Avis du vol entre Taipei City et Makung City en classe Economique avec Far Eastern Air

Bonjour

Comme le dit l'adage, mieux vaut tard que jamais : un peu moins d'un an après le vol, je vous propose donc mon détour coup-de-tête par les îles Pescadores, à bord d'une de mes machines préférées et une compagnie qui, jusqu'à présent, n'a été que relativement peu reportée (et pas encore de FR sur cette ligne).
  
 

Formalités

Arrivée à l'aéroport de Songshan de bon matin, grâce au MRT, et son petit métro reliant le centre de Taipei et TSA. 
Pour ceux étant habitués à Taoyuan (TPE), Songshan est un peu l'équivalent de London City : vols intérieurs, jets privés, et quelques vols internationaux (pour le Japon ou la Chine notamment) sont la principale activité de l'aéroport. 

L'aéroport est facile d'accès, et y prendre l'avion présente moins de difficultés que de monter dans un Eurostar gare saint Pancras.
Les comptoirs d'enregistrements, dont ceux de la FAT :

Enregistrement rapide. Petite précision, le vol a été réservé la veille même, par voie classique : vente de ticket à l'aéroport par un agent de la FAT. Il me semble qu'encore à ce jour, la FAT ne propose pas de service de vente de billets en ligne, et que la plupart des informations sur la compagnie (dont les horaires) ne sont disponibles qu'en mandarin. Étant moi-même originaire de Formose le problème ne sera que limité, mais ce n'est pas chose évidente pour les touristes étrangers. Le personnel est très pro et efficace.

À noter, comme précisé, qu'il s'agit d'une escapade impulsive en direction d'un archipel taiwanais que je n'ai jamais eu l'occasion de visiter. Compte tenu du temps qu'il me reste sur mes congés, j'opte pour un A/R en une journée, ce qui est loin d'être assez pour découvrir toutes les merveilles de Magong, mais les vacances sont les vacances ! Sans compter que la FAT compte disposer de ses Maddogs d'ici 2-3 ans au profit de nouveaux 737 MAX 8, et que je suis incertain quant à mon prochain passage à Taiwan.

Les horaires pour MZG selon les jours de la semaine, sur la brochure timetables FAT (avec l'appareil de service, s'il vous plaît !) 

J'oubliais : ne ratez pas la boutique de modèles réduits, côté public !  

Notre vol, FE8021, est affiché à l'heure

Les contrôles de sécurité sont bien organisés et rapides 

Pas grand chose à se mettre sous la dent niveau boutiques côté airside. C'est propre, fonctionnel, et les portes sont faciles d'accès. 

FE8021

Sur le tarmac, des E190 de la Mandarin Airlines, pour Kinmen, Taitung : 

Ainsi que B-28037, un Douglas de la FAT qui partira pour Magong une heure avant le nôtre :

À l'arrière ça s'active… serait-ce… ? 

Bingo ! Il s'agit de notre coucou, soigneusement tracté jusqu'à notre porte après le départ de son semblable : 

Faites place ! B-28025 nous emmène aujourd'hui vers des horizons plus… ensoleillés que Taipei en ce matin de smog. 
L'appareil est âgé d'une vingtaine d'années, autant dire qu'il est récent pour un ressortissant de sa lignée. C'est un MD-83, la Far Eastern opérant également en MD-82. Il a toujours volé chez FAT, avec une brève période de césure lors de l'arrêt des opérations (liquidités) de 2008.
Mes excuses pour la qualité de la photo, qui a grandement souffert du smog + contre-jour + vitre bleutée 

Pendant ce temps, le numéro 37 se fait la malle

Un bisou sur la joue par mademoiselle la passerelle (appréciez la rime)… 

… pendant que les voyageurs s'apprêtent à embarquer. La plupart sont des taiwanais (dont un grand nombre de retraités) à la recherche de grand air, les îles Pescadores étant une destination très prisée pour ses plages, ses vestiges de civilisations millénaires, et ses produits de la mer de grandes diversité et qualité.

Embarquement dans les temps, sans se presser. Ce n'est pas un Taipei - Hong Kong

Accueil très souriant de la cheffe de cabine, ça fait un moment que je n'avais pas perçu de sourire authentique lors de mes voyages en avion. 

Instant 門, pour les inconditionnels :

C'est bien un MD-83, je n'étais monté que dans des -82 jusqu'à présent (Alitalia, Meridiana, …). Admirez ce tatouage gravé dans l'alu, du plus bel effet !

Attention les yeux :  je vous présente une cabine… colorée, récemment gagnante du Red Dot design Awards (sans aucun doute possible).
La configuration est un classique 2-3. 

En plus des choix de couleurs de très grande qualité, le siège s'avérera particulièrement confortable : ce ne sont pas des sièges Recaro slimline, et ils disposent d'une assise particulièrement agréable et d'un rembourrage plus qu'adéquat, surtout pour un vol de 45 minutes.

Mon siège, le 10A : 

Le pas est correct, voire limite, mais votre reporter s'en accommodera sans trop de problèmes grâce à son format de poche (un 170 tout  maigrichon poignées comprises). Les textiles des sièges sont en bon état malgré l'âge de l'avion, un bon point.

Le PSU, pas récent, mais propre, et toutes lumières et buses d'aération sont en état de marche ! 

La carte de sécurité, que j'ai bien évidemment laissée à sa place *tousse tousse*… 

Le magazine de bord, nommé Eastern, entièrement en chinois traditionnel : 

Le hublot est en moins bon état que le reste : quelques rayures et traces en témoin du temps qui passent.

Mais quel est ce logo singulier ?…Le plastique est jauni et écaillé. 

Vue vers l'arrière, avec l'aile gauche : 

Et vue générale de la cabine : le vol est quasi-plein. C'est vieillot, mais propre.

Repoussage à l'heure, et adieux du personnel au sol à la japonaise 

Roulage court sans trafic, hormis cette rame du MRT desservant l'aéroport : 

Alignement pour un décollage face à l'est, avec en arrière plan le Grand Hotel de Taipei et la fameuse clôture point de rencontre privilégié des spotters de la capitale :

Et c'est parti (pour le show…) ! Les vieux JT8D (qui ont valu aux DC-9 & MD-80 le doux surnom de "Diesel Nine") poussent à plein régime, mais la distance siège - réacteur estompe quelque peu leur symphonie stridente.

Rotation ! Suivie d'une vue sur la rivière Keelung et le nord-est de Taipei

Nous quittons rapidement la grisaille et son plafond bas… 

… pour nous retrouver au dessus des nuages ! 

Beaucoup trouveront judicieux d'entamer une sieste pour compenser un réveil sans doute prématuré. Vous remarquerez qu'il suffit d'être un peu plus grand que moi pour se retrouver avec les genoux enfoncés dans la pochette du siège de devant (petit HS : mes compliments aux développeurs pour la fonction floutage intégrée, très pratique ! Oui je suis en retard).

En dehors de ma préférence habituelle pour les sièges côté gauche, j'ai également choisi un siège en A afin de pouvoir profiter de la vue sur la sublime chaîne montagneuse taiwanaise. Taiwan est, tout comme la France, un pays riche en paysages divers et variés, des plages de Kenting aux montagnes d'Alishan et leur plantations de thé. Si vous n'y avez pas encore mis les pieds je ne peux que vous le conseiller très vivement.

Pendant ce temps, le personnel s'active pour servir plus de 130 passagers sur un vol d'environ 35 minutes (quelle performance !), avec, tout au plus, une altitude de croisière éphémère de 18 000 pieds. Ils seront très aimables durant tout le vol, un équipage agréable comme je n'en avais pas rencontré depuis quelques temps. 

Double collation : ma voisine sexagénaire, très sympathique,  me léguera sa part par manque d'appétit, à moins que ce gâteau moelleux-spongieux aux airs vaguement occidentaux ne soit tout simplement pas de son goût.

Thé et café sont également servis. J'opte pour le thé, connaissant les mésaventures de ceux qui ont choisi café à bord des compagnies taiwanaises. Ce n'est pas un 阿里山高山烏龍茶 (thé oolong d'Alishan), mais il est buvable.

Le tout est servi avec des lingettes rafraîchissantes.

Le cake se laisse manger, un peu fade, mais pas trop sec. Ca ressemble à ce qui se sert dans les petits cafés branchés de Taipei. Beaucoup de taiwanais de l'ancienne génération ont du mal avec les pêchés sucrés que la mondialisation a apporté à Taiwan (en bien ou en mal)  ces dernières années.

Pendant ce temps, les paysages continuent à défiler pour le plus grand bonheur des yeux et malgré les reflets, avec des vues époustouflantes sur la chaîne montagneuse du nord de Taiwan. Notre altitude relativement faible est ici un atout supplémentaire : 

Le réseau FAT, comme décrit dans le magazine de bord. Il fut un temps dans ma jeunesse non lointaine où la Compagnie desservait la petite île coréenne de Jeju en 757-200. Malheureusement pas de report vintage possible avec le peu de photos…

Tiens, encore un attrape-Yoke… 

[p]… qui s'avérera plutôt efficace.

L'objet de convoitise me sera apporté avec un grand sourire par la cheffe de cabine.
Le prix est raisonnable et le modèle réduit est relativement convaincant pour un snap-fit en PVC.

(Petit clin d'oeil : il s'agit même d'une réplique de B-28025)[/p][/p]

Nous quittons la côte taïwanaise pour traverser le détroit, tout en entamant déjà la descente pour Magong 

La mer n'a pas l'air agitée… vu d'en haut, tout du moins. Quelques morceaux d'archipel font leur apparition :

Seatbelt signs: ON 

La descente est rapide et nous commençons notre approche à peine un quart d'heure après la collation. Ne vous fiez pas à la légère grisaille au moment de la photo : le soleil tapera fort toute la journée !

Terres en vue ! Approche par le nord, avec vues sur les plages :

Atterrissage doux et freinage progressif pour atteindre le bout de piste :

Sortie par le dernier taxiway, avec une jolie vue sur les F-16 de la ROCAF dans leurs nids, et roulage sans plus attendre jusqu'à la porte.

 Nous stationnons aux côtés de B-28037, qui nous avait déjà tenu compagnie à Songshan. Il est bientôt prêt à remettre les voiles.

La passerelle est mise en place, et le débarquement se déroulera sans encombres

 Dernières vues sur B-28025, vieux, pas écolo, mais toujours efficace ! 

 
Merci d'avoir visionné ce beau souvenir de vacances avec moi ! Visitez Taiwan #prosélytismebienplacé ! Un petit bonus tourisme est dispo dans la section suivante. À Bientôt !!

- Olivier