Face à l'accueil si généreux de la communauté Flight report, je suis tentée de poursuivre mes récits à posteriori, toujours aussi verbeux mais chichement photographié. Mon travail (et mes pérégrinations vacancières) m'ont permis de beaucoup voyagé cette année et m'ont fait croiser et parfois réemprunter certaines lignes sur différentes compagnies/appareils. Entre expériences similaires et infimes variations, j'ai découvert ce site en essayant de trouver des témoignages sur ces itinéraires inconnus. Je tenterai pour 2018 (bonne résolution) de me mettre au niveau iconographique. Je ne sais pas à vrai dire ce que les mois à venir me réservent tant 2017 a été imprévisible dans ses appels de la forêt. Pour faire aussi saugrenu et divertissant, 2018 a du pain sur la planche.
Pour un deuxième essai, j'ai choisi mon dernier vol de 2017 qui avait le mérite de me faire visiter deux pays, deux aéroports et une gare en 72 h et de me faire découvrir British airways que je n'ai jamais pratiqué grâce à cette merveilleuse invention qu'est l'Eurostar. Vu qu'Air France a une excellente prise en charge des PMR avec Saphir, j'ai toujours autant que possible privilégié ses appareils (hormis une infidélité mouvementée sur Air India qui m'a amenée à finir sur Emirates il y a trois ans).
Bref la mission du jour était de passer une après-midi à Berlin pour réaliser une série d'entretiens, puis de s'envoler vers Londres pour mener d'autres entretiens, cette fois étalés sur deux matinées. La puissance invitante qui était la même sur ces deux émissions m'a gentiment proposé de ne pas revenir à la case Paris et d'enchaîner.
A la réception des billets, deux constats :
Youpi, je ne prends pas un vol décollant à 7 h ! Pas besoin de régler le réveil à 4h30 du matin !
Diantre, mais pourquoi on me dit à l'enregistrement que ce billet n'est pas éligible à des miles ?
Le taxi-Pam est ponctuel. En tant que passager PMR, je dois avoir -même sans bagage en soute- 1h30 d'avance à l'enregistrement. L'enregistrement en ligne ne nous délivre qu'une confirmation et non une carte d'embarquement, à récupérer au guichet avec un humain. Ce qui est un privilège par les temps qui courent. J'ai une heure pour rallier CDG-2F à partir du nord de Paris. Malgré quelques légers ralentissements, je suis sur place en 45 minutes. Le chauffeur gentiment me pousse dans l'aéroport. Suite à ma déconvenue d'avril sur le Paris-Florence de 7h du matin, je n'essaie pas d'appeler de l'aide inexistante de l'extérieur. Voyageant en solo, j'ai opté pour mon fauteuil roulant manuel.
Je décide de m'enregistrer sans impliquer l'assistance d'Aéroport de Paris, histoire de ne pas être tributaire d'une longue attente initiale. Je sais qu'ils risquent de me faire poireauter pas mal de temps pour passer la sécurité. Premier arrêt au panneau d'affichage, je cherche la zone du comptoir d'enregistrement. Il va falloir rouler un peu et arriver au portail, celui-ci est pris d'assaut. Je remonte en tête de queue pour demander à un agent Air France de m'orienter qui me dit : "mademoiselle, vous avez un comptoir Saphir en zone 4". Confuse de mon ignorance, je rebrousse chemin… Chaque terminal a ses propres protocoles, Le 2E inclut dans le même espace l'accueil et le comptoir enregistrement, c'est le plus pratique.
Arrivée au bon comptoir, pas un passager en vue. L'agent est ravi d'avoir un client. Il m'enregistre en 5 minutes, étiquette mon sac à dos de collégien qui renferme ma modeste garde robe, carnet et Ipad. Il prend le temps de répondre à ma question sur l'absence de Miles. L'agence de voyage a acheté mon billet sur un quota billet prime. Même au dernier moment, même à un prix bien senti… pas de miles ce qui chagrine beaucoup l'agent. Munie de ma carte d'embarquement, je revient à l'accueil assistance… On me jure que le chaperon providentiel arrivera sous dix minutes mais je ne me fais pas trop d'illusion sur la valeur de ces dix minutes qui seront plutôt 40 minutes. De toute manière être pressée ne sert à rien, l'avion a du retard suite à du brouillard sur sa première escale.
Le prestataire d'ADP arrive. On passe la sécurité en un clin d'oeil puisque les PMR empruntent les files des personnels de bord (ne pas faire la queue est une des petites consolations d'avoir des jambes rebelles ). On arrive à la porte d'embarquement, de quoi passer le temps en admirant la flotte d'Air France. Je snobe le stand presse, une fois n'est pas coutume, pour ne pas être distraite. Je dois un peu bachoter. Le retard se prolonge et cela me vaut une petite sueur froide. Je suis convoquée à ma conférence à 13h et les premières tables rondes démarrent vers 13h30. Et avec un vol à 10 h (bon pour Morphée), la marge n'est pas extensible.
On embarque 30 à 40 minutes plus tard. L'avion est plein et on doit trouver un autre créneau de décollage. L'équipage me prend en charge mais on les sent un peu stressés par le retard et le nombre de passagers. Effectivement, on atterrira avec une heure de retard.
Je suis sur une rangée de trois, avec pour voisin un jeune quadra et son épouse enceinte à qui l'hôtesse proposera couverture et cousins <3. Monsieur est un stewart d'Air France qui revient d'Indonésie. Clairement, il maîtrise les usages et m'aidera à ouvrir canette et à me frayer un chemin jusqu'aux toilettes.
Pas de photo du siège. Classique. Pas très spatieux mais pour un vol de moins de deux heures, who cares ? Je n'ai pas non plus été motivée pour immortaliser mes crackers et mon trio de verres jus/Perrier/Bière. L'hôtesse accepte volontiers ma requête shiva. Le jus de tomate complétait le petit déjeuner. Ce que j'ignore encore c'est que je n'aurai rien à me mettre sous la dent avant 18 h.
Je passe une bonne heure du vol à préparer mes rencontres. Puis Berlin est bientôt en vue. Amusé, mon voisin accepte de me photographier ce que son hublot révèle ^____________^ . Il m'est resté des documentaires de France télévision une passion pour les vues aériennes.
On atterrit. Je dois attendre que tout le monde débarque pour sortir. Mon fauteuil roulant m'attend à la sortie ce qui m'épargne le tapis à bagages. Tant mieux car le chauffeur qui était mandaté pour m’amener à l'hôtel était sur le point de partir. Je suis un peu anxieuse de n'avoir que 45 minutes de marge jusqu'à mes interviews. Mais bonne surprise, TXL est proche du centre-ville. On y est en une demi heure et la route est scénique : Reichstag, porte de Brandebourg. Moi qui avait découvert Berlin en février sur un vol de nuit Easyjet et qui avait été toute la journée en conférence, je me rassasies les yeux.
J'arrive comme un ouragan à l'hôtel. Heureusement le junket a du retard… donc j'ai le temps de me servir un Perrier, de relire mes notes et de découvrir qu'une consoeur tricolore fait partie de l'aventure !
90 minutes d'entretien plus tard, je suis contente : explications et émission vraiment intéressantes. En revanche, je découvrirai que le chauffeur pas très classe ni débrouillard n'a pas jugé utile de signaler sa présence et de m'attendre. L'hôtel me trouvera un taxi pour repartir à TXL pour poursuivre mon odyssée.
Merci pour ce report et bonne année !
Un FR fort intéressant et qui permet de découvrir les coulisses d'un aéroport lorsque l'on est PMR. Votre vol est quasi collector car 10 jours plus tard ce n'est plus Air France mais Joon qui récupérait la ligne vers Berlin.
"Tant mieux car le chauffeur qui était mandaté pour m’amener à l'hôtel était sur le point de partir." le chauffeur n'avait pas accès à votre numéro de vol ? Ça lui aurait permis de savoir quand vous arriveriez.
À bientôt et bienvenue (même si c'est votre 3ème FR ^^)
Merci de cette précision. Je n'avais pas fait le lien entre l'apparition de Joon et la fin de cette ligne traditionnelle. Ces métamorphoses marketing sont un peu étranges et douces-amères.
Le prestataire VTC allemand n'avait pas mon téléphone et cela m'a joué un beau tour quelques heures plus tard. Ma consoeur était dans le même cas. Autant dire que la puissance invitante n'était pas contente non plus et va essayer de trouver un concurrent avec qui travailler.
Oui cette évolution marketing est relativement troublante surtout pour ceux qui avaient réservé un vol Air France.
Le service des VTC a clairement manqué de sérieux...