Ce FR a été posté d'abord en anglais ici. A la demande unanime d'A380B77W, en voici la version française.
C'était la première fois en cinq ans que je prenais l'avion avec mon épouse pour partir en vacances. Des vacances ensemble, il y en avait eu beaucoup pendant mes années d'expatriation, mais elle venait me retrouver chaque quelque part en Asie. Un des rares privilèges dont elle avait bénéficié alors avait été de faire le trajet en classe affaires, accumulant des airmiles FB, et atteignant le statut FB Gold. Maintenant, il s'agissait d'en profiter avant que statut et airmiles ne disparaissent.
J'avais accepté de remplir un questionnaire au sujet du site internet d'AF quand j'ai réservé ces billets prime. Il est plus facile d'améliorer un questionnaire qu'un site internet, et AF fait des efforts méritoires pour avoir de bonnes réponses : le choix fermé des réponses a un certain nombre d'affirmation est le suivant:
- Complètement d'accord
- Tout à fait d'accord (je n'ai pas perçu la nuance avec l'appréciation précédente)
- Plutôt d'accord
- Ni d'accord, ni pas d'accord
- Pas d'accord

Le bus est évident: si on vote visuellement au milieu, l'avis est Plutôt d'accord, et il n'y a qu'un choix de désaccord franc, contre trois d'accord franc. Cela permet à la communication d'AF de s’enorgueillir d'un fort taux d'adhésion des clients à la qualité des services d'AF (les questionnaires sur la qualité du vol, distribués aléatoirement dans l'avion, sont biaisés de la même manière).
Le but de notre voyage était de participer à des événements culturels (O-Bon et le festival de Kami) ET de rendre visite à des amis ET de visiter une ville (Tokyo) ET d'avoir des vacances culturelles (avec force visite de monuments historiques), mais AF n'envisage pas qu'on puisse faire tout cela dans un seul voyage : on ne pouvait cocher qu'une case. Ca doit être trop difficile pour eux de faire plusieurs choses à la fois.

Quel que soit le but de ce voyage, il fallait atteindre l'aéroport. Les taxis parisiens n'ont pas de programme de fidélité, et à la déception de mon épouse, j'ai choisi l'option RER-B. A l'accès au réseau RER de la station Chatelet-les-Halles, il faut être habitué pour savoir qu'il y a sur la gauche un sas beaucoup plus pratique que les bagagicides portillons standard.

De bout en bout, le RER-B a été aménagé pour être cheater-unfriendly, mais certainement pas customer-friendly. Si des PAX montent l'escalier à droite sur le quai de CDG-2, c'est que l'escalier mécanique à gauche est arrêté. La SNCF (qui exploite la section nord du RER-B) semble avoir adopté le message des PNC : si vous avez été capable de porter vos valises jusqu'à la station de métro, vous devez être capables de les porter vous-même jusqu'à la sortie (et de les mettre vous-même dans les coffres à bagages, dans l'avion).

Ayant donc porté votre valise de 19,9 kg jusqu'en haut des escaliers arrive le jeu du tourniquet. Personne à la SNCF n'a envisagé que les usagers de la station de l'aéroport auraient plus de bagages que les habitués du métro-boulot-dodo, et les tourniquets sont résolument hostiles au passage de PAX novices ou accompagnés d'une valise de 158 cm de dimensions cumulées et d'un bagage à main. Il ne faut pas grand monde pour créer un bouchon (avec l'aide d'un tourniquet en panne).

Bien sûr, vue d'en haut, la station fait moderne bien que monochrome. A mon sens, on aurait mieux fait de faire des économies sur la verrière et installer plus d'ascenseurs.

Le premier samedi d'août est classé Noir ou Rouge selon les itinéraires par Bison Fûté, et ce n'était pas mal à CDG non plus. Mais un coup d'œil aux BP que j'avais imprimés la veille a suffi pour que l'agent orientant les PAX à l'accès au dépose-bagages de CDG-2E me dise :
- Vous avez le statut Gold, Monsieur. Vous avez accès aux comptoirs Affaires/Elite; je vous suggère d'aller aux comptoirs 6 et 7, vous irez beaucoup plus vite.

Non, je ne suis pas FB Gold, je suis fier de mon statut FB Ivory, acquis laborieusement au bout de toutes ces années où je n'avais guère l'occasion de faire des trajets LC et de voler Skyteam. Mais nous avions des billets prime FB, débités du compte FB de mon épouse, et elle était FB Gold. Curieusement, c'était son numéro FB et son statut qui apparaissait sur les deux BP.
C'était effectivement nettement moins encombré à la banque 6, mais pas forcément plus rapide.

La queue n'avait pas l'air bien longue au dépose-bagage, mais sa vitesse de progression était celle d'un escargot, car les PAX J/Elite un jour de grand départ en vacances profitent de leur statut et de leur classe de voyage pour avoir encore plus de bagage que les autres. Un de ces PAX avait en plus un bagage dépassant les 32 kg, qui a mis un temps fou pour être rapporté, pour qu'il transfère quelque objets vers un bagage marginalement moins lourd. Ils sont moins coulants qu'à TPE sur le respect de la limite de 32 kg par chaque bagage, à CDG

Rien moins que quinze minutes pour se débarrasser de nos bagages, dûment étiquetés prioritaires (car FB Gold de Madame).

Au PIF, Madame a pris l'accès n°1, et je suis passé par un bien plus rapide sas Parafe. Madame a un vieux passeport non biométrique, et ne s'est jamais souciée de s'inscrire à Parafe, car elle était en J à chaque trajet.

Puis, transport hectométrique vers la dernière extension de CDG-2E, connue des initiés et des FRistes sous le code S4. Pour les PAX ordinaires, ce sont simplement les portes Mxx, mais c'était une excellente nouvelle de découvrir que le vol AF276 partirait de la porte M44, et non L-quelque chose.

A l'autre extrémité de ces boutiques de luxe duty-free qu'il faut traverser pour atteindre les portes d'embarquement se trouve le tout dernier salon d'AF à CDG, qui l'a fait entrer dans le monde des salons du 21° siècle (mais pas de la deuxième décennie dudit siècle, car ce salon est loin derrière ceux des premiers de la classe).

Et puisque Madame Marathon est FB Gold et peut donc inviter un PAX au salon, c'est ELLE qui M'a invité dans ce salon qu'elle n'avait jamais vu à ce jour, ayant eu la malchance de toujours partir d'une porte L à ce jour.

Un long couloir pour atteindre les dragons de l'accueil. Il m'a fallu un peu plus de temps pour être accepté, peut-être à cause de mon statut réel.

Le salon du S4 a déjà été décrit dans d'autres FR par des pros, en bien plus de détail que je ne le ferai, car il ne nous restait par beaucoup de temps avant l'embarquement à 12h45.

L'offre de nourriture est minable dans les autres salons d'AF à CDG, mais celui-ci est nettement mieux, tout en étant tellement loin derrière les premiers de la classe qu'il vaut mieux ne pas mentionner.

La sélection de fromage est décevante pour un pays fier de ses plus de 400 fromages différents, mais à dire vrai, les plats chauds couvriraient de honte n'importe quel cuisinier ou magazine culinaire français.

Je n'ai pas essayé cette sauce frémissante au curry de tomate et de noix de coco, mais elle ressemblait beaucoup à de l'eau dans une casserole oubliée sur une plaque chauffante.

Où est la viande? : c'était la phrase clé d'une célèbre publicité lors de présidentielles américaines il y a quelques décennies. Eh bien, elle est là, mais j'ai mieux n'importe quel jour ouvré chez moi, et ce n'est pas les jours ouvrés que nous passons du temps à faire de la cuisine.

Des pâtes à la fois collantes et sans goût.

Je ne bois pas d'alcool, et je ne commenterai pas cette photo. Il y avait aussi du vin et de la bière sur lesquels j'ai fait l'impasse photographique, faute de temps.

Le café n'avait rien d'extraordinaire, mais était correct.

Voici ma sélection, mais vous ne pouvez pas voir la viande et les légumes sous les pâtes qui venaient en un bloc compact. Les plateaux ne sont pas très grands, mais sont pratiques. Au moins, ils étaient disponibles, parce qu'il n'y en avait plus quand Mme Marathon est arrivée là.

J'ai pris par la suite un morceau de ce gâteau au chocolat et fruits rouges.

Bon, vais-je manger tout cela ? Pas ici, parce qu'il n'y a pas de prise électrique à proximité de ces chaises d'apparence spotter-friendly. Il y a une zone de genre café plus à l'intérieur, mais avec zéro vue et zéro électricité.


Ces prises de type E/F sont difficiles à repérer. Pourquoi ne les ont-ils pas mises à l'extrémité de ces minces tables?

Ce n'est pas la seule erreur d'aménagement. Ces fauteuils raisonnablement confortables sont solidement vissés au sol. Cela rend inconfortable toute conversation avec votre compagnon de voyage (au fond à gauche) ou la consommation de votre choix de nourriture (au fond à droite).
L'étape suivante a consisté à accéder à internet pour le traditionnel écran corporate. L'idée évidente était d'utiliser mon propre PC, mais que j'utilise une version périmée d'Internet Explorer ou à jour de Firefox, je n'ai jamais atteint la page de login. J'avais une excellente réception wifi et zéro accès internet. Bien sûr, AF n'a pas imaginé de fournir un accès wifi libre directement.

Que d'autre pouvais-je utiliser? Pas ces tablettes : elles n'ont accès qu'à des sites en lignes de journaux et de magazines.

Pas dans cette zone de travail non plus, car bien qu'il y ait des ordinateurs…

… tous les usagers reçoivent le même message. En fait, il y avait bien un panneau d'excuses à ce sujet, mais il n'était pas clair s'il c'était un ou tout les ordinateurs dont l'accès internet était HS.

S'adresser au personnel au comptoir du service clientèle ? A condition qu'il y en ait.

Je me suis adressé au comptoir d'accueil, mais je n'avais pas mon PC avec moi et ne pouvais leur montrer que non, je n'avais accès ni au réseau AF du salon, ni aux pages d'accueil d'Orange. Mais j'ai pensé alors à mon tout nouveau smartphone, qui pourrait me servir à téléphoner en France s'il y avait une carte SIM dedans. Non, il ne provient pas d'un producteur de fruits californien; c'est un clone taïwanais (le prix, lui, n'a pas été cloné).

Un petit pas pour Flight Report, un pas de géant pour moi ! cette photo immortalise ma première tentative d'accès à internet avec un téléphone :)
Avec tout cela, il ne restait pas beaucoup de temps pour le spotting : un Avro Cityjet

Un mélange d'empennages Hop!, AF et quelques inconnus au loin.

Un A321 AZ

Quid des sanitaires? Propres. Je n'ai pas cherché les douches, mais je sais qu'elles existent.

L'équipement original ici est cette boîte jaune pour les seringues usagées. Il n'est pas nécessaire d'être hospitalisé ou drogué pour avoir besoin d'une piqûre régulière: c'est le cas par exemple des diabétiques.

Un coup d'œil aux journaux et magazines.

Il était l'heure de quitter le salon, sans avoir le temps d'essayer les douches (zone 9), les sons de la peau (zone 10) et la zone de relaxation (zone 5).

On approche des portes M du terminal 2E.

Voici la star du jour: F-HPJH, dont le capitaine nous a annoncé fièrement que c'était l'A380 plus récent de la flotte d'AF.



Le fuselage est tellement énorme que les ailes semblent un peu courtes par rapport à celles d'un autre appareil.

Il y avait une queue longue mais ordonnée à l'embarquement, mais là encore, le statut de Madame Marathon nous a permis de passer par la file prioritaire.

L'A380 depuis la passerelle

Oui, ces réacteurs sont ENORMES!

Une petite partie du pont principal (entièrement Y).

J'avais choisi nos sièges soigneusement en réservant ces billets prime six mois plus tôt: je voulais un hublot à gauche (du bon côté au dessus de l'Europe, mais à contre-jour en arrivant au Japon – on ne peut tout avoir) et éviter à tout prix les sièges au niveau de l'aile, laquelle est tellement cambrée qu'elle masque presque toute la vue au pont principal (les sièges Y au hublot au pont supérieur étaient déjà tous pris).
Le siège 38A se révéla un peu décevant, car il était entre deux hublots, ce qui rendait l'observation malpratique (cette photo a été prise peu avant la descente sur NRT). La vue par le hublot avant était largement occultée par l'aile, et l'autre hublot était trop en arrière.

Je suis d'accord avec les autres FRistes qu'il y a une distance excessive entre les vitres intérieures et extérieures, réduisant fortement l'angle de vue. Avec l'aile masquant l'avant, je n'avait aucune chance de voir un appareil volant en sens inverse – je n'en ai vu que les trainées de condensation.

En revanche, un plus significatif de l'A380 est que la coubure de la carlingue crée un espace libre entre les sièges au hublot en Y et la paroi.

La carte de sécurité, recto verso


Le pitch est OK

L'aile, l'empennage d'un autre avion AF derrière lequel vous pouvez tout juste distinguer le logo d'un A330 MU.

Voici le 333 MU qui rentre à PVG

Un 767 DL aperçu pendant le roulage

Décollage après presque vingt minutes de promenade touristique

Voyez-vous le point sombre sur le nuages, au-dessus du tiers gauche de l'aile?

C'est un A32x AF

Voici le meilleur agrandissement une minute plus tard, à fond de zoom 20x.

Quelques photos juste après le décollage




La base aérienne BA 218 Persan Beaumont, utilisée par des B26 pendant la seconde guerre mondiale et fermée en 1967 (merci saraoutou).

Le mood lighting n'est pas très utile en plein jour

Les écouteurs, avec un masque, mais pas de bouchons pour les oreilles.

L'écran fait 17 cm de large, une dimension irréfutable. Le temps de réponse est un peu lent, mais reste acceptable.

Le choix du côté gauche semblait ne pas être une bonne option: la plus grande partie de l'Europe du Nord allait être sous les nuages. En fait, il allait en être de même en Extrême Orient.

Le siège 33D manque : les pros m'ont appris que là se trouve l'issue de secours des espaces de repos des PNC (que les compagnies aériennes considèrent curieusement top secret, selon un article récent d'un magazine), mais il m'était impossible de photographier l'endroit au pied de PAX déjà installés.

Sur ce vol, des membres de l'équipage parlent français, anglais, japonais, hébreu, russe, suédois, allemand et italien. Huit langues au total; je ne me souviens pas d'un équipage aussi polyglotte, toutes compagnies aériennes confondues.

L'avion est peut-être flambant neuf, mais pas le chariot: il a été livré en février 2009.

Photo signature au jus de pomme

12 grammes, pas plus! Le porte-gobelet est pratique, mais…

… mieux vaut comme ici avoir bu quelques gorgées d'abord, parce qu'Airbus a negligé d'adapter l'avion au gobelet de plastique standard d'AF.

Photo air to air d'un appareil BA.

Voici le déjeuner. Le choix japonais/européen est limité au plat chaud, et c'est poulet ou poulet.

La différence entre les deux, c'est que le plat japonais est resté bien trop longtemps dans le four: le poulet a commence à noircir, les haricots verts sont carrément brûlés et le riz est totalement sec.

De la soupe au miso dans un gobelet de carton : de quoi faire frémir tous les passagers japonais à bord, lesquels sont largement majoritaires, soit dit en passant.

Mon épouse a choisi le poulet en version occidentale (caché sous une épaisse couche de sauce), qui était cuit correctement.

Voici le pain

AF évite tout gaspillage : c'est peut-être le plus petit pain que j'ai jamais vu.

S'il n'avait pas été brûlé, mon repas aurait été correct. S'il n'avait été brûlé, le café aurait été lui aussi correct. En bref, le menu japonais était acceptable, mais les PNC l'ont massacré à la cuisson.
La classe éco depuis l'arrière de l'avion

La puériculture est réservée aux mères, dans le politiquement correct des pictogrammes AF

Le pictogramme à droite du lavabo recommande de ne pas jeter les seringues usagées avec le tout-venant, mais contrairement au salon, il n'y a pas de réceptacle spécifique pour elles.

Ces adhésifs à la position soigneusement balisée qui scellent la trappe de ventilation montrent que cet appareil peut desservir les États-Unis, qui exigent que toute trappe accessible aux PAX soient ainsi plombés pour détecter toute intrusion.

Vue nocturne avec mood lighting

Les boissons disponibles dans le galley arrière. J'aurais dû surveiller, mais j'ai eu l'impression que les PNC ne passaient pas toutes les vingt minutes pour surveiller que tout allait bien, comme leur protocole de service le spécifie.

L'escalier à l'arrière

Des petites (très petites) glaces ont été distribuées dans la nuit. Pas une très bonne idée: le bruit des froissements de papier nous a réveillés l'un et l'autre, et rien à faire pour retrouver le sommeil ensuite.

Que faire une fois réveillé par ce service nocturne? Jouer à Tetris sur l'IFE ou le smartphone, au choix

Et écouter un choix correct de musique classique, avec le Requiem et le Cantique de Jean Racine de Fauré .

… et le Requiem de Mozart. Je connais leurs partitions de basse par cœur, mais c'était de l'écoute facile et agréable.

Les ailes gauche et droite le matin, avant que la direction du soleil n'interdise toute photo à gauche. La couverture nuageuse était totale, de toute façon.


Ze winglet, avec la regrettable absence de décoration signée AF

Le petit déjeuner, avec le même café brûlé qu'au dîner : cet équipage est peut-être polyglotte, mais ne connaît rien à l'art de chauffer du café.

Cette compote de fruit nous promet les saveurs du soleil, avec un assemblage de banane et de fruits de la passion, avec une mention discrète de pommes. Si vous cherchez à lire la composition dans une police encore plus petite, vous constatez qu'il y a 63% de pomme et 9% de fruit de la passion. Le résultat n'est pas passionnant: la proportion exagérée des très économiques pommes et bananes fait que cette compote avait uniquement goût de pommes.

Nous n'avions pas le choix dans ce petit-déjeuner : ma femme a eu une compote pommes-abricots, sans la moindre information détaillée sur la composition, qui était manifestement nettement inférieure à un abricot pour une pomme.

Aucun doute quant à la nationalité de la passagère devant nous: rares sont les Françaises qui auraient de tels ongles.

Aucun paysage observable sur la section est de ce vol : il y avait successivement un soleil aveuglant à gauche sur une étendue de nuages, et bien trop de brume pendant l'essentiel de la descente sur Narita. Un golf proche de l'aéroport :

Toucher des roues en douceur

Des appareils Thai, Asiana et Swiss planes au contact du terminal international.

L'appareil atterrissant après le nôtre était un B747-8F Nippon Cargo

Ces idéogrammes en art topiaire signifient Bon courage, Japon, un message de soutien aux victim du désastre de Fukushima.

Pour les étrangers, c'est simplement Narita.

Les Japonais roulent à gauche, et se tiennent à gauche dans les escaliers mécaniques (sauf dans le métro d'Osaka, merci Planet Earth pour la précision)

Il y a une excellente vue sur le tarmac depuis le couloir à l'étage supérieur.

Des avions cargo au loin

Un A330 VN

Un 757 DL (NRT est un hub secondaire de Delta)

Bienvenue à l'immigration (peut-être plus rapide pour les étrangers que pour les Japonais, au vu des queues et de leurs vitesses respectives).

Et bienvenue à la livraison des bagages. Les étiquettes prioritaires sur nos bagages étaient inutiles : aucune priorité n'était respectée ici.

C'est la fin du volet aéronautique de ce FR; la suite est un bonus touristique d'une partie du Japon où se rendent peu d'étrangers.
Une heure après l'atterrissage à NRT, nous quittions l'aéroport avec une voiture louée pour deux semaines. Non, contrairement à ce qui s'était passé une fois à Kinmen, je n'a pas été victime d'un accident, mais il m'a fallu plusieurs jours pour découvrir l'option du navigateur GPS faisant emprunter les autoroutes. Les péages sont assez chers au Japon, mais la vitesse moyenne sur route est très faible, rarement au-dessus de 30 km/h. Heureusement que j'avais emporté mon fidèle atlas routier que Mme Marathon s'est curieusement déclarée incapable d'utiliser, dérogeant à tous ses devoirs de copilote.

Toujours est-il que j'ai réussi à atteindre l'autoroute Kan'etsu, malgré les adjurations du GPS pour que je la quitte.

… et ce tunnel de onze kilomètres de long .

国境の長いオトネルを抜けると雪国であった。
( Un long tunnel entre les deux régions, et voici qu'on était dans le pays de neige) : quel Japonais, quel étudiant en japonais peut prétendre ignorer cette phrase qui ouvre Pays de Neige, le roman de Yasunari Kawabata qui allait lui valoir une renommée immédiate, culminant avec le Prix Nobel de Littérature ?
La gare d'Echigo Yuzawa a beaucoup change depuis qu'elle fut le théâtre de la première scène du roman, mais je voulais néanmoins m'arrêter ici.

Le musée consacré au roman, à l'auteur et à la vie là il y a un siècle était une introduction parfait à deux semaines de voyages dans le Tōhoku, la région au nord de Tōkyō qui est rarement visitée. Les skis ont beaucoup changé depuis cette époque.

Appelons le M. Tanaka. La navigation jusqu'à son domicile dans la champagne n'a pas été chose facile, parce que contrairement aux GPS de la plupart des voitures japonaises, celui de Nissan Rent-a-Car ne reconnaissait pas les numéros de téléphone privés, mais uniquement les numéros professionnels. Mme Marathon n'était encore une fois d'aucun secours.
J'ai demandé mon chemin à une femme qui sarclait son champ, et m'a indiqué la direction du hameau, puis aux personnes âgées d'un minuscule commerce qui m'ont dit que j'étais allé trop loin, puis à une femme qui sortait de sa maison et ne savait pas, et enfin à un automobiliste qui connaissait M. Tanaka et m'a guidé jusqu'à sa maison qui n'était plus qu'à quelques centaines de mètres.
Les touristes étrangers ne viennent jamais là, et rares sont les Japonais qui le font, mais ce sanctuaire est de toute beauté japonaise.


Rouler vers l'est à partir de là était une bonne manière de dissiper le mythe du Japon qui ne serait qu'une vaste conurbation dense. Cela a pris plusieurs heures à travers la campagne, puis de denses forêts. Ici et là, il y avait des parkings pour prendre un appel téléphonique…

… ou mettre ou ôter les chaînes, car cette région reçoit des mètres de neige en hiver.

Le plateau de Bandai a été créé par une éruption volcanique massive en 1888. Les montagnes vierges qui l'entourent sont aujourd'hui un magnifique parc national. Comme beaucoup d'autres châteaux japonais, celui d'Aizu Wakamatsu est en fait une reconstitution en béton armé, mais il n'est est pas moins superbe.

La vallée isolée de Tōno a de nombreuses maisons rurales en forme de L, avec de hauts toits de chaume. L'étable pour les chevaux était à gauche, les êtres humains vivant au centre et à droite.

Il n'y a aucune raison pour qu'un touriste vienne à Kami (加美), dans une zone 100% rurale qui n'a vraiment aucun attrait touristique particulier, mais le matsuri (festival) annuel est une raison suffisante – rendre visite à des amis en était une autre pour nous.

Et là, le passé douloureux du Tōhoku nous a sauté au visage. Le chant magnifiquement chanté par cette chorale n'était pas n'importe lequel : 花は咲く (Les fleurs refleuriront ) a été composé en mémoire des victimes du terrible tremblement de terre et tsunami de 2011.

Kami était trop à l'intérieur des terres pour avoir été menacé par le tsunami, mais ses habitants, en voiture ou en car mis en place par la municipalité, sont allés bénévolement sur la côte à Ishinomaki pour nettoyer les décombres pendant plusieurs semaines.
Vous n'imaginez pas l'odeur de décomposition qui imprégnait tous les vêtements et ma voiture, nous a dit notre ami. Il nous a emmenés à un point de vue où des photos de la côte telle qu'elle était avant étaient exposées. La photo à droite est ce que nous avons vu, deux ans et demi après.

Quelques bâtiments semblent avoir résisté, mais quand on s'en approche, on se rend compte qu'il ne s'agit que de carcasses abandonnées.

Plusieurs centaines de kilomètres de bande côtière ont été dévastés, et sont maintenant rasés. Ici et là, des habitants ont reconstruit une maison sur leur parcelle, mais la majeure partie de la surface n'est qu'herbes folles sur des fondations de béton. Les rizières, stérilisées par le sel, sont abandonnées. Des milliers de personnes vivent encore dans des logements temporaires d'acier, torrides en été, glaciaux en hiver.

Les entreprises sont dans des bâtiments provisoires similaires

Le tsunami a tordu les rails de la ligne côtière à Kesennuma, plus au nord, et ce n'est pas la seule ligne qui est à ce jour toujours coupée.

Kesennuma était un grand port de pêche; le Kaitoku-maru #18, un navire de 60 mètres de long a été emporté à un kilomètre à l'intérieur des terres par la vague. Rendez-vous compte que s'il est arrivé jusque là, c'est que l'eau était au moins au niveau de la ligne de flottaison repérée par la peinture rouge de la coque. Ce navire est aujourd'hui là où des habitations se trouvaient autrefois.

Des navires plus petits qui avaient été échoués de la même manière ont été soit démantelés, soit ramenés au rivage par des grues, mais ce chalutier de 330 tonnes était trop lourd pour retrouver la mer. Le maire de la ville voulait en faire un mémorial et une attraction touristique, mais un sondage a révélé que la population rejetait massivement ce projet et voulait voir disparaître ce rappel douloureux d'une tragédie qui avait fait 800 morts et 1200 disparus dans la seule ville de Kesennuma.
Ils veulent revenir à une vie normale, difficilement certes, et des micro-entreprises ont rouvert dans des boîtes en acier comme celles-ci…

… où nous sommes allés diner expressément pour dépenser l'argent de nos vacances là où il compte. Vous voyez là 90% de la surface du restaurant, cuisine incluse.

Cela compte de se rendre dans le Tōhoku . Nous étions les premiers étrangers à rendre visite à nos amis à Kami depuis mars 2011, et nous étions les seuls clients dans le ryōkan (hôtel traditionnel) pour notre première nuit à Matsushima, alors même que c'étaient les vacances scolaires au Japon. Matsushima est traditionnellement répertorié par les Japonais comme l'un des trois plus beaux paysages du Japon (avec Miyajima et Amanohashidate), et le nombre de visiteurs a chuté dramatiquement depuis la catastrophe de Fukushima.

Vous ne pouvez pas imaginer la gratitude qu'ont exprimé envers nous certains Japonais pour le seul fait d'être venus. Cela allait bien au-delà de la relation habituelle envers des clients, et certains n'avaient d'ailleurs pas un yen de service à nous vendre, mais ils étaient heureux, pendant un moment, de ne pas se sentir dans une région paria.
Le Tōhoku n'a jamais été une destination touristique majeure au Japon, pour les étrangers comme pour les Japonais, mais le tourisme était une part non-négligeable de l'activité dans cette région relativement peu peuplée. Louer une voiture a rendu notre voyage plus rapide et plus pratique, mais il aurait aussi été possible de le faire pour l'essentiel en train et en bus.
C'est maintenant le moment de découvrir une région qui a beaucoup à offrir, et qui est plus accueillante que jamais dans un pays si accueillant !
Merci pour ce FR
Globalement l'expérience au salon (pourtant le top AF !) est décevante
Le catering en mode brûlé est lui aussi décevant, de même que l'IFE dans un avion pourtant récent
Seule la cabine apporte un élément de satisfaction
Très beau bonus touristique
A bientôt
Merci pour ce nouvel FR et le bonus touristique très intéressant ! :)
Merci pour ce beau FR !
Par contre, je crois qu'il y a un petit problème au niveau de la date : 08/10/2013 ;-)
Voilà ce que c'est que de copier/coller la date du FR en anglais ! Je corrige :)
Merci pour cd FR toujours agréable à lire sur cette ligne plusieurs fois reportées.
Par contre excusez moi, mais quel est l'intérêt de tout mesurer ? :p
Beau FR , sublime bonus. Merci!
Un report écrit avant même de voler. Il est fort ce marathon.
Et un report sans une photo d'une table à langer et de la salle à langer ne serait pas un marathon FR.
Il manque juste l'espace enfants.
Sur la photo à la banque d'enregistrement SkyPriority, la position de la dame accroupie n'est pas très flatteuse.
Je suis effectivement curieux de voir la tête des passagers japonais à la vue de la soupe miso dans un vulgaire gobelet en papier. Y a vraiment aucun respect ;-)
Merci pour ce FR
Erreur de copié-collé de la date relevée aussi par TITI777, et aussi un oubli de floutage de visages de certains PAX comme de personnel à l'arrière-plan. C'est corrigé, merci de l'avoir relevé.
A défaut de la tête de Japonais, Madame a vu la mienne en voyant la soupe miso dans un gobelet de papier ;)
Pour l'IFE oui c'est bien d'avoir une idée, mais bon c'est une conception du FR pourquoi pas :p
Merci Marathon :)
Merci pour ce très beau FR !
Merci pour le bonus touristique !
Thanks you for this....oups pardon....Merci pour ce super bon FR très complet ;)
Bonus touristique très intéressant ! La photo du gros chalutier en cale sèche est impressionnante, on peut imaginer la force et la hauteur du tsunami !
Le Japon est pays auquel je vais penser lors de mes (nos) prochaines planifications de voyage ;) D'après tout ce que j'en lis rien que sur FR, c'est un pays super accueillant !
Merci pour ce très beau FR, statistiquement extrêmement intéressant.
La partie touristique est superbe et surtout, l'épave du bateau à terre.
Petite suggestion pour le vol retour si je puis me permettre: un niveau à bulle pour savoir si tout est bien droit.
Merci encore.
Un opus très agréable à lire, AF gentiment égratignée, et un passionnant bonus, documentaire plus que touristique, sur le Tohoku.
Merci pour ce partage.
Indéniablement, le salon est une réussite. Pour le reste de la prestation, on est plutôt dans les classiques d'AF (ceci est une litote ^^).
Merci du partage bilingue :)
Merci pour ce FR et le bonus émouvant, on y (re)voit des images de cette catastrophe qui, vu de France semble uniquement s'arrêter désormais à Fukushima, il n'en est rien c'est clair.
Pas mal l'idée du mètre, un objet rigide pas encore interdit en cabine !
dommage pour le catering décevant et cette bien mauvaise idée de proposer des glaces en nocturne vu l'emballage.
A bientôt.
Merci pour ce FR, très cher marathon.
Concernant le bug des notes de NRT, c'est le community manager qui est responsable pour m'empêcher de mettre de très mauvaises notes.
Cela ressemble à une prestation AF tout ce qu'il y a de plus classique: ça aurait pu être mieux à bien divers points mais bon, cela aurait pu être bien pire.
Merci pour le bonus sur le Tohoku!
J'admets à la rigueur un triple 10 pour NRT, mais pour CDG, j'ai un peu de mal ^^
merci pour ce fr Marathon. Bonus de grande qualité!!!
encore un Fr ultra complet!!
pour une visite furtive du salon vous etes aussi tres complet...
mais ne devenez pas vous mega pointilleux en embarquant un metre pour mesure les repas?
les FR les plus pointu de flight report...
vraiment dommage que le repas est eu un probleme de cuisson...
@plusieurs : ce voyage m'a fait réfléchir sur l'après catastrophe partout dans le monde, quand les media ont quitté le terrain. Mes interlocuteurs japonais, à Tokyo comme dans le Tohoku, étaient contre la candidature à Tokyo pour les JO de 2020 : on ferait mieux de consacrer cet argent à reconstruire le Tohoku. Rendez-vous dans sept ans : combien de journalistes profiteront des Jeux pour aller à Ishinomaki ou Kesennuma ?
Le produit n'a pas bougé d'un iota depuis mon voyage l'année dernière
Le petit déjeuner fait toujours autant cheap
Merci pour le FR & merci pour la photo du 388 à l'arrivée. Ca me rappelle des souvenirs .... soupir .... Surtout le soleil à travers les grandes vitres de Narita, et le contraste avec la clim
Je me souviens avoir passé l'immigration en 10 min, ce qui a laissé le temps de livrer mon bagage