INTRO : SUR LES TRACES DU 2EME AVION DE TRAVELCOUP
Voici un nouveau récit portant sur un vol rocambolesque, avec son lot de surprises…
Après l'Embraer 145 de 22 sièges récemment "reporté" (https://flight-report.com/fr/report/71451/travelcoup-hrn709-munich-muc-frankfurt-fra/), le but de ce voyage était de découvrir trois mois plus tard l'autre avion de TRAVELCOUP, un Embraer 135 en version "business class" de 16 sièges. Afin d'éviter les redites, je vous renvoie au lien vers le FR ci-dessus pour la présentation du concept et la description détaillée du produit de la compagnie et de son réseau, ainsi que la lecture de son magazine de bord -non reprise ici- qui donne toutes les infos nécessaires sur ce "JSX à l'européenne", ou plutôt son embryon.
Les deux appareils ont la particularité d'être exploités sous des CTA de pays différents : l'E-145 précité est opéré par Heron Aviation (Allemagne, immatriculation D-AMME), tandis ce que l'E-135 qui va suivre est britannique, plus exactement écossais, puisqu'il figure sur le CTA d'Air Charter Scotland sous l'immatriculation G-CGMC.
Comme pour le vol MUC-FRA effectué en Octobre 2024 sur l'E-145, c'est l'opportunité d'avoir accès à un vol occasionnel que TRAVELCOUP proposait à une date spécifique pour un tarif "raisonnable" qui m'a fait me décider à aller explorer cet E-135 atypique. Comme on le verra un peu plus loin, ce ne fût pas sans péripéties…
Le billet acheté sur le site de TRAVELCOUP pour 199€, prix plancher qui est passé quelques jours après à 245€, me sera débité 206,23€ par ma banque, alors que j'ai bien une facture de TRAVELCOUP pour 199€. La compagnie a entre temps converti la somme en Francs Suisses, mais dans ce cas elle n'avait pas à émettre une facture en €. Mais ce n'est rien par rapport à la suite…
Un détail qui va avoir une grande importance un peu plus tard : j'émets et imprime la carte d'embarquement dans la foulée de l'émission du billet et de la sélection du siège (gratuite) que l'on peut faire sur le site de TRAVELCOUP. Pour les autres add-ons, dont le transport des chiens à 600€, je vous renvoie au FR relatif au vol fait quelques mois plus tôt.
Le jour J, j'arrive de CDG en milieu d'après-midi à bord du vol Swiss opéré par un A220-300 d'Air Baltic.
Juste avant de partir, j'avais pris soin de vérifier que le ZRH-STN est bien affiché sur flightradar24.
TERMINAL CAT AIRSERVICE A ZRH
C'est donc avec beaucoup d'enthousiasme que je me rends au terminal "cat airservice" situé au delà du parking n°6 et de la gare de fret de l'aéroport de ZRH, à environ 15 minutes de marche de l'aérogare principale. Un accès bien plus facile que ceux des terminaux d'aviation d'affaires de MUC et de FRA que j'avais pratiqués lors de mon vol précédent avec TRAVELCOUP.
Dès la première porte d'entrée franchie, on est tout de suite dans l'ambiance du voyage VIP.
Juste après, une deuxième porte vitrée, avec à droite une chaise haute en théorie destinée à une hôtesse d'accueil, mais il n'y a personne.
Une fois à l'intérieur je me dirige vers de nouvelles portes vitrées, les troisièmes en une minute, afin de tenter de croiser un agent au sol.
C'est désert à ce comptoir qui semble destiné à accueillir des pilotes plutôt que des passagers. Après avoir un peu tambouriné pour signaler ma présence, un agent d'opérations viendra me dire de patienter dans un des salons car c'est l'équipage qui viendra s'occuper des passagers. OK.
Dans le même local, de nouveau des pubs à la gloire de "cat airservice", avec ces deux kakémonos.
Côté pile il y a ces canapés mais je vais revenir sur mes pas car il me semble avoir vu mieux en chemin… et sur les affiches.
Voilà, ça ressemble plus à l'entrée d'un vrai lounge.
La déco c'est… disons… en fonction des goûts et des couleurs.
Question catering, c'est basique pour un salon VIP. Du café…
Du thé, et des coupes de champagne !
Mais elles sont là juste pour le plaisir des yeux… ou pour qui voudrait se servir un soft, car aucun alcool n'est disponible dans le frigo.
Question solide, c'est la misère absolue, avec simplement quelques biscuits. En revanche, les gentils toutous qui payent 600€ pour voyager sur TRAVELCOUP n'ont pas été oubliés : une gamelle prête à recevoir leur eau minérale préférée a été placée au pied du porte-manteaux^^.
Je poursuis mon exploration des lieux en ressortant du salon afin d'apercevoir ce FIDS qui donne une idée du trafic d'aviation d'affaires à ZRH en cet après-midi de janvier, alors que le G-CGMC qui m'intéresse est bien en train d'arriver comme prévu, en provenance de PMI même si ce n'est pas indiqué.
Dans le sens des départs, c'est pas mal non plus comme trafic pour un intervalle de deux heures, notre E-135 fermant la marche avec son départ de 19h00, ici encore sans destination affichée.
Poursuite de la visite en se dirigeant vers le "Café Bar" et un autre Lounge.
Plus exactement ce "lounge" au premier plan et un bar, mais qui est fermé, dans le fond. Je vais passer environ deux heures dans ce terminal un peu bizarre en voyant peu à peu arriver des passagers qui font partie du même vol, et qui se demandent eux aussi à quel moment on va s'occuper d'eux. Nous sommes au total 11 comme je l'avais deviné en simulant une réservation la veille sur le site de TRAVELCOUP et en accédant au plan cabine sur lequel il ne restait plus que 5 sièges libres. Un joli coefficient de remplissage pour un vol aussi occasionnel.
Alors que l'agent d'opérations de cat airservice avait confirmé à plusieurs reprises que c'est l'équipage qui viendrait chercher les passagers, le Commandant de Bord arrive finalement à 18h50, soit à 10 minutes du départ du vol et "enregistre" les 11 passagers en vérifiant leurs passeports et en "pointant" une liste nominative qui semble être la PNL.
Ces formalités sont expédiées assez rapidement…
… et toute la troupe est ensuite dirigée vers le Pif.
Deux navettes de type VIP (éclairage led, sièges cuir, etc), dont celle-ci, sont prévues pour emmener les passagers et le CdB à l'avion, tandis que les quelques bagages de soute sont chargés dans le coffre par les chauffeurs. L'heure de départ programmée de 19h00 est alors dépassée mais rien de grave, personne ne peut deviner qu'un psychodrame est alors en train de se jouer en coulisses…
L'avion est stationné à l'opposé de la zone d'aviation d'affaires, sur ce tarmac très éloigné que les habitués connaissent pour y voir parfois stationner des avions de toute taille qui font un séjour prolongé à ZRH. Je ne connais pas le nom de cette aire de parking mais elle est située au sud-est du terrain, près des Radisson, InterCity Hotel et B&B Hotel. La PNC nous attend en haut de l'escabeau.
Fidèle à mon habitude, je vais mitrailler la bête sous toutes les coutures. Les photos de nuit sont faciles à faire avec un tel éclairage, le brillant du fuselage noir ressortant parfaitement malgré l'obscurité du ciel.
Tandis que le CdB supervise le chargement de la soute, je demande la permission de reculer (et de faire se déplacer les deux vans) pour faire cette photo de plein profil de notre E-135. Il fût livré neuf en 2000 à Proteus Airlines aux couleurs Air France sous l'immatriculation F-GOHB, passé ensuite chez Régional après l'absorption de Proteus, et parti en 2010 chez Eastern Airways où il recevra l'immatriculation G-CGMC qu'il porte toujours 15 ans plus tard. Il a vivoté sans opérateur attitré de 2021 à 2024 avant d'être intégré sous le CTA d'AIR CHARTER SCOTLAND, d'abord tout blanc puis sous cette magnifique livrée noire brillante de TRAVELCOUP, contrastant avec le gris beaucoup plus "militaire" de l'E-145 D-AMME découvert trois mois plus tôt.
Alors que les 10 autres pax sont déjà à bord, c'est à mon tour de "monter les marches"… pour la troisième fois en un quart de siècle car j'ai déjà volé à bord ce cet avion en 2001 (MRS-LIL avec "Air France by Proteus Airlines") et en 2014 (ABZ-LBA avec Eastern Airways).
UNE LONGUE, TRES LONGUE ATTENTE A BORD…
Il est alors 19h15 et jusque là tout va bien, malgré le petit retard déjà enregistré. Je m'apprête à prendre place au 1A que j'avais sélectionné dès l'OLCI le jour de l'achat du billet. Un bulkhead avec un pitch très correct.
Avant même que je m'asseye la PNC vient se présenter. On discute deux minutes et elle me dit être écossaise comme la compagnie opérant l'avion et m'apporte une petite bouteille d'Evian, selon le protocole habituel de TRAVELCOUP déjà observé sur le vol précédent.
La cabine est impeccable et semble avoir récemment été refaite à neuf, tout comme celle de l'E-145 pris en octobre. On remarque que la pochette située contre la paroi est vide. Ni magazine de bord, ni vomito bag…
… ni consigne de sécurité que je devrai atteindre en me servant dans la pochette du dos du siège sur lequel je suis assis, c'est à dire faisant face au 2A.
A ma droite, voilà le panorama, avec le bulkhead du siège 1B, également dépourvu de toute littérature dans la pochette, et une vue sur le galley.
Alors que les préparatifs se terminent, je fais un petit tour rapide en cabine afin de prendre en compte sa dimension tout à fait comparable à celle de l'E-145 précité. Un aménagement "business class" de 8 rangées, en 1+1, sans racks à bagages.
Alors que je photographie ce très beau CRJ200 d'Air X Charter sur la droite de notre E-135, les péripéties à venir vont débuter par la prise de parole du Commandant de Bord : le départ est retardé car les autorités britanniques tardent à donner la "clearance" vis-à-vis de la liste des passagers qui leur a été transmise. Il espère que ça ne sera pas long mais n'a aucune ETA à communiquer pour l'instant. En d'autres termes… "wait and see".
La PNC prend alors l'initiative de déboucher une Veuve rosée, afin de procéder à une tournée générale.
On commence doucement avec un 1/2 verre à défaut d'une véritable coupe.
Plusieurs repasses vont avoir lieu, y compris de snacking salé et sucré, afin que les pax puissent patienter le plus agréablement possible, car le retard se prolonge.
A ce rythme, l'unique toilette, située à l'arrière, est fortement sollicitée par l'ensemble des passagers…
La propreté s'en ressent très vite…
A 20h40 environ, soit près de 90 minutes après l'embarquement, les 11 passeports des passagers sont récupérés par le CdB qui s'empresse de retourner dans son cockpit avec sa collègue OPL.
Cette dernière "épluche" visiblement chaque détail tandis que le CdB transmet les données par radio à je ne sais trop qui. Vous avez remarqué l'inscription "sortie", en français dans le texte, témoignant du passé de cet appareil dans l'hexagone ?
Mais pas que… Mon téléphone portable sonne avec un appel entrant inconnu d'un numéro commençant par +41, donc en provenance de Suisse. C'est TRAVELCOUP qui m'appelle en me disant que je dois quitter l'avion illico car mes données d'identité sont incorrectes et que je suis par conséquent inéligible au transport vers le Royaume-Uni. Mon interlocuteur me croit assez naïf pour obtempérer ? Il ne va pas être déçu : je lui répond que la compagnie n'avait qu'à faire son boulot correctement avec les autorités UK en termes d'API (Advance Passenger Information, j'insiste sur le Advance…) et qu'il lui appartient de régler le problème afin que l'avion parte le plus vite possible. Je raccroche et j'entends les téléphones de plusieurs autres passagers sonner… tandis que nous allons tous recevoir cet e-mail sur le coup de 21h (copie écran faite le lendemain, d'où le "hier")
Plusieurs pax se concertent alors, et je prends ma part dans cette mini-rébellion aux côtés de 5 anglais déjà bien "chargés" qui voyagent ensemble, pour décider de ne pas quitter l'avion. Comme je l'avais indiqué au téléphone à mon interlocuteur, l'idée est bien d'obliger TRAVELCOUP à se débrouiller pour réparer son manque d'anticipation en matière de gestion de l'API. Le problème vient visiblement des prénoms multiples et concerne 8 des 11 passagers. Alors qu'un carton d'Evian est posé au sol dans le galley…
… la PNC, qui a été formidable tout au long de la soirée, va alors descendre de l'avion pour aller dans la soute située à l'arrière et ramener deux caisses entières de Veuve Cliquot, qui vont s'ajouter à toutes les bouteilles déjà servies…
Il ne se passe plus rien pendant encore une heure, à part le champagne qui continue de couler à flots…
… et les "va et vient" vers les toilettes qui vont bien ! Entre deux coupes et l'indispensable vidange qui doit suivre, j'essaie d'imaginer la suite de l'histoire mais je ne suis pas très optimiste, même si l'espoir fait vivre puisque nous sommes toujours à bord, de gré ou de force ! Je redoute que le couperet ne tombe à cause de deux contraintes dont une seule suffirait à annuler le vol : (1) la limite de temps de service de l'équipage, qui a débuté à 10h du matin par un vol MUC-PMI suivi par le PMI-ZRH de l'après-midi et/ou (2) la fermeture nocturne de l'aéroport de ZRH, d'où aucun décollage n'est possible après 23h30, sauf dérogation spéciale, même si nous avons encore un peu de marge à ce sujet.
Pendant ce temps, les deux PNT, irréprochables eux aussi du début à la fin, continuent impassiblement à communiquer depuis leur cockpit, passeports en main, pour tenter de sortir de l'impasse. Il faut vraiment saluer leur abnégation, là où bien d'autres membres d'équipage (je ne vise aucune nationalité en particulier… lol ) auraient depuis longtemps réclamé à leur OPS de faire le nécessaire pour que les passagers quittent l'avion, et pour ce qui les concerne d'aller à l'hôtel jusqu'au lendemain, ou alors de rentrer à vide à leur base.
A 22 heures passées, alors que l'on est à bord depuis maintenant trois heures, oui trois heures !!!, ce véhicule "Airport Authority" arrive à l'avion et une personne avec un chasuble jaune où est inscrit "duty manager" en descend pour se diriger vers le cockpit. Là, je me dis "ça passe ou ça casse" car il est peut-être en train de discuter avec les pilotes de la meilleure manière de faire descendre les 11 passagers de cet avion. Avec ou sans l'aide de la Police ?
Peu de temps après, le "duty manager" repart dans sa voiture rouge et, sans que je puisse savoir s'il y a un lien avec sa visite, les passagers sont ensuite appelés un à un au cockpit pour récupérer leur passeport. Quand mon tour arrive, le CdB me dit que c'est OK pour moi, mais ça ne semble pas être le cas de deux des cinq anglais avec qui j'ai sympathisé. Le plus jeune d'entre eux fond en larmes et s'apprête à débarquer avec son père quand tout à coup le contrordre intervient : c'est bon pour lui aussi ! Nouvelle séance de larmes, mais de joie cette fois-ci (avec l'alcool, l'ascenseur émotionnel monte et descend sans doute beaucoup plus vite) et les voilà repartis s'installer à leur siège. Dans les minutes suivantes, un pax assis au dernier rang, qui avait été très discret depuis le début, débarque pour de bon, d'une manière qui semble plutôt être volontaire (ou alors le mec de TRAVELCOUP qu'il avait eu au téléphone a été plus convaincant qu'avec les autres), l'hôtesse ferme la porte et la jeune copilote… met les moteurs en route !
ET ENFIN… LE VOL ZURICH - LONDRES STANSTED AU BOUT DE LA NUIT…
Les PNT peuvent enfin faire leur vrai métier : piloter l'avion et non pas se débattre pendant des heures pour rattraper l'incompétence de ceux qui n'avaient sans doute pas pensé qu'un vol vers le Royaume-Uni nécessitait des formalités bien précises en ce qui concerne la transmission en temps et en heure des données relatives aux passagers.
Quelle "happy end" ! La situation s'est débloquée de manière inespérée et nous roulons finalement à 22h20, avec 3h20 de retard !
Tout le monde peut enfin se détendre et respirer un bon coup. Les 10 rescapés de cette aventure rocambolesque et le trois méritants membres d'équipage seront bien à Stansted dans une heure et demie !
Alors que l'on roule dans la nuit zurichoise, je réalise que ce choix du siège 1A a été judicieux car il m'a permis d'être "aux premières loges" pour suivre tout ce qui s'est passé, bien mieux que si j'avais été assis plus à l'arrière.
Salutations à la célèbre jetée des vols non-Schengen de ZRH juste avant le décollage. Je repasse dans ma tête le film de tout ce qui s'est passé depuis le check-in manuel par le CdB, l'appel et le mail de TRAVELCOUP (sans doute l'étape la plus invraisemblable de la soirée), les vérifications des passeports depuis le cockpit, les rasades de Veuve Cliquot de la part de l'impeccable PNC écossaise, l'élan spontané de solidarité entre passagers pour ne pas se laisser faire, etc.
Il n'y a plus de rosé à bord mais le blanc de blancs a pris de relais. Je prédis qu'au moins une bouteille de champagne par passager, en moyenne, aura coulé en additionnant les 3 heures d'attente au sol avec les 90 minutes du vol.
Comme on l'a vu plus haut, tout ce champagne avait été accompagné de snacking divers, également à volonté, mais les estomacs ont quand même beaucoup plus ingurgité de liquide que de solide. Ce plateau composé de cinq sandwiches très raffinés, de fruits frais et de trois gâteaux aura donc été le bienvenu !
La combinatoire "attente/incertitude/soulagement/alcool" fait que l'ambiance est vraiment excellente en vol ! Je prends la pose en compagnie de quatre de mes cinq compères anglais (le cinquième fait la photo) dont certains ont délaissé la Veuve Cliquot pour passer au gin ! Le plus heureux est sans doute cadet d'entre eux, au milieu, qui a été tout proche de la sortie peu de temps avant le dénouement.
Retour à mon siège en mode relax, alors que la formidable PNC écossaise continue inlassablement son labeur.
Fasten seat belts ! La descente vers STN a commencé.
Avant de pouvoir enfin s'asseoir, notre hôtesse communique une dernière fois avec le cockpit : cabin is OK.
Les lumières du tarmac principal de STN apparaissent alors que l'on est en courte finale.
ARRIVEE A LONDRES STANSTED JETFLITE TERMINAL
Posé à 22h48 locale, notre Embraer 135 va ensuite rouler plusieurs minutes du côté opposé, c'est à dire en dégageant la piste par la droite, afin d'atteindre la zone de l'aviation d'affaires.
C'est chez "INFLITE, THE JET CENTRE LTD." que nous serons accueillis. Le bloc arrivée a finalement lieu à 22h55 anglaise, minuit moins cinq heure de Zurich.
Un dernier coup d'œil à cette magnifique cabine, après qu'un agent de l'immigration UK ait accédé à bord pour vérifier un à un les passeports des 10 passagers avant de les autoriser à débarquer.
Voilà qui est fait !
Tout le monde félicitera chaleureusement les 3 navigants, sans qui personne ne serait arrivé à Londres ce soir…
Pour ma part, je me dis que si ce vol ne s'était pas fait, je n'aurai peut-être pas eu de deuxième chance d'ajouter la nouvelle entrée "E135 TRAVELCOUP" à mon flightlog et que j'aurais dû rentrer chez moi tout penaud après avoir passé la nuit à Zurich, dans je ne sais quelles conditions, sans parler du litige qui aurait suivi avec la compagnie. J'y reviens un peu plus bas.
Allez, ce magnifique avion méritait bien quelques heures d'attente…
Déjà aperçu lors du roulage, cet A321neo immatriculé G-GBNI, unique exemplaire opéré par Titan Airways pour le compte du gouvernement britannique et de la famille royale.
Comme on le verra, les installations d'Inflite sont moins luxueuses dehors…
… que dedans !
Même si c'est désert et donc pas très éclairé à cette heure-ci, c'est très cossu comme aménagement.
C'est là que je vais prendre congé de mes compagnons de voyage qui vont avoir du mal à organiser leur transfert en VTC à cette heure tardive.
Me concernant, c'est presque devenu une habitude après un vol VIP, c'est… à pied que je vais quitter les lieux… !
Après un petit quart d'heure de marche, j'atteins le NOVOTEL STANSTED tout proche pour une douche fort appréciée et quelques heures de sommeil bien méritées !
EPILOGUE
Dans la nuit, le CEO de TRAVELCOUP, ne voulant sans doute pas que les clients restent sur le pitoyable e-mail de son collaborateur quelques heures plus tôt (je résume : "tout est de votre faute, cassez-vous de l'avion"), s'adresse à son tour aux passagers en tentant un difficile exercice de contrition :
- il tente de ne pas trop désavouer son collègue en rappelant que, "en principe", les pax sont coupables de ne pas avoir donné les bonnes infos les concernant,
- il présente ses excuses…, enfin surtout à ceux qui n'avaient pas de double ou triple prénom,
- il reconnait cependant la responsabilité de sa compagnie quand il indique que tout ça leur servira de leçon pour améliorer leurs procédures lors de leurs futurs vols vers le Royaume-Uni.
Ce à quoi je lui répondrai :
- que TRAVELCOUP, plutôt que d'accuser ses clients d'être en tord, ferait mieux de prévoir plusieurs cases pour les prénoms dans son module de résa, ou tout au moins de mettre un "s" à "name" s'il veut s'assurer que les clients qui ont plusieurs prénoms les indiquent en entier,
- que TRAVELCOUP a émis des cartes d'embarquement à l'avance, ce qui est totalement imprudent, alors que les compagnies qui ont des vérifications à faire sur la concordance des infos passagers avec les pièces d'identité les émettent une fois ces vérifications faites,
- que TRAVELCOUP n'a pas anticipé la situation en ne prévoyant pas de faire un enregistrement en bonne et due forme par cat airservice à ZRH, obligeant le Commandant de Bord de AIR CHARTER SCOTLAND se débrouiller seul à l'heure du départ,
- que TRAVELCOUP n'ayant pas fait émettre de nouvelles cartes d'embarquement à l'aéroport de ZRH, a validé de fait que celles émises à l'avance demeuraient valables, alors qu'elles mentionnent "without a valid boarding pass you will not be granted access to the airport boarding area or the flight". De plus, ces cartes émises lors de l'OLCI indiquent aussi dans l'encart "travel documents" : " failure to comply with regulations will result in being denied access to the aircraft". Or, l'accès à l'avion a bien été donné.
- que TRAVELCOUP a, en conclusion, traité le sujet des exigences du Royaume-Uni en matière d'API avec négligence et amateurisme, et que la compagnie est donc totalement responsable du retard de plus de trois heures, donnant à chaque passager le droit à une indemnisation au titre du règlement UE261/2004.
A ce jour TRAVELCOUP me doit toujours l'UE261 et 7,23€ de trop perçu sur ma carte de crédit car on devine la suite après plus de deux mois et deux relances : "silence radio" total de la part de TRAVELCOUP, à l'image de ses deux avions qui n'ont pas volé du 2 janvier au 25 mars en ce qui concerne le D-AMME (E-145), et du 16 janvier au 26 février pour ce qui est du G-CGMC en objet de ce récit, c'est à dire -selon flightradar24- qu'il est reparti de STN… 41 jours après l'arrivée ci-dessus relatée !
Voilà encore une mini-aventure plutôt hors normes que j'ai le plaisir de partager avec les avgeeks qui fréquentent ce site et qui apprécient les récits sortant de l'ordinaire des "legacy carriers". Merci pour la lecture et les éventuels commentaires.
Et bien... Comment dire? Que l'accueil sans aucun agent dans le terminal était déjà suspect. Que ce soit le CDB qui s'occupe de l'enregistrement et des passeports encore plus! Bon, je ne reviendrai pas sur l'API manqué par la compagnie : un désastre total et surtout une incompétence phénoménale de leur part!😠
Les avions qui n'ont pas volé pendant plus d'un mois, l'absence de réponse aux réclamations... Alors oui, tous ces éléments font douter du sérieux de TRAVELCOUP ainsi que de sa solvabilité... Et pour faire court de sa survie!😳
En effet, on peut grandement féliciter et remercier les PNT d'avoir accepté des tâches qu'ils ne sont pas censés accomplir!😞
Quant à la PNC, elle a été tout simplement exceptionnelle... LA VEUVE CLICQUOT, la compagnie ne se moque pas de ses passagers à ce niveau là, ainsi que pour le catering.
Merci beaucoup pour ce FR, très appréciable et en dehors des sentiers battus.
Bons vols!
Merci pour ce commentaire qui résume parfaitement la situation avec son lot de bons et de mauvais points. Mais après tout n’est-ce pas ce genre de surprise qui pimentent un vol déjà supposé « exotique » vu la singularité de la compagnie et du type d’avion ? Je dirais oui… quand tout se finit bien comme ici… ^^
Merci Luc pour ce FR que j'attendais un peu suite au teasing dans les commentaires du premier FR.
Alors que dire :
- L'avion est sublime 😍 cette livrée noire est tout à fait à mon goût. Encore plus avec cette touche rouge sur l'escalier.
- L'équipage a été au top avec champagne à volonté (as-tu compté les cadavres ?)
- Les anglais ont été super friendly.
Passons aux points négatifs :
- Mais quel amateurisme !!!!!
- Cette histoire de deuxième prénom est à la limite du scandale et appeler les passagers pour sortir de l'avion est d'une grossièreté.
- Le silence de la compagnie en dit long sur la respectabilité de celle-ci.
J'adore les balades à pied en sortant de l'aéroport et que dire d'une bonne douche relaxante..
Récupérer de l'argent chez eux va être compliqué....
A bientôt
Merci Valérie ! Que d’émotions et de souvenirs accumulés entre l’entrée dans le terminal VIP de ZRH et l’arrivée au Novotel de STN. Un parcours atypique au sol et en vol sur un trajet pourtant très commun comme peut l’être un Zurich-Londres.
Pour répondre à ta question sur les bouteilles de champagne je suppose sans en avoir la certitude que -comme indiqué dans le texte- on est de l’ordre d’une par personne.
Par ailleurs la compagnie n’est toujours pas sortie de son silence suite à ma réclamation. J’ai récemment ouvert un dossier auprès de l’OFAC qui a accusé réception. À suivre…
Merci beaucoup Luc pour ce nouvel opus qui sort totalement des sentiers battus.
Cela me rappelle les fréquentes stats sur "les meilleures compagnies" / "Les compagnies les plus sûres" ou encore les questions récurrentes de pax occasionnels "Est-ce que cette compagnie est bonne ? Sûre ? Fiable ?" qui sont souvent bidons ou sans fondements rationnels. La véritable question "bonne ou mauvaise compagnie" ne se posant heureusement plus au niveau sécurité (du moins en Europe), elle se pose véritablement sur le service client. Et là, on peut remplir une belle liste d'opérateurs dont Travelcoup rejoint les rangs sans hésiter.
L'amateurisme flagrant de Travelcoup pose réellement question. Autant qu'une low-cost face preuve d'un SAV inexistant, j'ai envie de dire qu'au prix payé c'est presque peu "choquant", autant qu'une compagnie dites "affaires", sensée maîtriser tout ce qui justifie le prix élevé de ses prestations (services au sol où on attend certainement plus qu'une machine à café et une gamelle d'eau pour le toutou, des formalités facilitées et sans stress...) pratique le même genre de SAV, c'est totalement aberrant.
La palme revient à la mauvaise foi du CEO (ce qui me rappelle une autre société au nom inspiré d'une certaine oeuvre d'Homère ^^) et au ton accusateur vers les pax qui n'ont fait que subir ces aléas.
Cet opus m'interroge aussi sur les difficultés qui semblent croissantes en ce qui concernent les noms complets sur le passeport, soit à cause d'un formulaire mal fagoté, soit par différence culturelle (style le nom d'épouse en Corée). J'ai l'impression que cela ne causait pas autant de problèmes il y a quelques années.
Pour le reste, bravo pour cette prise qui fait honneur une fois encore à ton pseudo tant la rapidité et la chance te furent bénéfiques (à ceci prêt que la chance fut grandement aidée par ton expérience qui ta conforté dans le choix de rester à bord coûte que coûte).
C'est toujours sympathique de retomber sur un appareil pris dans le passé et dans un contexte totalement différent ! L'ERJ-135 étant désormais bien rare.
Ce qu'on peut conclure avec cette "heureuse" mésaventure, c'est que ce vol aura consommé autant de Veuve Cliquot que de Jet A1 ^^
A bientôt !
Tout à fait d’accord avec toi à propos du contraste entre l’image de grand luxe que veut se donner Travelcoup et sa pitoyable attitude en temps réel entre amateurisme et mauvaise foi, voire carrément arnaque. Ça n’enlève rien à la valeur de la « nouvelle entrée » plus que rare pour les avgeeks que nous sommes mais le client « normal » qui paye 1000€ le one way entre l’Allemagne et les baléares (voire 1600€ s’il a un chien^^) ne doit certainement pas y trouver son compte quand les choses tournent mal. Merci pour ton commentaire.
Encore un FR original, mais pour le coup, est ce que Travelcoup vaut le coup des coûts engagés à tester cette compagnie et cet avion? ^^
L'E135 manque à ma collection mais je dois dire que le manque de sérieux de cette expérience donne moins envie de les prendre... du coup. Cela dit ce mélange de rouge et noir n'est pas pour me déplaire ;)
Incroyable cette communication en last minute alors que vous êtes déjà dans l'avion. Un couperet bien géré par l'équipage et les paxs qui se sont tous unis contre la "connerie" si je puis dire. Vous méritez peut être pas une coupe mais au moins une médaille. Pour fêter ça, coupe de champagne à bord!
J'espère que tu pourras te faire rembourser du retard, après tout, c'est la cie qui est coupable!
A bientôt Luc et merci pour le partage.
Merci Benjamin. Je parviendrais certainement à me faire dédommager de 250€ si j’avais recours à un avocat, ce que je ne ferai bien évidemment pas vu l’enjeu. Travelcoup qui se mure dans le silence le plus parfait le sait bien… Ensuite tu as raison d’insister sur le champagne que je n’aurais pas bu dans de telles quantités si l’avion était parti et arrivé à l’heure, ceci compensant en partie cela ! Reste la « jolie prise » que cet E135 totalement atypique représente, même si je suis nettement moins sensible que toi au choix de ses deux couleurs^^ ! Blague à part, un pur avgeek comme toi ne peut pas rester indéfiniment sans avoir volé sur un avion de ce type, même si ça devient difficile en Europe. Les derniers que j’avais engrangé post-Covid avant celui-ci étaient ceux d’Amelia et de Loganair, mais c’est désormais du passé. Sauf à te faufiler dans un charter d’un club de L1 ou de L2 affrété auprès d’ACE (Pays-Bas) tes meilleures chances se situent sans doute en Afrique du Sud (Airlink) et aux USA (JSX), qui exploitent encore un nombre considérable d’Embraer 135.
A bientôt.
Travel Coupe de champagne 😀
Mais qu’est ce que c’est que cette compagnie ?
Ah ah je crois que la réponse à ta question est dans le texte et dans les autres commentaires mais on va rester polis et ne pas l’écrire en tant que telle :-). Merci Valery et à bientôt.
Merci Luc une fois de plus, d’arriver à nous dégoter des vols totalement improbables
Pour la question administrative, c’est vraiment léger, même amateur
La livrée est vraiment sympa, l’intérieur est agréable et l’équipe est au top.
Du champagne à 50 € la bouteille qui coule à flot c’est osé
Luc est passé au salon en 2024, et en 2025 c’est les vols privés ; et arprès ? 😜
Merci d’avoir commenté. Disons que je fréquente les salons et les jets privés depuis plus longtemps que 2024 ou 2025 mais uniquement quand cela est possible à des prix raisonnables :-). Pour ce qui est de l’amateurisme de Travelcoup on est tous d’accord, c’est vraiment une compagnie dont il faut se méfier, même si le champagne est venu compenser l’incompétence et la malhonnêteté des dirigeants ! Bons vols !
Joli récit, gag à souhait.
Un vrai plaisir à lire !
La bonne ambiance à bord, cela fait beaucoup, surtout sur ce type de vol je suppose. Comme quoi, les mésaventures, cela rapproche.
A+
Eh oui on se fait vite des amis après avoir partagé quelques verres ! Mais sincèrement je ne sais pas comment tout ça aurait tourné si l’avion n’était finalement pas parti de Zurich ou si l’on nous avait obligé à débarquer. Je serais peut-être encore en train d’y méditer depuis une prison helvétique car il n’est pas sûr que la troupe bien alcoolisée dont je faisais partie se serait laissé faire, même si les véritables coupables se trouvaient bien à l’abri derrière les emails qu’ils n’envoient que quand ça les arrange et qu’ils ignorent quand ça les dérange… ! Merci pour le comm.
Raaah ça c'est du voyage comme on aime :
Exotique, rare et surtout quand rien ne se passe comme prévu !
Britons et Gaulois associés pour se rebeller face aux Helvètes à bord d'un Brésilien, une vraie auberge Espagnole ^^
A bientôt et encore merci pour ce moment d'anthologie !
Merci Stephan. Mais ce genre d’aventure a surtout ce doux parfum d’aventure et d’insolite quand tout se termine finalement bien, car comme évoqué ci-dessus je ne sais pas comment tout ça aurait tourné en cas d’annulation du vol et/ou de débarquement forcé. Tu vois il y a toujours pire que LH dans les plans foireux des voyages supposés « haut de gamme » et pas de hotline privilégiée ici pour obtenir assistance et dédommagement ! À bientôt.