Ce FR est le retour d'un vol TSA-LZN dérouté vers MFK, mais c'est bien de MFK que j'avais prévu de repartir de l'archipel Matsu. MFK est desservi par trois vols : matin, midi et soir. Ayant dormi sur l'île de Nangan, partant de Beigan par l'avion du soir, il restait un unique avion pour la case spotting à MFK : celui de midi, en fait à 13h50, comme l'affichage dans la salle de livraison des bagages de MFK vous l'a appris dans le FR précédent. Le point de spotting idéal, c'est le point de vue du Mont Bi, qui domine l'intégralité de Tangqi et de MFK. Cela vous donne une bonne idée de la taille du chef-lieu de Beigan, et de la distance à parcourir entre le centre-ville et le terminal. Je soupçonne que le taxiway était la piste d'origine, à l'époque où l'île était une zone militaire stratégique, et qu'on a construit plus tard la piste actuelle, en même temps que l'on a construit une route sur ce qui était jusque là un cordon de sable recouvert à marée haute, jusqu'au village au fond.

La tradition à Tangqi voulait qu'un homme ne soit digne de se marier que s'il avait porté par cet escalier sa bienaimée du village jusqu'eau somment du mont Bi, le point culminant de l'archipel avec 294m d'altitude. Ca devait limiter la nuptialité locale.

Gros plan sur le terminal, où il n'y a pas moins de sept taxis qui attendent l'avion. Il fait grand beau temps, bien qu'assez brumeux et j'ai renforcé le contraste des photos.

C'est à Madame Marathon que je dois la meilleure photo de l'avion atterrissant à MFK, inhabituellement sur piste 21 (on s'est posé piste 03 la veille).

Passage au dessus d'un camion : c'est comme à CDG, mais en miniature.

Demi-tour gauche sur la raquette

Et nouveau passage au dessus de la route pour rejoindre le terminal

Le tarmac de MFK, à moitié rempli, puisqu'il y a deux places de stationnement.

Le même appareil, vu de la colline d'en face.

Neuf photos pour un unique appareil, cela s'appelle tirer à la ligne, tant les possibilités de spotting sont réduites ici.
Le soir, vers 17h, il commence à faire sombre, d'autant plus que la météo s'est dégradée. Fort de mon expérience avec Leadership, je commence par aller à l'aéroport pour nous enregistrer avant d'aller manger en ville, l'un et l'autre étant à quelques centaines de mètres l'un de l'autre.

Rien d'anormal en apparence dans le terminal, mais ce n'est qu'une apparence.

L'agent à l'enregistrement, un charmant jeune homme, m'annonce que le vol va être annulé en raison des conditions météo qui se dégradent. Ce ne sera affiché qu'à 18h (heure de départ de l'avion de TSA), mais c'est déjà certain. Mais pas de problème, ceux qui n'ont pu embarquer ce soir seront prioritaires en liste d'attente pour l'avion du lendemain matin, et comme nous sommes numéro 11 et 12, il me garantit que nous aurons de la place. Il faudra être là entre 8h et 8h30 le lendemain.
Sa politesse n'a d'égal que sa patience quand je reformule avec mon vocabulaire pour être sûr d'avoir bien compris. Le fait que je ne montre aucune trace d'agressivité, d'insistance et que je multiplie les meiguanxi (ce n'est pas grave) et meibanfa (on n'y peut rien) a dû aider aussi.
Il me délivre deux cartes d'embarquement dont il détache les coupons d'embarquement, manière sans doute de délivrer un ticket de liste d'attente.

Pour les PAX qui n'auraient pas compris le message, un déluge s'abat alors sur l'aéroport, dissipant tout espoir de changement. De fait, avant 17h30, l'avion est officiellement annulé, et pour ceux qui ne sauraient pas lire, c'est annoncé au haut parleur en mandarin et en taïwanais.

Madame Marathon a bien vu en traversant plusieurs fois Tangqi en scooter qu'il n'y a aucun hébergement sur place, et se prépare à passer la nuit sur les sièges du terminal.
Si Madame Marathon n'a pas vu trace d'hébergement, c'est qu'elle ne lit pas le chinois, car en fait Tangqi rengorge de petits hôtels et de gîtes, mais leurs enseignes sont assez discrètes et aucune n'est en anglais. Ils vivent tous de la météo particulièrement capricieuse sur Matsu, et des PAX scotchés en attente d'un avion le jour suivant. J'ai donc l'embarras du choix, et je peux même lui proposer un hôtel plus cossu que la veille, dont l'aménagement trahit l'ampleur de l'influence japonaise à Taïwan.

Pour ce qui est du dîner, il y avait l'option restaurant local (avec leurs surprises très pimentées), mais pour une fois, je lui propose une chaîne internationale. Peu de gens savent que Taïwan détient haut la main le record mondial du nombre de supérettes 7-Eleven par habitant, loin devant le Japon (qui a racheté la marque) et les Etats-Unis où elle a été créée.

On y trouve de tout, et notamment des plats à réchauffer d'une qualité bien supérieure aux nouilles instantanées (il y en a aussi). Il y a un comptoir pour les réchauffer sur place et le wifi est gratuit : c'est ici même que j'ai appelé Madame Marathon sur Skype lors de ma visite précédente. Souvenir, souvenir? mais cette fois-ci, elle est à côté de moi. Les trois quarts des clients sont des appelés qui ont la malchance de faire leur service militaire à Beigan, l'une des affectations les plus pourries qui soient, entre la météo et l'absence de distractions.

Retour à l'hôtel : il est 19h30, et en mini-bonus touristique, je vous offre les rues animées de Tangqi, que vante le dépliant de l'office du tourisme.

Côté animation, l'office du tourisme se contente de peu.



Le petit déjeuner nous attendait le lendemain matin : un duo de sandwiches ?uf sur le plat cuit à c'ur + jambon + salade + mayonnaise sucrée, et un café qui a dû être acheté à Mandarin Airlines et coupé de 50% d'eau pour en faire deux gobelets. Ce n'est pas très différent de ce que j'ai eu dans des motels taïwanais ici et là.

Les rues de Beigan sont tout aussi animées à 7h30 qu'à 19h30, et il y a toujours la même proportion d'appelés.


Trajet jusqu'à l'aéroport, l'un des rares où l'on peut raisonnablement aller à pied en partant de n'importe quel hôtel de la ville.

Encore un PAX typique

Tangqi, vu du terminal de l'aéroport

Cette fois-ci, notre vol est affiché à l'heure


D'ailleurs, dehors, cela semble raisonnablement dégagé : c'est la digue de la piste au fond.

Nous sommes bien affichés 11° et 12° sur la liste d'attente. Si j'ai posté la quasi-totalité de la liste d'attente (41 noms, ce qui va être difficile dans un avion de 52 places), c'est qu'elle présente une particularité intéressante.


Du 14° au 33° sur cette liste d'attente, les numéros de pièces d'identité commencent toutes par G10, G12 et G20 : c'est un groupe de touristes chinois, qui se voyaient comme le nez au milieu de la figure la veille : comme leurs compatriotes quand il voyagent à Taïwan, ils parlaient fort dans une langue chinoise qui n'était ni le mandarin, ni le taïwanais (et quand ils parlent mandarin, c'est avec un accent qui n'est pas taïwanais), et leurs vêtements avaient un je ne sais quoi de continental. Là, ils étaient un peu dépassés par la situation, mais ailleurs, ils ont en plus l'habitude de se comporter comme en terrain conquis, ce qui n'aide pas à les apprécier, par moi comme par mes collègues taïwanais.
Leur guide a dû préférer leur faire faire la grasse matinée, car ils n'étaient pas là le matin, laissant leurs chances aux autres PAX échoués comme nous, et même à certains des 26 PAX de la liste d'attente normale.

Il n'est que 7h45 et le terminal est encore assez vide.

Mais quand il arrive vers 7h55, l'employé de la veille après avoir démarré son terminal derrière le comptoir vient directement vers moi pour me traiter en priorité, expliquant même à un PAX qu'il s'occupe des étrangers d'abord. J'ai rarement droit à un tel traitement de VIP. Voici les deux premières cartes d'embarquement éditées pour le vol B7336.

De là, dépose bagages, mais la machine à rayons X n'est pas encore démarrée.

Une employée explique l'utilisation des bornes d'enregistrement automatique à un PAX âgé.

Qui n'a jamais tué le temps dans un aéroport en lisant et relisant les tampons de son passeport ? Cette femme d'affaire chinoise est comme tout le monde.

Femme d'affaire, car elle en a le look, et Chinoise, car le document de voyage qu'elle tient à la main n'est pas un passeport chinois, mais le laissez-passer délivré par Taïwan aux citoyens chinois autorisés à se rendre régulièrement à Taïwan. Ni Taïwan, ni la Chine populaire ne reconnaissent leurs passeports respectifs, politique oblige, et délivrent donc des vrais-faux passeports pour sauver la face.

Que vient faire cette Chinoise à MFK ? Elle est en transit : son laissez-passer a un exotique tampon d'entrée taïwanais à Matsu. Son itinéraire est facile à reconstruire : elle vient de Fuzhou, a pris un taxi jusqu'au port chinois à l'embouchure du fleuve, et est arrivée hier au port de Fu'ao à Nangan, a constaté que le dernier avion LZN-TSA était annulé, et a pris le ferry vers Beigan, pour tenter l'avion du soir vers TSA qui part plus tard.

Bref, on passe en salle d'embarquement après avoir entendu le rassurant vrombissement d'un Dash 8, et vu débarquer des PAX.

J'ai un abonnement sur le Dash-8 immatriculé B-15237 : c'est la troisième fois que je monte dedans en deux semaines !




Le groupe électrogène d'alimentation au sol


Evidemement, tous les hublots du B-15237 sont aussi rayés.

Topo de la PNC aux PAX assis aux issues de secours : vous remarquerez qu'il reste deux sièges vides. On étaient 41 PAX en liste d'attente prioritaire et 26 PAX en liste d'attente ordinaire, plus les PAX ayant réservé sur ce vol, et il reste de la place dans cet appareil de 52 places : il faut croire que la grasse matinée dominicale est un sport taïwanais.

L'une des trois PNC nous apporte l'édition dominicale du China Post, un quotidien taïwanais, titrant sur le changement de direction en Chine.

Le pitch, toujours pareil, évidemment

Trois PNC à bord d'un appareil de tout juste plus de 50 places, n'ayant que deux paires d'issues de secours ? Oui, car l'une a un badge Trainee (en formation), et est effectivement supervisée par une autre quand il s'agit de vérifier la fermeture des portes. Mais elle n'a pas oublié la leçon numéro un : sourire au PAX, si tant est qu'on se donne la peine de rappeler cette évidence dans la formation des PNC taïwanais.
Je n'ai pas photographié le verre de café au lait, que j'ai trouvé acceptable. Acclimatation progressive ? non, Madame Marathon a confirmé mon impression, et nous avons parfois du très mauvais café pendant la suite de nos vacances.

Approche de TSA : mes lecteurs reconnaissent le confluent du fleuve Danshui et de la rivière Xindian, en aval du centre ville de Taipei.

Traversée du Danshui,

Le Grand Hôtel, derrière les voies rapide vers TPE.

Posé des roues à 10h17, ce qui fait 11h57 de retard par rapport au vol B7340 annulé qui aurait dû nous transporter la veille au soir. On aperçoit la tour Taipei 101 juste devant l'hélice.

Les Taïwanaises utilisent deux jambes pour aller aux WC dans l'avion. Mais que font-elles à l'intérieur les jambe si serrées qu'un seul trait les représentent sur le pictogramme ?

LePAXbus est au ras de l'avion, avec toujours la tour Taipei 101 au fond.

Heureusement que les PAX ne vérifient pas leur origine sur la plaque de l'escalier, car il y a de quoi être perturbé.


Un peu de spotting sur tarmac : Fareastern Air Transport a trouvé un nouvel acheteur de ses espaces publicitaires sur l'un de ses MD82/83.

Mais il reste de la place pour d'autres publicités. Si des FRistes sont intéressés?

Un ATR72 Transasia Airways

Et un E-190 Mandarin Airlines

La camionnette qui apporte les bagages enregistrés

Echantillonnage représentatif des PAX d'un vol en provenance de MFK

Au point où on en était du retard? Madame Marathon m'a autorisé une séance de spotting supplémentaire depuis la plateforme d'obervation de TSA.
Les Gulfstream de Win Air

Arrivée d'un ATR72 GE

Embarquement des PAX

Fin du repoussage

Saluts du personnel de piste

Et décollage

La passerelle se détache du E-190 Mandarin Airlines vu tout à l'heure


Début du repoussage, alors qu'un autre E-190 AE arrive au contact

Saluts du personnel de piste

Et départ. Un E-190 accélère bien plus qu'un ATR-72, et ma photo du décollage est complètement floue.

Pour finir : arrivée d'un 738 Shanghai Airlines

Le FR se termine ici, avec pour finir un bonus touristique taïwanais.
Tout le monde ne peut pas aller à Yushan (cf. mon vrai-faux FR sur Yexun Airlines), mais tout visiteur se doit d'aller à Alishan, juste à côté. C'est notamment là que se cultive le meilleur thé de haute montagne taïwanais.


Trois temples pour une même déesse à Jiji, où les habitants prient Matsu provisoirement dans ce bâtiment aux allures de hangar.

Car ils venaient à peine de terminer la construction d'un temple à Matsu au bout de huit ans de travaux que le tremblement de terre du 21 septembre 1999, de magnitude 7,3 le détruisit complètement.

Ils ne se découragèrent pas, et reconstruisirent un temple encore plus imposant, juste devant. Il est aujourd'hui presque terminé.

Non loin de là, Sun Moon Lake est un autre site touristique incontournable à Taïwan.

Au centre de la rive opposée, c'est le superbe temple Wuchang, où passent tous les touristes. Même en semaine, il y a beaucoup de monde.

Avez-vous déjà vu un lieu de culte avec wifi gratuit et ordinateur connecté à internet ?

Et auriez-vous pensé trouver là l'écran corporate de ce FR ?

Très bon FR !
Merci
merci pour ce fr
\tant les possibilités de spotting sont réduites ici.\
Il y a toujours pire ailleurs ;-)
Peut-on passer la nuit à l'aéroport de MFK?
merci pour ce FR
Merci pour ce FR et merci à Madame marathon pour nous procurer de l'imprévu ;)
La nuit d'hôtel a-t-elle été prise en charge par la compagnie ?
Merci pour ce FR. En tant que bon fan des tampons sur le passeport j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt l'histoire sur les laissez passer sino taïwanais.
J'ignorais son existence.
Impressionnant le temple affaisse par le seisme. Et l'écran corporate dans le temps, c'est so local !
A travers tes bonus touristique je commence a comprendre pourquoi ma famille est tant attachée a Taiwan.
Il me tarde vraiment de découvrir la ROC.
Merci pour ce FR:l'écran corporate dans ce temple c'est vraiment remarquable!
Merci pour ce très bon FR !
Merci également à Mme Marathon pour les photos ;-)
Commentaire édité par Thomas. Evite ce genre de commentaire désagréable sinon ... Couic.Voir le mail qu'on t'a envoyé
Salut François,
Je ne savais pas que madame était un vrai chat noir, quand je vois les difficultés que vous avez eu à 2 semaines d'écart avec moi pour se rendre et revenir de cet archipel cela fait peur surtout que lors de ma venue tout c'est passé parfaitement.
Très sympa l'overview de la plateforme, la proximité avec la ville est amusante, désolé pour toi d'avoir de nouveau le 15237, mais au moins il à une cabine plus moderne que l'exemplaire de l'aller.
Sympa le nouveau spot à TSA meme si le temps et la vitre rende les photos difficile.
Merci et à bientot (et fait ch*er pour le classement des membres!!!)
Merci.
Pour citer un slogan publicitaire.
Ne partez jamais sans elle !
merci pour le bonus touristique ça va m'être très utile. Les étrangers qui se comportent \bien\ sont toujours traité comme vous l'avez été ?
Merci pour ce bon FR plein d'aventures !!!
Je doute qu'on puisse dormir dans l'aéroport, mais quand on sait où chercher, un hébergement de secours peut être très bon marché. J'ai déjà dormi pour 200 TWD = 5 EUR par personne à Taïwan. Je n'ai pas cherché à savoir si Uni-Air pourrait nous prendrait en charge, car cette nuit à Beigan était financièrement transparente pour nous : elle remplaçait une nuit ailleurs hors de Taipei.
@frwstar2 : dans le parc national d'Alishan, les alentours de Ruili où j'ai pris les deux photos postées sont bien plus beaux que le village nommé Alishan, devenu un conglomérat d'hôtels, où vont s'agglutiner les touristes tant chinois que taïwanais.
Les Taïwanais souffrent de l'ostracisme que leur impose la Chine. Choisir de venir travailler ou passer ses vacances à Taïwan, c'est une forme de reconnaissance de l'existence de Taïwan, dont les Taïwanais sont très reconnaissants à leur tour : ils l'expriment par l'accueil exceptionnel envers leurs visiteurs étrangers. Sauf envers les Chinois, avec lesquels les relations sont asez compliquées.
La cote de la France et des Français est très élevée à Taïwan (en Chine aussi, d'ailleurs). Apprenez à dire \je suis Français\ en mandarin : l'accueil ne sera que meilleur.
@Leadership : j'ai souri en relisant mon commentaire à ton FR LZN-TSA : \il n'y a que trois rotations quotidiennes sur MFK : impossible de rentrer à temps pour le segment suivant au cas peu probable où l'avion du soir serait annulé\. Peu probable... mais quand même possible !
@autres : merci pour les commentaires !
Merci pour ce FR, Uni Air m'est maintenant parfaitement connue, merci du partage ;)
Merci pour ce FR,
Sympa le point de vue ,belles photos .
Merci ! Beigan me rappelle terriblement Gibraltar :)