Avis du vol Air France Berlin → Paris en classe Affaires

Après un week-end à Berlin, voici l'heure du retour. J'ai hésité entre le vol de 18 H et celui de 20 H, le premier aurait été plus commode mais le deuxième est opéré en A220 et il faut avouer que le hard product est quand même meilleure surtout en J. Je réserverai mes billets quelques semaines avant, autour le vol aller était déjà rempli, autant la cabine retour est restée vide jusqu'à la fin. Je m'étais initialement installé en 3A mais j'avais peur que AF ne réduise la cabine J à deux rangs et me réassigne sur en D ou F ( ce qui avouons-le n'a aucun intérêt en solo sur A220). Je me suis donc installé en 2A, je prends rarement les bulkheads, cela sera l'occasion de faire une exception.

Jusqu'à la fin la cabine J reste vide, et je me demande quelle est la politique d'AF dans ce cas là : mettre la séparation entre les rangées 2 et 3, upgrader des pax en 1/2/D/F sans leur offrir le panier repas ? bouger le pax du 2A pour le placer rangée 1 et mettre un pax en Y sur le 2A ? je n'ai trouvé aucune info en lisant des FR ici, si quelqu'un sait… personnellement je ne saurais vous dire car une fois le check-in effectué les rangées 1 à 3 seront disponibles pour la business, avec encore 3 sièges libres le jour du départ soit ~40% de la cabine. J'imagine qu'une offre de surclassement a été envoyé aux pax Y et qu'AF a pu réussir à faire tourner la moulinette à upsell avec succès.

arrivée à BER

L'hôtel m'avait prévenu qu'il y avait eu des grèves de trains la semaine dernière et que l'accès à l'aéroport pouvait être perturbé et qu'il me fallait mieux vérifier, je tente ma chance et pas l'ombre d'un souci. Une connexion en U-Bahn depuis mon hôtel et me voici dans un train direct, au tarif imbattable de 5,20 € le trajet la ville a clairement la chance de ne pas avoir à subir les flux de voyageurs de Paris ce qui permet de proposer un voyage dans des conditions plus que confortables. 

L'arrivée à l'aéroport se fait sans encombre, j'ai réservé juste avant l'arrivée un créneau BER Runway au cas où la file Priority Lane soit encombré mais il n'y a pas grand monde dedans donc direction celle-ci et je ne testerai pas le BER Runway.

Le personnel du PIF est très agréable et souriant (j'en étais venu à croire qu'un règlement IATA l'interdisait) mais pas forcément efficace, il me faut bien une dizaine de minutes pour passer les 5 pax devant moi, 6 en comptant un malotru autochtone qui s'est engouffré en maugréant qu'il avait un vol, en allemand et sans chercher à comprendre si on parlait la langue. Cher Monsieur l'astuce est connue quand on veut arriver à l'heure on part en avance, et la prochaine fois, adressez-vous au personnel de l'aéroport plutôt ou à défaut faites preuve d'un minimum d'empathie. Mes condoléances à ses amis (s'il en a) et sa famille qui supporteront ses humeurs bien plus longtemps que moi.

Le salon Tegel

Je passe bientôt airside et plutôt que d'aller à gauche je vais à droite, j'ai vu qu'il existait un deuxième lounge accessible aux pax AF, dont l'entrée est située tout en face de la porte B17 (à gauche sur cette photo).

À noter que si vous n'y avez pas accès le salon est facturé un peu moins cher que Tempelhof sans vraiment de raisons, mis à part peut être qu'il est plus loin des portes habituellement utilisées par les clients prêts à payer ?

Le salon Tegel accepte les pax AF au même titre que le salon Tempelhof, il est situé sur la partie droite du terminal 1, à proximité du terminal 2 (les deux salons sont symétriques et diamétralement opposés). Cela n'en fait pas forcément le salon le plus commode pour embarquer sur les vols AF qui sont plus souvent de l'autre côté, mais il a l'avantage d'être excentré et calme. Le jour de ma visite je compterai tout au plus 6 pax dans le salon, en me comptant, et je n'aurais aucune difficulté à prendre des photos sans avoir à flouter des visages.

Il y a une salle de conférence que l'on peut réserver (comme dans l'autre salon), plusieurs espaces depuis le cube de travail jusqu'à des tables en hauteur en passant par des classiques tables et chaises pour se restaurer. L'offre F&B me semble très bonne, fidèle à ce qu'on peut lire sur les salons berlinois.

Je suis arrivé en avance, mon vol est dans 3 H 30, je pensais faire un tour rapide à Tegel pour me déplacer à l'autre lounge mais devant la tranquilité du lieu je décide de rester un peu et me prépare un goûter suivi d'un rapide apéritif. Le salon fermera à 18 H j'en profiterai jusqu'au bout.

Et puis l'heure venue, direction VIP Lounge Tempelhof.

Le salon Tempelhof

Le salon Tempelhof a déjà été reporté maintes et maintes fois, je ne vais pas redire ce qui a déjà été dit par ailleurs, mais plutôt m'attacher aux différences par rapport au salon Tegel. 

À l'entrée, je scanne mon BP et la cerbère me demande quel niveau d'élite j'ai, je réponds que je vole en J de toutes façons mais elle semble vraiment intéressé alors je lui révèle être Gold. C'est vrai mais elle ne vérifiera pas et la confession lui suffit, elle me laisse entrer.

Ici c'est deux salles salons deux ambiances par rapport à Tegel, il y a du monde, c'est bruyant et c'est sale. 

L'offre est sensiblement la même mais il y a malgré tout des petits différences au niveau du snacking avec quelques choix additionnels dont des gateaux de Noël et des chouchous. (J'aurais préféré des tables propres et avec des prises.) 
Ce n'est clairement pas le salon qui me laissera le souvenir le plus intarissable, aussi c'est avec une certaine joie que mon vol pair arrive en avance et que l'embarquement du mien sera prévu à l'heure. Sitôt le moment venu je quitterai ainsi le salon, direction la porte.

Le vol

Le vol sera embarqué dans le respect classique des priorités. Comme le pouvait laisser à penser la cabine, il y a peu de pax STE+ sur le vol, à peine quatre personnes dans la file zone 1/2 lorsque le jet bridge sera cleared for boarding. Et comme nous sommes en Allemagne, aucune cohue et aucun passager malotru, il n'y a pas vraiment de ligne mais chacun passera dans son ordre sans tenter de grapiller une place. (Le respect germanique, le plaisir d'un instant, un souvenir qui dure longtemps — partie un).

Instant pluie.

Instant porte.

Fuselage shot.

Comme prévu je suis en bulkhead côté porte. Le pas est bien évidemment exceptionnel. 

Je profiterai de l'embarquement pour payer le Wi-Fi. C'est sûrement mon dernier vol de l'année et je n'ai pas encore profité en entier de l'offre de remboursement AmEx alors je flambe et achète l'option sur mon iPad et mon iPhone. Le prix est plus que correct à 5€ par appareil — j'apprend ainsi qu'il existe un tarif à moins de 10€ sur du MH même si c'est toujours un peu chiche que la seule gratuité de la flotte soit sur les sièges F.

Le service commencera peu après le décollage et je dois avouer qu'une fois n'est pas coutume sur un MH AF celui-ci s'est révélé exceptionnel. Le CC commencera par le service des boissons.

Un peu inquiet je demande, taquin, si les plateaux ont été chargés. « Oui Monsieur. »

C'est le même plateau qu'à l'aller, dommage. Mais cette fois-ci le moelleux au chocolat ressemble effectivement à un moelleux au chocolat. Ah ! La polenta ave les cèpes est toujours aussi bonne avec une mention pour le coulis, et le gâteau est bon sans être exceptionnel. Mais bon. (De toutes façons en sortant du lounge Tempelhof, tout est bon.)

Grâce au service des boissons en deux temps je me suis pris le luxe d'un verre de Champagne avant le repas, que je termine avec le dessert. Ça n'a l'air de rien mais cela fait toute la différence, et rappelle le service long courrier avec un verre pour commencer et ensuite le repas. Je le ferai remarquer au CC, en le remerciant pour son attention sur un vol pourtant très court. Il me répondra qu'il a la liberté d'adapter le protocole de la compagnie et que pour lui c'est la seule façon de faire car « c'est ainsi le service à la Française. »

J'en suis bouche bée. C'est pour cela que je voyage Air France et malgré toutes les difficultés des conditions de travail par toujours évidentes pour les PNC, on sent une bienveillance naturelle dans son service, une attention pour chacune et chacun de ses passagers. Je vis une parenthèse déconnectée des contingences du temps et telle une bulle de Champagne je flotte dans mon siège les étoiles dans les yeux.

Une fois au sol, j'adresserai un compliment à cette personne via le site AF. (C'est une première pour moi.)

Le reste du vol se déroulera sans encombre et dans la pluie. Nous atterrissons en avance mais serons en attente à quelques mètres du point de stationnement. Le CdB annonce « nous voyons notre parking, mais nous n'avons personne pour nous diriger. » Puis rajoute taquin « ça devrait prendre quelques minutes. »

Le personnel de cabine demande aux passagers de rester assis et attachés. Vol en provenance d'Allemagne, personne ne se serait levé de toutes façons. (Le respect germanique, le plaisir d'un instant, un souvenir qui dure longtemps — partie deux).

De longues minutes plus tard nous pouvons nous déplacer. Le CC fera une annonce enjoignant les pax de rester assis pour laisser débarquer les passagers en correspondance courte. Fermement mais poliment, il donnera leur nombre, les destinations concernés, et insistera sur la nécessité d'avoir un boarding pass pour pouvoir débarquer en priorité, mais tout cela avec bienveillance. Croyez-moi ou pas, mais, première fois en ce qui me concerne, les passagers respecterons l'instruction et ces pax débarqueront en priorité.  (Le respect germanique, le plaisir d'un instant, un souvenir qui dure longtemps — partie trois).

Je suis tout de même revenu en France, j'entendrai un passager derrière moi maugréer « et ceux qui ont des trains ils font comment. » Et bien Monsieur c'est facile, ceux qui ont des trains à cette heure là ne sont pas en connexion Air+Train et donc ne demandent pas à AF de les protéger. (Le bon sens et la courtoisie française…)