préambule
Ayant un frère OPL 320 au sein de la compagnie, mais ne disposant aucunement de billet GP (les maudits ^^) que je puisse utiliser, je n'ai donc pu encore voler avec lui. Et acheter un billet payant est très risqué puisque les plannings mensuels sont soumis à de fâcheux changements. En ce début mars, et par un heureux hasard, je constate qu'il reste des billets à moins de 70€ à seulement 20 jours de l'échéance. En consultant son planning, je découvre que ces tarifs assez exceptionnels sont en vigueur sur un vol qu'il effectue pour Nice. Cet aéroport étant sans aucun doute l'un des plus intéressants du territoire, grâce à son approche à vue lorsque les conditions le permettent, je le réserve sans hésiter en espérant qu'il n'y ait pas de changements de dernière minute. Et vu que je travaille le jeudi soir, je me dois de rentrer dans la foulée sans profiter de l'escale avec lui. Voici donc pourquoi seul le vol retour sera reporté.
Enchainement de vols
- 122/03/19 – AF 7714 |CDG → NCE| Air France | A318
- 222/03/19 – A5 5219 |NCE → ORY| Air France | A321
à l'aéroport
Après un vol mémorable au-dessus du massif central enneigé, les Alpes en toile de fond, et une approche à vue magnifique à Nice, il est temps de prendre le chemin du retour, cette fois comme pax lambda (snif !).
Le passage du PIF sera particulièrement laborieux, près de 30min d'attente. Enfin, la délivrance arrive !

Il y a beaucoup de monde et je cherche un endroit où me nourrir, car ce ne sont pas les quelques madeleines généreusement apportées par la chef de cabine qui me rassasieront.

Je finis par me résoudre à acheter un sandwich aussi bon qu'excessivement cher (mais c'est Nice), et je me poste près des grandes baies vitrées afin d'y observer le trafic. On commence avec ce bel ATR 72-500 Air Corsica.

ERJ-170 Alitalia.

Cependant, je n'ai guère de temps pour m'attarder d'avantage, l'embarquement de mon vol va bientôt débuter.

En chemin, je repère ce rare 717 Volotea pour Strasbourg, un vol que j'avais déjà effectué en 2017

Non loin de là, mon A321 est au contact et n'attends plus que ses passagers.

Il s'agit du F-GMZB, un bon vieux A321 de 25 ans qui vola pour la première fois chez Air Inter en 1994.

l'embarquement à la niçoise
L'embarquement se déroulera en porte A14. Je trouve la proximité des boutiques entre-elles et avec les portes très oppressante, surtout lorsqu'il y a du monde.

Je prends le soin de bien flouter cette photo de la porte A14, en raison de la présence d'un politique bien connu, et qui vu son comportement agité et sonore semble encore plus insupportable en vrai qu'en interview. D'ailleurs, tout ce petit monde cravaté et pressé, ainsi que les autres pax non moins pressés, forment une queue en entonnoir bien anarchique. Pour une fois, j'embarquerai dans les derniers.
Les agents procèdent à plusieurs reprises à l'annonce habituelle lorsque le vol est plein et qu'ils recherchent le maximum de volontaires pour placer leur bagage cabine en soute. Mais la clientèle locale n'a semble pas l'intention de pratiquer ce genre de volontariat.

un accueil mitigé
J'attendrai donc l'appel de fin d'embarquement pour me présenter. Rien ne presse, il y a encore la queue dans la passerelle.
Une fois au seuil de notre oiseau, nous sommes accueillis par le CDB et le CC. Enfin, quand je dis "accueillis", seul le CC répondra à mon bonjour, et sans sourire. Bigre, ça commence mal.
Par un heureux hasard, l'OLCI ne m'a pas adressé à fond de cale mais pile devant les moteurs, ce que j'aime bien. Mais malheureusement, aucune place n'était disponible à droite. Je vais donc louper le survol des Alpes et ça, c'est très grave !

Voici le pas, toujours acceptable avec ma modeste taille.

Et mon instant favori ;)

la minute remontage de bretelles
Alors que l'embarquement se poursuit, on se heurte au problème bien connu du trop grand nombre de bagages cabines, et il semblerait que la clientèle niçoise ne contient pas beaucoup de volontaires pour les mettre en soute.
Vient alors le grand moment du serrage de bretelles de la CDB qui d'un ton sec s'adresse comme ceci au public adress :
"Mesdames et Messieurs bonjour, je suis votre commandant de bord. Je tiens à vous informer que notre retard est dû aux trop grand nombre de bagages cabine qui nous retardent à chaque départ. Aujourd'hui, vous êtes trop peu nombreux à vous être porté volontaires pour déposer votre bagage en soute, nous allons devoir obliger les derniers passagers à le faire et cela va encore plus nous retarder. Lors de votre prochain vol, je vous invite à vous porter volontaire et nous aider ainsi à améliorer notre ponctualité."
J'avoue avoir été assez sidéré. OK, nous sommes en manque de volontaires, mais ce n'est pas la faute du passager si :
- Air France met en place une gamme tarifaire sans bagages en soute très attractive, au détriment de la place disponible à bord.
- Air France utilise le même temps d'escale pour tous ses modules A32x, qui est bien trop juste pour les A321. Sur les vols intérieurs, notamment sur les navettes depuis/vers Orly où la proportion de bagages en soute est faible, les rotations en A321 finissent inévitablement par prendre du retard en fin de journée.
L'embarquement finit par se conclure avec 30min de retard. Finalement, on n'aura pris que 5min de plus ce qui n'est pas si mal que cela. Cela ne valait pas cette grande leçon ! En tout cas, les PNC se sont démenés pour trouver la moindre petite place disponible dans les coffres !
décollage puis 270° par la droite

On traverse la piste 4 gauche.

Au loin, le relief qu'il va falloir éviter en effectuant un grand virage à droite peu après la rotation.

Un A320 AF se pose.

Puis nous nous alignons.


Décollage ! Il est 17h06, soit 50min après le départ théorique en porte.


En vidéo, c'est encore mieux ! ;)
Une fois dépassé l'altitude de 420 pieds, il faudra virer à droite au 140 jusqu'à l'interception de l'axe à 160° du VOR NIZ. Enfin, nous pourrons virer à droite une fois passé le point D11 NIZ pour rejoindre le NDB NC, puis remonter sur AMIRO et rattraper notre route vers BODRU. Soit quasiment un "270°" par la droite.

Entamons donc ce fameux premier virage sur la droite. Nous ne sommes pas du bon côté pour voir la mer, échec total au niveau du placement, mais je n'y suis pour rien. Je vais au moins tenter d'observer la côte.

Le port de Nice, bien reconnaissable

Et là, il s'agit du Cap Ferrat.

Instant winglet sur fond de Côte d'Azur.

Allons-nous continuer au 160 vers l'ouest de la Corse ? Non ! Rassurez-vous le prochain virage nous ramènera sur le bon chemin.


Et voilà le travail !


Pour bien enfoncer le fait que je suis définitivement du mauvais côté, le hublot sale ne fera pas bon ami avec le soleil qui se rapproche de l'horizon. Seul son reflet dans la mer permet de distinguer parfaitement les contours de la côte.

Cela pourrait être joli, mais avec toutes ces rayures… :(

ascension au-dessus des pré-Alpes
Qui dit Nice dit forcément montagnes ;) Voici sous nos ailes les Pré-Alpes d'Azur.

Un peu de neige sur les bas sommets. Nous sommes en mars et l'enneigement fut excellent tout le mois précédent. La grosse fonte de printemps est cependant déjà à l’œuvre en basse et moyenne montagne.

Lorsque les températures ne croissent pas suffisamment vite, les versant sud, exposés de plein fouet par le soleil, se dégarnissent totalement de neige à cause de l'ensoleillement (d'autant plus avec une forte pente qui se retrouve perpendiculaire par rapport à l'inclinaison moyenne des rayons du soleil) tandis que l'enneigement des versant nord reste intact. Cela donne une succession de paysages assez spectaculaire, et aussi relativement éphémère.

Cette fonte alimente généreusement le cours du Verdon, serpentant ci-dessous.

les alpes de haute-provence
Au fur et à mesure de notre remontée plein nord, les sommets se font de plus en plus haut. Voici le domaine de la station de Chabanon, culminant à près de 1930m.

Focus sur Chabanon.

des écrins au vercors
Nous franchissons maintenant la Vallée de la Durance, au niveau de l'écluse-barrage d'Espinasse marquant la fin du petit lac formé au pied p du Barrage de Serre-Ponçon. C'est ici que nous franchissons la frontière entre les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes. Nous changeons d'univers et de climat tandis que le relief va d'avantage s'accentuer.

Sous nos ailes, le petit village de Chorges, traversé par la magnifique ligne ferroviaire Valence > Briançon que parcours toujours le dernier train de nuit alpin : l'ex-Val de Durance.

Sur notre droite, nous aurions pu admirer la majestueuse Barre des Ecrins, avec une vue sans aucun doute bien plongeante sur la petite calotte glaciaire des Deux-Alpes et la Pointe de la Meije. Malheureusement, point de tout cela du côté gauche :(
Nez-en-moins, nous pourrons observer ici le massif du Dévoluy.

Le massif du Dévoluy plus en détail.
Derrière lui se cache sous son habituelle brume la vallée de l'Isère, plus précisément Grenoble.

Sur notre gauche, nous observons un peu plus loin les Monts du Vercors, tandis que sous notre moteur gauche on peut voir le Lac du Sautet surplombé par la Grande Tête de l'Obiou (2789m).

Focus sur le sud du Vercors enneigé. Derrière, on retrouve la grande plaine autour de Valence.

Nous arrivons au-dessus du domaine skiable de l'Alpe du Grand Serre, avec ici le petit sommet pyramidal du Pérollier (2183m) et celui plus arrondi du Grand Serre (2141m).

Gros plan sur le plateau des Cytrières sous le Grand Serre.

Grenoble se cachant toujours derrière monts et brumes, concentrons-nous sur les sommets environnants. Ici, nous pouvons voir les grandes falaises du Vercors.

Voici enfin Grenoble !

A partir de ce moment là, nous prendrons une route plus vers l'ouest, ce qui nous fera définitivement quitter les Alpes par la Chartreuse. La plaine peut à nouveau reprendre ses droits et le paysage en sera bien plus monotone avec cette brume tenace.

voici venu le temps de la pitance
Une sélection gagnante : sticks + jus de pomme.

"Ding" ! C'est vrai que ça secouait pas mal depuis un petit moment déjà. Les turbulences se renforcent, mais pas au point d'interrompre le service. Cela me permet en plus de réaliser mon instant favori, bêtement oublié au sol ;)

Plus grand chose à faire maintenant, juste se laisser bercer par le bruit ambiant qu'on aime bien, et laisser divaguer ses pensées face à l'immensité.

Enfin, réveillons-nous maintenant parce que l'arrivée est proche ! Un virage nous envoie plein ouest : on fera donc un posé en 06.

le test du wifi on board
Ah oui, j'oubliais ! J'effectue aujourd'hui mon tout premier vol avec wifi sur un 320 Air France. Si l'application Joon n'a pas été intégrée à Air France, l'idée du wifi interne est restée avec tout un service possible comme écrire gratuitement via whatsapp ou messenger (et plus de services en payant bien entendu) ; ou encore le suivi du vol avec une géovision rappelant celle des IFE des cabines B&B sur LC.

Quelques autres captures d'écrans du service.










l'approche en 06
On passe maintenant au sud de Melun.

Puis Étampes.

La couche d'inversion thermique est nette ! Phénomène renforcé par le soleil couchant.

Enfin, nous interceptons l'axe de la 06. Nous retrouvons les repères habituels, comme ici au niveau d'un des rond-points de Gometz, et du tracé de l'ancienne ligne ferroviaire Paris-Chartres via Gallardon ayant servit à cet endroit de banc d'essai pour l'aérotrain.

Le viaduc des Fauvettes, entre Gif-sur-Yvette et Orsay, en est l'un des nombreux vestiges.

Le tracé se confondra ensuite au niveau des Ulis avec la D188 rejoignant l'A10 jusqu'à Massy, et rejoindra Paris via l'actuelle LGV.

De l'autre côté de la vallée de l'Yvette se dresse le plateau de Saclay.

Focus sur Polytechnique, perché au-dessus d'Orsay et Villebon.

Courte finale !

Le tout en vidéo
Le roulage sera très court puisque nous nous positionnerons à l'extrémité ouest du terminal. On fera cependant un arrêt prolongé avant de rejoindre la porte. Probablement qu'elle n'est pas encore disponible me disais-je alors…

escorte de camions rouges
Oui… ? Bonjour ?

Allo Houston ? We have a problem…

5min d'attente plus tard, nous rejoignons enfin notre porte…

…toujours accompagnés de notre escorte !

Serait-ce un exercice ? Les freins un peu trop chaud, comme cela arrive parfois ? Ou autre ? Aucune explication ne viendra de la part de l'équipage, laissant nos interrogations en suspend.
Il est déjà tard, alors pressons le pas. Comme chaque jeudi, je ne travaille que le soir, et le timing depuis Orly est souvent serré.

La descente aux enfers… Tandis qu'on nous rappelle que les personnes qui nous attendent ouvertement à l'étage des arrivées pour proposer leurs services sont des escrocs.

Ainsi se termine cette escapade express !
Merci pour votre lecture :)
Merci Cyrille pour le partage !
Bon un point technique : pas de winglet sur un A32S mais soit des wingtips soit des sharklets, ici en l'occurence, c'est un wingtip :)
A bientôt !
Merci Stéphan :)
Je ne connaissais pas cette appellation ! Merci pour cette éclaircissement !
A bientôt !
Merci pour ce fr.
Un vol classique.
Des belles vues au décollage.
Des beaux sommets enneigés en vol.
Merci et à bientôt.
Merci Lucas :)
A bientôt !
Un report avec de belles captures de l’IFE naturel bien détaillées! Un vol classique avec deux instants F-OITN alors (il y en a eu un avant le remontage de bretelles par l’equipage).
Nice aux heures de pointe, on se marche vraiment sur les pieds et les problèmes de bagages (parfois des sacs à dos de randonnée bien gonflés) en cabine sont récurrents sur ce vol. A se demander si Air France ne finira pas par mettre un cerbère avant embarquement pour vérifier les gabarits ou en avion pour mettre veste et petits sacs d’office sous les sièges. Au final pas trop de retard et vol classique. Bizarre cet accompagnement des pompiers jusqu’en porte.
Merci pour le commentaire :)
Avec le manque de temps chronique m'empêchant de rédiger les FR en moins de 3 fois, j'avais finit par oublier le premier instant !
D'ailleurs, je me demande bien à quoi servent vraiment les gabarits AF en porte puisqu'en pratique, je n'ai jamais vu un agent de passage vérifier la bonne taille des bagages sur un vol AF, même quand certains sacs bien gonflés dépassent largement du gabarit.
Probablement les freins trop chauds après le freinage, puisque l'inspection se portait surtout vers cette direction, du peu que j'ai vu depuis ma place. Mais ce n'est que mon avis.
A bientôt :)
Ca par exemple.
J'étais sur le même vol que toi du côté droite de l'avion.
Je confirme que le PNC sur ce vol était mauvais.
Plutôt que d'aider les passagers à trouver un solution, c'était "démerdez-vous"
J'étais au courant du wifi à bord parce que l'hôtesse était plus curieuse d'en faire la promotion que d'aider les passagers avec les bagages
"Y a plus de place? C'est pas de ma faute"
Et le fait que la commandante de bord pousse la gueulante prouve qu'ils étaient mauvais car si l'avion était arrivé en retard d'ORY, c'était aussi pour une question de bagages en cabine bien trop nombreux.
Qu'elle ne soit pas contente, c'est un fait. Mais qu'elle rejette la faute sur les passagers, c'était exagéré.
C'est quand même elle qui est la cheffe, non?
Heureusement que je n'ai pas vu les pompiers car j'avais une correspondance
Merci pour ce FR
Merci Bernard :)
Ça alors ! Tu as du bien profiter de la belle vue sur la barre des écrins et les autres massifs enneigés ;)
Ayant embarqué dans les derniers, je n'ai pu assister à ce manège. Je n'ai pu qu'apprécier l'accueil très froid, si ce n'est absent, du CC et de la CDB en porte.
Bagages trop nombreux, certes, mais surtout un temps d'escale trop court pour un A321 sur ces liaisons courtes. Air France utilise le même temps d'escale pour les A318 aux A321, les vols en A318 sont toujours prêts à l'heure, sauf aléas alors qu'en A321, le timing est très tendu. Et si les PNC n'aident personne, ça ne peut qu'empirer l'histoire.
De toute façon, elle n'était pas commode ! Rien à voir avec notre vieux CDB de l'aller trop sympa.
Oui, mais ça n'est pas son rôle de faire la morale de la sorte, surtout avec un ton pareil.
A bientôt :)
Merci pour ce FR en mode survol touristiques avec de bien belles photos malgré un hublot pas à la hauteur... Le vol est correct mais l'équipage beaucoup moins ce qui est bien dommageable...
À bientôt
Merci AirOne :)
Et être placé du mauvais côté, là ou le soleil tape directement dans les rayures :(
A bientôt :)
Bonjour et merci pour ce FR,
Vol sympa avec un équipage qui l'est beaucoup moins.
100% d'accord avec le coup de gueule : on ne peut pas proposer des offres sans bagage et ensuite se plaindre que les PAX les achètent ! Soit ils contrôlent les bagages à l'embarquement, soit ils gèrent. On ne peut pas non plus se faire eng... si on n'est pas volontaire : ce mot a un sens.
Dommage pour le placement à gauche mais la vue (pourrie par le hublot rayé) permet quand même un refresh en géographie bienvenu pour moi.
A bientôt !
Merci Laurent :)
Je n'aurais pas mieux résumé ! Surtout qu'on sait que les PNC n'aiment pas les racks à bagages larges proposés en option sur les A320 par Zodiac (cabine ISIS, qu'on retrouve par exemple sur certains vieux A320 DL rétrofités) qui permettent d'accueillir un nombre bien plus important de valises cabine, mais la fermeture des racks à bagages nécessite de soulever le rack avec le poids des valises, ce que les PNC sur CC/MC ne veulent pas, et on ne peut que les comprendre.
Résultat, on ne peut pas résoudre en l'état actuel la capacité des A320 en bagages cabine. Il est donc très important d'insister auprès des pax lors de l'embarquement en porte que les racks doivent être réservés en priorité absolue pour les valises rigides. Cela se fait sur certains vols mais ils ne représentent malheureusement pas la priorité.
A bientôt :)