Quand il n'y a pas de train ou de métro, pour aller à l'aéroport, vous prenez habituellement le bus de l'aéroport, ou un taxi, n'est-ce-pas ? Lhassa n'est décidément pas une ville comme les autres. Il y a bien des navettes de bus, mais le dernier quitte la ville à midi, alors que notre vol partait en fin d'après-midi. Qu'à cela ne tienne, prenons un taxi ? Pas question, car les étrangers n'ont pas le droit d'aller en taxi hors de la ville, et la seule solution pour ne pas gaspiller notre dernière journée était de payer une journée de plus de location de voiture avec chauffeur. Des anecdotes montrant à quel point les Chinois cherchent à dissuader les étrangers d'aller au Tibet (quand la province n'est pas purement et simplement fermée), j'en ai à foison.
Il n'y a plus que 70 km de route pour y parvenir, depuis le percement des 2447 mètres du tunnel de Galashan ? la route était encore en chantier côté nord.

Remarquez la ligne supérieure du panneau, rédigée en tibétain.

L'altitude - 3602 mètres - est quasiment celle de l'aéroport, ce qui justifiait la piste de 4000 mètres pour en permettre l'accès à des gros porteurs. Mais pour autant, ce n'est pas le plus haut du monde, et ce titre sera prochainement attribué à l'aéroport de Naqu, actuellement en construction à proximité de cette gare, à environ 200km de Lhassa.

En attendant de pouvoir décoller un jour de Naqu, voici l'aéroport de Lhassa, depuis l'autre rive du Yambulagang (qui ici ne s'appelle pas encore Brahmapoutre). On aperçoit un avion de Sichuan Airlines prêt à décoller, et un appareil Air China au stationnement. Le Tibet, pays des neiges ? c'est un mythe qui a la vie dure : comme partout ailleurs en Chine, l'hiver est la saison sèche, et les précipitations sont surtout en été, sous forme de pluie. On ne voit quasiment pas de neige au Tibet, et en tout cas certainement pas sur les sommets qui dépassent les 5000 mètres d'altitude autour de l'aéroport.

Arrivé à l'aéroport, l'enregistrement est banal, avec cette mascotte de l'Expo Universelle de Shanghai. Cette banalité était peu banale, car il avait fallu franchir quatre barrages de police successifs devant et dans la gare pour accéder au train Xining ? Lhassa à l'aller, avec une policière au pied du train d'autant plus hargneuse qu'elle ne savait manifestement pas lire l'alphabet latin dans lequel mon nom était écrit dans mon passeport et dans mon permis pour le Tibet. En revanche, les Chinois ne font aucune difficulté à ce qu'un étranger quitte le Tibet.

Il n'y a qu'un ou deux vols hebdomadaires pour Katmandou pour justifier l'appellation d'aéroport international, autre illustration de la réticence des Chinois à laisser entrer des étrangers au Tibet.
Vue générale de la salle d'embarquement, assez pleine, car le mois d'août, contrairement à partout ailleurs en Chine, c'est la haute saison touristique au Tibet.

Notre avion, ce n'était pas ce petit A319, mais un A330-200. A l'arrière plan, un avion Sichuan Airlines prêt à décoller.

Ayant dû modifier mes plans tardivement, j'étais bien placé pour savoir que les deux vols de la journée vers Beijing étaient pleins. Ma carte d'embarquement était la 255ème émise pour ce vol, et ce n'était pas la dernière.

Cinq heures et demie de vol pour seulement 2600 km ? non, avec Tianjin qui est vraiment trop près, Lhassa est la seule capitale de province chinoise qui n'est pas desservie par un vol direct avec Beijing : le vol CA4111 fait escale à Chengdu, et le vol CZ3184 à Chongqing.
Le vent était quasi nul, et le trafic n'est pas intense : le terminal étant à l'extrémité ouest de la piste, les avions atterrissaient piste 27, mais décollaient piste 9, réduisant ainsi le roulement au sol.
Le ciel était bien trop couvert, la nuit est arrivée vite, et je connaissais trop bien les aéroports de Chengdu et Beijing pour prendre des photos en vol ou à l'escale.
Le mal d'altitude est le risque n°1 quand on va au Tibet. Tous les membres du petit groupe d'amis que j'avais constitué était déjà montés au moins à 4000 mètres sans souci, et ça s'est bien passé. Pour le fun, j'ai couru le 100 mètres le plus haut de ma vie, à 5200 mètres d'altitude! Mais j'ai vu des Chinois vraiment très mal en point dans le train, et une collègue chinoise a passé ses deux premiers jours au lit à Lhassa. On reconnait tout de suite les touristes qui viennent d'arriver : ce sont ceux qui reprennent leur souffle sur le palier entre deux étages à l'hôtel :)
Les Chinois affectent des budgets considérables à la modernisation du Tibet - cet aéroport n'est qu'un exemple - avec beaucoup de bon et de mauvais. Tiens, j'en profite pour mentionner le futur aéroport de Naqu.
Sympa le FR merci!
L'entrée du tunnel fait penser à l'entrée d'une grotte à cause des fortifications autour :).
Merci pour cette découverte de Lhassa !
Impressionant !
A+
Merci pour ce FR une fois de plus !
Bon rien à voir non plus... Mais l'entrée du tunnel est plus qu'original n'empêche !! =o
Bonjour !!
Le Tibet est (un de) mes rêves ;-)
Quelles sont les formalités pour entrer et sortir quand on n'est qu'un petit bressan franchouillard (mais qui adore la Chine, ils font des exceptions dans ce cas??? ;-)
@matriochka : Pour aller au Tibet, un étranger doit obligatoirement passer par le biais d'une agence de voyage chinoise pour obtenir le permis Tibet. Je vous renvoie vers ce site, qui est à la fois très clair et bien renseigné : http://www.permis-tibet.info/
Je vous conseille d'approfondir votre connaissance de la Chine et du chinois avant d'aller au Tibet, et aussi de vous assurer que l'agence vous fournira un guide tibétain et non Han. Vous saurez alors voir beaucoup de choses auxquels des touristes ordinaires sont aveugles.
Merci beaucoup !!!
Oui, il faut faire attention au guide Han qui nous ressortirait la version officielle de l'histoire du Tibet saupoudrée de bourrage de crâne et de grains de propagande aromatisés à la censure)))
L'inconvénient d'un guide Han, c'est moins sa connaissance de l'histoire officielle que son manque de connaissance de la culture tibétaine. Tant qu'à être obligé de payer un guide, autant qu'il puisse vous fournir plus d'informations que votre guide Lonely Planet, et qu'il n'invente pas faute d'avoir la réponse à une question.
Tout à fait))))
Je sais que les chinois, comme tous les asiatiques d'ailleurs, préfèrent dire une information erronée plutôt que de dire qu'ils ne savent pas car cela est perçu comme un manque de respect de leur part...