sud.
Un peu plus loin, la route nationale, en fait un simple chemin de graviers, rejoint brutalement l'autoroute, qui finit sur une sorte de parking. Descente obligatoire du bus, et viste d'un magasin de souvenirs (heu pardon, de propagande ;-)
Il y a une carte intéressante du site:
Le parking est tout à droite sur cette carte.
Pendant ce temps, les bus (plusieurs groupes vont visiter la DMZ en batterie) sont fouillés, puis s'aprochent de la boutique pour nous faire rembarquer. au-delà, c'est une route étroite, encaissée avec barrages anti-char en surplomb (+ chaussée démotable au-dessus de fosses ani-chars à certains endroits) qui nous mène à Pan Mun Jong et sa DMZ.
Un officier nous accompagne à bord pour cette partie du voyage, afin d'assurer notre sécurité en cas d'attaque. Il est fort sympathique et courtois, mais je ne vois pas ce qu'il pourrait faire face à un F16 ou un Apache…
1er arrêt, indiqué sur la carte par la petite cabanne en bas de la route d'accès.
Visite des bâtiments où les pourparlers de paix ont eu lieu en 1951-1953:
Puis celui où l'Armistice à été signé le 27 Juillet 1953:
Notre officier se prête au jeu:
On remonte dans le bus, et quelques minutes plus tard, arrivée au saint des saint, à la ligne de démarcation et aux bâtiments communs coupés en 2 par celle-ci:
De l'autre côté, c'est le Sud. Mais le passage entre chaque maisonette est bien gardé:
De même que leur accès:
Une fois à l'intérieur, nous voici à la table où se tiennent des pourparlers entres les puissances belligérantes. Le fil du micro sur la table est censé marquer la frontière intercoréenne:
Instant unique: nous voici de l'autre côté de la table, en Corée du Sud. Mais la sortie de ce côté-là est bloquée par 2 gardes, donc voie sans issue.
Encore que en passant à travers la fenêtre, qui sait…
Et les soldats US et Sud-Coréens, où sont-ils? Réponse: il n' y en a pas quand il y a des visites organisées côté Nord (le Matin). Et pas davantage de soldats Nord-Coréens les après-midi, quand les visites côté Sud ont lieu.
On remonte sur la bâtiment visiteurs côté RPDC.
A droite du bâtiment visiteurs Sud-Coréen, zoom sur un village Nord-Coréen (la ligne de démarcation a un tracé torteux dans cette zone) et son drapeau monté sur un mât monstrueux. En arrière-plan, on devine la Zone Franche de Kaesong et sa gare (où des trains amènent et ramènent des frontaliers du Sud):
A gauche de ce même bâtiment, c'est bel et bien la Corée du Sud. On a peine à imaginer que Séoul puisse se trouver à même pas 50km d'ici:
Le Président (pas encore éternel à l'époque) a fait un déplacement officiel à Pan Mun Jong peut avant de décéder, et a fort logiquement laissé une trace:
On redescend sur Kaesong, qui au moment de la partition de la Corée en 2 zones d'occupation, était du côté Sud.
La ville est assez grande, mais semble bien calme, avec davantage de monde sur les trottoirs que sur la chaussée. Notre autocar suscite bien des regards curieux…
Bien des vues ci-dessus auraient pu être faites dans bien des villes moyennes de la République Populaire de Chine il y a 40 ans…
A Kaesong, on lave aussi son linge dans la rivière, assez boueuse, et pleine de détritus :-((
Agent de circulation majorette, qui régle la circulation même s'il n'y en a pas la plupart du temps…
Groupes de volontaires (en arrière-plan) affectés à des travaux d'utilité commune:
Franchissement de la voie ferrée intercoréenne (vue en direction du Sud), remise en état à grands frais au plus fort de la détente entre les 2 Corées, et qui n'a pour l'instant acheminé qu'une poignée de trains de Fret. Et là aussi, on marche sans gêne ni crainte sur la voie…
Antennes d'alerte anti-missiles en arrière-plan, on en voit beaucoup dans la zone des 20km précédent la DMZ
Travaux de voirie:
Il est temps à présent de se restaurer, avec plein de petites boites mystérieuses:
Qui cachent des plats appétissants en apparence, mais manquant souvent de goût:
Pas une seule fois nous n'avons mangé dans de vrais restaurants durant notre séjour. En fait, les repas étaient pris dans des cantines secrètes, car souvent cachées du public (à l'étage, avec vitres fumées ou rideaux tirés, sans aucune indication depuis la rue), où nos repas étaient déjà servis à notre arrivée, et où nous croisions d'autres groupes de visiteurs étrangers (que nous retrouvions aussi pour la plupart à notre hôtel à Pyongyang, et aussi sur les sites visités)
Mais ce midi-là, nous avons réussi à ouvrir les fenêtres en verre rayé, et à voir ce qui se trame derrière notre cantine secrète:
Musée Koryo, consacré à la dynastie qui a donné son nom au Pays, et à l'une de ses compagnies aériennes ;-)
Et là comme par hasard, on assiste à la venue de 2 familles, venant faire leurs photos de mariage sur le site. Ca semble quasiment automatique à chaque visite de groupes d'étrangers sur ce site. Les photos seront très nombreuses. Imaginez un car de japonais débarquant devant la mairie où vous venez à peine de dire oui à votre âme-soeur, et vous assaillant de photos au moment où vous sortez du bâtiment ;-))) Comme une odeur de carton-pâte…
Puis c'est retour vers Pyongyang, avec quelques vues intéressantes de la campagne environnante.
Le maïs est là aussi cultivé à outrance, sur chaque parcelle de terre arable impropre à la risiculture, mais parfois sur des terrains escarpés, sans labours, ni engrais, ni rotation… L'épuisement des sols menace :-(
Lorsque nous évoquons le sujet avec notre guide principal à la vue de ce genre de maïs aux allures de broussailles, le magnétophone intégré au cerveau de ce guide se met en route automatiquement, et c'est parti pour 10min de récitation sur les performances de l'agriculture socialiste de la RPDC (grâce au leadership éclairé de notre regretté Grand Leader Kim-Jong-Il, l'agriculture a connu une grande phase d'expansion et de modernisation… (sic))
Autre menace liée à cette culture irraisonnée,les glissements de terrain:
Dans les champs de maïs, on trouve pas mal de petites cabannes comme celle-ci. Selon nos guides, ce sont des espaces de repos pour le bien-être des travailleurs. En réalité, ce sont des postes de surveillance pour éviter les chapardages de propriété socialiste…
On s'active pas mal dans les champs:
Et les bas-côté de l'autoroute servent là-aussi de pâturages pour les chèvres…
… ou les vaches.
Et pour clotûrer cette revue champêtre, voici le triste secret qui se cache derrière ces soit-disant volontaires entretenant l'autoroute et qui grattent terre-plein et bordures: de malheureux villageois, cherchant graines, racines, herbes, mais aussi insectes et rongeurs. La situation alimentaire s'est certes améliorée en RPDC depuis 3 ans, mais on est encore très loin de l'abondance dans les campagnes. L'approvisionnement est dirigé sur les villes, et Pyongyang plus particulièrement.
Et le matin-même, nous n'étions pas les bienvenus lorsque nous avons essayé de nous approcher pourtant très discrètement d'un petit groupe de tels volontaires, à proximité immédiate du Restoroute, ceux-ci ont en effet pris la fuite…
Selon un groupe de Russes très au fait de la RPDC et que j'ai pu croiser à notre hôtel et au fil des visites, la situation était bien pire il y a 5 ans, avec des volontaires à presque chaque mètre d'autoroute…
Retour à Pyongyang, avec les immeubles-modèle du bout de la Rue Sungri, les plus récents de Pyongyang et parmi les seuls à être éclairés la nuit. Officiellement, c'est un cadeau du Grand Maréchal Kim-Jong-Un à son peuple, bien que la construction ait eu lieu sous le régne de son Grand Leader de père…
Au final, un voyage fort instructif, malgré le scénario interprété robotiquement par nos guides, avec des impressions très très mélangées.
Je ne puis que recommander de sauter le pas à ceux d'entre vous que la RPDC intéresse suffisamment, c'est une expérience qui vous fera beaucoup réfléchir, même une fois de retour dans votre vie de tous les jours…
Kim-Jong-Il avait une sainte trouille de l'avion (et aurait donc fait un piètre Flight-Reporter), mais à partir de 57:40, il y a un passage très intéressant sur son mythique train privé ;-)
Vol tranquile, qui fut un début de réadaptation post-RPDC...
Je sanctionne le catering particulièrement mauvais, d'autant plus qu'il n'y avait rien de disponible à FNJ dans le terminal.
Equipage pro, mais là aussi distant et quelque peu robotique.
Contrôles étonnemment rapides au départ, mais piètre équipement du terminal et propreté très douteuse sanctionnés, de même que la lenteur exagérée des contrôles à l'arrivée à PEK.
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Agréable à lire, au point que je ne me suis rendu compte qu'en remontant au début du FR pour me rappeler les horaires de votre vol que le bonus est vachement long. Voyage à faire au moins une fois dans sa vie, je pense.
L'antonov à un air de familiarité (esthétique extérieure) avec les avro que j'apprécie tant, même si le seul fait que cet avion se nomme antonov me donne déjà moins envie d'y monter faire un tour...
même si le seul fait que cet avion se nomme antonov me donne déjà moins envie d'y monter faire un tour...
Pas de frayeur à avoir, c'est un bon appareil, et de toutes façons la Chine ne laisse pas Air Koryo envoyer ses épaves (c.a.d. Tu 134 et 154 en morceaux) chez elles.
L'atmosphère paraît lourde eu égard à la mis en scène permanente d'un côté, aux citoyens zombis de l'autre, le tout orchestré par les laïus des guides...
Expérience instructive sans aucun doute.
La situation de l'agriculture, souvent de survie, non mécanisée avec du maïs pour occuper les interstices (ou bien les machines étaient-elles cachées?) les minibus que les voyageurs tentent de prendre, les errants en quête d'une improbable nourriture au bord de la route, les lavandières au bord des rivières me ramènent à des scènes quotidiennes à Madagascar.
Pour le reste, vous avez passé quelques jours dans un décor de film...
Si ce n'est pas indiscret, avez-vous discuté / débattu avec vos compagnons de voyage de ce que vous avez vu et de ce que l'on vous a interdit de voir?
L'atmosphère paraît lourde eu égard à la mis en scène permanente d'un côté, aux citoyens zombis de l'autre, le tout orchestré par les laïus des guides...
On s'y habitue, vu que tout vient par petites touches. C'est de retour à PEK que la claque fut magistrale...
La situation de l'agriculture, souvent de survie, non mécanisée avec du maïs pour occuper les interstices (ou bien les machines étaient-elles cachées?) les minibus que les voyageurs tentent de prendre, les errants en quête d'une improbable nourriture au bord de la route, les lavandières au bord des rivières me ramènent à des scènes quotidiennes à Madagascar.
Fort bien , mais je suppose qu'à Madagascar, ces problèmes sont clairement assûmmés, et pas travestis dans une propagande grossière et enrobé dans une décor de carton-pâte pour une version Juche de Alice au Pays des Merveilles...
Si ce n'est pas indiscret, avez-vous discuté / débattu avec vos compagnons de voyage de ce que vous avez vu et de ce que l'on vous a interdit de voir?
Ou bien sûr, mais discrètement. Pas dans les chambres à l'hôtel (truffées de micro), et toujours un peu à l'écart de nos guides. Nous avons aussi amélioré notre pratique du langage des yeux, notamment lors de la visite du jardin d'enfants. Et notre communication oculaire y était telle que nos guides ont préféré annuler une visite d'école-modèle prévue à Pyongyang.
Merci pour ce FR qui me rappelle mon propre voyage en Corée du Nord en 2004.
De toute évidence, à part ce nouveau terminal dont je découvre l'existence et les appareils nouvelle génération (j'ai volé sur un IL62 à l'époque) rien n'a vraiment changé en Corée du Nord en dehors de l'aéroport.
Nous étions allés sur le mont Paektu (la scène de décor des amis Kim Il Sung et Kim Jeong Il sur la photo précédant la visite du jardin d'enfant) en antonov 24.
J'ai aperçu l'arrière d'une mercedes classe S sur l'un des clichés, pas très Juche !
Oui effectivement en dehors des villes et des attractions on n'avait pas le droit de photographier. Il y a bcp de clichés ici que je n'aurai pas osé prendre à l'époque. Notamment les cultures de mais un peu partout et le bétail en liberté !
Merci pour ce FR. Peu de choses a dires ur le vol sauf que le burger devait vraiment être infect pour que tu le laisse. Merci beaucoup pour ce bonus d'un voyage qui a du être passionnant.
le burger devait vraiment être infect pour que tu le laisses.
J'avais tellement faim que j'ai réussi à en avaler 40% environ, mais pas davantage. Le Starbucks à l'arrivée à PEK fut le petit-déj le plus succulent que je me suis jamais offert ;-)
Le vol en lui même pourtant fait dans un coucou pas courant passe au second plan tant le bonus est dense
Dense car vraiment évocateur, revenu d'outremonde, dans un scénario et décors carton-pâte, mais avec un peu de jugeote, je pense que tu nous dépeins avec brio la situation. Régime mortifère, population bloqué dans l'univers d'une dynastie quasi théocratique, bigre...
La culture du mais est à mon avis un des points les plus marquant. On peut créer des rizières avec un peu de savoir faire,pour nourrir son monde, mais la si on fait du mais, c'est surement en partie pour le vendre au voisin chinois et s'assurer quelques devises.
Vu le climat, il n'y a qu'une seule récolte de riz par an en RPDC, contre 2-3 en Asie du Sud-Est, donc si le pistolet à un coup s'enraye, c'est la famine. Le maïs est quand-même abondamment diffusé sur le marché intérieur, et celui-ci n'a aucun goût et est souvent bien maigrichon...
Un autre phénomène marquant, c'est l'absence quasi-totale de poubelles dans les villes, il ne doit donc pas y avoir grand-chose à jeter. Pas davantage de chiens et chats non plus, les chats c'est pourtant utile pour protéger les cultures des rongeurs.
Pas de problème d'obésité non plus, le Nord-Coréen est bien fit. Exceptions: les hauts cadres du parti (dont nos guides) et membres de la sainte famille.
Il confirme qu'on ne voyage pas avec Air Koryo pour ses delicious bites
En effet, j'ai vraiment mon regretté de ne pas m'être acheté quelques provisions la veille pour le vol retour. Le Prosecco Alitalia, pourtant pas très apprécié ici, est bien meilleur.
cette prison à ciel ouvert qu'est ce pays
Ou plutôt temple sectaire à l'échelle d'un pays...
Merci pour ce FR et son superbe bonus, très instructif. Impressions très mitigées après cette lecture, car le sujet est intéressant et très bien traité, mais tout ceci laisse un gout effectivement très amer...
Le gabarit de ces tunnels routiers ne me semble pas particulièrement haut, beaucoup moins que celui des autoroutes chinoises. Même s'il est possible d'en voir les limites, le caractère factice du décor présenté aux touristes ne me fait pas regretter d'avoir fait l'impasse quand j'étais basé à PEK. Merci pour le partage !
Merci pour ce reportage exceptionnel ! J'avais adoré le bonus du vol aller, le retour est encore plus impressionnant. J'ai à peine vu le vol parmi le reste -) Parmi énormément de choses, j'en retiens notamment : - la Corée du nord est plus qu’une simple dictature, c'est une théocratie avec une sainte trinité représentée par la famille Kim - la relativité de toute chose : au cours de mes nombreux A/R à Pékin et en Chine, l'impression de liberté que vous avez ressentie en arrivant reste relative. N’oublions pas qu’en Chine aussi, il faut un permis pour travailler/habiter dans certaines grandes villes, la détention arbitraire, les travaux forcés ou la peine de mort sont encore monnaie courante, les commissaires politiques sont partout, etc. évidemment, les problèmes de bouchons sur les routes sont assez différents dans les deux pays… mais si l’on revient à la Chine d’il y a une dizaine d'années, il n’y avait à l’époque comme automobiles que des taxis et des Porsche Cayenne.
Merci encore, j’ai adoré vos reportages sur la Corée du nord.
Conseil de lecture pour tous : La vie volée de Jun Do par Adam Johanson(Pulitzer 2013).
il faut un permis pour travailler/habiter dans certaines grandes villes Non, en Chine, ne pas avoir le permis de résidence (hukou ??) n'empêche plus d'y habiter ni d'y travailler (le tiers des cadres de notre filiale en Chine n'a pas le hukou de la ville), mais empêche de s'y faire soigner, d'y faire scolariser ses enfants, d'y passer des examens, d'y immatriculer une voiture, de s'y marier, etc., bref fait de vous un citoyen de seconde zone.
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22 Commentaires
L'antonov à un air de familiarité (esthétique extérieure) avec les avro que j'apprécie tant, même si le seul fait que cet avion se nomme antonov me donne déjà moins envie d'y monter faire un tour...
Merci ;)
Pas de frayeur à avoir, c'est un bon appareil, et de toutes façons la Chine ne laisse pas Air Koryo envoyer ses épaves (c.a.d. Tu 134 et 154 en morceaux) chez elles.
L'atmosphère paraît lourde eu égard à la mis en scène permanente d'un côté, aux citoyens zombis de l'autre, le tout orchestré par les laïus des guides...
Expérience instructive sans aucun doute.
La situation de l'agriculture, souvent de survie, non mécanisée avec du maïs pour occuper les interstices (ou bien les machines étaient-elles cachées?) les minibus que les voyageurs tentent de prendre, les errants en quête d'une improbable nourriture au bord de la route, les lavandières au bord des rivières me ramènent à des scènes quotidiennes à Madagascar.
Pour le reste, vous avez passé quelques jours dans un décor de film...
Si ce n'est pas indiscret, avez-vous discuté / débattu avec vos compagnons de voyage de ce que vous avez vu et de ce que l'on vous a interdit de voir?
A bientôt !
On s'y habitue, vu que tout vient par petites touches. C'est de retour à PEK que la claque fut magistrale...
La situation de l'agriculture, souvent de survie, non mécanisée avec du maïs pour occuper les interstices (ou bien les machines étaient-elles cachées?) les minibus que les voyageurs tentent de prendre, les errants en quête d'une improbable nourriture au bord de la route, les lavandières au bord des rivières me ramènent à des scènes quotidiennes à Madagascar.
Fort bien , mais je suppose qu'à Madagascar, ces problèmes sont clairement assûmmés, et pas travestis dans une propagande grossière et enrobé dans une décor de carton-pâte pour une version Juche de Alice au Pays des Merveilles...
Si ce n'est pas indiscret, avez-vous discuté / débattu avec vos compagnons de voyage de ce que vous avez vu et de ce que l'on vous a interdit de voir?
Ou bien sûr, mais discrètement. Pas dans les chambres à l'hôtel (truffées de micro), et toujours un peu à l'écart de nos guides. Nous avons aussi amélioré notre pratique du langage des yeux, notamment lors de la visite du jardin d'enfants. Et notre communication oculaire y était telle que nos guides ont préféré annuler une visite d'école-modèle prévue à Pyongyang.
De toute évidence, à part ce nouveau terminal dont je découvre l'existence et les appareils nouvelle génération (j'ai volé sur un IL62 à l'époque) rien n'a vraiment changé en Corée du Nord en dehors de l'aéroport.
Nous étions allés sur le mont Paektu (la scène de décor des amis Kim Il Sung et Kim Jeong Il sur la photo précédant la visite du jardin d'enfant) en antonov 24.
J'ai aperçu l'arrière d'une mercedes classe S sur l'un des clichés, pas très Juche !
Je suppose qu'à l'époque, la surveillance était plus stricte, et la prise de photo beaucoup plus restreinte?
Merci beaucoup pour ce bonus d'un voyage qui a du être passionnant.
J'avais tellement faim que j'ai réussi à en avaler 40% environ, mais pas davantage. Le Starbucks à l'arrivée à PEK fut le petit-déj le plus succulent que je me suis jamais offert ;-)
bonus magnifique et bien détaillé.
Le vol en lui même pourtant fait dans un coucou pas courant passe au second plan tant le bonus est dense
Dense car vraiment évocateur, revenu d'outremonde, dans un scénario et décors carton-pâte, mais avec un peu de jugeote, je pense que tu nous dépeins avec brio la situation. Régime mortifère, population bloqué dans l'univers d'une dynastie quasi théocratique, bigre...
La culture du mais est à mon avis un des points les plus marquant. On peut créer des rizières avec un peu de savoir faire,pour nourrir son monde, mais la si on fait du mais, c'est surement en partie pour le vendre au voisin chinois et s'assurer quelques devises.
Un grand merci donc
Un autre phénomène marquant, c'est l'absence quasi-totale de poubelles dans les villes, il ne doit donc pas y avoir grand-chose à jeter. Pas davantage de chiens et chats non plus, les chats c'est pourtant utile pour protéger les cultures des rongeurs.
Pas de problème d'obésité non plus, le Nord-Coréen est bien fit. Exceptions: les hauts cadres du parti (dont nos guides) et membres de la sainte famille.
Il confirme qu'on ne voyage pas avec Air Koryo pour ses delicious bites
Très intéressant bonus sur cette prison à ciel ouvert qu'est ce pays : cela me rappelle le film The Truman show
A bientôt
En effet, j'ai vraiment mon regretté de ne pas m'être acheté quelques provisions la veille pour le vol retour. Le Prosecco Alitalia, pourtant pas très apprécié ici, est bien meilleur.
cette prison à ciel ouvert qu'est ce pays
Ou plutôt temple sectaire à l'échelle d'un pays...
Impressions très mitigées après cette lecture, car le sujet est intéressant et très bien traité, mais tout ceci laisse un gout effectivement très amer...
Les bonus sont super, je n'en ai pas raté une miette.
Même s'il est possible d'en voir les limites, le caractère factice du décor présenté aux touristes ne me fait pas regretter d'avoir fait l'impasse quand j'étais basé à PEK.
Merci pour le partage !
N'hésitez pas à commenter et à poser des questions ;-)
- la Corée du nord est plus qu’une simple dictature, c'est une théocratie avec une sainte trinité représentée par la famille Kim
- la relativité de toute chose : au cours de mes nombreux A/R à Pékin et en Chine, l'impression de liberté que vous avez ressentie en arrivant reste relative. N’oublions pas qu’en Chine aussi, il faut un permis pour travailler/habiter dans certaines grandes villes, la détention arbitraire, les travaux forcés ou la peine de mort sont encore monnaie courante, les commissaires politiques sont partout, etc.
évidemment, les problèmes de bouchons sur les routes sont assez différents dans les deux pays… mais si l’on revient à la Chine d’il y a une dizaine d'années, il n’y avait à l’époque comme automobiles que des taxis et des Porsche Cayenne.
Merci encore, j’ai adoré vos reportages sur la Corée du nord.
Conseil de lecture pour tous : La vie volée de Jun Do par Adam Johanson(Pulitzer 2013).
Non, en Chine, ne pas avoir le permis de résidence (hukou ??) n'empêche plus d'y habiter ni d'y travailler (le tiers des cadres de notre filiale en Chine n'a pas le hukou de la ville), mais empêche de s'y faire soigner, d'y faire scolariser ses enfants, d'y passer des examens, d'y immatriculer une voiture, de s'y marier, etc., bref fait de vous un citoyen de seconde zone.
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