Bonjour à tous,
Voilà un FR qui remonte à fin-mai 2015, mais dont j’ai attendu plusieurs mois avant d’en faire la rédaction.
Je pensais en effet qu’un FRiste moins flemmard que moi aurait été plus rapide dans la publication, sachant qu’il s’agit d’un « Aviation Tour », autrement dit d’un voyage destinés aux passionnés, fanas, fêlés, malades d’aviation etc… enfin, appelez-les comme vous voulez. Vous savez, ces personnes qui passent leur temps libre à guetter l’avion ou la compagnie rare, pour les photographier et/ou monter à bord, toujours prêts à faire un petit tour dans les airs (source : Stella dans La Pat Patrouille, bien connue des FRistes les plus jeunes^^).
Il faut croire que cette communauté n’est pas aussi marginale qu’il n’y paraît, puisque, régulièrement, des tour -opérateurs proposent ce type de voyage sur mesure et vont même jusqu’à affréter spécialement des avions pour satisfaire les attentes de leurs clients !
C’est le cas de MERLINTOUR, voyagiste franco-biélorusse, qui effectue pour la quatrième fois en une dizaine d’années, un « Aviation Tour » combinant avions de la compagnie nationale BELAVIA et affrètement locaux, généralement d’avions cargo russes opérés par des compagnies biélorusses…
Ayant découvert récemment la chose par le plus grand des hasards, comme quoi malgré mon « réseau », mes lectures assidues de magazines spécialisés, et les heures passées sur le web à détailler les récits des vols des uns et des autres il y a encore des bons plans qui peuvent m’échapper, je me suis inscrit environ deux mois avant le départ, sans aucune hésitation tant le programme était alléchant.
Afin de ménager un peu le suspense, je ne vais pas tout vous dévoiler tout de suite, car ce FR ne suffira pas à décrire tous les vols effectués. Je préfère prévenir : c’est assez long et il y plein de détails qui ne peuvent intéresser que des fanas d’aviation. Aussi, je prie une fois de plus les spécialistes des vols en First, Business et Premium sur A330, A380, B787 ou B777 à bord des compagnies des trois alliances mondiales de bien vouloir m’excuser de ce récit sans intérêt pour eux, et de passer tout de suite à un autre FR qui correspondrait plus à leurs attentes.
Ce voyage commence par l’une de ses pièces maîtresses : le Tupolev 154 de Belavia, objet ce 29 mai d’une « IRGAV » effectuée à dessein sur la ligne régulière GVA-MSQ, en remplacement de l’habituel Embraer 175. Vol annoncé comme le dernier de l’histoire avec ce type d’appareil au départ d’un aéroport d’Europe occidentale, dont on sait que les normes de bruit ont chassé définitivement ce genre de matériel de leur environnement.
Cerise sur le gâteau : ceux qui le demandaient ont même pu avoir un billet « papier » souvenir à l’ancienne, en remplacement du désormais universel billet électronique.
Voilà, je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Au siècle précédent, à chaque fois qu'on prenait l'avion, c'était ca !
Chacun aura pris soin de noter que les diverses taxes ont été renseignées de manière on ne peut plus méticuleuse…
… et qu’en lieu et place du traditionnel « composteur » en haut à droite, le billet est signé par l’agence parisienne de Belavia avec un tampon souvenir tout spécialement fabriqué pour l’occasion.
Arrivé de CDG sur le premier vol AF du matin, un banal A319 reporté mille fois dont je ne vous ferai pas l’offense d’un FR, je vérifie pour la forme que le vol Belavia à destination de Minsk figure bien parmi les départs du jour, à 11h00, très exactement.
Le monde du spotting a rendez-vous à Cointrin ce vendredi matin et l’enregistrement est déjà en cours à 8h30 car de très nombreux passagers sont dans le même cas que moi : arrivés des quatre coins d’Europe par un autre vol. C’est un vol régulier ouvert à n’importe quel client, mais ça ressemble quand même beaucoup à un « charter de spotters ».
On avance vite car très peu de bagages sont enregistrés. Qui plus est, Merlintour a attribué les sièges dès la réservation. Il n’y avait déjà plus de hublots disponibles quand je m’étais inscrit et je ne n’avais ainsi pas eu à me poser la question de savoir si je paierai ou pas les 30€ demandés (par Merlintour, pas par Belavia) pour en bénéficier. En guise de consolation, j’hérite du 1C, à côté des deux organisateurs qui se sont attribués les 1A et 1B.
Ambiance vintage à Genève-Cointrin. Une chose au moins n’a pas changé depuis bientôt 40 ans que je fréquente cet aéroport : les deux panneaux utilisés par MEA et Egyptair, estampillés « siècle précédent », qui récapitulent les horaires. J’imagine que les représentants locaux de ces deux compagnies doivent précieusement conserver les chiffres et les lettres nécessaires à l’affichage de leurs programmes s’ils viennent à être modifiés, car je doute qu’on puisse de nos jours trouver quelque part sur la planète un fournisseur capable de renouveler ces pièces de musée…
La salle n’est pas encore affichée mais je me dis que notre Tupolev 154 arrivant à l’heure en provenance de Minsk, ce que m’ont confirmé quelques AvGeeks qui le suivent depuis le début de la journée sur flightradar24, mieux vaut passer immédiatement « airside » pour tenter de l’apercevoir le plus vite possible !
Une fois le PIF franchi, c’est la descente vers les portes d’embarquement non-Schengen.
Tiens donc, un tapis roulant qui ne marche pas… c’est surprenant ! Nous sommes pourtant en Suisse, pas dans l’un des deux aéroports du monde où cela fonctionne le plus mal, comme tant d’autres choses. Je veux bien entendu parler des deux plateformes parisiennes, et de leur gestionnaire dispendieux et inefficace…
La raison apparaît quelques dizaines de mètres plus loin : les tapis roulants fonctionnent certainement aussi bien qu’une horloge suisse, mais ils sont désactivés afin d’éviter l’engorgement, et possiblement des accidents, quand on arrive au poste frontière. Car il y a foule ce matin à destination de l’Europe de l’est et du Royaune-Uni.
Voilà enfin la salle d’embarquement, où se trouve déjà une grande partie des passagers vers Minsk, dont on a confirmation qu’ils sont très majoritairement de fanas d’aviation – type : homme européen, voyageant seul ou avec un ou deux potes, âge moyen la quarantaine, pas spécialement vêtu « fashion ». Après tout, prendre l’avion n’est pas un concours de beauté, surtout quand on découvrira avec les FRs à suivre dans quel genre de cabines… ou de soutes mènent parfois un « aviation tour ». Une tenue pratique et robuste s’avère souvent salvatrice.
En tous cas, notre vol vers Minsk est maintenant bien affiché en porte 42 et c’est bien là l’essentiel…
… surtout que notre Tu-154 est bel et bien arrivé, même s’il ne stationne malheureusement pas devant nous, mais « au large » aux côtés d’un B737 de Tarom. Zoom focale 210 nécessaire !
L’embarquement est lancé à H-20’, en paxbus bien évidemment.
Une fois arrivés devant l’avion, « les fauves sont lâchés » et la séance photo du Tu-154 « sous toutes les coutures » commence.
Je ne me fais pas prier pour participer au festin.
Y compris en reculant le plus possible à l’extrémité des servitudes afin de tenter une photo de l’avion entier, malgré un premier plan plus qu’encombré.
C’est le EW-85748, dont les origines divergents selon les sources. Version 1 : construit en 1985, exploité par Aeroflot (CCCP-85748) jusqu’à ce que le Belarus devienne un état souverain et crée sa compagnie nationale en 1991. Version 2 : livré neuf à Belavia en 1991. Bref, tout ce dont on est sûrs c'est que c'est une série 154M.
Notre CdB est là, supervisant de manière très bienveillante la fin du chargement et les mouvements sur le tarmac de ses passagers du jour, plutôt atypiques.
Nous nous attardons tous un bon moment pour immortaliser ces instants, d’autant que la météo est superbe. Une alliée de poids dans ce genre d’évènements.
L’heure de départ est largement dépassée quand les derniers passagers, dont je fais partie, finissent par monter par les deux escabeaux. Ces minutes perdues ne seront pas sans conséquences comme on va bientôt s’en apercevoir.
Premier coup d’œil à bord.
Le pitch du rang 1 n’est pas fameux.
Ce qui est amusant, ce sont les tablettes repliées contre la cloison et leur habillage simili cuir.
Les consignes lumineuses sont attachées, les portes ont été fermées…
…les démos sécurité sont effectuées, comme si nous allions partir dans les minutes suivantes, soit avec un retard raisonnable d’environ un quart d’heure.
Distribution d’un bonbon.
Puis il ne se passe ensuite plus rien, ni annonces, ni mise en route. Pour ceux qui se souviennent de mon unique vol Belavia effectué jusqu’à présent, entre Budapest et Belgrade-, et « reporté » comme il se doit, c’est à se demander si ce n’est pas une tradition de la part de cette compagnie.
Alors que l’horaire de départ est maintenant dépassé de plus d’une demi-heure, le PNC commence à circuler en cabine avec des chariots garnis de bouteilles d’eau…
… ce qui donne lieu à ce « raff » succinct mais apprécié car la température monte en cabine, au sens propre comme au figuré… Personne ne s’inquiète vraiment (et si notre merveilleux TU5 était en panne ?) mais cette attente sans explications crée forcément un peu d’angoisse.
Une vue sur les PSU, sachant que la clim n’est pas le point fort des avions de conception soviétique.
Il est 11h45, et, surprise, les PNC ouvrent à présent les portes pour faire entrer un peu d’air.
Je profite de cet intermède pour prendre ces quelques photos des toilettes…
…plus ou moins propres…
… et dont l’état ne laisse aucun doute sur l’âge avancé de l’avion.
On est bien dans un avion du siècle dernier, à en juger par le look du tableau de commande des divers éléments de confort de la cabine qui est à la disposition du PNC.
La porte du cockpit est elle aussi ouverte.
J’en profite pour faire cette photo à la hâte de nos 3 PNT en grande conversation…
… ainsi que de l’impressionnant tableau de Monsieur l’OMN.
La proximité des organisateurs me permet d’avoir le privilège de connaître la raison du retard, somme toute très logique : la lenteur de l’embarquement, à cause de ces satanés AvGeeks qui ont fait des photos de partout, nous a fait perdre notre slot. Et Eurocontrol se montre peu coopératif pour en attribuer un nouveau. Les deux organisateurs s’en mêlent en appelant eux-mêmes le CCO de la compagnie à Minsk, afin de redéposer un plan de vol intégral. Ceci fait, la sentence tombe : décollage possible à partir de 12h38, donc roulage pas avant 12h30, soit 1h30 de retard, et à cet instant, encore près de ¾ d’heure d’attente à bord : pour ceux qui voudraient profiter encore plus du Tupolev 154, c’est idéal ^^.
Le bouche à oreille fonctionnant mieux que les annonces des PNC, l’information sur la cause et la durée du retard va rapidement circuler d’une rangée à l’autre et tout le monde sera rassuré. Enfin, presque, comme on le verra une fois arrivés à Minsk…
Voilà, il est 12h35 en le Tupolev 154 quitte enfin son parking en autonome, après avoir mis en route ses trois moteurs et leur bruit si caractéristique, même si c’est moins perceptible au rang 1 qu’à l’arrière. Les pompiers de l’aéroport de Genève sont de sortie pour saluer ce qui est sans doute le dernier vol régulier passagers de l’histoire de leur aéroport à être assuré par un Tupolev 154, et peut-être même par un avion conçu et construit du temps de la splendeur de l’URSS.
Je rigole à la vue de leur camion vert clair, dont Disney semble s’être inspiré pour créer Riker dans « Planes 2 », ce que les FRistes les plus jeunes n'auront ici encore pas manqué de remarquer ^^.
On est à présent au seuil 23, à proximité du « coin » où les spotters genevois ont pour habitude de se retrouver pour faire des photos. Ils sont au moins 50 ce jour-là à « mitrailler » le TU5 quand celui-ci passe devant eux. Etant assis de l’autre côté de la cabine, je ne peux pas les photographier à mon tour. Une chose est sûre : le taux d’absentéisme dans les bureaux et les écoles de la région a dû légèrement augmenter ce vendredi matin^^ …
Autre clin d’œil : c’est un avion d’Aeroflot (un banal A320) qui nous suit. Ses deux PNT et ses passagers assis côté gauche ont peut-être un brin de nostalgie en voyant décoller notre Tuoplev…
On décolle finalement à 12h45, conformément aux 10mn de tolérance correspondant à notre slot de 12h38. Quelle joie de faire du TU5 depuis un aéroport européen en 2015 !
Montée rapide puis virage à gauche, cap vers l’est, avec le terrain de Cointrin en contre bas.
Dès les consignes « fasten seat belts » éteintes, je me lève faire quelques photos car je me doute bien que l’allée va bientôt être assez encombrée.
Voici la cabine avant.
La porte numéro 2 dont on remarquera, comme dans tous les avions pressurisés de l’ère soviétique, l’exiguïté.
Et nous voilà dans la cabine arrière. Je n’irai pas plus loin vu l’embouteillage. Il y a même un caméraman qui interviewe un passager.
Retour vers l’avant, à travers le galley central, où les PNC s’activent pour préparer leur service.
Ça sent la cassolette chaude !
Le steward débouche le champagne local.
Retour à ma place. Effectivement quelques minutes plus tard, voici le trolley des repas qui arrive. On a le choix entre « beef or chicken ».
Voici ce que ça donne : un coffret avec une cassolette dedans.
Un deuxième trolley arrive simultanément avec les boissons : eau ; café, thé et le fameux champagne biélorusse.
Pour le résultat final que voici : salade de concombres crus, pas pelés et sans sauce, trois morceaux de bœuf bouilli avec une vague sauce aux pruneaux, riz, pain en sachet sans beurre ni fromage, gaufrette en sachet. De l’avis de mon voisin qui connaît tout ça par cœur, c’est l’ancienne version du catering classe Y de Belavia, le pseudo-champagne étant l’autre exception du jour. Il paraît que depuis le mois de mars, la compagnie a drastiquement réduit ses prestations et que les repas, même aussi dérisoires que celui-ci, ont disparu. No comment…
Le débarrassage effectué, je vous invite à découvrir l’autre partie du produit Belavia : la lecture de bord. Aucun quotidien n’est proposé, mais une profusion de magazines divers et variés disponibles dans les porte-revues, à commencer bien entendu par l’in flight de la compagnie, qui ne comporte que huit pages écrites en anglais. Tout le reste est en russe…
… tout comme les autres magazines, qu’il s’agisse de mode…
… d’art de vivre…
… de nostalgie militaire (tiens, ça me rappelle un certain voyage en Corée du Nord)…
… ou de je ne sais trop quoi.
Bref, rien n’a vraiment été amélioré depuis l’an dernier chez Belavia question produit, sauf les uniformes et le sourire des PNC, domaines dans lesquels un net progrès mérité d’être souligné.
Mais l’essentiel aujourd’hui n’est pas l’aspect qualitatif du service. C’est le plaisir de voyager une nouvelle et sans doute dernière fois en Tupolev 154. Un avion à la fois imposant par ses formes et désuet sur plein d’aspects, telle la légèreté des sièges, nécessaire vu la faible puissance des moteurs, comme en témoigne cette image où les assises sont quand même plus proches du plancher que sur les avions actuels.
La cabine n’est en fait pas aussi grande que ça. Plafond bas, racks étriqués, et largeur du couloir très « limite » pour du 6 de front.
C’est très animé à bord. L’un des organisateurs de Merlintours prend le P.A. pour annoncer que des « ventes à bord » très particulières vont commencer…
… Tout d’abord, des maquettes du Tu-154 à bord duquel nous nous trouvons (avec la bonne immatriculation), faites main au Belarus. Il y en a trois et elles seront vendues aux enchères, avec une mise de départ de 150€. Chaque passager intéressé se voit remettre un bulletin afin d’écrire son offre. L’organisateur les récupèrera ensuite afin de dévoiler le résultat.
Le verdict est tombé : il n’y a eu que trois offres, une à 500€ et deux à 200€. Pas besoin de départager qui que ce soit, mais ces trois petites maquettes auront rapporté 900€ au total ! Je ne sais pas si les acquéreurs auront apprécié, surtout celui qui a « biddé » à plus du double du prix auquel il aurait quand même récupéré sa maquette au final…
Deuxième « ancillary revenu », outre les sièges au hublot qui avaient déjà été pré-vendus pour un supplément de 30€ : les consignes de sécurité de toute la flotte de Belavia, avec parfois deux livrées différentes par type d’avion. Un carton entier est disponible. Le Tu-154 est vendu 1€ pièce, afin d’éviter aux spécialistes de piller les pochettes de l’avion pendant le vol, tandis que tous les autres types d’appareil de la flotte de B2, qu’il s’agisse de modèles n’étant plus exploités (Yak-40) ou encore en service (B737-300/500, CRJ, E-175/195) sont à 5€ pièce. 90% du stock disponible sera écoulé !
Ayant dû abandonner mon siège du rang 1 qui était envahi par les clients de ces ventes bien insolites, auxquelles je n’ai pas participé (j’aime bien les maquettes et les consignes quand elles ne coûtent rien, mais je préfère garder mon budget pour payer des billets d’avion…), me voilà reparti en cabine pour quelques photos supplémentaires, nombre de sièges ayant été désertés par des passagers avides de se procurer les fameuses consignes de sécurité avant qu’il ne soit trop tard.
Nous sommes bien en plein vol, pas en train de débarquer…
Hormis la centaine de personnes qui effectuent « le vol pour le vol », à savoir 65 clients de Merlintour pour un programme complet au Belarus et une trentaine de fanas individuels qui ont juste pris un billet pour voler en Tu-154, il y a une autre trentaine de pax, tout à fait « lambda » ceux-ci, qui auraient voyagé de toute façon ce jour-là de GVA à MSQ (un CRJ aurait suffi..) et qui doivent complètement halluciner de se trouver bien malgré eux dans une ambiance pareille, avec 1h30 de retard à la clé !
Voici quelques autres photos de la cabine du Tu-154 prises par ci et par là.
La zone dans laquelle se trouve mon siège étant toujours « réquisitionnée » pour les fameuses ventes de consignes de sécurité, j’en profite pour refaire un tour, à l’instar de la centaine d’AvGeeks présents à bord, dans le cockpit où l’ambiance est très accueillante. C’est vraiment « opération portes ouvertes ».
2h30 de vol passent très vite dans ces conditions festives. J’ai alors la chance de pouvoir regagner mon siège, où un deuxième gobelet de champagne biélorusse me sera offert en guise de dédommagement de ma station debout forcée, tandis que la descente vers Minsk a commencé.
Comme de nombreux passagers ici présents, je m’apprête à arriver pour la première fois dans ce pays somme toute assez mystérieux.
L’atterrissage a lieu à 16h05 locale. Il est une heure de plus qu’à Genève.
Commence alors un roulage très lent, plusieurs fois interrompu, l’occasion de faire ces premières photos de l’aéroport de Minsk 2. Il existe aussi Minsk 1, mais pour découvrir tout cela, il faudra attendre un prochain FR^^…
C’est alors qu’une annonce est faite au P.A. : “ Mr Untel, destination Moscow, no need to rush, you have missed your connection. Please contact a ground agent for the continuation of your trip, we are sorry about that…”
Eh oui, Mr Untel qui se retrouve en carafe à Minsk doit l’avoir mauvaise après Belavia pour l’avoir mélangé à une centaine de spotters affamés de matériel soviétique alors qu’il voulait simplement aller de Genève à Moscou…
Nous approchons de notre point de stationnement, « au large » ; et qui vient à notre rencontre ? : les pompiers bien sûr !
2ème arrosage de bienvenue de la journée pour notre vénérable Tupolev. Il va bientôt pouvoir prendre sa retraite en étant tout propre.
Les services au sol se mettent en place, et la presse locale est aussi de la fête.
Un premier bus va libérer les passagers qui n’ont rien à voir avec l’évènement, et aussi quelques fanas qui n’avaient acheté que ce GVA-MSQ et qui doivent aller en zone de transit pour prendre une correspondance vers Vilnius, seule destination « sans visa » encore accessible à cette heure de la journée dans le réseau Belavia. L’un d’entre eux me dira un peu plus tard que le vol vers VNO s’est effectué en B737 alors qu’il visait le CRJ programmé à l’origine, donc déception.
Il nous a été indiqué au P.A que nous disposions d’un quart d’heure de liberté sur le tarmac avant de rejoindre les paxbus, ce qui va me permettre, comme à peu près tous mes compagnons de voyage, de faire de nouveau crépiter nos déclencheurs.
Certains en profitent pour donner une petite interview… que l’on verra le soir même passer en boucle aux infos locales sur une chaîne du genre BFM TV qui était en diffusion dans le hall de l’hôtel !
Embarquement en paxbus, non pas vers l’aérogare mais vers une autre partie du tarmac…
…où nous pouvons descendre et faire de nouveau des photos. Zut, un poil trop tard pour bien cadrer ce Sukhoi SSJ d'Aeroflot aux couleurs de Skyteam qui passe derrière cet Embraer 175 de Belavia.
Embraer 190 UIA, venu en voisin.
A330-200 ir China aux couleurs Star Alliance, juste arrivé de Beijing, seule ligne long-courrier régulière à Minsk.
Ces Antonov 26 de la compagnie cargo bélarus Genex ont été affrétés par le passé par MERLINTOUR afin d'y balader des fanas lors d'un Aviation Tour précédent. Hélas, ils ne sont pas prévus au programme de 2015…
… mais qui sait si cet Antonov 12 de Ruby Star n'y figure pas ? Suivre attentivement les FRs à paraître !
Pour finir, une petite brochette d'avions au contact.
Dernier court trajet en paxbus, et c’est l’entrée officielle au Bélarus !
Ayant passé parmi les premiers les contrôles de police, très tatillons (tous les passeports sont détaillés à la loupe !), je suis « landside » suffisamment tôt pour prendre ces premières photos du terminal.
Une fois l’ensemble des participants au voyage réunis, et libérés de leurs bagages qui ont été placés dans les cars qui nous emmèneront à l’hôtel un peu plus tard, nous sommes invités à nous diriger à l’étage des départs…
… comme prévu au programme, nous voilà dans la salle de conférences de l’aéroport…
…où, de gauche à droite, notre CdB, le Directeur Technique et le Directeur Commercial de Belavia nous ont rejoints, pour une séance fort intéressante d’une trentaine de minutes sur la compagnie, sa flotte et son réseau. Il y aura aussi des « questions/réponses » permettant de savoir que Belavia va bientôt se séparer non seulement de ses Tu-154 mais aussi de ses CRJ100/200, et que même si elle n’a pas de plans précis pour passer au long-courrier, la demande locale serait suffisante pour exploiter un appareil gros porteur à l’année longue, avec des vols vers Pékin, Bangkok et New York. Tiens, tiens, c’est exactement ce que fait Ukraine International Airlines !
A environ 18h30, cet échange fort convivial terminé, tout le monde se retire sous un flot d’applaudissement très soviétique (la tribune applaudit autant que la salle) et nos bus prennent la direction du centre-de Minsk, ce qui permet tout d’abord de passer à côté du musée à ciel ouvert de l’aéroport, et son alignement d’avions qui régale un public déjà conquis. Nous aurons l'occasion d'y revenir…
La traversée de la ville, quasi déserte bien que nous soyons un vendredi soir de printemps par beau temps, est l’occasion de faire ces quelques photos à la hâte, sans descendre du car.
Nous arrivons à l’hôtel Yubileiny, 3 étoiles type néo-soviétique.
Chambre avec vue…
Une fois notre installation effectuée, Merlintour réunira les participants autour d’un dîner typique, excellent, dans un immense restaurant situé à 15mn de l’hôtel, où les locaux se rendent en masse le week-end.
Formule « all you can eat… and drink », avec la bière qui coule à flot, et pas seulement en raison d’une forte proportion d’allemands dans le groupe …
Il y aura même un spectacle, avant de regagner l’hôtel vers minuit, car la journée de samedi va être chargée…
Voilà comment s'achève ce premier FR d'une série de trois, car vous vous doutez bien que tout ce petit monde n'est pas venu là pour ces cracheurs de feu, la suite du séjour au Bélarus promettant quelques aventures aériennes qui devraient intéresser tous ceux d'entre vous qui, comme moi, se disent que la vie est trop courte pour voyager uniquement en A320, B737-800, B777-300 ou A330-200…
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout et à très vite !
Merci beaucoup pour ce splendide FR !
J'avais entendu parler de la venue de cet appareil à GVA mais je n'ai pas pu me libérer à temps pour pouvoir le spotter..
Les pax lambda ont du en effet se demander ce que cet étrange groupe faisait là.. eux ont du être déçus de la prestation ^^
A bientôt !
Merci de votre commentaire. Oui, GVA était en fête ce jour là grâce à ce TU5, c'était perceptible tant de la part du personnel que des nombreux spotters présents. Dommage que vous n'ayez pas pu être là. A bientôt.
belle aventure si j'ose dire. on voit bien le poids des ans sur ce tupolev. mais une belle expérience. merci pour ce partage.
cdlt.
Merci à vous.
Toujours très agréable de lire vos expériencessur des vols inhabituels,d'autant plus que j'aime bien cette ambiance ex soviétique.
Merci donc pour ce partage.
Merci. C'est vrai que cette ambiance ex-soviétique a tendance a se faire rare, même si le Bélarus ne semble nourrir aucun complexe avec ça, tant cela fait encore très vrai dans plein de domaines. A bientôt.
Merci pour ce FR exotique bien qu'européen !
Pour info, au printemps prochain, il y aura un Aviation Tour avec Air Koryo ET Belavia, avec un vol long courier Minsk-Pyongyang, opéré par Belavia en plein milieu... Un saut dans le passé, qui peut en interesser certains.
Joyeux Noël
Oui, effectivement, Merlintour et Juche Travel ont uni leur forces (et leurs fichiers clients...) pour organiser en mai 2016 un combo Belarus+Corée du Nord où ce Tupolev 154 B2 sera utilisé pour relier les deux pays en vol spécial (avec une escale technique à Novosibirsk. Avis aux amateurs !
Bravo pour ce FR original comme je les aime. On attend le prochain vol avec impatience.
En effet, le prochain aviation tour a l'air assez incroyable.
http://merlintour.fr/tour/34
Merci de votre commentaire. Si certains FRistes participent à ce prochain aviation tour on s'y croisera sûrement lors de la 1re partie, car je n'ai pas prévu de faire l'extension Corée du Nord, les avions d'Air Koryo programmés étant exactement les mêmes que ceux que j'ai eu la chance de prendre en 2013. A bientôt.
Le Père Noël des FRistes qui n'ont pas refermé immédiatement ce récit (voir la définition dans l'introduction) avait pensé à m'apporter un FR en Tu-154 sous l'arbre. What else ?
Ça commence très fort avec un vrai billet d'avion, comme ceux d'Air Inter (les moins de 20 ans n'ont pas pu connaître ;).
1h30 de retard à cause de ces *%@ d'avgeeks. Les PAX ordinaires (qui ne connaissent pas le mot « avgeek ») ont dû apprécier !
Merci pour le partage !
Effectivement, le billet papier est devenu un collector absolu. celui ci est juste pour la déco car je pense que l'IATA les a proscrits depuis 2008
Toujours aussi agréable de lire vos FR !
Merci pour cette expérience :)
Merci à vous de votre commentaire.
Merci pour ce FR très avgeek s'il en est.
Vol vintage et kermesse en vol, voilà qui n'est pas commun.
On attend la suite de cette autre série aéronautique, Kamarade !
C'est moi qui vous remercie. La suite à paraître très vite !
Beau cadeau du père noël Lucky Luke.
Belle découverte de cet appareil ou flotte un parfum du temps de l'URSS.
En plus cette compagnie c'est recevoir, une belle fête Av'Geek.
Sauf pour le passager Lambda.
Merci pour ce FR et vivement la suite !
Merci. Oui, ce fût vraiment très festif et très AvGeek friendly du début à la fin. Que ce soit en Corée du Nord ou au Belarus, mieux vaut donc ne pas se fier aux idées reçues car ces pays et leurs compagnies nationales savent ouvrir leurs portes en grand quand il s'agit de recevoir des spotters occidentaux !
Merci pour ce FR ! J'étais à bord de ce vol merveilleux ( sans passer par MerlinTour ).
Effectivement les Paxs ( normaux ) qui voulaient simplement rentrer chez eux à Minsk ont été un peu surpris par cette agitation...
J'ai également eu la chance de faire 2 vols en Antonov 2 et un en Mi-2 à Borovaya... :p
Je n'étais donc pas le seul AvGeek français à bord ! Tant mieux car je me sens parfois un peu seul dans ce genre d'aventures alors que les fanas allemands, suisses, belges et britanniques, entre autres, sont largement représentés. A une prochaine peut-être...
Quel joli cadeau de Noël que voici...
J'ai dévoré ce FR avec passion. Ah ces billets papiers, souvenirs, souvenirs... J'en ai une belle collection dans un album, bien au chaud à la maison.
Quel vol de ouf ! Il ne manque rien
Merci encore Monsieur Luke pour ce partage, on en redemande et on attend la suite pour les étrennes, avec impatience
Aussi, je prie une fois de plus les spécialistes des vols en First, Business et Premium sur A330, A380, B787 ou B777 à bord des compagnies des trois alliances mondiales de bien vouloir m’excuser de ce récit sans intérêt pour eux, et de passer tout de suite à un autre FR qui correspondrait plus à leurs attentes. Ou l'art de remettre les pendules à l'heure...
A bientôt
Merci de ce commentaire fort élogieux. C'est sûr que le billet papier avait son charme, et puis en connaissant quelques ficelles on pouvait tricher facilement pour l'utiliser (ordre séquentiel des coupons pas toujours respecté, endos bidon sur une autre compagnie, stickers de revalidation sur un vol archi-complet, etc...) , alors qu'avec le e-ticket désormais universel c'est un peu plus compliqué :-).
M
Suite : mon clin d’œil aux spécialistes des classes avant est bien entendu placé sous le signe de l'humour. J'aime bien moi aussi de temps à autre profiter d'un siège full flat ou d'un champagne millésimé au FL330, mais à choisir c'est toujours l'intérêt du type avion et de la compagnie qui l'emportent. A bientôt.
Je l'avais aussi compris sous cet angle...