Bienvenu(e)s à la suite -ou plutôt le début- de notre voyage loterie…
Le suspense autour de notre destination n’est plus d’actualité.
Ce récit va retracer, donc, une route jamais reportée. Il s’augure plutôt longuet et dépourvu de détails techniques. Deux bonus -également longs- sont prévus. Dōzo !
Révisons un peu comment on est arrivé là. (Pour ceux qui convoitent le cadre complet: c’est par ici)
MISE EN CONTEXTE
Je tire parti d’une proposition plutôt maline conçue par JAL et baptisée どこかにマイル dokoka ni mairu. Destinée aux membres de son programme de fidélité résidents dans l’archipel nippon, elle permet d’effectuer un aller-retour domestique en échange de 6.000 miles. Ce qui est entre 30% et 50% le coût d’un a/r ’standard’. Alors où est la ruse? Ben, tout simplement, on ne connait pas la destination à l’heure de l’achat du billet… -ce qui amplifie considérablement les émotions en amont du voyage !
Note pratique Mode d’emploi abrégé du 'dokoka ni mairu': 1) Choix de l’aéroport de départ [possible depuis seulement trois aéroports :HND, ITM ou FUK]. 2) Choix des dates de voyage -il est même possible de choisir la plage horaire du départ des vols-. 3) Le système de réservation déclenche une recherche -aléatoire ?- et quatre destinations sont proposées. 3.1) Si on n’est pas convaincu des suggestions on peut déclencher une nouvelle recherche (le nombre d’enchères par jour étant limité, parfois le système bloque -s’épuise-). 4) Acquiescence et règlement des miles. 5) La destination finalement décrétée par le système sera, éventuellement, communiquée.
C’est connu, ITM fut mon choix de départ.
Après quatre ou cinq tentatives, je tombe sur un FUK, CTS, SDJ, OKA. Le système a réussi à retrancher l’archipel en deux pôles limpides! Ça m’arrange bien, un des bouts principaux de ce voyage était de changer d’air… Je succombe à la proposition!!
En cette période de l’année ce sera: soit doudoune et gants, soit maillot de bain… Les destinations septentrionales? Je ne les connais pas. C’est super, donc!
Midi ne représente pas vraiment des nouveautés, mais il suffit de se déplacer de quelques lieues pour retrouver des paysages encore inconnus. Et les températures devraient être idéales.
En fin de comptes, vous le savez, une visite aux tropiques nous fut assignée. Point original mais je sais qu’il y a encore de belles choses à découvrir sur place…
Allons-y, donc !
Petit lever
Aux petites aurores on retrouve la passerelle de la veille où tant les belles perspectives comme les rudes températures persistent.
Le secteur septentrional est terrain administré par l’alliance rebelle. Une frise contemporaine et élégante marque l’entrée au sérail.
Les efforts d’automatisation dans la gestion de passagers pendant ces derniers mois ont été prodigieux. De nos jours, une symphonie de bips, écrans, sonnettes et scanneurs donne la bienvenue aux voyageurs en partance des grands aéroports japonais (la barcarolle a des airs différents, beaucoup plus classiques, aux petits aéroports régionaux).
Les bagages en soute sont aussi en self check-in.
Néanmoins, têtu et traditionnel, je m’obstine à chercher un contact humain. Heureusement, l'automation n’a pas entièrement supplantée les comptoirs opérés par des êtres en chair.
Encore mieux. Installés au fond du hall d’enregistrement et concurrencées par l’efficacité des tripotages binaires, j’ai l’impression qu’ils sont nettement moins fréquentés qu’auparavant. Ma carte d’embarquement en papier -absolument superflue, car il suffit de montrer le code QR sur l’écran de son téléphone pour franchir les différentes barrières sécuritaires- est délivrée immédiatement et avec un grand un sourire.
Une fois la paperasse finie, il est temps de monter à l’étage pour se faire scanner.
N’étant pas grand connaisseur des lieux, je repère ce treillis boisé et me laisse naïvement séduire par sa sobre allure: ça me parle, donc il devrait surement bien m’accueillir…
Loupé ! Il s’avère que je ne suis pas à la hauteur des circonstances et me fais inexorablement rejeter (d’une manière, c’est vrai, extrêmement polie avec un: ’avez-vous un compagnon de voyage avec vous?’).
Mais finalement ’mon mètre et presque quatre-vingt-dix centimètres' me permet d’emprunter un étroit, lugubre couloir jusqu’aux appareils de radiodiagnostic et m’évite de refaire la file grand public -pourtant presque inexistante-.
Cerise sur le gâteau, ça nous évite également un passage forcé à travers les boutiques d’omiyage (dépeintes ci-dessous au fond de l’image).
Plus précisément, la perspective à laquelle on est confronté après fouillage dans l’étroit couloir est celle-ci.
En dépit de l’heure matinale, et contrairement à l’assoupissement prévalent hier soir, l’endroit régurgite d’activité.
Brève memento sur mes bien-aimées ’questions du goût’: l’agencement de cette salle me paraît gai et chaleureux, avec des matériaux doux et une un plan de distribution dynamique.
Un autre aspect remarquable dans l’ITM post-rénovation est son positionnement lors de la sélection de locataires. À l’exception de grands consortiums aériens, nulle grosse-affaire est à retrouver. L’offre commerciale regroupe de petits commerçants à proximité, originaires du Kansai. Encore mieux, on ne retrouve que des produits dont on a (potentiellement) besoin: point de 'cigares & single malts & boitiers_en_or_massif & foulards_en_pure_soie_indienne’. Grosso-modo ça se résume à des articles de voyage (valises, calepins, coussins…), des livres (faisant la part belle à la littérature de voyage), des nombreux étalages d’omiyage et un assortiment gastronomique formidable.
En explorant la myriade d'échoppes proposées, plusieurs idées saisissantes pour rompre le jeûne me viennent à la tête. Je m’arrête ici.
Maintenant, il ne reste qu’à trouver un endroit où ingurgiter mes emplettes, car je n’affectionne pas manger mes petits-déjeuners débout, surtout lors que je ne suis pas énormément pressé.
Dans l'absolu, j’aime mieux les tonalités argentées que celles dorées. Et, entre un DP plutôt inquiétant et des pétales de fleur de cerisier, j’aurais tendance à choisir ces derniers.
Mais il parait qu’il faudra monter les escalators pour trancher la question.
C’est serré et boisé, mais pas très long.
Le palier supérieur nous offre un tableau gracieux, seyant. (Notez l’absence de portillons, tourniquets ou guichets de contrôleur quelconque).
Dilemme…
Gauche ?? Droite ??
Au sein des êtres ailés, entre des grues oranges origammées et des long-courriers masqués, je me sens plus proche des renards volants ce matin.
Soit!
Gauche, donc.
Vous ne la trouvez pas judicieuse, ma décision?
On suit les indications.
Qui nous amènent dans ce curieux couloir.
Communicant avec le séjour.
Maaaagnifique!
Les vues sont un délice.
Et l’ambiance? Elle est bien apaisée.
Petites touches de décoration et grande diversité de fauteuils et banquettes. A noter aussi la fine attention portée à l’éclairage.
Ici, des verres longs sont réfrigérés. Rien d'autre. Juste des verres.
Le comptoir de boissons des salons Sakura à ITM et MYJ se ressemblent comme deux gouttes d’eau (si ce n’est du fait que les engins sont en dupliqué à Osaka et la carafe de Pon-jusu est manquante). Cafés, eau bouillonnante, boissons gazeuses ou mousseuses, elles sont tous là.
PETITs LEVERs
Une fois loti, on prend notre place.
Et les feux d’artifice, procurés plus bas par la maison Kiyasu 喜八洲, se déclenchent. Le festin matinier débute avec les mitarashi dango みたらし団子, boulettes de mochi siroppées à la sauce soja, originaires de Kyoto.
Un subtil gout sucré-salé qui se marie certainement bien avec les airbus jaliens (ambivalents eux aussi : de gros porteurs pour franchir à peine 300 milles !).
Papa oiseau est entourée par de poulettes qui pullulent autour de lui.
On entame la deuxième brochette élaborée par cette confiserie, fondée en 1948 aux alentours de la gare Jūsō 十三駅 (notre quartier la veille) et dont le produit phare est, précisément, ces dangos caramélisés. Elle est accompagnée, cette fois-ci, d’un (très bon) café.
Alors qu’on prend congé de notre charmant convié matinal.
A bientôt!
Afin de mieux endurer les peines de la séparation, passons à notre plat principal: duo de kuri kintsuba 栗きんつば.
Des pavés d’haricots rouges et châtaignes écrasées, enrobés d’une fine couche sucrée. En dépit son apparence quelque peu suspecte, ce fut un régal.
Les poulettes sont toujours là.
C’est à ce moment que la famille nord-américaine arrive.
En guise de bienvenue, passons à des goûts plus amers.
Oui, je vous le concède, c’est (très) tôt, mais ce sont les vacances aussi. Et, d’après moi, un peu d’amertume se marie bien avec le constructeur nord-américain et ses b767 vieillissants…. Santé!
Les poulettes de J-AIR sont vraiment mignonnes.
La flotte impériale, occupant la section méridionale des installations, est difficile à repérer depuis notre refuge. Mais, de tant en tant, elle montre ses griffes.
Toutefois, j’ai l’impression qu’à Itami la balance penche en faveur du groupe Japan Airlines, ne serait-ce que parce que l'aerogare constitue la plateforme aéroportuaire de J-AIR (filiale 100% jalienne).
Nous quittons notre demeure, bien satisfaits et après avoir reçu un ’bon voyage!’ enthousiaste de la part des dragonnes (a-t’on le droit de les rebaptiser libellules, chez JAL?).
Peu convaincus par l’offre du petit-déjeuner à la ‘japonaise’ ? Ne vous inquiétez pas. Des goûts parisiens sont également proposés sur place…. enfin… un Paname plutôt orientalisée… mais vous allez trouver vos repères sur les etalages. (Il se peut que celle-ci soit l’une des enseignes commerciales les plus grandes -et plus internationales -représentées à ITM).
On se dirige vers notre porte, à l’extrémité nord-est du terminal.
Le bec de notre colombe d’aujourd’hui. Il approche l’adolescence (ou la retraite, en termes aéronautiques).
Sa queue -avec beaucoup de reflets-. Je m’attendais plutôt un gros-porteur…
On embarque parmi les derniers, avec l’impression qu’on ne sera pas nombreux à bord.
Porte, console et porte.
Porte et CA.
Tout juste après les salutations coutumières (toujours gentilles), on me demande si je parle japonais…
…petite expression de soulagement ….
Vraisemblablement il ne sera pas nécessaire de répéter les annonces en plusieurs langues, étant donné que je suis la seule tête qui détonne…
Avec ce genre d’assistance on se sent en sécurité.
Une fois tout réglé, on prend congé. Merci et à bientôt!
La cabine de ce b737 ne sera pas (trop) répertoriée. Mes sincères excuses. La fatigue et la paresse l’emportèrent. Mais il suffit de lire un des nombreux récits leur dédiés sur ce site, car elle est reste inchangée sur tout le réseau JAL.
Configuration en 3-3, évidemment. Le pas est très bon.
Le siège est confortable, fin mais mou (avec des finitions en -faux?- cuir). Les vitres de cet appareil sont, par contre, vétustes et/ou sales. Les vues en souffriront…
petit lever (bis)
Traversée de la fleuve Ina 猪名川, en bordure d’ITM et qui constitue la lisière entre les préfectures d’Osaka et Hyōgo.
À gauche, une séquence de trois réservoirs d’eau: Midorigaoka 緑ケ丘池, Zuhai 瑞ケ池 et Koya 陽池, testament des prouesses technologiques qui permirent le développement précoce de la region (dès le 3eme siècle de notre ère). La plaine d’Osaka en régurgite.
C’est maintenant que je regrette l’allégresse lors de la sélection de mon siège… le soleil tape bien fort sur mon corps ensommeillé.
Au manque de clarté des hublots s’ajoute une brume envahissante. Les conditions sont très loin d’être idéales, mais on ne va pas, pour autant, délaisser nos devoirs en géographie, hein ? Poursuivons, donc.
Plus bas, un UKB nébuleux. Projet controversé depuis les propositions initiales -début des années 1970’s-, il n’arrive pas trop à trouver sa place parmi ses deux puissants voisins.
Voici le daguerréotype qui complète le triumvirat!!! (pas vraiment aisé mais, en cherchant un peu, il est possible de repérer les contours de KIX, au centre de l’image).
Les trois aéroports présentés plus haut sont gérés par une même entité privée, Kansai Airports, fortement reliée a des groupes ’musclés’ français.
Sous une persistante grisaille, notre route nous offre un petit échantillon de Shikoku, l’île que j’appelle chez moi. A droite de l’image, la préfecture de Tokushima s’élance vers celle de Wakayama à travers le cap Gamoda 蒲生田岬.
Ce dernier contribue à verrouiller le bras de mer de Kii 紀伊水道.
Pour le ministère de l’environnement japonais ce détroit constitue la lisière officielle divisant la Mer Intérieure du Japon -dans son flanc oriental- et la Mer des Philippines. (Pour les géographes cette limite est repoussée de quelques douzaines de kilomètres au nord).
Un dernier aperçu de cette belle et montagneuse île, esquissant ici une V platonique au moyen du magnifique cap Muroto 室戸岬. Plus bas, repérez-vous la petite mer de nuages? Elle est un paysage matinier très typique des régions intérieures de Shikoku pendant les mois froids (les nuages s’étalent ici sur le cours moyen du fleuve Naka 那賀川).
Au-delà, c’est l’immensité de l’océan Pacifique…
Il faudra trouver des divertissements alternatifs aux devinettes géographiques…
Comme trop souvent, ce sont les petites attentions de l’équipage qui viennent a notre rescousse: le ’repas’ arrive ! (JAL prend soin de notre ligne en limitant l’offre a des victuailles strictement liquides et très peu caloriques…)
Mon choix se portera sur le Sky Time JAL Original Drink dans sa toute nouvelle itération (5ème version, dévoilée fin 2020). On a passée d’un vert fluorescent kiwïesque à un rouge passion, relevé aux fragrances de pêche et raisin.
Il paraît qu’un comité interne d’employé(e)s est sélectionné afin de développer intégralement le breuvage (ça va jusqu’au packaging!) -l'image ci-dessous provient du site JAL Japon-.
A votre santé!
Il s’avéra plutôt bon et facile à boire (en faisant l’impasse sur le [peu de] naturalisme de la chose).
C’est en ce moment que je profite pour importuner mon seul voisin de rangée et faire une courte visite au cabinet d’aisances.
En retournant à mon siège, je constate que la cabine n’est pas du tout remplie et que le coté tribord de la rangée 15 (sans doute, la meilleure de toute la cabine) reste entièrement libre. Je n’oserais plus importuner mon (ex-) voisin.
L’emplacement ici est plus avantageux à l’égard de l’ensoleillement mais les vues sont toujours monotones (ou, plus exactement, bi-tonales).
La courte nuit et une fatigue généralisée se font ressentir dès que je me pose sur ce vaste espace… En moins de rien je m’assoupis et somnole pendant une petite heure.
Au (second) petit réveil mes yeux tombent sur un tableau engageant, évoquant les ilots de l’archipel des Kerama 慶良間諸島, brouillées par la tempête avoisinante.
La vue est plus claire de ce côté-ci. Malheureusement lors de cette courte visite je manquerais de temps pour y aller, mais c’est un archipel qui m’attire depuis belle lurette. J'aimerais y mettre les pieds.
Ci-dessous, mon tout premier air-to-sea (baigné sous la pluie). L’émotion du moment m’a empêché d’identifier la partie opposante…
Suit encore une première pour moi: approche australe de Naha. En conséquence, une visite aérienne de l’extrémité méridionale de l’île Honto nous est offerte. On l'entame avec le cap Kiyan 喜屋武岬 et les ruines du château (dits ’gukusu’ en okinawais) de Gushikawa 具志川城.
S’en suit le bourg historique d’Itoman 糸満.
Ainsi que ses récentes extensions artificielles.
En dépit des efforts industriels pour la supplanter, la nature reste belle et vigoureuse.
Celle-ci est l’île de Senaga 瀬長島, donc on y est presque…
petits touchers: nous sommes arrive(e)s
Fraichement atterris sur un tarmac bien trempé.
Non, on ne va pas repartir tout de suite.
Mmmm….. Réacteurs attenués au large du tarmac…. même si c'est plutot insolite au Japon, tout indique qu’il s’agit d’un débarquement par escalier ce matin. Heureusement que l’orage est un souvenir du passé!
Pendant qu'on attend, on est entretenus par un duettino de JTA et RAC (en b737-8 et dhc-8??)
L’assistance technique vient soulager les besoins de notre destrier d’aujourd’hui.
Instantanée du fuselage, en différé.
Dernière vue de notre oiseau. On le laisse en bonne compagnie.
Dehors, de fortes rafales n’empêchent pas le personnel au sol de JAL de nous guider vers notre car.
Après quelques centaines de mètres nous rejoignons le terminal, déposés directement face au carrousel qui va délivrer nos bagages.
Pas besoin de patienter, pourtant. Nous procédons vers la sortie et montons les quatre étages qui séparent le sous-sol de la terrasse. Les ravages de la tempête sont toujours évidents mais le ciel récupère peu à peu son bleu.
Chercher un abri en attendant le passage de l'orage n'est plus d'actualité. Je peux abandonner l’étude de transactions aériennes (manifestement diminuées par la pandémie) et m’aventurer en ville.
Au revoir, cher OKA!
Un court trajet en monorail nous amène tout près de notre troquet favori, où l’on est servi un très bon chanpurū à la gōya. Une fois les agapes complétés, nous flânons avant de regagner notre (avant-dernier) relais.
Trouvez-vous des ressemblances avec les requin-baleines affrétés par JTA dans ses B737? Ce n’est pas une coïncidence…
On sera transportés jusqu’au havre de Motobu 本部港, tout près du grand aquarium d’Okinawa (en 75 min et par 500 yens!!!) -tarif promotionnel-.
La multiplicité de couleurs dans l'image ci-dessous n’est pas aléatoire. Les sièges mauves sont recommandés pour les passagers proclives au mal de mer.
La tour de contrôle d’OKA ainsi que certains aéronefs peuvent être aperçues à travers les vitres de notre appareil.
Ça va vite, comme même.
Ci-dessous, mon premier sea-to-air. S’agirait’il d’un oiseau jalien ??
C’est ici que les vacances commencent.
Merci d’avoir tenu jusqu’à la fin.
Une série de deux bonus est à retrouver plus bas…
1. Le premier essaie de reproduire des ambiances propres aux îles Ryukyu, d’une manière quelque peu tendancieuse.
2. Le deuxième fut construit sur des bases beaucoup plus otakuesques* (mais plutôt bien adaptées à la nature du site).
*c’est japonais pour 'geekesque'
Varsågod!
Bonus : Click here display hide
Bonus nr.1
PETIT TOUR OKINAWAIS
L’image ci-dessous ne gâterait peut-être pas des brochures touristiques essayant de vendre des destinations paradisiaques.
Mais elle fut prise à Nago 名護, petit havre okinawais, complètement anéanti fin 1944 par des B-29 & co. de l’armée nord-américaine et reconstruit depuis. Une reconstruction réalisée, par ailleurs, sans trop de soucis historicistes.
Néanmoins, la mer est toujours là. Sa présence est toujours majestueuse.
Les lieux incitent assurément à la détente familiale…
ou bien au retour sur soi, voire à l’épanouissement artistique…
En centre-ville, seulement une poignée de bâtisses survécurent miraculeusement aux bombardements.
Celle-ci arbore un mélange saisissant d’architecture autochtone (matériaux) et foraine (morphologie).
Juxtaposant le logis, on retrouve un vaste atelier rempli de vases en argile.
Contenant beaucoup d’enzymes, de l’eau, du riz allongé et de la levure noire.
La distillerie Tsukayama 津嘉山 est spécialisée dans la production d’awamori 泡盛, la boisson nationale -et très alcoolisée- du royaume des Ryukyu. Sa marque de référence, kokka 國華, est produite depuis 1924.
Le chai lui-même, date de 1927 et, comme déjà mentionné, survécut (fut épargné par??) les forces américaines.
En fait, elles s’en emparèrent et il servit comme manufacture boulangère pendant les premières années d’occupation.
A Nago on retrouve aussi de bons diners ou de pimpants ice-cream parlours.
Le soleil descend…
Il est temps de quitter la ville et partir en campagne.
Un tout dernier effort jusqu’à notre hébergement du soir, penché sur les pentes de la côte opposée.
Le petit îlot de Sesoko 瀬底島 (d’à peine 700 habitants et déjà introduit dans un récit précédent -c’est par ici-), resta découpé de l’île de Honto jusqu’à la construction de Grand Pont de Sesoko 瀬底大橋 en 1985.
(Vue aérienne de l’ile, prise en juin 2020 et publiée dans un report précédent ).
Le dîner du soir se fera dans le seul (enfin, presque) établissement sur l’île offrant des repas après le coucher du soleil.
Le Yuntaku ゆんたくest une très sympathique izakaya où l’on peut déguster des plats locaux faits maison.
Plus bas: tempura de patates douces rouges 紅芋天ぷら, chanpuru チャンプルー et un awamori distillé dans l’île et dont, malheureusement, je ne retins pas le nom du producteur.
Le lendemain je pars à la découverte des lieux.
Et je tombe sur des ’services d’assistance sociale’ à la japonaise… Effectivement, les dames (je n’ai jamais vu d’hommes y officier) délivrant ces petits flacons lactés forment, avec les facteurs, un solide réseau d’agents qui, en deçà d’accomplir ses fonctions (vente de produits ou livraison de courrier), échangent et s’enquièrent auprès des personnes âgées, surtout lorsqu’elles habitent seules. Ils sont souvent les premier(e)s à détecter que quelque chose ne va pas.
Les îles de Sesoko et Ie 伊江島, en version matinale.
Ces deux protubérances ont été vénérées par des générations et des générations de pêcheurs locaux.
Faites attention, comme même, lors que vous vous posez sur les bancs publics de la région!
Mais ici la faune locale ne se limite pas aux bestioles de mer.
Une partie de tout ca finira, inéluctablement, dans le asiettes des échoppes environantes. Les sobas indigènes sont un vrai régal!
La plage majeure de l’île a un nom facile à retenir (Sesoko Beach) et elle est très belle.
Surtout au coucher du soleil.
Alors, j’avais déjà introduit le sujet dans mon récit de Juin 2020…
Sans volonté de susciter de la polémique, mais…
La première tentative, remontant aux années 80’s, fut avortée par la bulle spéculative japonaise.
Elle fut suivie par une nouvelle ébauche au début des années 2000 (barre longue de plus de 400 m et 300 chambres) mis à terre par la crise financière de 2008.
Finalement ce fut un des mastodontes fonciers nationaux qui ré-relança le projet en 2015. Fin 2021, les premiers vacanciers y mirent les pieds.
Au total, deux barres de 9 étages totalisant environ 430 chambres… Ouch!…
Lors d’une full-occupancy, les personnes concentrées dans le complexe hôtelier (hôtes + employés) dépassent de loin la population de l’île…
Mmm… Mon instinct me dit que l’opération est quelque peu disproportionnée et l’équilibre dans cette petite île semble difficile à garantir…
Consolation mineure, la plage reste d’accès libre (chose qui n’est pas évidente à Okinawa) et les gros immeubles ne sont pas visibles depuis la plage.
Qui, d’ailleurs, est très propre. Non, les taches noirâtres disséminées sur le sable ne sont pas des ordures. Juste des débris volcaniques -pierres ponces- provenant de l’archipel d’Ogasawara 小笠原諸島 (à plus de 1.000km!!), où un volcan sous-marin subit une éruption en août 2021. Arrivées début novembre sur les côtes d’Okinawa, ils causèrent des ravages parmi les ressources halieutiques et des grosses perturbations dans le trafic maritime.
En plus d’une belle baignade, la plage offre de beaux spectacles célestes.
Ce cliché aérien achève le premier volet supplémentaire (et sert comme propice introduction au segment suivant… )
bonus nr.2
PETITE CROISIERE AU PASSE
Qui propose un voyage dans le temps, 71 ans en arrière.
C’est à cette date que Japan Airlines fut créé. En commémoration de son 70 anniversaire, et, coutume oblige au Japon, un déluge de marchandises est mis à disposition des dévot(e)s.
Ça part dans tous les sens, et parfois les propositions ont des tournures abracadabrantes.
Bon pour votre salon?
Au milieu de ce grand bazar, des gadgets plus prosaïques sont également mis en exergue.
Bon anniversaire JAL!
En guise d’offrande suivent deux (longues) notes permettant, peut-être, de revenir sur le chemin parcouru jusqu’à nos jours:
1) timeline (non-exhaustif) de l’aperture des lignes chez JAL: - lignes domestiques
Oct 1951
TOKYO-OSAKA-FUKUOKA en Martin 2-0-2 (surnommé Mokuhoshi もく星 ). Des sandwiches offerts…
- lignes internationales Fev 1954 Première ligne internationale:
TOKYO-ÎLE DE WAKE- HONOLULU- SAN FRANCISCO en DC-6B (deux semaines pour faire l’aller-retour, vendu à 1.300USD -une petite fortune à l’époque-)
Fev 1954 TOKYO-OKINAWA, alors occupé par l’armée américaine (fév 1955 ) extension jusqu’à HONG KONG | (oct 1956) extension jusqu’à BANGKOK | (mai 1958) extension jusqu’à SINGAPORE |
Jun 1959 TOKYO- ANCHORAGE- SEATTLE en DC-7C
Jan 1960 TOKYO- ANCHORAGE- VANCOUVER- PARIS en B-707, opéré conjointement avec AF
2) et une petite mise en contexte:
Ce n’est qu’à partir du 1er avril 1964 (année olympique) que les citoyens de nationalité japonaise eurent la possibilité de voyager à l’étranger ’librement’. Auparavant ce n’était que ’par des circonstances impérieuses’ (entendez: échanges académiques des élites universitaires ou dépêches officiels des fonctionnaires de l’administration) qu’un voyage outre-mer était envisageable.
Et même ladite liberté’ était bien relative, car la traversée des frontières était limitée à une fois par an, et les déplacements devaient être impérativement organisés par des tour-operators. Par surcroit, les prix étaient exorbitants…
A titre d’exemple:
Tours chez JAL PAK (1965)
-Hawaii9 jours 378.000JPY en prix d’aujourd’hui >> 3.591.000JPY, soit 27.352€ -Europe16 jours 675.000JPY en prix d’aujourd’hui >> 6.412.500JPY, soit 48.844€
A partir de 1966 il fut possible de quitter l’archipel japonais plusieurs fois dans la même année.
Mais la vraie ’découverte’ de l’étranger parmi le grand public au Japon n’arriva qu’à partir de la fin des années 1970’s.
Mais même de nos jours, explorer l’exotisme des contrées distantes reste un passe-temps extravagant au Japon (seulement un quart de la population est en possession d’un passeport).
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Verdict
Japan Airlines
7.5/10
Cabin8.5
Cabin crew8.5
Entertainment/wifi8.0
Meal/catering5.0
JAL Sakura Lounge
8.0/10
Comfort9.5
Meal/catering5.0
Entertainment/wifi10.0
Services7.5
Osaka - ITM
9.5/10
Efficiency9.5
Access9.5
Services10.0
Cleanliness9.0
Naha - OKA
9.1/10
Efficiency9.5
Access9.0
Services8.5
Cleanliness9.5
Conclusion
AVIS S’embarquer pour une destination incertaine... Le cadre atypique de ce vol ajouta une dimension ludique saisissante. Indéniablement, ce fut le facteur le plus marquant de toute l’expérience.
Sauf exceptions rarissimes, les grandes fioritures ou extravagances ne se conjuguent pas bien avec un vol domestique au Japon. Respectueux de ces conventions, notre vol fut une affaire strictement prosaïque : on fut amenés jusqu’à notre destination dans des conditions confortables et sans délais. C’est suffisant.
Jadis, ce vol aurait été réalisé assurément en gros porteur, mais c’est un monocouloir qui nous amena aux tropiques. Ceci fut, peut-être, la seule déconvenue du voyage.
DETAILS [Voler et s’asseoir] Les b737 chez JAL sont des engins efficaces, équipés de sièges confortables avec un bon espacement. Néanmoins, l’ensemble de la flotte commence à dater. Leur ’J class’ (en configuration 2-3) est assez questionnable et n’offre rien en rabiot. Mais ayant pu profiter de la première rangée en économique (15K) pendant les 2/3 du vol, avec un grand espacement et sans nul voisin, on ne peut demander rien de mieux ici.
[Accueillir, guider et partager] Le personnel navigant resta affable et distant (comme il est la norme chez JAL).
[Se divertir] Regrettablement cette route n’est pas la plus séduisante en termes de réjouissances géographiques (de mon avis, la contemplation des paysages constitue l’élément le plus significatif de la récréation dans l’air). Wi-Fi (avec accès à des contenus spécifiques d’audio/vidéo), achats (détaxés?) et magazines de vol étaient proposés, mais ne furent pas testés.
[Se restaurer] … deux verres d’élixir insolite -oui, oui, il eut un petit remplissage-, et ’conçu maison’ !! Je salue cette initiative. Le résultat est acceptable, même si je n’irais pas jusqu’à en acheter un carton pour boire chez moi. Au-delà, c’est le dés(s)ert…
[Lounge] Le Sakura Lounge d’ITM offre des vues magnifiques, sur le tarmac ainsi que sur des morceaux de la ville environnante. Prendre le petit-déjeuner dans un cadre pareil fut bien agréable. Le remplissage, faiblissime, permit une vraie détente avant notre départ. L’offre du salon est en consonance avec les habitudes JALiennes : bonne pour les liquides, très, très terne pour le solide.
[Aéroports] Tant ITM comme OKA sont des aérogares bien entretenues et efficacement reliées aux centre-ville respectifs. Ils sont quelque peu vieillissants. Et ils dégagent un air utilitaire typique des aéroports au Japon. Néanmoins ITM a dernièrement reçu des liftings très salutaires. L’offre commerciale ici est excellente et bien adaptée aux mœurs de voyage autochtones : des produits pratiques, des régals culinaires et des prix très corrects (identiques à ceux pratiqués en ville).
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Merci pour ce superbe report narrant une aventure bien éloignée de l'Europe à tous points de vue. Une belle prestation de la part de JL même si la prestation à bord est chiche.
Ci-dessous, mon premier sea-to-air. S’agirait’il d’un oiseau jalien ??
Je ne pense pas. Il doit s'agir d'un KC-135R, un avion ravitailleur américain. OKA est situé à proximité des bases aériennes de Kadena (DNA/RODN) et de Futenma (ROTM) qui ont une activité aérienne très importante. LYSflyer
Merci Lysflyer, de votre lecture et vos mots. Merci également de vos clarifications techniques. En effet, le ciel d'Okinawa est sillonné par des nombreux appareils militaires (appartenant à l'armée américaine ou à sa complice japonaise), que je ne saurais jamais identifier.
L'offre alimentaire à bord des vols domestiques au Japon est, comme vous le constatez, tristounette. Je ne sais vraiment pas si ça peut servir à expliquer le phénomène, mais lors des déplacements en train il y a un vrai engouement chez les japonais pour les 'ekiben' (bentos vendus en gare et consommés dans le train). Aux aéroports on retrouve des comportements semblables (il y en a aussi des 'soraben'), et l'offre alimentaire est d'habitude, phénoménale. À consommer, soit au terminal soit à bord des avions.
Merci SoraNoTabi, J'adore les FR qui rendent bien les atmosphères et ce FR les rend très bien. Le Japon est un pays fascinant que je voudrais vraiment visiter. Donc je suis nul en géographie. Je pensais que OKA, certes en eaux limpides, était le plus méridional des aéroports nippons!
Loupé ! Il s’avère que je ne suis pas à la hauteur des circonstances et me fais inexorablement rejeter
Donc on voit la lumière allumée et on essaie de rentrer. Déjà la refoulade a lieu avec les cartes idoines mais alors avec une carte de videoclub ça ne marche pas très souvent :-) Le salon Sakura a l'air très zen en tout cas
Heureusement, la mécanisation n’a pas entièrement supplantée les comptoirs opérés par des êtres en chair.
C'est vrai que je préfère aussi le contact humain, quand l'humain a un plaisir de bien faire mais si c'est pour s'essuyer les moniques que les compères Senator ont affrontées ces derniers temps, je crains que les machines n'offrent un résultat plus prévisible et moins stressant. La tendance est en marche en tout cas.
développer intégralement le breuvage (ça va jusqu’au packaging!)
Il faudrait vraiment un garde avec une mitrailleuse pour que je regarde le produit de plus près :-) Tout le parcours à ITM est agréable et l'intention d'évincer les grandes marques est très louable. En Suisse, c'est déprimant de voir ces rangées de magasins vides qui vendent des montres à des prix de dingue. Au moins je ne suis pas tenté! Alors que les japonais n'est pas un peuple super grand, ils ont au moins le respect du bétail avec un pitch très correct en Y. A bientôt pour la suite Frédéric
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Je ne pense pas. Il doit s'agir d'un KC-135R, un avion ravitailleur américain. OKA est situé à proximité des bases aériennes de Kadena (DNA/RODN) et de Futenma (ROTM) qui ont une activité aérienne très importante.
LYSflyer
En effet, le ciel d'Okinawa est sillonné par des nombreux appareils militaires (appartenant à l'armée américaine ou à sa complice japonaise), que je ne saurais jamais identifier.
L'offre alimentaire à bord des vols domestiques au Japon est, comme vous le constatez, tristounette. Je ne sais vraiment pas si ça peut servir à expliquer le phénomène, mais lors des déplacements en train il y a un vrai engouement chez les japonais pour les 'ekiben' (bentos vendus en gare et consommés dans le train). Aux aéroports on retrouve des comportements semblables (il y en a aussi des 'soraben'), et l'offre alimentaire est d'habitude, phénoménale. À consommer, soit au terminal soit à bord des avions.
J'adore les FR qui rendent bien les atmosphères et ce FR les rend très bien. Le Japon est un pays fascinant que je voudrais vraiment visiter.
Donc je suis nul en géographie. Je pensais que OKA, certes en eaux limpides, était le plus méridional des aéroports nippons!
Donc on voit la lumière allumée et on essaie de rentrer. Déjà la refoulade a lieu avec les cartes idoines mais alors avec une carte de videoclub ça ne marche pas très souvent :-)
Le salon Sakura a l'air très zen en tout cas
C'est vrai que je préfère aussi le contact humain, quand l'humain a un plaisir de bien faire mais si c'est pour s'essuyer les moniques que les compères Senator ont affrontées ces derniers temps, je crains que les machines n'offrent un résultat plus prévisible et moins stressant. La tendance est en marche en tout cas.
Il faudrait vraiment un garde avec une mitrailleuse pour que je regarde le produit de plus près :-)
Tout le parcours à ITM est agréable et l'intention d'évincer les grandes marques est très louable. En Suisse, c'est déprimant de voir ces rangées de magasins vides qui vendent des montres à des prix de dingue. Au moins je ne suis pas tenté!
Alors que les japonais n'est pas un peuple super grand, ils ont au moins le respect du bétail avec un pitch très correct en Y.
A bientôt pour la suite
Frédéric
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