Avis du vol entre Paris et Stockholm en classe Premium Eco avec Air France

Ce FR commence par la prise de rendez-vous avec un autre FRiste qui allait se trouver landside à CDG2 dans un créneau idéal par rapport à mon vol. Où se retrouver ? Par exemple à un café au 2F. J'ai consulté le site d'ADP, qui demande à peu près autant de cheminement qu'à l'avion et vous-même quand vous atterrissez à CDG.
Mais après quelques pages, j'ai jeté mon dévolu sur le Illy Café, dont l'approche hors norme de la pause et le raffinement du décor étaient prometteurs, surtout pour un amateur de café.

Le site d'AdP a un superbe plan interactif du terminal 2F niveau Départs, sauf qu'il ne s'intéresse qu'à la zone airside. La zone landside semble être un trou noir, ou plutôt un trou blanc dans ce graphisme.

Mais en cliquant sur Bar dans la barre de menus, on les voit apparaître ainsi.

La version imprimable est assez intéressante, car elle ne semble s'intéresser qu'aux PAX Skypriority.

Les Accès N°1 pour les PAX haut de gamme sont clairement indiqués, mais par où doit passer le menu fretin qui ne sait d'ailleurs pas ce que signifie Accès N°1 ? Il n'y a pas d'Accès N°2, et sur le plan interactif, il y a un Poste Inspection Filtrage tout aussi abscons pour celui qui prend l'avion une fois par an. Vous savez, celui qui parle toujours de douanier à tort et à travers : c'est pour lui qu'on a mis un pictogramme avec un képi qu'aucun personnel ne porte au PIF (les douaniers non plus, d'ailleurs).

Pour revenir au plan précédent, on y trouve 17 sorties, contre deux entrées : on ne se sent pas vraiment bienvenu ;)
Bref, ayant donné rendez-vous au Illy Café à 13h45, j'arrive en voiture au parking niveau -3.

J'ai du rater une signalétique, car c'est à l'ascenseur que j'ai découvert que c'était le niveau réservé aux abonnés (j'ai pris cette photo plus tard au niveau -2).

Donc un tour gratuit supplémentaire pour trouver une place au niveau -2 (c'était à ça que devaient servir mes 5-10 minutes de marge), et laisser ma voiture place 003 allée 28, tout près du Terminal E, ce qui veut dire tout loin du Terminal F dans la direction opposée.

J'avoue avoir un peu de mal avec l'art moderne, et le raffinement du décor du Illy Café m'a franchement échappé.

En fait, il m'a tellement échappé que je suis passé devant cette sorte de sandwicherie de plage sans y prêter attention, mais sachant que ce bar à l'italienne était au niveau de la porte 14, je suis revenu sur mes pas pour découvrir ce pictogramme rouge.

Un besoin urgent m'a fait visiter les toilettes. Incontestablement propres, avec un gardiennage digne du plus sensible des quartiers de l'Hexagone. Je n'ai pas bien compris l'intérêt décoratif du FAMAS, mais il paraît que c'est rassurant pour les PAX.

Un uniforme, c'est souvent fait pour être clairement identifié, et comme le soldat ci-dessus, j'avais mis le mien pour la même raison, puisque je devais être retrouvé par un FRiste. Mon gilet haute visibilité n'est pas plus incongru que le treillis de ce fonctionnaire, après tout.

Une fois donc retrouvés et installés dans ce décor raffiné, il a fallu renoncer à l'espresso pur arabica : machine arrêtée.

Ce n'était que le résultat d'un piège pour débutant du plan interactif, car comme dans les meilleurs jeux vidéo, il fallait cliquer sur un indice caché dans l'écran et dérouler tout le menu de présentation des saveurs de l'Italie (ce que j'ai fait le soir à l'hôtel):

Un café italien qui ferme boutique à 14h, c'est nouveau pour moi, mais cela expliquait l'absence de café à 13h50 : il était sans doute déjà trop tard dans la soirée.
En revanche, j'ai noté la présence de prises électriques de type E/F au pied des sièges.

N'étant pas là pour surfer sur les 15 minutes gratuites gracieusement offertes par AdP, vous n'aurez pas d'écran corporate cette fois-ci, ni d'ailleurs de compte-rendu d'une fort intéressante conversation entre FRistes.

Je n'ai pas non plus essayé ces bornes automatiques, ayant imprimé un BP la veille au bureau (oui, je sais, ça fait très XX° siècle de ne pas présenter un smartphone au PIF).

Le PIF pour voyageurs FB-rien en classe éco, le voici. En début d'après-midi en semaine, c'est vaste et dégagé, l'attente est quasi-nulle et le personnel fait son travail courtoisement.

Je suppose que le manager de zone était en train d'aider un PAX quelque part, car je ne l'ai pas vu à son comptoir.

Le petit détail qui fait une différence sensible, c'est la longueur des comptoirs après le PIF pour remettre son PC dans sa sacoche, sa ceinture au pantalon et le contenu de ses poches dans celles-ci. Il n'y a rien de tel qu'un espace post-PIF exigu pour l'engorger.

Le nom de cette boutique (Air de Paris) évoque la pollution pour moi.

Pas grand-chose de passionnant à spotter, à part cet A321 AF en livrée Skyteam

Quand vous arrivez à la jetée des portes F41 à F56, Paul Andreu a voulu que vous soyez ébloui par la verrière.

OK, j'ai triché avec le réglage de la luminosité de mon APN; en vrai, cela ressemblait plutôt à cela.

Et surtout, cela ressemble surtout à un bouchon créé par ces deux boutiques en tête de gondole

Et surtout par les PAX qui font la queue aux premières portes à gauche et à droite, l'espace étant rétréci par l'accès aux salons accessibles aux PAX J/Elite dont je ne suis plus.

Mais au fait, où est la porte F41 ? Il faut revenir en arrière pour trouver ce petit panneau en hauteur :

A droite de la cellule pour toxicomanes, il y a des escaliers mécaniques

En voyant cette descente aux enfers, vous avez compris immédiatement :

C'est un embarquement par PAXbus.

L'embarquement a déjà largement commencé : un premier PAXbus plein s'éloigne. Un PAX devant moi tend avec son PB son passeport que l'employée n'ouvre pas : c'est un vol Schengen, et aucune pièce d'identité n'est réclamée si on n'a pas de bagage en soute.
Voici le bus pour Stockholm (comme chez Eurolines, mais sans place assises)

Toujours le décor de quartier sensible : à l'intérieur, les marteaux pour briser les vitres en cas d'accident sont sous la garde du conducteur.

Mais ne vous inquiétez pas, en cas de problème, cet employé qui veille à ce que les PAX ne s'égarent pas sur les dix mètres entre la porte et le PAXbus a des moyens de communication modernes

Comme ce téléphone

Normalement, PAXbus = occasions de spotting

Sauf que la promenade touristique tourne court : l'avion est manifestement arrivé d'un aéroport non-Schengen, d'où le petit trajet depuis la porte d'embarquement Schengen.

Un premier aperçu de l'avion, à côté d'un Dash 8 Flybe

… que voici après la fin du repoussage

Deux issues de secours accolées au dessus de l'aile et un winglet en triangle : ça devrait être un A320 (sauf chez Easyjet, et sauf chez les compagnies qui ont acheté des A319 d'occasion à Easyjet)

Alors mieux vaut avoir le cœur net

A l'extrémité de la passerelle, il y a une pile de magazine Air France : ça ne fait vraiment pas classe.

A peine un cran au-dessus, un présentoir pliable de carton avec des lingettes. L'avantage de ce design, c'est que c'est très léger et très mince une fois replié, ce qui permet de le glisser dans un coffre à bord comme j'ai vu une PNC le faire.

Cette photo a une petite histoire : la personne à l'extrême droite est une PNC qui m'a vu prendre cette banale photo :
- Pas de photos dans la cabine !
- Pardon ?
- Pas de photos dans la cabine. Je viendrai vous voir après !
Avec un ton très je m'occuperai de vous à la fin du cours d'un prof à un turbulent élève de quatrième. Une PNC qui interprète au sens le plus large l'article 15.5 des Conditions générales de transport d'AF ( La prise de vidéos et/ou de photographies autres que personnelles est interdite à bord de l´aéronef) : le vol commençait mal.

La parade a été simple : devenir difficilement identifiable… et ce qu'elle avait certainement identifié, c'était mon gilet haute visibilité. Une fois ce dernier retiré, je ressemblais à tous les autres PAX. Qu'elle ait oublié ou eu un doute sur l'identité du contrevenant, elle n'est pas revenue à la charge. A moins qu'elle ne se soit rendue compte que je n'avais aucune intention de photographier les PAX ou les PNC.
Revenons au spotting,avec cet A319 roumain de TAROM

Le premier hublot est curieusement occulté par le pelliculage

C'est pour tirer parti au maximum de l'effet Coand?, du nom de l'ingénieur roumain éponyme, que les réacteurs de l'Antonov 72 sont situés au-dessus de l'aile. C'est aussi à cause de cet effet que les propulseurs d'étrave des navires perdent toute efficacité au-delà de trois à quatre nœuds de vitesse longitudinale.

A320 RJ à l'atterrissage

Un peu de tourisme autour de CDG1, avec un 757 EC Air et un 737 Enter stationnés au large

Un aperçu de mes Airbus, en copropriété avec quelques dizaines de millions de contribuables.

B777 (?) TAM

A333 MS

Un agent secret en 738 espionne la République Française

Au départ avant nous : un A321 TK en livrée Star Alliance

Et après nous un A346 QR

La fiche de sécurité recto verso

Le viaduc de Verberie, sur la la LGV-Nord

Revenons à la cabine. Les habitués ont reconnu des sièges anciens

Le pitch est correct, pour moi et même pour d'autres aussi

Pour les djeuns, un ancien siège d'A320 AF s'incline (pas de beaucoup, mais quand même)

Et il fait au minimum 7cm d'épaisseur

Voire 10 cm au niveau de la têtière

C'est un luxe voué à disparaître à l'époque des planches à repasser qui équipe désormais les A32x d'AF.
En revanche, ce sélecteur de canal audio est inutilisé : aucun casque n'est distribué. Il n'y a pas d'IFE non plus, et la démonstration de sécurité est effectuée à l'ancienne, avec un réel effort pour ne pas sourire. Je préfère les PNC quand elles sourient, comme plus tard lors du service du repas.

Des champs en fine lamelles

Une île artificielle de stockage de vases polluées dans le Kettelmer, prolongation de l'Ijssel, lui-même l'un des bras du Rhin (merci saraoutou !).

Le repas arrive. En court-courrier, c'est la principale différence entre Y+ et Y (le fait d'être en tête au débarquement ne fait pas une grosse différence dans un monocouloir).

Alexandre de Juniac a mis six mois à l'obtenir (L'Expansion, 15/4/2013), mais le résultat est là : ce pain est chaud.

Il n'a pas grossi pour autant : il fait toujours 7cm de long

Et le plus long côté de ce triangle de camembert fait 42 mm de long. Une pisseuse de lait normande produisant dix litres par jour, et même plutôt vingt-cinq litres quand c'est saraoutou qui mesure le bidon, ça ne doit pas faire travailler beaucoup de laiteries.

Cela étant, vous aurez remarqué que les couverts sont en métal

Et que les verres, dont voici la référence, ne sont pas en plastique

Un peu de plagiat de signature, version Champomy ou assimilé

Et version eau plate

A propos, oui, il y avait une bouteille de champagne sur le trolley, mais la PNC se gardait bien d'en mentionner l'existence. Pour revenir au repas : il était bon. Ce n'était pas de la haute gastronomie, mais c'était très correct.
Un petit trajet aux toilettes, histoire de photographier la cabine J/Y+ depuis le rideau (derrière le rideau, c'est pareil, en fait)

En J, qu'est-ce que ça change ?

Uniquement la neutralisation du siège milieu. La classe Y+ n'étant pas pleine, le siège milieu était également vide à côté de moi. En revanche, la cabine Y était certainement complète, car sinon, c'est là que j'aurais voyagé.

Vue depuis l'avant de la cabine.

Le WC avant est exigu, avec toujours la table à langer à usage exclusivement féminin

Et l'interdiction de jeter sa seringue dans la poubelle du tout venant.

Pendant ce temps, les PNC prennent leur dîner.

Le trajet aura été en grande partie au dessus de nuages

Très franchement, ce n'est pas pour la décoration du winglet qu'on choisit de voler AF

Quelques effets de nuages sur du territoire à contre-jour et difficile à identifier

Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige (Charles Baudelaire)

Vous l'aurez compris, on atterrit trop tard pour des vues aériennes des alentours d'ARN où il fait déjà trop sombre. On est quasiment à l'équinoxe : la latitude n'a pas d'impact, mais la longitude oui, or Stockholm est nettement à l'est de Paris : le soleil s'y couche donc plus tôt.

Arrivée au contact à 18h45

Accueil en passerelle par deux employés attendant deux PMR – j'en avais aperçu un en salle d'embarquement. Me voyant photographier, l'employé de gauche a spontanément retourné son fauteuil pour améliorer la photo. Un bon point pour lui !

Et un autre accueil moins attendu : si on a quitté la France sans s'identifier, il faut montrer patte blanche (cette fois-ci) pour entrer au Royaume de Suède. Mais j'ai eu un ressenti nettement plus agréable que lors des contrôles similaires vécus en sortant de vols PEK-CDG, et ça bouchonnait beaucoup moins.

Un dernier coup d'œil à F-GKXL, et c'est la fin de ce FR

Vous l'avez deviné sans doute, je n'étais pas là pour faire du tourisme, et mon bonus touristique sera court. Le lendemain matin, j'ai tout au plus spotté un jumbolino suédois en descente vers l'aéroport domestique de Bromma.

Il me semblait que les voies ferrées dans la chaussée étaient réservées aux tramways.

En tout cas, elles sont propres, car ils passent régulièrement l'aspirateur

Décidément, la mixité du trafic n'est pas un vain mot ici.

C'est la fin de ce petit FR; merci de m'avoir lu. Le retour sera pour plus tard.