Un peu d'exotisme asiatique en ces temps de disette sur le plan des voyages outre-Europe…
Nous sommes en janvier 2014 et mes obligations professionnelles me conduisent fréquemment en Indonésie où mon employeur d'alors est régulièrement appelée à fournir à une entreprise locale des moyens destinés à faciliter la mobilité des pèlerins du pays (le premier du monde musulman en termes de nombre d'habitants) se rendant tous les ans à La Mecque.
Inutile de dire que ces voyages récurrents ont été l'occasion, pendant plusieurs années, de faire tours et détours entre Paris et Jakarta (je n'y suis pour rien, il n'existe pas de vols directs entre les deux pays, hé hé…) et d'utiliser mon temps libre sur place entre deux réunions pour écumer le réseau domestique indonésien, pendant que d'autres s'adonnaient aux joies du golf ou de la pêche en tous genres (comprenne qui voudra).
C'est ainsi que je débarque ce jour là aux aurores à CGK après environ 24h passés en vol ou en correspondance pour arriver de CDG, via JED, MNL et HKG. Y'avait pas de vols directs je vous dis… (voir routing complet à la fin).
Que faire alors que mon premier rendez-vous avec le représentant local n'est qu'en fin de journée ? Aller buller au bord de la piscine de l'hôtel en somnolant après quatre vols pas toujours d'un grand confort ? Bien sûr que non ! Je me rends à l'aérogare domestique en quête d'un aller-retour express qui me permettrait de compléter mon flightlog par une (ou deux) jolie (s) prise (s).
Et voilà le travail : après une analyse rapide de l'offre de la matinée, il s'avère que la destination répondant au doux nom de PANGKALAN BUN remplit tous les critères, l'aller s'effectuant avec la compagnie TRIGANA AIR.

Le billet m'a coûté une quarantaine d'€uro et je dois acquitter un supplément de 40.000 Roupies pour la taxe d'aéroport.

Une fois franchi le PIF, il faut marcher jusqu'à l'extrémité de la zone d'embarquement pour avoir un panorama de la faune locale. Pas très varié en termes de types d'avions mais l'exotisme est quand même là !

J'aperçois un peu plus loin l'objectif de la manip : ce vieux B737-400 immatrculé PK-YSF, millésime 1988, soit 26 ans d'âge à ce moment là. Un avion avec un pedigree assez propre puisqu'il n'a connu que deux compagnies (Asiana et Batavia Air) avant d'intégrer la flotte de Trigana Air cinq mois auparavant seulement.

Les conditions de spotting, derrière les vitres, ne sont pas idéales mais on peut quand même faire quelques gros plans comme cet A320 de Citilink.

On va embarquer par la piste en faux contact, les passerelles télescopique semblant toutes HS, ce qui est l'occasion de tirer le portrait à cet autre A320 Citilink.

Me voilà installé à bord du B734 de Trigana. L'embarquement touche à sa fin.

Il n'y a pas de magazine de bord mais l'essentiel ce sont bien ces consignes de sécurité tout à fait convenables pour un collectionneur.

Leur présentation est directement héritée de l'opérateur précédent de l'avion, Batavia Air.

On remarquera qu'aucune mention ne fait état de l'interdiction d'emporter ce document avec soi… !

Les portes sont à présent fermées, le toboggan de la 1G est armé et nous allons pouvoir partir.

Push back avec 10 minutes de retard, autant dire parfaitement à l'heure en traduisant en indonésien aéronautique.

Le roulage permet de passer en revue des avions déjà aperçus plus tôt.

Il nous faudra une bonne quinzaine de minutes pour atteindre le seuil de piste et décoller.

En contre-bas, quelques épaves de B747 et DC-10 venus eux aussi en quête de vols pour le Hajj et qui ont visiblement achevé sur place leur carrière à leur retour… J'aime bien l'endroit mais je vais essayer de ne pas finir comme eux :-).

Cet aéroport de Jakarta c'est un peu la cour des miracles comme celui de Téhréan Mehrabad ou Kiev Borispol, avec des avions dans tous les coins et recoins.

Notre vénérable B737-400 est à peine plus jeune que tous les avions qui sont venus pourrir plus bas mais il poursuit vaillamment sa montée.

Une fois l'altitude de croisière atteinte, les PNC gratifieront tous les passagers de ce coffret dont j'ai malencontreusement omis de photographier le contenu, mais qui devait contenir le classique petit déjeuner indonésien, très apprécié… par la clientèle locale…

Je m'assoupis ensuite pendant quelques minutes et je suis réveillé par les annonces précédant l'arrivée. Nous survolons déjà l'île de Bornéo, au dessus de la ville de Kumai, située sur un estuaire débouchant sur la Mer de Java.

Nous poursuivons l'approche en direction de PANGKALAN BUN un peu plus loin vers l'intérieur des terres.

Atterrissage, arrivée au parking et débarquement se feront dans la foulée. Le vol aura tout juste duré une heure.

La météo est meilleure qu'à Jakarta, j'en profite pour traîner un peu sur le tarmac une fois tous les pax débarqués afin de faire cette photo de notre B734.

Je rejoins ensuite la charmante aérogare de l'aéroport baptisé ISKANDAR, dans le plus pur style architectural de Bornéo.

Le retour vers Jakarta du B734 de Trigana Air suivra après une escale rapide aux côtés de ce Pilatus PC-12 immatriculé aux USA.

Pour ma part, c'est à 13h00 que je retournerai à Jakarta, toujours en B737 Classic mais cette fois-ci à bord de ce très joli -500 de KALSTAR.

Avec une livrée définitivement plus aboutie que celle de TRIGANA AIR.

En revanche, question catering, c'est du pareil au même…

Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse. Et ce qui me concerne, c'est bien avec la satisfaction du devoir Avgeek accompli que j'atterris à CGK pour la deuxième fois de la journée. Il est tout juste plus de 14h00 et je suis largement dans les temps pour mon premier rendez-vous. Avouez qu'il aurait été stupide de se priver de cette doublette de 737 Classic pour quelques heures de plus à ne rien faire à l'hôtel…

Eh non, pas de nouveau FR en DC-3 cette fois-ci, ni même un bonus sur ce magnifique avion mais simplement une photo de cet avion parfaitement préservé aux couleurs historiques de Garuda, prise devant le siège de cette même compagnie à Cengkareng.

Ainsi allait la vie dans l'aérien indonésien en 2014…
Résumé de mon parcours effectué en janvier de cette année-là :
1/ CDG JED SV126 11H10 HZ-AQJ Airbus A330-343E Saudia
2/ JED MNL SV872 23H55 HZ-AIY Boeing 747-468 Saudia
3/MNL HKG KA932 20H50 B-HST Airbus A320-232 Dragonair
4/ HKG CGK CI677 01H15 B-18351 Airbus A330-302 China Airlines
5/CGK PKN IL707 09H10 PK-YSF Boeing 737-4Y0 Trigana Air
6/ PKN CGK KD721 13H15 PK-KSP Boeing 737-59D KalStar Airlines
7/ CGK SUB ID6308 18H50 PK-LBH Boeing 737-9GPER Batik Air
8/ SUB DPS SY700 07H00 PK-ECM Sukhoi Superjet 100-95B Sky Aviation :
https://flight-report.com/fr/report/6118/Sky_Aviation_SY700_Surabaya_SUB_Denpasar_DPS
9/ DPS SUB GA341 10H05 PK-GRI Canadair Regional Jet 1000 Garuda
10/ SUB CGK QG802 09H40 PK-GLU Airbus A320-214 Citilink
11/ CGK KUL OD315 13H15 9M-LNL Boeing 737-9GPER Malindo Air
12/ KUL CDG MH020 23H55 9M-MNC Airbus A380-841 Malaysian
Merci pour votre lecture et vos éventuels commentaires.
Merci Luc pour le partage !
C'est drôle que le FR précédant le tien soit sur ... Lucky Air :)
Une très belle prise sur deux compagnies dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Restent deux avions qui avaient pour l'un une cabine assez bien tenue et pour l'autre une belle livrée !
A bientôt !
Merci Stephan, tu as tout résumé. Concernant Lucky Air, il faudra quand même que je me décide à les prendre un jour... si le visa chinois 5 ans entrées illimitées que j'avais obtenu en 2018 dans les circonstances que tu imagines est encore utilisable... A bientôt.
Merci Luc pour ce FR :)
Encore un récit très original, effectivement l'Indonésie permet encore pas mal de vols avgeek malgré l'omniprésence des 737 Lion Air et Garuda. La taxe d'aéroport à 40000 Roupies est symbolique et ferait rêver en France^^ (bien évidemment ce n'est pas comparable :)
A bientôt !
Merci Nico. On est bien d'accord : même si ce circuit de paiement séparé de la taxe de départ à un guichet spécifique des aéroports indonésiens est totalement obsolète, on s'y prêterait volontiers chez nous si c'était pour limiter le montant de celle-ci à l'équivalent de 40.000IDR, soit environ 2,5€... A bientôt.
Merci Luc pour ce FR.
d'utiliser mon temps libre sur place entre deux réunions pour écumer le réseau domestique indonésien => chacun ses loisirs.
TRIGANA AIR => désolé pour la référence mais j’espère que ce n’est pas du Tricastel.
L'indonésie offre un beau terrain de jeu avgeek.
A bientôt
Merci à toi Valérie. Euh, même si je n'ai pas de photo du contenu de la meal box, je crois me souvenir qu'elle n'échappait pas à la règle du catering domestique indonésien : pas très comestible à mon goût. Donc, à tout prendre, allons-y plutôt pour un poulet Tricastel :-)... A bientôt.
Hello Luc
Trigana, ce n'est ni un vol à bord d'une toile de tente... Trigano, ni un passage dans les vignes bordelaises, Tigana ... ^^
Une compagnie dont je n'ai jamais entendu parlé, il est vrai qu'en Indonésie la kyrielle de boites de transports est incroyable.
Toi prendre un vol direct sur LC et farnienter au bord de la piscine à l'hôtel ? Tssss. :))
On remarque qu'un catering est distribué, et le contenant semble de bonne taille, Mais nous étions en 2014.
Une bonne idée de passe temps au final.
Merci pour ce nouvel opus, à très vite !
Merci Hervé. Qu'il s'agisse de la famille Trigano ou de Jean Tigana, je les crois assez perspicaces pour ne jamais investir un centime dans une compagnie aérienne, sauf à vouloir imiter Sir Richard Branson (comment devenir millionnaire dans le transport aérien ? etc...). Blague à part, j'ignore l'origine de la marque Trigana, même après avoir cherché sur le web. Les pages consacrées à la compagnie étant surtout liées à ses nombreux accidents, ce qui, comme tu le sais, n'est pas un critère d'élimination dans mes choix, faute de quoi ce FR n'aurait sans doute pas existé vu les états de service désastreux de Trigana dans ce domaine ! A bientôt.
Merci pour ce partage Luc!
C'est plutôt rare de lire des FRs qui te concernent sur le continent asiatique ^^
Il y a quelques jours nous parlions de la possibilité de prendre un B734 en 2020... si j'en crois la réponse que tu m'avais apporté, cette solution indonésienne semble être de l'histoire ancienne...
Je ne sais pas si ce rdv pro était extrêmement important, mais l'air de rien il y a un risque à le louper en faisant ça haha. En tout cas ce n'est évidemment pas moi qui vais te dire que l'idée était mauvaise, bien au contraire :D
A bientôt!
Mon jeune ami, si Flight Report avait existé dans les années 80/90, j'aurais été ravi de partager mes expériences asiatiques les plus marquantes, à bord de L.188 Electra de Mandala, Viscount de Bouraq, Hercules de Merpati, YS-11 d'Air Philippines, TriStar de Cathay Pacific et tant d'autres... Concernant les rdv pro, t'inquiète, non seulement j'avais de la marge mais dans ce genre de pays il existe toujours un moyen de s'arranger en dernière minute. Pour en revenir aux -400, je crains effectivement que cette version du 737 déjà menacée par le temps soit quasiment imprenable post-Covid, du moins en Europe. Peut-être Blue Air ? A bientôt.
Merci pour ce FR, une compagnie qui ne brille pas pour sa livrée mais plus pour le plaisir de voler à bord d'un 737 classic et je ne doute pas que pour un A/R comme celui-là, c'était bien ce que vous cherchiez. La livrée du vol retour est déjà bien plus sympa.
À bientôt
Bonjour et merci. On est bien d'accord, l'objectif était bien ces deux nouvelles entrées en B737 Classic, et à peu près rien d'autre ! A bientôt.
Merci pour ce FR
Un sympathique routing (même si leTPE promis s'est transformé en HKG ^^)
Pas mieux en effet que cet aller retour plutôt que de jouer les écrevisses à l'huile au bord d'une piscine
Deux compagnies méconnues, des 737s qui ont bien vécu, de quoi remplir l'escarcelle de fiches de sécurité et le flightlog
A bientôt
Merci pour le commentaire et le résumé de la situation. Concernant le routing, c'est bien de HKG dont il s'agit. Correction effectuée. A bientôt.
Merci pour ce FR!
L'Indonésie regorge de lignes intérieures opérées par des compagnies qui semblent plus ou moins rocambolesques; c'est un foisonnement impressionnant.
La livrée TRIGANA AIR n'est pas très réussie, on dirait qu'elle a été conçue sur Word.
En revanche, c'est très sympa de voler en 737 Classic (et encore plus lorsqu'il s'agit comme ceci d'une escapade en plein séjour professionnel).
À bientôt!