Avis du vol entre Taipei City et Makung City en classe Economique avec TransAsia Airways

Comme Orly pour Paris, Songshan (TSA) est l'aéroport domestique de Taipei, accueillant également des vols internationaux. Rattrapé par l'urbanisation, il est desservi par un métro automatique VAL. La ressemblance s'arrête là. D'abord, Songshan est vraiment au coeur de la ville : 4km de la gare centrale que je considère comme étant le point zéro de Taipei, ce qui le placerait à l'intérieur du périphérique parisien. Le tarif du VAL n'est pas le même non plus : j'en ai pour 22 TWD (0,55 EUR) depuis chez moi, contre 10,50EUR à Paris. Donc pour 22 TWD, on arrive à cette station de métro à la décoration très Jules Verne,

et on débouche à l'extérieur devant l'aérogare. Ce grand bâtiment est le Terminal 1, totalement surdimensionné par rapport au trafic, depuis que la quasi-totalité des vols internationaux atterrissent au nouvel aéroport (TPE). Il fait très années 50, y compris la tour de contrôle qu'on aperçoit tout juste à droite.

A l'extrémité gauche, le bâtiment bleu est le Terminal 2, flambant neuf car il a été rouvert après rénovation intégrale le 29 mars dernier, et dédié aux vols intérieurs à Taïwan. La mise en service de la ligne de train à grande vitesse Taipei - Kaohsiung a réduit le trafic, mais il reste quand même beaucoup de vols, notamment vers les îles sous contrôle de Taïwan.
Ce samedi matin, il n'y a pas foule à l'enregistrement du vol GE505

Ce n'est qu'une apparence trompeuse, car le vol est complet

Au fait, avez-vous remarqué une particularité des banques d'enregistrement ? Il n'y a aucun espace pour déposer son bagage enregistré : les bagages en soute sont déposés à un dépose-bagage séparé, à proximité du contrôle de sécurité. On a droit à 10kg gratuits, mais le tarif pour excédent de poids est modeste : 17 TWD / kg chez Uni-Air. La plupart des voyageurs se contentent de leur bagage à main de 7kg max : il n'y a quasiment personne au dépose-bagage et cette configuration des lieux a permis de faire des économies de convoyeur de bagages.

D'autant que contrairement à l'aéroport international de Taipei-Taoyuan, il y a des consignes automatiques, où seul un des trois personnages apparaissant sur la photo est vivant.

L'enregistrement va évidemment beaucoup plus vite, et après un contrôle de sécurité banal, on arrive dans cette salle d'embarquement - au rez-de-chaussée pour les vols assurés par des turboprop. Il y a l'indispensable fontaine à eau chaude et froide, comme en Chine.

Les annonces sont faites en écrasante majorité en mandarin uniquement. Curieusement, les voyageurs pour Kinmen avaient droit à une version en japonais. Mais pour le vol vers Makong, c'est uniquement en mandarin, avec le bonus que l'écran est tombé en panne, et que la sono doit avoir un souci, et c'est donc cette employée au baudrier réfléchissant qui annonce l'embarquement du vol GE505.

Le PAXbus faisant un trajet important (à la modeste échelle de l'aéroport), cela permet de voir quelques appareils :
Deux des MD 80/90 de Far Eastern Air Transport, cloués au sol depuis la faillite de la compagnie en mai 2008

Un autre de Uni-Air, autre compagnie régionale taïwanaise

Un ERJ 190 de Madarin Airlines, encore une compagnie taïwanaise

Un ATR72 de Trans Asia Airlines, pas celui dans lequel je vais embarquer?

Car on passe devant la partie internationale, avec ce 767 de la JAL, qui dessert Tokyo-Haneda

Comme par exemple le vol JL031, ici en approche finale au dessus du parc qui accueille l'Expo florale universelle de Taipei

Revenons au tarmac de TSA avec cet A330 de China Airlines

Et encore un MD 80/90 anonyme, que je suspecte appartenir à feue la FAT, comme l'autre à l'arrière plan.

Bref, on arrive enfin devant cet ATR72

Les annonces sont faites par cette charmante CCP, en mandarin et en anglais

Et parmi les particularités locales, figure le fait que sur les vols intérieurs, l'usage de tout appareil électronique (PC, MP3, appareil photo, etc?) est interdit pendant toute la durée du vol, pas seulement l'atterrissage et le décollage. Est-ce pour simplifier le travail des PNC ou pour empêcher de méchants espions chinois de photographier le gentil territoire taïwanais ? je ne le sais. Toujours est-il qu'une PNC passe avec un panneau aux pictogrammes explicites pour ceux qui ne comprendraient pas les deux langues utilisées pour l'annonce.

L'ATR72 est assez bas de plafond, mais je l'ai trouvé assez confortable, et surtout peu bruyant pour un turboprop. Il est vrai que le vol ne dure que 50 minutes, et que j'étais à l'arrière, donc loin des moteurs.
Décollage à l'heure. Chut, j'ai quand même pris une photo, malgré l'interdiction et l'état de saleté record du hublot. Au premier plan, c'est l'un des nombreux espaces verts situés le long des rivières baignant Taipei (les Taïwanais ne construisent pas de lotissement dans les zones inondables, eux?). On distingue tout juste la digue qui protège la ville.

Le ciel est nuageux sur la quasi-totalité du vol, et je suis à contre-jour, ce qui limite beaucoup les tentations de photographies illicites, à l'exception de la collation, qui est constituée par cet unique gobelet de café (avec un sachet de sucre).

Reste donc à feuilleter le magazine de bord, dont les éditeurs doivent se mordre les doigts d'avoir choisi le nord du Japon comme thème international.
Fukushima, souvenirs de l'ancien temps

Atterrissage imminent sur l'île de Penghu, à la géométrie particulièrement découpée.

L'avion en cours de déchargement du fret, et ravitaillement en carburant

Penghu, c'est un archipel situé à mi-chemin entre Taïwan et la côte chinoise, et bien que les choses se soient calmées, la zone est un peu sensible. C'est en arrivant à l'aérogare toute proche que j'ai découvert ce panneau.

Et d'ailleurs je m'en étais douté un peu, vu le décor derrière l'avion au parking.

PS : Magon, Makong, Magong, Makung… ? c'est un bel exemple de l'anarchie des transcriptions du mandarin à Taïwan. Il s'agit bien de la même petite ville, la principale agglomération de l'archipel de Penghu, connu aussi sous le nom portugais des Pescadores, c'est à dire Iles des Pêcheurs.
2° PS :
C'était mon premier vol intérieur taïwanais. Trois ans plus tard, une pensée émue pour les victimes (et leurs proches) du crash de l'ATR72 immatriculé B-22810, opérant le vol GE222 KHH-MZG.

(en approche de TSA, le 3/9/2011)