Avis du vol entre Antananarivo et Paris en classe Premium Eco avec Air France

Bonjour à tous,
Après une longue période d’abstinence de vols longs courriers, je me rends en France au départ de Tananarive pour les vacances d’hiver ou d’été austral, c’est selon.
Ma destination finale est Toulouse que j’ai l’intention de rejoindre le plus rapidement et dans la meilleure classe de confort possible à un tarif acceptable, bon marché ou promotionnel étant des vues de l’esprit au départ de TNR pour qui ne peut se déplacer hors vacances scolaires.
L’offre au départ de TNR s’est élargie récemment de Turkish airlines et de Air Seychelles. J’élimine très vite la première dont les tarifs au départ de TNR sont prohibitifs en J, les escales à IST extrêmement longues pour qui veut aller à et revenir de TLS, les jours de rotation mal commodes et l’emport bagage limité. La seconde pourrait davantage me séduire : possibilité de combiner le billet LC avec un CDG-TLS sur AF, mais peut mieux faire pour ce qui est des bagages.
Restent donc KQ et AF. Le premier m’impose de voyager sur deux billets pour atteindre TLS à un tarif correct. Je décline considérant que ces vacances sont courtes et que je ne veux pas risquer d’ennuis en cas de retard à l’arrivée à CDG. Ce sera donc AF en dépit d’horaires déplaisants.
Lorsque j’achète les billets, il est clair que le vol du vendredi 19 février sera plein comme un œuf, ce que les spécialistes du yield management savent aussi. Conséquence de quoi la J est à un tarif indécent (2000 euros l’AS, les dernières places sont proposées à plus de 3000 lorsqu’elles sont achetées pour des hauts fonctionnaires en mission)… Pourquoi se priver, elle sera complète… Je me rabats donc sur la Y+ qui à défaut de m’enthousiasmer offre toutefois de meilleures conditions de voyage que la Y pour un tarif pas énormément supérieur si on tient compte du fait que le choix de siège est devenu payant en Y (AF se low-costise…) même pour les pax Gold. Le retour se fera en J.
Place au FR
Il fait nuit noire ce jeudi 18 février lorsque j’atteins TNR aux alentours de 22h. L’éclairage des extérieurs étant bien faible, je ne vous propose pas de photo d’ambiance. L’intérieur est lui aussi bien sombre. Aucun panneau d’information ne fonctionne depuis au moins décembre mais des gardes-coupe-files vous dirigent vers le comptoir Sky Priority. L’enregistrement est rapide. C’est un peu plus laborieux pour la PAF et le PIF à l’issue duquel sont encore effectués deux contrôles de police. Si quelqu’un sait pourquoi…
Toutes ces zones étant étroitement surveillées et le photographe persona non grata –TNR il est vrai ne valorise pas l’image de Madagascar – je ne mets mon APN en marche qu’à la porte du salon.

J’y suis aimablement accueilli par une séduisante cerbérine. Je dépose mes affaires et profite de la quasi-vacuité des lieux pour faire le tour du propriétaire.
Le salon est aveugle, ce qui n’est pas très grave vu les heures auxquelles il est ouvert. Les couleurs du mobilier créent une atmosphère apaisante.

Vue diagonale des lieux, climatisés ce qui est agréable vu la moiteur de TNR en cette saison. Au fond le buffet que nous allons détailler.

Vue d’ensemble.

Les salés.

Rouge et blanc c’est le signal.

Le club des sommeliers règne en maître depuis la fermeture des duty free en ville.

Fromages.

Autres amuse-bouche salés.

Le sucré.

STAR system.

Diagonale opposée avec présentoir à journaux et PC à disposition.

Alors que je m’installe, mon nom retentit dans les haut-parleurs de la salle d’embarquement parfaitement audibles depuis le salon pour une affaire de bagages. Je me rends au lieu indiqué où l’on me prie d’ouvrir ma valise suspecte. Je m’exécute. Quelle n’est pas la déception du policier lorsqu’il découvre qu’elle ne contient que linge et livres… Je profite de ce vol pour commencer à rapatrier diverses affaires. Et il me souvient que dans certains pays les livres sont considérés comme des armes…
En marchant vers le salon, je réalise deux clichés des commerces, pour mémoire.

Sobek : l’Egyptien tananarivien ?

Je croise un collègue et ami à qui je propose de m’accompagner au salon. Cela ne m’empêche pas de tester le wifi qui fonctionne correctement.

Ni de réaliser la photo corporate qui met Chevelan à l’honneur pour l’avant-dernier épisode de son « birthday trip. »

Il est un peu plus d’une heure du matin lorsque l’embarquement est appelé. Photo volée de la file d’attente devant les contrôles de bagages à main.

Tunnel saison 2.

Profil de notre A-340-300 qui assure la rotation de novembre à fin mars.

J’embarque parmi les derniers ce qui n’est guère propice aux vues générales de la cabine Y+. Mais elle n’a plus de secrets pour la communauté FR.

Voyons à quoi ressemble mon espace pour les prochaines 11 heures.
Pas (de danse…. Ah ! Chevelan !) très correct.

Les trousses sont pré-positionnées.

De même que les bouteilles d’Eau Vive dans leur ancienne livrée.

L’écran n’est pas de dernière génération, mais il fonctionne.

Dehors les retardataires satisfont au contrôle des bagages à main.

Pas de verre de bienvenue en Y+ chez AF. Alors on attend, sagement. Puis la CCP vient se présenter à chaque passager en s’adressant à lui par son patronyme.

Nice est à la Une du magazine de février.

La cabine Y+ débullée (un excès de bulles n’en est pas la cause.)

Les deux sèche-cheveux gauche.

La commande de l’IFE, peu utile car l’écran est tactile.

Nous mettons en route à l’heure. La vidéo de sécurité, clivante, est diffusée pendant le roulage. Perso, j’aime bien. J’espère que Saraoutou ne m’en voudra pas trop. ;=)

Nous voici en bout de piste, la 11 comme d’habitude.

Nous nous arrachons en douceur du sol.

Puis virons sur la droite pour mettre le cap au nord-ouest. On distingue l’alignement des lumières de TNR.

Le casque est de bonne qualité.

L’offre de divertissements demeure un point fort d’AF.

La tablette en configuration réduite.

La tablette en configuration déployée.

La trousse de confort extraite de son plastique protecteur.

Son contenu.

AF est-elle allée chercher la lune pour ce vol?

Malgré les affirmations de la compagnie sur l’importance des investissements réalisés sur la ligne CDG-TNR, la géovision sort tout droit de la préhistoire. Les investissements sont vraisemblablement de nature « patrimoniale. »

Pas de menu distribué et le service est effectué à partir de l’arrière : il s’agit donc de la prestation Y.
La collation froide est ainsi présentée.

On note les couverts en plastique contrairement à ce que promet le site AF pour cette classe de voyage.

L’offre de boissons est celle de la Y, TNR, destination « Less and Beyond » n’a pas droit au champagne ni en Y ni en Y+ contrairement aux destinations classiques, mais l’hôtesse consent à me proposer d’autres bulles que le Perrier. Elle s’en va donc quérir un verre de Drappier en J. Qu’elle en soit remerciée.

Un vin rouge buvable accompagne ce service.

La collation, débarrassée de ses plastiques. La qualité est à peine moyenne, en tout cas bien loin de ce que l’on est en droit d’attendre en Y+, même à 2h30 du matin.

Pour finir, je demande un thé. Le plateau est débarrassé.

Tout en regardant « Monsieur Henri et l’étudiante » je m’interroge sur la meilleure position pour tenter de dormir lorsque la CCP me propose un digestif. Je choisis l’Armagnac de la J.

Nous filons à vive allure vers notre destination.

C’est au nord de Zanzibar que je me décide à tenter un somme.

A défaut de dormir, je réussis à somnoler six heures, ce qui est une sorte de record pour moi, entrecoupées des vaines tentatives de mon voisin, aidé par plusieurs PNC, de débloquer son siège.
J’ouvre un œil à mi vol.

Aux confins du Soudan et de l’Egypte.

Moteurs et winglet.

Le désert au sud d’Abou Simbel.

Je m’endors à nouveau et me réveille au-dessus de la mer Ionienne.

Je me réveille en compagnie de Robert de Niro en stagiaire non sans guetter les bonnes surprises de l’IFE naturel.
Calabre en vue.

Une ferme d’éoliennes.

Une ville. Si Saraoutou ne m’a pas pardonné l’affront initial, j’en appelle à Cobra pour l’identification.

Nous poursuivons notre périple le long des côtes orientales italiennes.

La couverture nuageuse s’installe.

Puis se dissipe.

Pour laisser voir quelques sommets enneigés.

Deux heures avant l’arrivée, la prestation principale est proposée, toujours en provenance du galley Y.
La voici telle que servie par les PNC.

Détaillons cette production SOFITRANS, ce qui n’est pas un gage de qualité comme le montrent mes expériences de 2013 et 2014.
Pain rassis, fruits frais et pain sucré-salé sous plastique.

10cl de « jus d’orange. »

Fromage d’Antsirabe et charcuterie de je ne sais quoi. En tous les cas, pas de mention « sans porc » sur le plateau.

Yaourt Yama, bien connu de tous les Shoprite, Jumbo et Score mais moins célèbre que la marque Socolait.

Omelette et pommes de terre.

Sempiternels couverts en plastique.

Tout cela n’est guère premium mais la faim se soucie peu des moyens…

L’IFE naturel aide à oublier la réalité de la prestation.
Plaine padane.

Survol des Alpes dont je vous offre quelques clichés de sommets enneigés, spectacle fort exotique pour moi ;=)

Au sortir des Alpes, les nuages reprennent la vedette.

C’est l’occasion d’échanger quelques mots avec la CCP qui me parle spontanément de FR et se dit désolée qu’AF ne communique pas plus honnêtement sur la réalité de son produit ex et vers TNR ce qui aurait pour mérite de moins exposer les PNC au mécontentement des clients.
Dans ce domaine, les éminences préfèrent le brouillard.

Le sol réapparaît alors que la descente est commencée depuis longtemps.

Paysages d’Île-de-France.

Aire de services d’autoroute.

Etangs.

Sablière.

Marne ?

Méandre.

Nous volons à la vitesse du TGV.

Finale.

Toucher et reverse.

Débute un long roulage vers le terminal 2E.

L’occasion de retrouver une vieille connaissance.

XL, la compagnie antiphrase.

B-737-300 Tarom.

B-777-300 AF dans sa belle livrée Skyteam.

B-767 DL.

B-777 ou A-330 ?

Nous atteignons notre parking en avance sur l’ETA.

A-340-300 au repoussage.

Notre voisin est donc un B-777.

L’agent chargé de mouvoir la passerelle étant absent, nous patientons à bord une dizaine de minutes. Cela me permet, maigre consolation, de vous présenter mon siège que j’ai trouvé plus confortable que lors de ma précédente expérience en décembre 2014.

Alors que je quitte l’avion, la CCP me salue en me signalant son impatience de lire le FR de ce vol. Madame, le voici !
Les fauves sont lâchés.

PIF d’accueil.

Une équipe de France 2 en reportage au niveau de la PAF départ en ce jour de début de vacances de la zone C.

Passage assez rapide à la PAF grâce à l’Accès numéro 1 malgré un nombre bien limité de fonctionnaires présents et poursuite en direction du 2F où j’espère bien pouvoir accéder à une douche au salon avant de revêtir une tenue « hémisphère nord. »

Bonus.
Pour ne pas déroger aux bonnes habitudes, je vous propose un bonus consacré aux Mikea, peuple méconnu de Madagascar, qui ne compte pas comme une ethnie officielle, un peuple nomade qui va et vient dans un espace sis au nord de Tuléar où l’eau manque. Certaines études comparent les Mikea aux San d’Afrique australe. Les Mikea ont été repoussés dans des zones hostiles par les Vezos et Sakalaves.
Nous rencontrons un groupe de Mikea après un trajet en quad d’environ une heure. Une fois sur place, notre guide est parti à leur recherche. Voici leur campement.

Lors de notre arrivée, seuls les hommes sont là.

Le groupe possède quelques rares ustensiles.

Ce tubercule constitue l’aliment de base du groupe. Il est précieusement entreposé dans le « garde-manger. »

L’un des membres du groupe vient le chercher dans le but de le cuire. Il est environ 11h.

Cette bouteille contient le sel.

Les récipients en plastique sont récupérés auprès des visiteurs ou amenés par les guides.

Je précise que le tourisme est balbutiant dans cette région et qu’il est rare que les vahazas demandent à rencontrer les Mikeas.
Cet homme est le leader du groupe, celui qui est en mesure de comprendre le Malgache.

Un feu est ranimé pour cuire le tubercule dans la cendre.

Pendant ces préparatifs, des enfants ont rejoint les hommes.

Je leur trouve un air souffreteux.

Pour patienter le temps de la cuisson du tubercule, nous assistons à une démonstration d’allumage du feu.
De la paille est disposée dans ce récipient conique.

Une étincelle est obtenue en choquant un bout de métal contre une pierre.

Elle permet d’allumer la paille.

Le feu prend.

Cette sorte d’étoupe fumante est extraite.

Elle donne vie au feu.

Une deuxième méthode, sans l’aide d’un percuteur en métal, est présentée. Elle s’avère moins efficace.

Le tubercule est désormais cuit.

Débité, pelé –à l’intention de votre serviteur.

Et mangé.

Sur le chemin du retour, nous croisons divers groupes apeurés à la vue du vahaza que je suis. Notez que cela peut arriver à quelques kilomètres d’Antsirabe.

Retour de corvée d’eau.

Cette visite laisse de nombreuses questions en suspens. Quelle est la part de mise en scène et de vérité dans ce qu’il nous a été donné de voir ?
Merci d’être arrivé au terme de ce reportage.
A bientôt !