Au point où j’en étais de ce voyage qui n’aurait dû durer qu’une semaine, je pouvais faire aussi un détour à Kuala Lumpur. En voici enfin le routing complet :
CDG - PVG : MU370 (A332) Les poteries d’Yixing
PVG - CGO : FM8389 (B738) Les temples de Kaifeng
CGO - PEK : CA1326 (B738) L’allée des Mig
PEK - TYN : train à grande vitesse
TYN - PVG : MU2402 (B738) Meilleurs vœux de bonheur !
HGH - CTU : CA1741 (A319) Que c'est triste, Hangzhou, sous la pluie
CTU - XIY : CA8926 (B738) Chengdu by night
XIY - PEK : CA1232 (A320) La Grande Muraille vue du ciel
PEK - CSX : CA1363 (A321) Xinzhongjie a survécu !
CSX - PEK : CA1374 (A330) Chez soi à Beijing
PEK - CKG : CA1409 (B738) L'extravagance de HongYaDong
CKG - CGQ : CZ6460 (A321) Galère à Changchun
CGQ - TAO : CZ3938 (A321) La Riviera chinoise des Allemands
TAO - CAN : SC4675 (B738) Nous avons le regret d’annoncer que le vol SC4675…
CAN - KUL : CZ3407 (A319) Woody Island(vous êtes ici)
KUL - CDG : MH20 (A380) Home, sweet home
C’est donc l’avant-dernier segment de ce voyage, qui commence dans un taxi vers CAN

Un petit pictogramme dans cette foison de directions : c’est bien aussi celle de l’aéroport.

Cette sculpture est censée annoncer l’aéroport, si j’en crois l’inscription sur le socle (廣州白雲國際機場: Aéroport International de Ghanzhou – Baiyun, en idéogrammes traditionnels).

Arrivée à CAN : le chauffeur de taxi n’a pas cessé de papoter sur le trajet

L’extérieur du terminal ; les protections contre la pluie n’étaient sans doute pas de trop la veille, car il était tombé des déluges.

Vue panoramique du terminal en entrant

Difficile de consulter longuement le FIDS…

Car à peine s’est-on immobilisé trente secondes devant qu’une employée comme celle au fond se précipite avec sa tablette pour vous aider. Elle n’a pas bien compris que j’aime rêver quelques minutes devant les destinations d’un FIDS bien fourni : celles où je suis allé, celles où j’aimerais aller, celle dont j’ignore le nom, celles qui me rappellent des souvenir bons ou mauvais…

Fin des rêveries : ma destination du jour est Jílóngpō 吉隆坡, car comme vous le savais peut-être, Kuala Lumpur, tout comme Bangkok (Màngǔ) 曼谷et Phnom Penh (Jīnbiān 金边), ne se dit pas du tout pareil en mandarin. Sans parler bien sûr de toutes villes japonaises, qui s’écrivent pareil, mais se prononcent de manière totalement différente : les Chinois disent aller à Dōngjīng ou Dàbǎn, et non à Tōkyō ou Ōsaka.

La queue à l’enregistrement des vols CZ déborde du serpentin des barrières à enrouleurs

Là, avec une queue pareille, je vais tenter les automates, en prenant la précaution de mentionner à ma voisine chinoise dans la queue que je risque de revenir.

De fait, la susdite voisine chinoise m’a vu revenir très vite :

Lampes torches interdites dans le bagage en soute, car en Chine, elles sont toutes rechargeables avec un accumulateur au lithium.

La queue continue d’avancer régulièrement

Plus que dix minutes d’attente à partir d’ici (ce sera exact)

Dans la queue et au comptoir, les recommandations au sujet du bagage à main. La limitation à 5kg du bagage à main est très théorique : jamais en Chine on n’a pesé mon bagage à main, et j’en ai vu beaucoup qui dépassaient manifestement cette limite lors de mes nombreux vols.



En revanche, ce que je n’avais pas anticipé la veille, c’était qu’on me demanderait de montrer le billet de continuation, reçu par courriel. De fait, c’est une condition classique pour justifier de ne pas avoir de visa (on ne m’a cependant rien demandé à l’immigration à KUL).Mais un panneau le rappelait dans la queue, et j’ai eu le temps de démarrer mon PC et l’afficher à l’écran pour ne pas perdre de temps au comptoir, que j’ai mis 40 minutes à atteindre.

Bref, enregistrement sans histoire. Je ne sais pas ce que signifiait la lettre R devant mon numéro de siège.

Cela faisait longtemps, mais cette fois-ci, ce sont les départs internationaux. Suite à une obscure brouille diplomatique, la Chine complique à dessein depuis mai 2010 la délivrance de visa aux citoyens français, en allongeant artificiellement les délais et en demandant des quantités de renseignements manifestement inutiles, notamment l’itinéraire détaillé pendant le séjour. J’avais déclaré que notre séjour en Chine se limiterait à Shanghai et Taiyuan, les seules étapes incontournables en raison de nos billets open-jaw, avec un trajet Shanghai – Taiyuan en train, ce qui m’épargnait de fournir un justificatif puisque les billets n’étaient pas encore en vente à la demande de visa. Personne ne m’a jamais inquiété lors de mon périple qui a compté 14 étapes au lieu des deux que j’avais déclarées dans le formulaire de demande de visa, or les hôtels chinois sont tenus de fournir le soir même à la police la copie des pages identité et visa en cours de leurs clients étrangers (et HK, Macao, Taïwan) !

Direction la porte A109.

Les portes A01 – A06 sont pour les embarquements par PAXbus.

Pour ce qui est du spotting, ça sera très maigre. Manifestement, les baies vitrées ne donnent pas côté où il y a le plus de trafic. Un A330 China Southern

A321 Sichuan Airlines

Un étranger : A330 Aeroflot

Et un MD-90, qui refuse de se considérer chinois malgré ce que prétend le magazine de vol de China Southern, puisque Uni Air est taïwanaise.

Pour ce qui est du wifi, vous savez que sans carte SIM chinoise, pas de salut, et ici, il n’y a ni comptoir d’assistance aux PAX ni autre réseau gratuit.

Que vient faire ce vol vers Beijing dans une aile accueillant des vols internationaux ?

Cet appareil d’un modèle assez commun délivre de l’eau froide, chaude ou brûlante,

mais les températures des deux premières catégories ne correspondent pas à ma définition habituelle

Un groupe portant des blousons orange et bleus très voyant part en troupeau vers une autre porte

Et je vais faire de même, car ma porte a changé, et ça sera un embarquement par PAXbus. Ça devient une habitude, mais du moment qu’il ne pleut pas, c’est un plus pour moi, car cela multiplie les occasions de photos qui ne subissent aucune restriction sur les tarmacs chinois.

En bas, je retrouve le groupe bleu-orange (et d’autres PAX). Je soupçonne qu’ils vont aussi à KUL et j’espère qu’ils ne seront pas trop bruyants.

Il y en a quelques-uns au plus près de la porte A05, mais cela ne prouve rien à ce sujet.

L’espace pour embarquement par PAXbus, comme d’habitude, ce n’est pas très folichon. Un restaurant de nourriture chinois – c’est écrit en mixant curieusement idéogrammes simplifiés et traditionnels : on aurait écrit ???? et????, respectivement.

Un espace fumeur à déconseiller aux claustrophobes

Des sanitaires qui sont à la fois inondés

Et où règne une atmosphère chaude et saturée d’humidité, contre laquelle lutte ce ventilateur sous les lavabos.

Pour ce qui est du spotting depuis cette salle, cela se limite à cet appareil

L'embarquement est annoncé, et je retrouve le groupe aux blousons uniformes

La file Sky priority est respectée : personne ne semble y avoir droit, ce qui fait qu’une employée est totalement désœuvrée.

C’est un peu tard pour rappeler ce qu’il était interdit de mettre dans le bagage en soute, non ?

La réglementation semble imposer d’avoir deux contrôles des BP, mais il n’y avait qu’un talon détachable. Donc on reçoit à ce contrôle en porte une carte plastifiée banalisée

… qui sera à donner au deuxième contrôle au pied de l’avion. Je n’ose imaginer ce qu’il se passe si on la perd dans le PAXbus entre les deux contrôles.

Trajet en PAXbus, donc, qui permet de voir le 4000ème 737 NextGen

Un A321 CZ – ce ne sera pas cet appareil là

Ce sera celui-ci

Le troupeau orange et bleu descend, avec quelques intrus comme moi

Il y a ceux qui montent dans l’avion, et ceux qui photographient l’avion

Ou qui photographient des PAX devant l’avion

Un bel éclairage, qui laisse présager encore un autre orage. Je ne suis pas le seul à l’immortaliser

Ai-je oublié de mentionner que jamais un personnel de piste chinois n’interdirait de prendre des photos au pied de l’avion ?

Et aussi que les PAX chinois adorent se photographier devant tout fond facilement identifiable ?

Le terminal, lui, n’a rien de particulièrement identifiable (il n’est pas écrit ?? en lettres rouges géantes), et donc aucun Chinois ne se fait photographier devant : cela ne servirait à rien

Arrivée d’un A330 sur un fond de ciel qui s’obscurcit de plus en plus

Il arrive manifestement de SIN


C’est là que la carte d’embarquement mauve est restituée


Je croyais que ce tapis de bienvenue était l’apanage de China Eastern

J’ai raté ma photo de la cabine J, mais en voici un siège

Chez CZ, la cabine éco commence toujours au rang 31, dans tous les appareils

Voici mon siège, sur lequel est disposée une couverture

Avez-vous remarqué la prise pour le casque ? Mais oui, cela date d’avant la naissance de beaucoup de mes lecteurs, mais le son est transmis par des tubes de plastiques jusqu’aux oreilles du PAX.

L’appuie-tête, griffé China Southern et Skyteam, mais je ne sais pas à quoi correspond le W cursif.

Au verso, c’est une publicité pour du moutai ??, qui de même que l’alcool à brûler pour un bon barbecue en Occident est un ingrédient indispensable en Chine d’une soirée réussie. L’odeur est d’ailleurs quasiment la même.

Guangzhou est la plaque tournante du commerce de la Chine vers l’Afrique, qu’elle inonde de produits bon marché, et c’est la ville où j’ai vu le plus de Noirs à chacun de mes passages – j’ai eu notamment l’occasion de rencontrer des Ougandais. Ce n’est peut-être pas une coïncidence s’il y a une PAX peut-être originaire d’Afrique de l’Est.

Le motif de la moquette, que je trouve plutôt réussi

Le pitch mesuré à ma manière

Surprise : alors que j’ai un billet Y et aucun statut chez CZ et FB, je suis en Y+, ce qui se traduit par une douzaine de centimètres d’espace supplémentaires

La fiche de sécurité recto verso

La démonstration de sécurité est inchangée : personnages réels sur fond stylisé

Sans surprise, ce sont surtout des appareils CZ que j’ai vus pendant le roulage, CAN étant son hub historique. Il y a un intrus ici, que nous avons déjà vu depuis le terminal

Un autre intrus, cambodgien cette fois-ci (A321 Cambodia Angkor Air)

738 Shenzhen Airlines

Que serait un grand aéroport chinois sans terminal en construction ? C’est une mauvaise nouvelle, car CAN avait l’avantage appréciable d’avoir un terminal d’un seul tenant, facilitant les correspondances. Ce ne sera plus le cas.

Arrivée au seuil de piste

Décollage avec un quart d'heure d'avance, et vue du terminal actuel


Le ciel est surtout nuageux dans la montée

Mais quelques trouées m’offrent des vues intéressantes, comme cet échangeur

Et surtout ce confluent, vu sous différents angles


Le même, après avoir forcé le contraste

Au centre se trouve un immeuble qui lui n’a pas de centre : la Bourse des Plastiques du Guangdong


Des faisceaux d’autoroute

Encore un échangeur

Ce ne sont pas des rizières : les points blancs parsemés ici et là trahissent les aérateurs de ces bassins de pisciculture : la Chine à elle seule fait que la pisciculture est majoritairement d’eau douce dans le monde, alors qu’elle est majoritairement d’eau de mer, Chine exclue.

C’est la fin du paysage chinois et un premier passage pour le déjeuner avec les boissons – on voit aussi la très faible inclinaison du siège qui a est identique à celui de la cabine Y, le pitch excepté.

Le café est toujours au lait chez CZ.

Puis arrive le plateau

Et ce sera pour la dernière fois du voyage chicken rice pour moi

La portion de beurre est un pur produit français : il n’y a pas un mot dans une autre langue que le français.

Les couverts en plastique sont assez quelconques. Le repas, et tout particulièrement le plat chaud, était au standard des vols intérieurs chinois, à l’exception de la présence d’une banane. A ce point de vue, j’étais toujours en Chine.

L’aile entière

Et le sharklet, avec le nom 中国南方航空 que je ne pense pas avoir besoin de vous traduire.

L’avion survolait en grande partie la Mer de Chine du Sud. Il aurait été dommage de ne pas regarder par le hublot, car le paysage ne manquait pas d’intérêt, tout particulièrement une heure après avoir décollé.

Cette île n’a rien à voir avec les îles-hôtels de l’archipel des Maldives, et les touristes n’y sont pas les bienvenus.

Dans le coin inférieur gauche de cette photo, le navire n’a d’ailleurs rien d’un navire de croisière ou d’un cargo.

C’est la piste de 2400 mètres et le port artificiel de Woody Island, dans l'archipel des Paracels, que vous voyez ici. Woody Island, que les Chinois appellent Yongxing Dao 永兴岛 et les Vietnamiens Phu Lam Island, est un élément-clé de la stratégie chinoise de conquête militaire de la mer de la Chine du Sud. La Chine cherche à annexer les ressources halieutiques et pétrolières aux dépends de tous ses riverains, vietnamiens dans ce secteur, et à les vassaliser militairement pour rompre son encerclement maritime.

Il y a là une base navale qui ne cesse de se développer à l’aide d’un cubage impressionnant de remblais; la clarté de l’air permet d’en déceler beaucoup de détails avec mon modeste appareil photo compact. On identifie sans peine le stade où les militaires font du sport, mais des spécialistes identifieraient sans doute d’autres structures.

La Chine a longtemps été une puissance exclusivement terrestre : le bouclier américain n'aurait pas suffi à protéger Taïwan dans les années 50 si la Chine avait eu à l’époque une marine à la hauteur. De ce fait, la stratégie de conquête militaire chinoise a longtemps été uniquement terrestre, sur son flanc sud.

Avec la croissance économique et technologique, la Chine développe une marine et une armée de l'air, encore limitées à l'échelle de ce pays, mais très inquiétantes au vu de son bellicisme. Chercher à conquérir militairement des territoires au détriment de ses voisins est assez has-been d'un point de vue européen où depuis 1945, on est passé à autre chose, mais dans ce domaine, les dirigeants chinois n’ont pas encore appris des erreurs du passé comme l’ont fait des hommes d’État en Occident.
Ce faisant, elle suscite une alliance improbable entre ces pays riverains qui ne voient pas d'un mauvais œil les États-Unis se proposer de les appuyer, à la fureur de la Chine qui les somme de ne pas se mêler de ce qui ne les regardent pas (d’un point de vue chinois).

Comme beaucoup de sites militairement sensibles, une partie des Paracels est floutée sur Google Earth, mais pas Woody Island, qui est déjà trop connue. Mais il suffit de prendre un avion CAN-KUL, un siège au hublot à gauche, et d'être attentif. Ces autres atolls sont inhabités, mais il vaut probablement mieux ne pas trop s’y attarder.

Si vous voulez investir dans une île déserte paradisiaque, mieux vaut aller dans le Pacifique. Cet océan a connu la plus grande guerre navale du XX° siècle, mais celle du XXI° siècle se déroulera probablement dans la Mer de Chine du Sud, où les joueurs posent déjà leurs pièces sur l’échiquier.

Après ce bonus de géopolitique navale, il est temps de revenir à l’avion et à son aménagement. Mon voisin s’étant levé, j’en ai profité pour faire de même. Vue de l’arrière :

La cabine Y n’est pas totalement pleine, la preuve avec le dernier rang côté droit

Et côté gauche. Ici, les sièges du dernier rang ne s’inclinent pas

Est-ce seulement le dernier rang dont le pitch est moins généreux que chez CA d’environ 5 cm ? C’est le seul endroit où je pouvais le mesurer.

Comme d’habitude, le matériel de puériculture est à usage féminin

Le pictogramme « attachez vos ceintures », et donc « retournez à votre siège » est allumé par défaut à bord des avions chinois. Ce qui compte, c’est l’annonce de turbulences (et d’interruption du service, qui fait partie de l’annonce standard, mais n’est pas forcément interrompu).

La preuve qu’il n’était pas interrompu


En atttendant que le passage soit libre, un coup d’œil au galley arrière, sans grande surprise

Non, il ne s’agit pas de matériel médical, mais des articles à vendre en duty free : le logo des douanes chinoises est curieusement constitué d’un caducée et d’une clé.

Puisque je suis – luxe inouï – en Y+, je vais moi aussi pouvoir passer ce rideau pour rejoindre non cette PNC, mais mon siège.

Les PNC chinoises ne sont pas très regardantes sur la prise de photos pendant les phases de décollage et d’atterrissage, en revanche, elles ne tolèrent pas l’usage d’un téléphone portable en mode avion. Mon voisin en fera les frais, et ce ne sera pas la première fois que je le verrai.

Encore une distribution de boissons – un jus de pomme pour moi

La nébulosité est faible au-dessus de la péninsule malaise

Cela dit, ne comptez pas trop sur moi pour identifier les lieux survolés.


Une gare ferroviaire en terminus

Les forêts en Malaisie sont souvent bien trop ordonnées pour être naturelles. Ce sont des plantations à très grande échelle de palmiers à huile.

On a traversé la péninsule au sud de KL, pour remonter vers le nord le long de la côte ouest

Le terminal LCC à KUL est quasiment exploité comme un deuxième aéroport indépendant, appelé KLIA2 pour le distinguer de KLIA (Kuala Lumpur International Airport). Les pistes parallèles me donnent l’occasion d’un air to air jusqu’au toucher des roues

C’est un 737 de Malindo, filiale malaisienne de l’indonésienne Lion Air.

Ne comptez pas sur moi pour vous dire s’il s’agissait d’un 738 ou d’un 739 : Malindo a les deux et la différence de longueur n’est pas énorme

Le 737 Malindo va se poser un peu avant nous

Encore et toujours des palmiers à huile

Posé des roues, déploiement des inverseurs de poussée

La tour de contrôle de KUL

Ce 747 cargo appartenant à MH est répertorié en stockage, ce qui est la probable raison de sa livrée entièrement blanche.

Un A380 MH

Et un 777 MH

Arrivée au contact auprès d’un 738 Garuda, avec dix minutes d'avance

Ultime vue de l’appareil au contact

L’architecture intérieure du terminal, que je trouve plutôt réussie

Le plan du terminal de KLIA (= le terminal legacy de KUL) est une croix qui n’est relié au côté airside que par un transport hectométrique. Au centre de la croix se trouve une petite forêt (plutôt un bosquet) tropicale, que je n’avais pas le temps d’explorer.

Arrivée au quai pour le transfert vers l’immigration et la sortie

Ultime occasion de spotting depuis le transport hectométrique à l’endroit où il est en surface : un 737 MH.

C’est au pied du FIDS à l’autre extrémité du transport hectométrique que j’ai vu le plus d’avions, certes plus petits.


Attente raisonnable à l’immigration et formalité très rapide, et arrivée quasiment le premier au tapis de livraison des bagages

J’aime bien le chrono annonçant le temps restant avant le début de la livraison

A l’heure prévue, les premiers PAX orange et bleus sont livrés, à l’arrivée des premiers bagages (ou l’inverse, c’est comme on veut).

La livraison des PAX s’accélère, celle des bagages aussi

Il ne me reste plus qu’un trajet en voiture vers mon hôtel en centre-ville ; la circulation sera très fluide. On aperçoit ici à contre-jour les emblématiques tours KL à gauche et Petronas à droite.

C’est la fin de ce FR d’un vol vers Kuala Lumpur, et le début d’un bonus touristique qui va vous rappeler des pensums que vous imposaient peut-être vos parents pendant les grandes vacances : les visites de musées et les devoirs de vacances.
Plutôt que de décrire les collections d’un musée, je vous propose en effet une exposition virtuelle qui aurait pu être réalisée au Musée des Arts Islamiques de Kuala Lumpur, avec quelques prêts du Musée National de KL et du Musée des Civilisations Asiatiques de Singapour.
Le thème ? Les carrés magiques dans les céramiques chinoises à destination du monde persan.
Un carré magique, c'est un quadrillage carré dont les cases contiennent des nombres tous différents tels que la somme des nombres est identique pour chaque ligne, chaque colonne et chacune des deux diagonales, comme celui-ci, le seul de taille 3x3, aux symétries, rotations et ajouts d'une constante près.
2 7 6
9 5 1
4 3 8
Les carrés magiques ont été connus dès le VII° siècle dans le monde arabo-musulman, dont les mathématiciens furent les meilleurs au monde au début de l'âge d'or islamique. Plus tard, le monde islamique leur attribua des vertus protectrices et mystiques.

Quand la Chine commença se mit à exporter des céramiques vers ce marché, elle s'adapta à la demande de la clientèle en ornant le fond de plats et coupes avec des carrés magiques, toujours de taille 4x4.


Le carré est parfois laissé vide, comme ce plat au second plan.

La calligraphie était habituellement ajoutée au pays de destination, mais ce n'était manifestement pas toujours le cas. Le pourtour des deux céramiques ci-dessous est en effet orné de gribouillages qui ressemblent vaguement à des lettres arabes et sont dépourvus de sens.

Pour ce qui est du carré magique, ce n'est guère mieux : ci-dessous, le céramiste s'est abstenu de remplir la grille, et celui-ci-dessus ne respecte ni la règle d'unicité des nombres, ni le critère des sommes des diagonales : se contenter d'alterner les nombres 11 et 15 vaudrait un zéro à l'élève en arithmétique qui rendrait cette copie.

Les notules des musées à Singapour et en Malaisie ne le mentionnent pas, mais les carrés magiques de ces céramiques sont en fait presque tous faux, comme celui-ci exposé au Musée National de Kuala Lumpur.

Je vous épargne le soin de vérifier, car je l'ai fait pour vous : de toutes les céramiques de ce type que j'ai répertoriées dans ces trois musées, seule celle-ci exposée au Musée des Arts Islamiques comporte un vrai carré magique, dont toutes les sommes sont égales à 195.

Et encore, il n'est pas normal, c'est-à-dire que les nombres qu'il contient ne constituent pas une séquence ininterrompue : il contient les nombres de 41 à 57, en omettant 53.
48 51 55 41
54 42 47 52
43 57 49 46
50 45 44 56

On notera que ce carré magique correct est rempli avec des chiffres de graphie hybride : le 5 est persan, mais le 4 est arabe oriental.
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Arabe occidental
٩ ٨ ٧ ٦ ٥ ٤ ٣ ٢ ١ ٠ Arabe oriental
٣ ٢ ١ ٠ ۴ ۵ ۶ ٧٩ ٨ Persan
Une autre curiosité que ne relèvent pas ces musées est que ces céramiques du XIX° siècle à carrés magiques semblaient être particulièrement destinées au marché du monde chiite, donc l'Iran et ses voisins immédiats. En effet, quand il est correctement calligraphié, le pourtour est orné d'un mélange de citations coraniques diverses et d'eulogies chiites adressées à Dieu et à Ali. Sur les côtés des carrés magiques, c'est d’ailleurs l'inscription chiite traditionnelle :
لا فتى إلا علي لا سيف إلا ذو الفقار
Nul brave, hormis Ali ; nulle épée, hormis Zulfikar
Merci de m’avoir lu jusqu’ici !
Merci François :)
Un vol correct dans la droite lignée de tes vol intérieurs chinois.
Le catering est honnête, et il y a bien plus de viande que lors des vols domestiques (c'est bien un détail remarqué par un gros ça :))
Chinois qui se brouillent avec tous leurs voisins. Leur volonté expansioniste , est une des raisons majeure de la redistribution militaire américaine majeure vers l'Asie Pas si Pacifique ^^ et de la revitalisation de la doctrine de guerre japonaise (en plus de la fauconnerie malsaine qui repullule au Nihon). Si vis pacem para bellum...
Merci de cette présentation céramique, et de toutes ces explication du la magie des chiffres dans l'Islam...
Il y avait moins de riz, ce qui ne signifie pas plus de viande, mais plus de sauce et de légumes (de la sauce, surtout).
C'est moins que les Chinois se brouillent avec ses voisins, et plus qu'ils ne cherchent pas à se réconcilier avec eux. Cette base navale menace explicitement l'ennemi traditionnel vietnamien, dont ils coulent ou saisissent de temps à autres des petits bateaux de pêche. Il y a certes des voisins qui ne font pas d'efforts non plus de leur côté.
Merci pour le commentaire !
Zéro en identification d'appareils (j'avoue ne pas m'être concentré sur ce sujet) !
Je corrige, merci pour le commentaire !
Merci pour ce FR très cher Marathon :) ( ou merci François maintenant que je connais votre prénom :) )
Vol moyen courrier chinois plus que banal.
Petite erreur le 777 SQ n'est d'autre qu'un A330-200/300.
A+
Thomas
Merci pour ce FR! :)
Ah cette fameuse île :P
Le W fait referrence à la Premium Eco qui est en fait de l'eco+
Toujours sympa d'être upgradé sans statut :D
A+ pour la fin
Je n'avais pas fait attention à l'indication de classe sur le BP. Le billet émis, lui, était clairement en éco.
Merci pour le commentaire !
Merci pour ce report. Tu as eu de la chance de mettre en boîte un mérou MH qui a été mis en vente. D'ailleurs je me pose une question: qui serait intéressé par un A380 d'occasion ?
J'ai fait un vol d'essai sur le segment suivant et j'ai décidé de ne pas acheter :)
Merci pour cette belle série!
Je confirme la tonne d'informations demandé pour un visa aux français désirant se rendre en Chine L'aéroport de CAN est en effet agréable et pratique pour les correspondances. Merci pour ce Fr et hâte de lire la suite.
Merci pour le commentaire !
Merci François pour ce reportage de sortie de Chine.
Eau froide à 34°C : du bon sens dans le sud de l'Océan indien ;=))
Surclassement un peu étrange, d'autant plus qu'il n'y a aucun indice sur le BP.
Cette Y+, que j'ai eu l'occasion d'essayer entre CAN et BKK, a surtout le mérite d'offrir un pitch plus large... et un fruit (sur le lequel dans mon souvenir était apposé un sticker W). Quant au stéthoscope distribué en guise d'écouteur, je l'avais trouvé très mal commode.
Intéressante page géopolitique aux conclusions immobilières.
A bientôt pour le final !
Je n'ai pas souvenir d'avoir eu un fruit dans le catering d'un vol intérieur chinois en Y. C'est peut-être là aussi que se loge la différence Y+/Y, mais je n'ai pas vu de sticker : tout se perd :)
Merci pour le commentaire et à bientôt !
Super intéressant ce FR.
Le report en lui même est classique quoique très bien détaillé.
Le bonus sur le carré magique est vraiment intéressant, même si je n'ai pas très bien compris pourquoi il était là.
Les photos de la base de woody island sont très... instructives, mêmes si elles sont aussi assez inquiétantes en effet.
A une exception singapourienne près, j'ai pris les photos du bonus dans deux musées de Kuala Lumpur, destination du vol relaté dans ce FR, et il s'agit de céramiques produites en Chine, pays origine du vol.
Merci pour le commentaire !