L'archipel de Penghu : 90 000 habitants et un aéroport aussi gigantesque ? C'est oublier que cet archipel est un peu la côte basque des Taïwanais : des plages superbes au bord d'une mer délicieusement chaude en été et surtout du vent, beaucoup de vent. Penghu est bondé de vacanciers en été, c'est le paradis des véliplanchistes, mais hors saison, c'est assez désert? et il y a toujours autant de vent. Au bout de cent kilomètres en scooter, j'en sais quelque chose. Les bonnes choses, et notamment les week-ends, ayant toujours une fin, il fallait bien rentrer.

Vous le savez tous (?) depuis que Flight Report en a affiché le logo en en-tête du TR de mon trajet aller : ce n'est qu'en anglais que Trans Asia Airways porte ce nom passe-partout bien qu'un peu ambitieux au vu de son réseau actuel. Car son vrai nom en chinois, Fuxing Hangkong, est tout un programme : cela signifie à peu près Compagnie Aérienne du Retour au Bonheur? entendez par là le bonheur pour les nationalistes du Kuomintang de gouverner un jour la Chine entière qu'ils espéraient reconquérir lorsque la compagnie fut créée en 1951, deux ans après la victoire des communistes sur le continent. Ca ne s'invente pas !

J'avais donc le bonheur de retourner à Taipei par le vol de 18h10, mais ayant épuisé mes buts de promenade, je suis arrivé très en avance à l'aéroport. Au point qu'à l'enregistrement, l'employée aussi sympathique que bilingue me demanda si je voulais me mettre en liste d'attente sur le vol précédent. Un dimanche soir, alors que tous les vols étaient complets ?


Qui ne tente rien n'a rien, et j'ai ajouté mon nom à la 37° position sur la liste d'attente de la journée pour Taipei.

C'était moins absurde qu'il n'y paraît, car les vols intérieurs taïwanais ont la particularité originale qu'on peut réserver par téléphone sans frais. Il y a belle lurette qu'Air France et ses concurrents ont éliminé cette facilité, tant les Français avaient tendance à réserver trois vols différents pour choisir au dernier moment suivant l'humeur et la météo du moment leur heure de retour à Paris le dimanche soir. Apparemment, les Taïwanais sont plus civiques, ou bien l'offre est suffisamment inférieure à la demande pour que tout le monde y trouve son compte.

Mais quand même, il ne fallait pas rêver : à H-20', un employé a appelé au fur et à mesure les noms dans l'ordre (il fallait réagir vite), cinq ou six heureux ont émargé la liste, mais j'étais à une bonne dizaine de places trop loin.

Remarquez au passage les sièges dans cette zone publique : très confortables et pas du tout pris d'assaut, du moins à cette saison.
On passe à l'étage par un contrôle de sécurité d'une grande banalité, pour arriver à cette salle d'embarquement, avec des sièges tout aussi confortables et suffisants pour l'affluence du dimanche soir.

Pour ceux qui à la fin de leur séjour n'auraient pas compris que Penghu est un archipel qui ne vit que de la mer (la pêche, pour les amoureux des restaurants de fruits de mer, et la plage), la décoration est là pour essayer désespérément de faire passer le message. Ou bien est-ce pour atténuer le choc du retour au travail le lundi matin au bureau.
(hors saison, les paysages de ces côtes déchiquetées, les colonnes de basalte ? la photo géante au-dessus de l'immigration à Taipei Taoyuan, c'est là, je les ai vues ? et les temples innombrables méritent le voyage)

Cet afficheur au milieu du décor marin est la seule bouée de secours pour ceux qui seraient noyés dans les annonces qui sont exclusivement en mandarin.


Le vol GE512 est cependant affiché à l'heure, alors que cela fait un bout de temps qu'il est annoncé aux haut-parleurs en retard de dix minutes pour cause d'arrivée tardive de l'appareil, et d'ailleurs c'est affiché à la porte 3, en chinois uniquement.

Avec guère de retard, on ne perd pas de temps à embarquer, car l'ATR72 est à deux pas du terminal, en bas des escaliers, avec un soleil couchant que l'on distingue à côté du moteur gauche.

Coïncidence, j'ai le même siège 19A qu'à l'aller, mais avec un hublot presque propre cette fois-ci, ce qui me permet de photographier au passage des hangars qui ne sont probablement pas destinés à des ATR72

L'avion décolle avec six minutes de retard, en prenant très peu de piste (le vent, ça aide!), et va largement rattraper ce retard sur le trajet, car pour cela aussi, le vent du sud aide beaucoup.

La collation, comme à l'aller est réduite à un gobelet de café ou thé ou jus d'orange. Comme tout mauvais élève, sous prétexte que j'étais parti en week-end, j'ai repoussé au dimanche soir mes devoirs de chinois, et je passe l'essentiel du trajet à faire mes exercices d'écriture. Quand on sait que ma prof sanctionne implacablement la moindre minuscule inexactitude de tracé de ces idéogrammes si complexes, cela témoigne de l'absence totale de secousse et de vibration pendant ce vol.

Malgré l'air comme souvent assez brumeux, l'approche finale de nuit de Taiepi Songshan est inoubliable, survolant les quartiers ouest, les ponts sur la rivière Danshui et le centre ville illuminés que je connais bien. J'espère avoir l'occasion d'atterrir de jour, ce doit être superbe.
Nous venons d'atterrir à Taipei, aéroport de Songshan : le texte de l'annonce est classique, mais surprise, elle est faite cette fois ci successivement en mandarin, en taïwanais et enfin en anglais, se terminant par l'habituel.Please remain seated until the seat belt sign has been switched off. L'avion roule, s'immobilise à son point de stationnement, les moteurs sont coupés, tout l'éclairage de la cabine s'éteint, mais le pictogramme Attachez vos ceintures reste allumé pendant deux bonnes minutes. Et pendant ces deux minutes, une seule passagère s'est levée, illustrant a contrario la discipline quotidienne des Taïwanais. En Chine, c'est avant le dernier virage que la moitié de l'avion se serait levée?

Transfert en PAXbus, qui laisse passer un autre ATR72 de Trans Asia qui vient d'atterrir. Au terminal, on passe par une petite salle de livraison des bagages, où l'affichage est assez étrange : sous le vol de Mandarin Airlines en provenance de Kinmen, apparaît notre vol GE512, annoncé comme étant en provenance de Kinmen en version anglaise et de Magong en version chinoise. De toute façon, personne ne semble avoir de bagages.


Sortie en zone publique: l'afficheur témoigne de l'importance du trafic le dimanche soir. Le vol de Beigan est annulé : cela ne me surprend qu'à moitié, car à cette saison, la météo perturbe beaucoup la desserte de cette île minuscule. Vendredi trois des quatre vols quotidiens étaient annulés.

Il ne me reste plus qu'à retrouver le métro et ses annonces quadrilingues en mandarin, taïwanais, hakka et anglais, toutes langues que parle mon plus proche collaborateur dans cette ville polyglotte qu'est Taipei.
Sympa les sièges ! Cela change des classiques sièges sur les ATR 72 d'Airlinair ! ;)
Merci pour ce FR !
Ton humour est toujours plaisant dans tes FR :p Merci.
C'est vrai que cet ATR est plus récent que celui que tu as eu pour le vol aller.
Merci pour le partage Marathon !
J'aime beaucoup tes TR.
Merci du partage !