Deuxième segment de mon trajet vers les îles Yaeyama.
GE0011 TSA ? HUN
GE6812 HUN ? ISG Vous êtes ici
GE6811 ISG ? HUN
GE0016 HUN ? TSA
Ce routing via HUN avait l'intérêt annexe de me faire découvrir cet aéroport que j'avais peu de chance d'utiliser, car Hualien n'est qu'à trois heures de train ou de voiture de Taipei : prendre l'avion n'est pas vraiment justifié, bien que certains FRistes aient une notion particulièrement souple de la justification d'un trajet en avion. Mon trajet KHH-TSA aurait été plus rapide en train à grande vitesse, grâce à la souplesse de pouvoir arriver à la gare sans réservation.
Qui dit Hualien dit Gorges de Taroko, ZE site naturel taïwanais. Imaginez une route dans une gorge qui commence à quelques kilomètres du Pacifique, juste au-delà de cet ultime méandre :

? et s'élève jusqu'à Guanyuan à 2374 mètres d'altitude, à cette station service où il n'était que temps de refaire le plein dans le brouillard, car elle ferme à 18h comme vous pouvez le voir, et il n'était pas sûr que nous aurions pu faire les 75 km de descente pour rentrer à Hualien avec un réservoir à sec.

Entre les deux, les falaises sont aussi impressionnantes que les ouvrages d'art.


Dans ouvrage d'art, il y a le mot art, et à Taroko, c'est du grand art.

La route des Gorges de Taroko, tracée par les ingénieurs militaires japonais pour venir à bout des Aborigènes taïwanais qui n'avaient besoin que de vertigineux sentiers pour se déplacer, est un chef d'?uvre de génie civil dans une géologie particulièrement défavorable. Comme presque partout à Taïwan, la roche ne cesse de s'ébouler, au point que le port du casque est fortement recommandé : ils sont prêtés gratuitement à tous les visiteurs du Parc national. Je me sens tout à fait dans mon élément, dans un endroit pareil.

Revenons au sujet après cette incontournable bande annonce de l'Office du tourisme taïwanais. HUN, c'est l'un des quatre aéroports mixtes civils ? militaires de Taïwan, avec Magon (MZG), Taichung (RMQ) et Tainan (TNN). J'ai posté des FR sur MZG et RMQ, mais il est bien peu probable que j'irai jamais à TNN : il n'y a pas de vol TSA-TNN, à cause de la ligne de train en grande vitesse, et les avions TNN ? MZG ou KNH sont en milieu de journée, ce qui n'est pas compatible avec une journée de tourisme.
La configuration de la base aérienne de Hualien est assez particulière : la base d'origine, où sont opérés les vols civils, mais toujours utilisée par les militaires, a été rattrapée par l'urbanisation et une deuxième piste parallèle a été construite le long de la montagne, à 2,5 km de là. Les deux demi-bases sont reliées par une taxiway sur un talus, sécurisée par des fossés similaires à ceux qui entourent TPE (merci Google Earth).

La première fois que je suis allé à Taroko, c'était en voiture avec chauffeur (ce n'est pas beaucoup plus cher qu'une location de voiture sans chauffeur) : il a fait un détour pour faire tout à coup demi-tour comme s'il s'était trompé de chemin, précisément au niveau du seuil de piste 21R, là où le mur d'enceinte est interrompu, en haut à gauche sur la photo ci-dessus. Ce n'était pas innocent, bien sûr, et j'ai pu prendre ces photos au vol.

Derrière ces bunkers, se trouvent les entrées de tunnels qui ont été creusés dans la montagne pour abriter les installations sensibles. Les Taïwanais sont des inconditionnels du tunnel militaire, car vingt ans de bombardement chinois de Kinmen leur ont confirmé leur invulnérabilité.

Seuil de piste 21R (en fait, les pistes sont apparemment toutes deux référencées 21, les pilotes étant censés savoir où ils vont).

Ce lieu doit être bien connu, car une autre voiture a fait exactement le même demi-tour juste après nous. Evidemment, on ne peut pas s'arrêter, et il faudrait avoir beaucoup de chance pour saisir un F16 au décollage. Ma photo d'origine n'est pas suffisamment nette pour lire le panneau dont je devine facilement le message. Il y a un supermarché Carrefour au coin de la taxiway inter-bases et de la piste 03R, et curieusement, il y a de grandes baies vitrées par lesquelles on voit assez bien les escaliers mécaniques depuis le seuil de piste 21L, et probablement réciproquement. C'est peut-être un lieu de spotting à explorer, mais le trafic civil est assez faible, de toute façon.
J'ai fait ce que j'ai pu pour ce FR, mais les bases aériennes ne sont pas réputées pour être très spotter friendly; j'espère que mes lecteurs seront compréhensifs.
Arrivée donc à HUN, et un ascenseur (ou des escaliers, au choix) pour arriver au niveau départs pour m'enregistrer à nouveau.

Le croiriez vous ? le vol pour ISG est lui aussi affiché en retard. Il n'est pas précisé que cela pourrait être en raison de l'arrivée tardive de l'appareil.

Les cartes d'embarquement sont déjà prêtes, mais la mienne est au couloir. Il a beau se faire tard, je suis hublotphile, et je demande à changer. Il leur faudra un peu chercher pour trouver un autre PAX voyageant seul (espèce rare) et au hublot : j'ai bien fait de ne pas traîner.

Et voici donc dans le sens trigonométrique la boisson reçue à la descente du vol précédent, le formulaire d'immigration japonais, le formulaire de douane japonais et la carte d'embarquement.

Le formulaire d'immigration est trilingue japonais ? anglais ? chinois, mais le formulaire de douane est uniquement en chinois. Normal : comment pourrait-il y avoir un étranger partant au Japon au départ de HUN ? Je demande si elle n'en n'auraient pas un en anglais, mais tout ce qu'elles arrivent à dénicher dans un placard, c'est le modèle en japonais.
Puisque j'ai le temps, un petit tour du propriétaire, avec cet atrium qui domine la zone arrivée. Le trafic à HUN est assez faible, mais ils ont prévu grand pour l'avenir.

Incontournable passage aux toilettes, pas luxueuses, mais propres.

Je me suis gardé d'aller visiter la version féminine, mais j'innove en vous faisant découvrir une salle d'allaitement. C'est aussi une découverte pour moi, car c'est la première fois que j'en vois une dont la porte est ouverte. Il y avait un berceau en face du canapé.

Passage de l'immigration, qui me vaut un rarissime tampon de sortie taïwanais au départ de Hualien. La salle d'embarquement est rigoureusement vide. Vous voyez l'intégralité de l'offre duty free, à savoir zéro.

Et comme je suis le premier, en espérant une surveillance vidéo pas trop active, une photo à la sauvette de l'ATR72, et de la base aérienne au fond. Non, il n'est pas au contact, mais je n'avais pas le loisir de soigner le cadrage.

Décoration aborigène pour la porte d'embarquement (là, je craignais moins une réprimande).

Et descente vers le tarmac par cette passerelle aux rideaux baissés, jusqu'à un escalier pour descendre sur le tarmac.

On a beau être sur une base aérienne, les usages restent respectés, et il y a une pleine brassée de parapluies pour les PAX, également griffés GE.

Mais la pluie s'est calmée, ce qui me laisse une main libre pour cette photo sur le cheminement.

Vue de la cabine, qui n'a pas changé, évidemment.

Le pitch, vous le connaissez aussi (mais pas mes chaussures, de plus en plus fatiguées).

Autre vue du pitch, avec des mannequins en train de remplir leurs formulaires pour décorer.

Tout le monde fait ses travaux d'écriture.

Et moi aussi. J'ai trouvé le formulaire de douane beaucoup plus facile à comprendre en japonais qu'en chinois, ce qui m'a rassuré sur la suite des événements.

Entre le soir qui tombe, les PNT qui s'obstinent à voler juste en dessous du plafond des nuages, l'aile haute qui masque l'emplacement du winglet, et l'absence de winglet, c'est difficile de respecter les usages de FR.

Annonce de la distribution d'un léger repas (en mandarin, anglais et taïwanais). GE n'a pas investi dans la formation en japonais de ses PNC. La distribution prend beaucoup de temps, notamment parce que les PNC retirent le couvercle de plastique transparent de chaque plateau. Je crois que c'est moins pour le service que pour éviter qu'ils aillent tacher le magazine de bord dans la poche. Je n'ai pas refait la photo de la carte de sécurité : voyez le vol précédent.

Voici le dîner, très japonais. A gauche, c'est un unique sandwich, une sorte de version nippo-taïwanaise du Big Mac.

Le même, avec une bouchée en moins, et le café en plus, qui est passable.

C'est un peu trop chargé en mayonnaise, et franchement étouffe-taoïste, mais cela a l'avantage de caler, alors qu'il commence à se faire tard. L'île de Kohama à gauche

L'île de Kohama

Et Taketomi

L'atterrissage est proche.

A Ishigaki aussi, il faisait mauvais temps.

Demi-tour pour remonter la piste.

Et stationnement au large, au bout opposé au terminal international.

Le personnel de nettoyage attend à l'abri sous l'aile. Deux PAXbus nous attendent, avec suffisamment de places assises pour tout le monde : c'est rare de ne pas faire un trajet debout !

Vue plutôt floue de la tour de contrôle au passage

Et encore plus floue, bien qu'étant à pied, du terminal international. Vous voyez à la fois la salle d'embarquement à gauche et l'arrivée à droite. Ca fait vraiment Algeco rajouté au dernier moment, c'est vous dire le trafic international à ISG. Un bon point pour les policiers de l'immigration japonaise, qui vérifient dans la file que les formulaires de chacun sont bien entièrement remplis, pour éviter de faire perdre du temps à tout le monde en se présentant avec un formulaire incomplet. L'immigration va assez vite; mon bagage à main est fouillé par un douanier, sans qu'il ne trouve quoi que ce soit de répréhensible (ce sont les végétaux et la viande qui sont recherchés).

Reste à louer une voiture, et il n'y a pas de location de voiture ni ici, ni côté arrivées domestiques au fond. Plus de trois ans de bain chinois en immersion totale a eu un effet assez corrosif sur mes couches successives de vernis japonais, mais ce genre de situation a un effet décapant assez radical, nécessité faisant loi : le chauffeur attendant des clients qui sympathiquement appelle un loueur de voiture (les locaux sont à 500 mètres, mais de nuit, et sans fléchage, ça ne se devine pas) et le loueur parlent évidemment exclusivement japonais.

Il fit désormais nuit noire; heureusement que Madame GPS va me guider jusqu'au minshuku (hébergement traditionnel à mi-chemin entre le gîte rural et l'auberge familiale);

Madame GPS ne parle que japonais, bien sûr, mais elle affiche aussi une carte, et finit par annoncer : mamonaku, mokuteki desu (dans quelques instants, [vous êtes] à votre but).
Le but, c'était cette chambre de six tatamis (c'est devenu à la mode, d'inclure sa chambre d'hôtel dans son FR).

Et le lendemain, il faisait un grand ciel bleu sur le minshuku en particulier, et Ishigaki en général.

Que faire pendant trois jours à Ishigaki, avec une voiture ? La signalétique est très soignée, généralement bilingue, mais évidemment, je cible les endroits qui ne sont fléchés qu'en japonais, comme le Mont Nosoko-mape.

Oui, c'est le piton qui est à droite, il y a un sentier qui permet de monter au sommet.

De là, on a une vue quasiment panoramique sur l'île.

Et notamment sur la baie de Kabira, classée trois étoiles au guide Michelin m'a dit un Japonais, où ces bateaux à fond de verre (gurasu botomu : c'est facile, le japonais) font des tours dans l'eau peu profonde?

? où il y a pléthore de bénitiers et de poissons tropicaux multicolores.

Je me demande vraiment pourquoi tant de Français vont si loin pour terminer par un vol Air Tahiti, alors qu'il est tellement plus simple de prendre un vol direct Eva Air (trois fois par semaine) et enchaîner sur Transasia Airways (six fois par semestre). Il suffit d'être raisonnablement flexible sur ses dates et d'être raisonnablement autonome en mandarin et en japonais.
Merci pour ce FR. La cabine parait bien remplie. Sont-ce des touristes taîwanais ? Ou y avait-il un casting à Ishigaki ?
Le vol était complet, de même que le préacheminement TSA-HUN. Pour la plupart des touristes taïwanais, mais sur TSA-HUN, j'étais à côté d'un Japonais professionnel du tourisme, pour qui c'était un déplacement d'affaire. Ces vols sont tellement rares... j'ai acheté mon billet en mars, dès que j'en ai eu connaissance.
@saraoutou : sur un chantier, le casque sert surtout à protéger la tête des chocs contre des obstacles. Le fait qu'il ne soit pas contre le crâne permet de décélérer un objet qui tombe dessus, mais on n'est pas dans un album d'Astérix : il y a une limite à la protection qu'il assure. Face à des pierres du calibre qu'un randonneur pourrait déchausser, et qui perdent de l'énergie en heurtant la paroi, c'est une bonne protection.
J'ai visité les gorges également un jour de beau temps, mais elles sont tellement encaissées que le soleil ne parvient pas longtemps en bas.
Lol pour le génie civil/militaire : cela m'a échappé !
Merci pour ce FR !
\en fait, les pistes sont apparemment toutes deux référencées 21\ Corrigez moi si je me trompe mais c'est tout à fait normal si les pistes sont parallèles (d'où le R/L).
@saraoutou : bonne remarque ! comment fait on si LE vol est annulé ?(dans votre cas le vol de retour) on est rerouté par un autre itinéraire ?
@White : oui, sauf que là, elles sont toutes deux marquées 21 au seuil de piste, pas 21L et 21R.
@lagentsecret : je préfèrerais ne pas avoir la réponse demain ! Reroutage impossible au dernier moment, car la seule possibilité serait ISG-OKA-TPE : gros détour, et certainement pas de vol en soirée. Et comme mon GSM non-3G ne fonctionne pas au Japon, aucun moyen d'être averti. Le plus vraisemblable, c'est un vol supplémentaire le lendemain - c'est la routine sur TSA-MFK et LZN.
Merci pour ce FR!
@marathon : ah, c'est en effet bizarre.
thx pour les mannequins
Un grand merci à notre envoyé permanent à Taïwan pour nous faire découvrir le pays et ces lignes aériennes.
Concernant la facilité de rejoindre ISG, il est possible facilement de la faire via OKA.
Merci pour ce FR :)
Ouh le beau repas japonais, à table!
@White: Il est aussi possible que les deux pistes soit appellées 21 pour la sécurité, au cas où de vilain espions chinois les observeraient.
Fr toujours aussi complet. En fait, vous faites environ combien de vols par an?
Vos photos des grottes de Taroko me font regretter de ne pas les avoir visité lors de mon passage à TPE.
Quand j'avais vu le code d'ISG dans votre précédent FR je me disais \mais parle t on du même aéroport ?\....ben oui bien sûr, j'avais oublié que l'archipel de Sakishima était proche de Taiwan. Je m'étais contenté d'Okinawa Honto, force est de constater que j'aurais dû continuer mon chemin à destination d'ISG...
Le GPS fonctionnait il en entrant le numéro de téléphone du lieu de destination ? C'est très pratique comme option.
Merci pour ce FR qui sort des sentiers battus.
Encore un excellent FR dans des endroits dont je ne soupçonnais même pas l'existence. Merci pour la visite.
@frwstar2 : oui, bien sûr, le routing normal est via OKA. Plus cher, plus long, et surtout beaucoup moins amusant.
@02022001 : une bonne trentaine de vols par an, je pense, assez peu répétitifs
@mynameismud : oui, il suffit de d'entrer le numéro de téléphone pour avoir le guidage.
@marathon : Comment avez-vous fait pour lourer la voiture au Japon. Vous avez un permis de conduire Taïwanais ?
Je pose la question car le Japon ne reconnais pas le permis de conduire international. Il faut du moins pour un titulaire d'un permis Suisse le faire traduire par l'ambassade Suisse à Tokyo.
Pétard, les photos du début ressemble drôlement à l'arrière pays niçois! lol
Ah, le catering est meilleur que sur ton vol précédent...
Merci pour ce FR très complet encore une fois.
@ frwstar2: pour les titulaires d'un permis de conduire français il suffit de demander la traduction du permis national en japonais contre quelques JPY, le tout par courrier à l'ambassade de france au japon.
Merci pour ce FR qui nous fait partager vos escapades d'un week-end prolongé,quel confort cet aéroport ou on trouve une salle d'allaitement:on est pas près de voir ça en France ,je l'avais observé à ICN ,j'en déduis que c'est fréquent en Asie?
@frwstar2 & mynameismud : en effet, le Japon n'ayant pas signé la même convention internationale, les permis internationaux français, allemands et suisses ne sont pas valides au Japon, et il faut présenter une traduction en japonais par l'ambassade correspondante à Tokyo. Ce que j'ai fait par courrier pour la modique somme de 2000 JPY. La bonne nouvelle, c'est que désormais, cette traduction n'a pas de limite de validité, alors que jusque récemment, elle n'était valable qu'un an.
@Bargi2 : les salles d'allaitement sont très nombreuses à Taïwan (principales stations de métro, aéroports, musées...); en revanche, je ne me souviens pas en avoir vu en Chine.
Merci pour ces visites toujours instructives et dont je conserve soigneusement tous les \bons plans\ pour un jour, qui sait, une visite de Taïwan.
@pititom : tout particulièrement les salles d'allaitement, trop souvent négligées dans les guides touristiques ;)