Avis du vol entre Paris et Hong Kong en classe Affaires avec Cathay Pacific

Par le mystère des tarifs négociés d'entreprise, souvent assez déconnectés des tarifs publics, l'A/R CDG-HKG avec AF ou CX, avec continuation vers TPE dans les deux cas, le même jour, était quasiment était au même prix et à la même heure, avec un infinitésimal avantage pour CX. C'était l'occasion d'essayer CX, régulièrement encensée sur long courrier. Ce FR commence très démocratiquement sur le quai du RER à CDG-2. Il pourra être lu en parallèle avec le FR du même vol effectué en Y par un autre contributeur, et avec mes FR des vols KL 877/878 AMS<>TPE.

Grâce à FR, je sais que le plus court chemin jusqu'au cheminement vers les terminaux est via l'ascenseur, mais il n'y a pas de solution miracle pour le long cheminement jusqu'au terminal 2A.

Je commence donc par traverser le terminal 2C, aux allures de château de la Belle au Bois dormant ayant plutôt moins bien vieilli que dans les contes pour enfants?

? pour aboutir à l'enregistrement du vol CX268 au terminal 2A. En fait, c'est à la banque d'enregistrement n°7, mais la configuration est identique. L'attente est négligeable et l'enregistrement jusqu'à Taipei très rapide.

Contrôle de passeport : j'en profite pour demander à m'enregistrer sur PARAFES, ayant changé de passeport. Ah non, c'est uniquement au 2E / 2F (et peut-être 2G, j'ai oublié). D'ailleurs, il n'y a pas de sas PARAFES ici. Attente négligeable au contrôle de sécurité, banal à ceci près que l'employé ne cesse de me dire trois secondes avant chacune de mes actions ce que je dois faire (j'ai à peu près la totale, pour ce qui est des objets à sortir de mes vêtements et de mon bagage à main), ce qui finit par être agaçant.
Les boutiques de luxe font un peu déplacées dans un environnement d'apparence moyen de gamme. Un amusant espace plage avec ces transats ci-dessous. Je n'ai pas vraiment cherché, mais je n'ai pas aperçu de coin enfants, qui manque à ce FR (celui de HKG ne compte pas).

Le salon de CX se trouve en mezzanine, d'où a été prise la photo précédente. Il faut traverser un espace de restauration aux tenaces odeurs de fast food, un peu désordonné, et un pilier ayant un peu mal vieilli.
Deux vues successives au-delà de l'accueil, avec un stand de journaux et magazines, y compris un inattendu Notre Temps (un magazine pour retraités).

Au fond, un téléviseur diffuse CNN, trop fort. Il y a certes un petit salon sur la gauche en entrant, sans téléviseur, mais le bruit est le handicap de naissance de ce salon : la seule isolation phonique du reste du terminal ? hors et en douane ? et constitué par d'épaisses vitres de deux mètres de haut. C'est assez insuffisant pour bloquer le brouhaha diffus qui monte du terminal, sans parler d'épisodiques annonces par haut parleur. On est assez bas dans l'échelle du confort sonore d'un salon de classe affaires.
Le coin restauration n'offre pas un choix immense, car il n'est destiné qu'aux passagers de la classe avant d'un seul avion, plus quelques titulaires de cartes de fidélité Elite, mais c'est correct. En revanche, l'unique employée ne passe que de loin en loin pour desservir et nettoyer les tables.

Non seulement le 2A est parmi les plus vieux de l'aéroport, mais de plus le 343 de CX est relégué à la porte A37, la plus éloignée du terminal, à proximité des appareils d'El Al et Arkia, dont les contrôles de sécurité tatillons n'en font pas un voisinage très valorisant. Mais CX n'a pas à craindre de menace terroriste, et l'accueil à l'embarquement est à la hauteur de sa réputation.

C'est le moment de découvrir le très étrange agencement de la cabine Affaires de CX. Les sièges sont en épis, en trois rangées séparées de deux couloirs, à 45° par rapport à l'axe de l'appareil.
Une vue depuis l'avant de l'appareil?

? et quelques vues depuis l'arrière.

Et enfin une vue panoramique depuis mon siège situé à mi-parcours, déformée par l'effet ultra grand-angle.

J'en arrive immédiatement à mon évaluation du confort à bord. Question délicate, et j'assume ma note sévère. Peut-être seul contre tous, je considère le trouve globalement nettement inférieur à celui d'AF (même classe, même appareil). OK, le siège CX est flat-bed, mais je dors très bien sans glisser dans le NEV3 d'AF (pas dans le siège de KL en B747, qui est vraiment mauvais). Le cloisonnement de l'espace interdit toute communication avec un compagnon de voyage, qu'il s'agisse de travailler ou de se détendre. C'est chacun dans sa confortable cellule monacale. Si la cabine principale en J des 773 d'AF fait un peu bétaillère pour hommes d'affaires et familles d'expats, celle de CX est à déconseiller aux claustrophobes dont je ne suis pas. Voici, prise à hauteur des yeux, la vue depuis mon siège :

La sorte de strapontin prolonge le siège en position lit, mais n'est pas destinée à servir de siège d'accueil pour un visiteur : tout est fait pour que deux PAX ne puissent en aucun cas se côtoyer.

Le seul avantage réel de la disposition en épis serait d'offrir des sièges au hublot avec accès direct au couloir. Enfin, au hublot, façon de parler, car le mien se trouve presque derrière le siège, obligeant à des contorsions pour voir l'extérieur. CX aurait pu supprimer les hublots sans que cela ne change grand-chose (oui, je sais, ça ne se fait que pour le fret).

Un examen attentif montre que le pas des sièges et des hublots est différent. Le siège 17K est très mauvais : la cloison semble par un fait exprès interdire de regarder par le hublot précédent, et j'ai fait un très douloureux faux mouvement en cherchant à regarder par le hublot situé presque derrière mon siège. Le siège 16K, à gauche ci-dessous, a lui un hublot beaucoup plus utilisable.

Seul avantage par rapport à une configuration classique, une isolation phonique accrue, appréciable s'il y a des enfants excessivement bruyants à bord, en complément du casque à atténuation active fourni. De fait, il y a une fillette de deux ans derrière moi, dont il eût été indécent d'exiger qu'elle fût muette pendant douze heures d'affilée, et qui ne m'a pas dérangé.
La trousse de confort signée Agnès B est de bonne qualité, mais son contenu est des plus banals; je regrette l'absence d'un peigne.

C'est un vol opéré comme étant entièrement de nuit (en fait, il fait jour sur la plus grande partie du trajet), et la cabine est dans la pénombre presque de bout en bout. Les cloisons et l'éclairage individuel respectent cette semi-obscurité, mais l'éclairage est génère des ombres portées désagréables si l'on veut écrire à la main.
Voici le menu. Un bref topo du CDB après le décollage, qui annonce qu'il ne fera pas d'annonce pendant le vol [NDR : hors zones de turbulences] pour laisser dormir ceux qui le souhaitent au plus vite, car il est déjà minuit, heure française, et six heures du matin à destination.

Une petite coupelle de fruits secs en guise d'apéritif, et je demande un café qui n'est bien sûr pas sur le chariot, mais il arrive en à peine plus de temps qu'il ne le faut pour le faire. CX : 1 ? KL : 0.

Le dîner arrive très tard : 0h50 ! et le b'uf est trop cuit. Dommage.

Le fromage est servi comme le font les Américains, avec des crackers.

Les PNC féminines n'arrêtent pas de circuler dans la cabine pendant tout le vol (je pose un joker pour mes cinq heures de sommeil). Leur anglais est excellent; leur très léger accent chinois (soit cantonais, soit mandarin) donne aux premières une impression d'obséquiosité, à cause de l'accent traînant de leur langue maternelle, que n'ont pas les secondes, alors que l'attitude est la même. Et pour ce qui est du sourire, elles mettent KO les PNC des compagnies chinoises, lesquelles humilient les Occidentales. Dans un style un peu différent, plutôt colonial butler, leurs collègues masculins sont également excellents. Il y a aussi une grâce naturelle dans leur manière de se croiser dans le couloir.
Exceptionnellement, je teste l'IFE, pour l'audio seulement. Le casque est de bonne qualité, et il y a une sélection honorable de CD de styles différents. Curieusement, la description du canal Classic Vocal manque dans le magazine de vol. Justement, je ne connais pas cette interprétation du Messie de Haendel, techniquement impeccable, mais à un tempo trop rapide à mon goût : 2h16 pour l'?uvre intégrale, alors que je ne crois pas l'avoir jamais connue en moins de 2h30. Mais le final n'en est pas moins un moment de grâce sublime.

Dans la sélection Chinese All time hits, il n'y a pas un seul titre de Deng Lijun (Teresa Teng). Se peut-il que seize ans après sa mort prématurée, la diva taïwanaise qui n'a jamais été autorisée à se produire en Chine soit encore trop sulfureuse pour être diffusée dans un avion de CX ? (lu sur Youtube : si tu ne connais pas Deng Lijun, c'est que tu n'es pas Chinois. Ou que tu n'as jamais dépassé le niveau de survie en mandarin, serais-je tenté d'ajouter).
L'écran de l'IFE est très grand (comparez avec le 14 de mon PC) et d'excellente qualité ; il pivote à volonté depuis la cloison latérale. La navigation est très simple et intuitive, contrairement à celle des IFE d'AF, qui ont souvent découragé mes tentatives d'utilisation ? quand ils n'étaient pas en panne.

Les annonces du CDB sont dans un anglais très britannique et un cantonais très fluide. Suivent chaque fois les traductions préenregistrées en français et en mandarin, avec une diction curieusement un peu appliquée.
Pour la première fois depuis quelques années de voyages, un PNC me soumet un questionnaire d'évaluation, assez poussé car il y en a sept pages A4 plutôt serrées. Rien dans ce dernier ne permet de critiquer l'agencement de la cabine, mais il est possible de demander une fiche de commentaire en texte libre. Un PNC arrive 14 minutes après mon appel pour en obtenir une. Je m'attendais à un temps de réponse nettement meilleur, d'autant que plusieurs passent et repassent devant moi sans s'arrêter. Ils ont perdu un demi-point à cause de cela.
Voici le petit déjeuner, bon et copieux. Mais le plat chaud est servi vingt minutes après le reste, avec des excuses pour le retard : les PNC perdent un deuxième demi-point à cette étape du jeu.

La position de la tablette est trop haute pour taper ce FR confortablement à l'ordinateur, et finalement je préfère m'en passer. Mais à ce sujet, je relève avec satisfaction que la prise délivre suffisamment de courant pour mon PC. Remarquez à ce sujet la prise multistandard A / B / E+F / G / I(compatible notamment Japon, USA, Taïwan, une bonne partie de l'Europe, Royaume Uni / Hong Kong, Chine / Australie).

Une petite touche décorative dans les toilettes

Rien à redire au sujet de la ponctualité : atterrissage à 17:05, arrivée au contact pile à l'heure à 17:10 (et non atterrissage à l'heure de l'horaire, et un quart d'heure de promenade touristique dans CDG avant d'arriver au contact, comme le fait parfois AF).
Et maintenant, la question angoissante qui taraude tous mes lecteurs : quelle compagnie choisir pour venir me rendre visite à Taipei au départ de Paris ? Quelques éléments de réponses, illustrés d'appareils photographiés à l'arrivée à HKG.
KL est clairement hors course : trajet trop long, hôtesses peu souriantes, siège complètement dépassé. Le seul point fort est le nombre réduit des PAX en J, répartis aux deux niveaux du 747 à l'avant, et la franchise bagages (idem AF, ci-dessous).

Le salon de CX à CDG est médiocre (c'est une brimade manifeste des Français), et j'ai dit tout le mal que je pense de l'agencement de la cabine de ses 343 en J.
Le siège AF est lie-flat, et non flat-bed comme CX, mais en revanche, (hors statut Elite) AF autorise deux valises de 32 kg, contre un total de 30kg pour CX, or je transporte aléatoirement de 10 à 100 kg de bagages entre la France et l'Asie.

Restent les taïwanaises : CI, inconnue dans mon entreprise, et BR. Cette dernière est appréciée de mes collègues, grâce à son vol direct, mais trois jours seulement par semaine, à un mauvais horaire dans le sens CDG-TPE, arrivant à destination tôt le matin, ce qui sacrifie la journée de la veille et oblige à enchaîner le vol et la journée de travail. Mais si vous parvenez à convaincre ma hiérarchie de la nécessité de ma présence physique dans une réunion à Paris (ce sera difficile), je pourrais essayer.