Arrivée à CDG-2E : l'enregistrement J/P/Elite est à l'autre extrémité du terminal. A chaque fois, j'oublie de le préciser au chauffeur de taxi. Ce n'est pas très grave, car à cette heure-là, il n'y a pas grand monde au 2E : on circule bien dans le terminal, et toutes les formalités (enregistrement/contrôle de passeport/ contrôle de sécurité) se font raisonnablement vite? du moins pour les détenteurs (en classe Affaire) d'une carte d'accès n°1, car pour les autres, le personnel est réduit de manière à garantir les queues qui font la réputation de CDG.
Peu de vols à cette heure là, donc le salon Affaire d'AF est très calme, pour ne pas dire surdimensionné. Il y a un large assortiment de journaux et revues. En revanche, l'offre en matière de restauration est toujours indigente, souvent exclusivement des gâteaux du genre Galettes St Michel. Ce n'est que récemment que j'ai appris qu'il n'y a de la nourriture solide qu'à partir de 19h, heure de décollage du vol AF126. J'aimerais voir le responsable de chez AF expliquer à un client chinois qu'un restaurant ne sert pas de repas en milieu d'après-midi. Cela relèverait du fossé culturel. Avec un habitué de la Chine aussi, à dire vrai?
On embarque à l'heure (je n'ai jamais eu de retard significatif) : il est déjà une heure du matin à Beijing (et même deux heures du matin, quand on est en heure d'hiver), et ce n'est vraiment plus l'heure de dîner, car le B. A. BA de la lutte contre le décalage horaire sans médicament est d'être déjà à l'heure du pays d'arrivée dans l'avion. C'est justement pour cela que je déplore de ne pouvoir dîner au salon Affaire, au moment où je n'ai plus cela à faire.
Donc dès que c'est autorisé après le décollage, j'allonge mon siège, je mets masque et bouchons d'oreille, et je m'endors sans prendre le dîner à bord que je serais bien incapable de commenter, ne l'ayant jamais vu.
Le matin, le plus intéressant, ce n'est pas votre assiette, car le petit déjeuner d'AF en J est assez quelconque, mais le paysage, surtout si vous avez pris soin de choisir un siège au hublot à gauche, pour ne pas être à contre-jour. C'est la première chose que je vérifie, à la réservation, puis à H-30 heures. Pour rester dans la cohérence du vol, toutes ces photos sont dans l'ordre chronologique, et bien sûr prises le même jour.
Du charbon, apporté par une voie ferrée, mais aussi de l'eau d'une rivière pour le refroidissement : cette centrale thermique illustre la principale source d?énergie électrique de la Chine. Sur la rive opposée, les barres d'immeubles récents tranchent sur le dense tissu urbain plus ancien sur la droite.

Dans les montagnes à environ 200km de Beijing, cet échangeur est déjà terminé, mais pas l'autoroute en bas de la photo

Yang LiWei, le premier Chinois à aller dans l'espace, confirma la mort de cette légende à laquelle les Chinois voulaient tant croire en dépit de l'?évidence scientifique et des témoignages des astronautes étrangers : non, malgré ses quelques 6 000 km de long, la Grande Muraille n'est pas visible de l'espace. Même à quelques kilomètres d'altitude, il faut savoir quoi, quand, et où regarder pour repérer ce fin ruban qui court sur les crêtes, car l'avion n'est déjà plus très haut, à environ 150 km de Beijing.

Ces serres, bordées par un canal à gauche, alimentent les habitants de BeiJing en primeurs toute l'année. On mange des fraises succulentes au mois de février.

Les autorités chinoises tentent de contenir à dix-huit millions d'habitants l'agglomération tentaculaire de BeiJing, qui s?étend à coup de grands ensembles immobiliers comme celui-ci.

Ces tours assez laides sont bien différentes de l'habitat traditionnel en Chine, constitué de maisons basses en briques entourant des cours carrées.

Quand des industries légères commencent à se développer, apparaissent ces bâtiments aux toits de tôle ondulée bleue.

Auprès d'un échangeur, cet hôtel clinquant n'attend que les clients dans sa piscine centrale.

Les autoroutes? cette gare de péage est bien surdimensionnée, au vu du mince filet de véhicules le lundi matin.

A côté de la rosace de cet échangeur, une nouvelle voie ferrée entièrement sur pilotis, comme les 280 km de la ligne à grande vitesse Beijing ? Shijiazhuang actuellement en chantier, l'un des derniers maillons des 2 000 km à construire pour atteindre Hong-Kong en 2012. Il a fallu 25 ans à la France pour construire ce kilométrage de lignes à grande vitesse.

On se rapproche de BeiJing, et toujours les centrales thermiques, comme ces deux là, enserrées dans l'agglomération.


Convergent vers BeiJing, ici de gauche à droite, une voie ferrée, un canal apportant cette eau qui va bientôt manquer à BeiJing, et une autoroute, au centre de laquelle a été construite la ligne 13 du métro, dont on aperçoit plusieurs stations successives à droite.

Si BeiJing ne manque pas encore d'eau, c'est que les conditions de vie y sont encore souvent très frustres, dans des logements sans sanitaires individuels. Combien de temps ce golf, bordé de coquettes maisons individuelles à l'américaine, pourra-t-il arroser ses greens ?

Il a fallu cependant les Jeux Olympiques pour que l'?aéroport soit enfin relié à la capitale par une liaison ferrée (Airport Express), dont la voie sur pilotis court à gauche de l'autoroute vers le centre ville au fond. Mais sa tarification anormalement élevée rend les taxis compétitifs dès qu'ils transportent deux ou trois passagers.

Atterrissage dans moins d'une minute : le 773 d'AF arrive rapidement au contact. A cette heure là, c'est en général le seul vol international arrivant au Terminal 2, et les queues à l'immigration sont en général modérées. Dans quels pays au monde un clavier vous permet-il de noter la qualité de service du policier qui vous rend votre passeport ?
Très très intéressant ! ;-)
Merci pour les photos ! Un vrai moment d'évasion..
Un TR très intéressant et très constructif =)
Un FR diffèrent mais très instructif, merci pour ce voyage ;)
En effet, un fr bien original que j'ai beaucoup apprécié.
En revanche, la Chine, ça parait bien gris !
Beau paysage ! Et comme dit Leader , très instructif ! ;)
Merci pour vos appréciations :)
@Thomas : en hiver, Beijing est en effet une ville grise, par les bâtiments souvents peints de cette couleur, mais surtout par la poussière, faute de pluie, particulièrement en hiver. C'est en hiver qu'il pleut le moins en Chine, et dans le nord-est, c'est vraiment une saison sèche. Par exemple, la neige le 9 février dernier à Zhengzhou (cf. mon FR TPE-CGO) était la première précipitation depuis le mois d'octobre, et elle avait été provoquée artificiellement en ensemençant les nuages à l'iodure d'argent. La lutte contre la désertification est un des défis majeurs de la Chine du XXI° siècle; j'ai vu le désert qui est désormais à moins de 100km de Beijing.