Oui ben.. bienvenue sur le flight report de la verité.
Je suis en avance. Non pas parce que je suis organisé, mais parce que j’ai nulle part où traîner à Séoul sans me rappeler que j’y suis invisible.

Je regarde les panneaux d’affichage. Il y a plein de destinations. J’en choisis une par défaut : retour à l’échec.

Je passe au scanner. Rien à déclarer. Ni ambition, ni amour-propre, ni perspective…
Le gars me regarde à peine..lol
Il fut un temps on m'appelait le loup des Vosges ou encore le prophète du macoumba club.
Mais là.. j’ai la vibe d’un mec qui ne déclenchera rien. Ni bombe, ni passion, ni conversation.

Même les baies vitrées sont plus transparentes que moi dans la vie des gens.
Je regarde la livrée Korean Air puis je me souviens que je vole encore sur T’Way. Comme un texto à une ex un dimanche soir. Je sais que je devrais m’abstenir, mais je clique quand même.

À force de voler avec eux, je pense que j’ai plus de miles en dépression qu’en points de fidélité.

Personne ne me regarde. Ce vol est collectif, mais la solitude est individuelle.

à noter les deux vols vers busan avec cinq minutes d'intervalle

Le vol est retardé de 10 minutes.
Mon billet est scanné. La machine bip. Voilà, c’est fait. Je suis de nouveau complice de ma propre régression.

Je suis encore dans le dernier groupe. L’ordre alphabétique de l’insignifiance me classe toujours à la fin.

J’avance dans la passerelle comme on retourne chez un ex qu’on déteste, mais dont on connaît le code de la porte.

J’ai beau me dire à chaque fois “plus jamais”, mais les 29,000 wons me regardent et me disent “ferme-la et monte”.

Le siège me compresse. C’est une métaphore subtile de ma vie. Trop à l’étroit pour respirer, mais pas assez pour justifier une plainte.
Mes genoux bloqués contre le siège de devant. À ce stade, c’est plus du transport, c’est de l’humiliation ergonomique.

Je m’attache. Non pas au vol, mais à cette idée absurde que le prochain trajet sera différent

l'avion est submergée de termites volantes sans doute à cause de l'humidité. on dirait que c'est la periode d'accouplements et je les envie tres fortement .
En fait, je n'ai meme pas touché quelqu'un depuis maintenant des lustres.
Les toiles d'araignées commencent à pousser en bas! C'est un vrai bazar , à l'aide!

On décolle dans le silence, le moteur semble blasé. Je regarde les ailes vibrer. C’est la seule chose qui a de l’émotion ici.


On quitte Séoul. Je laisse derrière moi des rendez-vous ratés, des conversations forcées, et une ville qui ne m’a jamais reconnu.


L’avion prend de l’altitude. Moi, je stagne. Mais avec style hahah

Le hublot me renvoie mon reflet. J’évite mon propre regard. Trop de questions que j’ai pas envie d’entendre.

Trente minutes à fixer le vide. L’avion vole plus haut que mon estime personnelle ne l’a jamais fait.


Une hôtesse passe. Même son sourire automatique est plus sincère que mes relations récentes.


La cabine ne semble pas etre en capacité d'avoir un moodlighting décent alors on a de jolies lumières tamisées ce qui n'est pas pour me déplaire.
Je devrais tenter cela des lors que je me trouve une nouvelle dulcinée mais avant, il faudra que je règle mes problèmes de peau ahahah.
Le dermatologue m'a deja suggeré de commencer par arreter de consommer la paté pour chat que je m'envoie chaque soir avec de la bière.
J'ai fait semblant d'être d'accord avec lui mais comme vous le savez, on ne change pas une équipe qui gagne ;)

Le hublot me renvoie mon reflet. J’évite mon propre regard. Trop de questions que j’ai pas envie d’entendre.

Retour à Busan. Là où rien ne m’attend, mais où tout recommence.

À chaque fois que je rentre ici, j’ai l’impression d’avoir fui quelque chose, sans jamais savoir quoi exactement.

Que vois-je , non pas un 747 mais 2 747 KE à Busan!


Je rallume mon téléphone. Aucun message. Pas même une alerte spam.
Je marche vers la sortie, mon sac à l’épaule, et le néant dans les poches.

Les touristes ont l'air ravi de pouvoir profiter de Busan , ses plages , sa ville dynamique.
Je sors parmi la foule. Eux ont probablement des plans. Moi j’ai juste un frigo vide et un chat qui m’a quitté.
