Avis du vol entre Paris et Bamako en classe Economique avec Air France

Bonsoir tout le monde !

Eheheh, eh oui, vous pensiez ne pas me voir écrire un fr en cette date de début décembre. Et bah, si, je suis de retour, car vous savez, un savoyard, c'est connu pour être têtu. Et je suis donc très têtu. On n'interdit pas au savoyard de voyager, jamais de la vie. Surtout pour un voyage aussi spécial, mais encore plus spécial que d'habitude.

Mon dernier fr était mon retour d'Espagne au début du confinement. A ce moment, jamais je n'aurais pensé être dans l'avion le 3 décembre pour Bamako. Je m'étais dit, et voilà, encore une fois, je vais devoir annuler. Je devais déjà y aller en mai, ça avait été annulé et là c'était chaud. Je m'étais dit, au pire, je décale à mi-décembre. Puis, non, je préfère partir le 3.
Depuis le début j'ai gardé espoir, et ce fr va vous montrer qu'il faut toujours avoir espoir (oui je suis un philosophe).
Lorsque je suis rentré du Canada, je voulais toujours croire que je pourrais aller au Mali en mai. Jusque début mai, je gardais espoir. Malheureusement, frontières maliennes fermées, vols annulés, je n'ai pas pu y aller. Un coup derrière la tête certes, mais j'ai continué à garder espoir pour décembre. Puis la situation du covid s'est dégradée en septembre, octobre et là, bim, nouvelle dictature et confinement. Personne ne pouvait croire que j'allais partir le 3 décembre. Mais jusqu'au bout j'ai gardé espoir, et ça a enfin payé !

Je ne vais pas vous dire le contraire, tout le mois de novembre a été stressant. Pourtant je ne suis pas quelqu'un stressé de base, mais là, je l'étais un peu. Je m'étais dit, ça sera mission impossible. J'avais eu quelques retours début novembre où des personnes avaient pu voyager. Mais je m'étais dit, c'est que le début du confinement, tout n'est pas en place, d'ici décembre, on sera vraiment bloqué.
Après quelques recherches sur le net, j'ai trouvé un groupe de voyageurs avec de nombreux avis. J'ai vu beaucoup de retours d'expérience et cela m'a motivé pour maintenir mon départ. Quelques jours avant, j'ai appelé ADP et la femme m'a dit que si le pays où j'allais n'avait pas de restrictions pour entrer alors la PAF ne pouvait pas m'interdire de partir. Au pire, je prenais une amende, mais ils devaient me laisser passer. J'ai vérifié dans les textes et en effet, il n'y a pas de décret qui interdise de partir. Donc je suis parti.

Bon, la version officielle maintenant, mais chut faut pas le dire. Le 1er décembre, je suis allé à Chambéry, j'ai annoncé que la Savoie prenait son indépendance. J'ai viré toutes les institutions qui représentaient la France, et j'ai fermé nos frontières savoisiennes. On m'a proposé de devenir Empereur de Savoie, j'ai refusé, je suis beaucoup trop modeste. Néanmoins, j'ai gardé une place importante au pouvoir savoisien. C'est ainsi, avec mon passeport diplomatique de Savoie, que j'ai pu passer en transit par la France. Il n'est pas malin savoyard junior ? Ce n'est pas savoyard sénior qui aurait eu cette idée hein ?

Bon arrêtons les conneries.
Le lundi 30 novembre, direction l'aéroport de Bordeaux pour me faire tester. Tout se passe bien, c'est là que je me rends compte qu'une grande partie des français sont des chochottes, car ça vaaaa y'a pire, ce n'est pas très douloureux. Pas très agréable mais pas douloureux, alala. Heureusement que les gens n'étaient pas à la guerre, on aurait vite perdu.
Le soir même j'ai le résultat, je suis négatif, bonne chose de faite. Par contre, on m'annonce que je suis positif au génépi, je leur explique que c'est normal. En Savoie, nous, on a des vrais alcools pas comme chez vous à Bordeaux ! Mon explication n'a pas vraiment plu, les bordelais pensant être les meilleurs. Ça m'est égal !

une dernière au mali ?

Bon, alors ce voyage était important pour moi, comme souvent quand je vais au Mali. Premièrement, cela faisait 1 an et demi que je n'avais pas été au Mali, donc j'avais hâte d'y retourner. Deuxièmement, entre le coup d’État récent, l'instabilité, je ne savais pas comment dans l'avenir serait le Mali, donc faut en profiter tant qu'il est encore temps.
Mais ce voyage était encore plus important, pourquoi ?
Ce voyage est spécial pour moi, car l'histoire va peut-être s'achever. Je vais peut-être boucler la boucle au Mali.
C'est peut-être ma dernière fois au Mali avant très longtemps.  C'est même surement ma dernière fois..
La suite dans le prochain épisode……. 

Quoiiii le savoyard ne va plus y aller ?? Mais comment on va faire pour vivre sans ses fr au Mali !? Ne vous inquiétez pas, je suis toujours présent.
Non blague à part, ma sœur doit quitter le Mali pour aller vivre à Dakar. Enfin, mon père, depuis quelques mois, à l'intention de quitter le Mali pour aller s'installer au Sénégal aussi. Misère, ce que je redoutais, arrive. Eh oui, vivre à Bamako n'est plus quelque chose de simple. De plus en plus compliqué pour sortir, pas simple de sortir de la capitale, pas mal de personnes partent, le climat est difficile, la bouffe, on tourne en rond.
Donc voilà, le Sénégal offre l'océan, un climat sympa, une nourriture plus variée, une plus grande sécurité…
Je suis contre ce départ, car Bamako c'est Bamako, c'est spécial, mais la ville a son charme. Et puis je préfère le Mali au Sénégal, largement. Mais bon,  c'est son choix et je le respecte.
Donc ce fr est surement mon dernier au Mali. Après s'il part, je n'aurais plus grand monde à voir au Mali. Ne pouvant pas aller dans le nord (pays Dogon, Tombouctou, Ségou, Mopti…), je ne vais pas revenir juste pour rester à la capitale et voir pas grand monde.
Mon stage de fin d'études sera peut-être compliqué à faire au Mali donc il se fera surement ailleurs en Afrique.
Je sais que je retournerais au Mali, un jour, mais dans combien de temps ? 3 ans ? 5 ans ? 10 ans ? L'avenir me le dira.

C'est avec tristesse que j'apprends que je vais vivre mes derniers moments au Mali. Avec un coup de chance il y retournera voir des amis pendant des vacances, et j'essayerai d'y aller, mais ça me parait compliqué..
C'est peut-être con à dire, mais je prends un coup de massue.

 Je veux profiter de ce fr et de celui du retour pour faire un dernier hommage à mon pays de cœur. J'y reste 1 mois, jusqu'au 1 janvier. Ça me laisse du temps pour profiter. Par contre, je redoute une chose, le départ en janvier, ça va être un déchirement je crois.
Mais bon, avant-tout, profitons.
Et puis peut-être que d'ici 1 an mon père aura retardé son départ et peut-être que dans 6 mois, vous reverrez un fr pour le Mali. 
Il nous fait donc tout un discours à trois balles alors qu'il reviendra peut-être d'ici 6 mois, il nous fatigue ce savoyard à la con !
Non, il a bien décidé de partir, donc je n'ai qu'une chose à faire pendant ce séjour, profiter. Revoir tous les endroits où j'étais, me rappeler de tous les souvenirs, et profiter de Bamako.

Bon revenons à nos moutons !
Je pars le matin à 5h15 de Bordeaux. A l'aéroport, on me demande seulement mon test covid lors de l'enregistrement. L'avion sera plein, il n'y a plus que deux vols entre BOD et CDG, un le matin, un le soir, c'est triste !
Je débarque direction le S3. Le stress monte un peu pour la PAF.

Mon vol ne continue plus sur Abidjan, mais il va à Monrovia maintenant. Libéria, pays qui m'attire beaucoup.
Cherchez un peu sur l'image, j'ai la flemme de faire une flèche.

J'arrive à la PAF. Je passe bien-sûr par la file "Diplomate savoisien".
 La PARAFE est fermée, je passe donc par un agent. Il n'y a personne, aucune queue. Le cœur s'accélère un peu. Aucun sourire comme souvent avec les agents de la PAF.
Il prend mon passeport, ma carte d'embarquement, fait ce qu'il doit faire puis me laisse passer. Aucune question, aucune demande d'attestation, je suis tranquille, enfin presque.
Il me dit "Bon voyage monsieur le diplomate".
Je souffle un bon coup et pars en direction des portes L.

B77W et A350.

Mon 350 est bien présent. C'est le 8ème d'avion que je prends sur Bamako. J'ai commencé avec du 330 de Sabena, du 310 et 300 d'AF, du 767 d'Air Afrique puis mon 330 d'AF, du 340 d'AF, du 787 d'AF et enfin du 350.
Le 350 sera le dernier type d'avion que j'aurais pris sur Bamako. 
J'aurais aimé terminer avec mon 330.

J'ai souvent volé du S3 pour aller en Afrique. Avant sa construction c'était ailleurs, certes, mais depuis, c'est souvent le S3.
C'est un peu un signe, boucler la boucle.
Le S3 que j'adore.
Je me souviens avoir couru dans ce satellite car mon 330 pour Bamako m'attendait. Je me souviens des retards, à cause de la neige, du brouillard. J'aurais vécu de belles choses dans ce S3. Sans oublier mon départ pour le Canada, qui était de ce satellite.

Tout le monde se jette sur l'embarquement. Une femme prendra la température de tout le monde et vérifiera la carte d'embarquement. C'est un peu le bordel, mais elle va bien gérer les 300 passagers. Chapeau.

embarquement

J'aime voir ce panneau. Il va me manquer.

Avant d'embarquer, je vois 5 douaniers se mettre dans les passerelles et contrôler tout le monde. Une petite accélération du cœur. Je pense à toutes les herbes de génépi que j'ai, cachées dans mon sac à dos.
Mais c'est juste pour contrôler si on a de l'argent à déclarer en cabine. Moi ils me laissent passer sans rien me demander. Tous les passagers pratiquement y passent. Je n'ai pas déclaré les lingots savoyards que j'ai. Déjà que la France me ferme mes remontées mécaniques, jamais je ne vais leur laisser mes lingots.
Cela va donc retarder notre embarquement et notre départ.

J'arrive dans la bête.

Oui je sais agent E. , cet instant porte est complètement loupé ! Et alors ?

La dernière fois que j'ai volé en 350, c'était en business. J'y retournerais bien. Le surclassement était à 1400 euros donc non, ça sera pour une autre fois ahah.
Le surclassement en premium était à 400 euros. Je reste en éco avec le peuple.
A partir de combien vous pensez que ça vaut le coup en premium et en business ?

Je m'installe dans mes quartiers.
Accueil au top par l'équipage ! Il est super sympa.
Cabine connue en 3-3-3. Je préférais la config A330 d'AF en 2-4-2, c'était largement plus confortable. Là au hublot, je suis complètement bloqué.

Le pas sur ce 350, not too bad, not too bad (certains auront peut-être la référence), les autres seront des ignorants. Faut aimer le tennis pour comprendre.

IFE miroir.

Air Baltic en A220 qui s'approche.

Delta en 350.

AF en B77W.

Mon amour de voisin, un beau 330.

United en dreamliner. Toujours bizarre de voir United au 2E.

Du triple 7 et du 330.
Je suis peut-être con, mais je préfère les anciennes couleurs aux nouvelles. En fait non, je suis pas con, j'ai raison !

Il n'est pas beau ce 777 aux anciennes couleurs ?

Le temps est sublime à Paris, comme toujours.

Y'aura bientôt plus rien au plafond.

Pushback. Pas l'habitude de voir Air Canada au S3. C'est triste de savoir qu'il ne reste plus que le 2F et 2E d'ouverts.

789.

Air Canada, China Southern en 380 et Singapore Airlines en 350.

Mon petit 330 d'Air France.

Les consignes que je déteste toujours autant.
L'avion est plein. J'ai deux voisins.

Rencontre avec un autre 350.

Full left.

Du 330 et du 777.

Magnifique ce winglet.

"PNC, préparez-vous pour le décollage.
Lucas, prépare toi pour ta dernière au Mali..
Tu es prêt ?"
- "Non pas du tout"

dernier décollage pour bamako

On décolle tranquillement direction Bamako.

La couche nuageuse est très épaisse à Paris.

On restera facilement 30/40 min à voler dans les nuages.

Enfin, on sort la tête.

C'est dommage de ne plus avoir d'apéritif sur AF. Je me souviens quand j'allais au Mali, y'avait toujours un apéro.
Les Pyrénées se dessinent au loin alors que l'on passe vers Biarritz.

Pas simple de les voir, elles sont un peu loin ces montagnes. Mais cela reste sublime.

Les terres du padre.

Ça fait quand même bientôt 4 mois que je n'ai pas vu mes montagnes des Alpes.

repas

Le repas arrive. Je prends un peu de rouge. J'aurais toujours un grand mal à boire du rouge dans un verre en carton. Même si le rouge n'est pas top, dans du carton c'est pire.
Salade de lentilles en entrée. Ce n'était pas top, pas trop de goût, moyen. Mais bon, j'avais faim, donc j'ai mangé.

Le plat, du poulet et de la polenta. Ça n'est pas très présentable, pas exceptionnel mais ça va, ça passait. La polenta de ma grand-mère reste cependant meilleure ahah.
Le dessert était passable. En tout cas j'ai connu pire, mais mieux chez AF.
N'oublions pas l'équipage qui est toujours aussi sympa

Sud de l'Espagne. Quelques turbulences ont lieu, bien-sûr au moment exact où j'attaque à manger. C'est dingue ça ! C'est toujours la même, dès que je mange, l'avion bouge. Je n'ai rien contre les turbulences mais pas quand je mange.
Nous quittons l'Europe et les côtes espagnoles après ce coup de gueule du bébé savoyard.

Océan Atlantique, pas loin de Gibraltar.

Ça fait du bien d'être là-haut. De retourner là-haut, de refaire du gros-porteur. Entre le covid, les écolos, et j'en passe, ça devient compliqué de voler. Quand je vois que la navette Bordeaux -Orly, c'est fini, juste une honte ! Et le maire de BDX qui s'en félicite. Les plus de 100 emplois qui sont menacés ça ne lui dérange pas ? Une honte ce monde de donneurs de leçons. Les mêmes qui ont un iphone dans la poche, des vêtements du Bangladesh, ça, ça ne dérange pas par contre ? On parle des déplacés climatiques, mais on parle des déplacés pour les énergies vertes qui ne sont pas si vertes (Chine, RDC, Amérique du Sud…) ?
Bon je m'arrête là, car je vais m'agacer. Malheureusement c'est le monde dans lequel on vit. C'est la mode.

Le ciel est splendide, comme le savoyard.
Vous vous y attendiez ? Ah mince, le savoyard devient prévisible. C'est comme un couple après 20 ans de vie commune, on connait tout de l'autre.
Jamais vous ne me connaîtrez entièrement, jamais eheh. 

l'afrique

Enfin les côtes africaines !
Le Maroc.

On va à la plage ?

Le sol devient de plus en plus aride.

On se rapproche des montagnes. J'aurais vu beaucoup de montagnes aujourd'hui.

L'Atlas n'est plus très loin.

l'atlas

Là, tout est splendide.

Je rêve de visiter ces petits villages.

Je me perds dans cette beauté.

Je tombe amoureux de l'Afrique entière.

Comme une porte d'entrée sur la grande Afrique.

Bientôt la fin de cette sublime chaîne.

La Terre m'offre un magnifique spectacle pour ce dernier voyage sur le Mali.

Le grand sahara

Nous rentrons dans l'immensité du désert.

Comment on peut ne pas aimer le côté hublot ? Etre coincé par deux voisins ? C'est vrai, c'est un peu pénible. Mais bon, la vue est juste époustouflante.

C'est de toute beauté.

L'Afrique restera pour moi le plus beau continent de cette Terre.

Dernière ligne droite jusque BKO.
Si vous n'aimez pas les photos des déserts, passez votre chemin, il va y en avoir beaucoup.
J'oubliais, moyen la sélection de films par AF. Avant, dans Collection, il y avait des bons films. Je trouve maintenant que la qualité n'est plus au rendez-vous. Je ne trouvais aucun film de très intéressant, c'est dommage

Toute vie commence à être de plus en plus rare, seul un savoyard junior pourrait vivre ici.

Je vous présente TatooineSavoie. C'est le village que j'ai fait construire la semaine dernière. Il sera ma résidence secondaire. Seuls les vrais savoyards pourront y avoir accès. Enfin, l'agent E. (Esteban) pourra avoir une dérogation pour venir faire le ménage.

Wowowow que faîtes vous là les nuages !? Je ne vous ai pas dit de venir pendant ma traversée du désert.

Une petite éclaircie.

Une œuvre d'art.

Zone de turbulences.

Attention, le désert de sable en approche.
Ah oui j'oubliais, j'avais deux voisins. Puis pendant le vol, mon voisin le plus proche est parti et n'est jamais revenu. Je l'attends toujours.
Il y avait une cinquantaine de chinois sur ce vol et mes deux voisins devaient penser que j'avais le Covid. C'est l'hôpital qui se fout de la charité (blague pour les 1ers degrés).
En effet, quand ils sont arrivés, ils ont sorti un spray désinfectant et ils ont mis du spray partout (IFE, tablette, sur leurs mains, sur leur visage, leurs jambes, sur le siège). Je regardais du coin de l’œil. Sur les accoudoirs aussi. J'ai même cru qu'ils allaient m'en mettre dessus.
Plusieurs fois ils me regardaient avec leur spray à la main.
Qu'ils n'essayent pas de mettre du spray sur le savoyard, car là, j'aurais attaqué.

Bon pour en revenir à mon voisin, il a disparu. A un moment j'ai cru qu'il avait des soucis gastriques, puis au bout de 45min, je me suis demandé s'il posait une bombe dans les toilettes (sens propre et figuré). Au bout d'1 heure, je me suis dit, bon, il se balade peut-être. Au bout d'1h30, il drague peut-être l'hôtesse. Au bout de 2h, j'en ai déduit qu'il a sauté de l'avion. Je voudrais rendre hommage à ce jeune homme.

Puis comme par magie, il a réapparu après l'atterrissage. Il n'était pas à l'aise coincé entre deux personnes, il a dû trouver une autre place.
En tout cas, j'aurais pu mieux allonger mes jambes.

Du sable à perte de vue.
A un moment je vais aux toilettes. Il y avait un malien très sympa et mon second voisin côté couloir. Il parlait que le Mandarin et très peu le français. Il a regardé le malien, m'a regardé et il a rigolé. Il a fait comprendre au malien, qu'il mangeait trop et que son ventre était trop gros. Alors que moi mon ventre était mieux, mince, et qu'il fallait être comme moi. J'ai rigolé. Le malien a rigolé aussi.
C'était un moment sympa.

Mettez cette musique, qui certes est jouée avec un instrument arménien par un artiste français d'origine arménienne mais qui va tellement bien avec le mystère et la magie du Sahara.

Je vous laisse admirer le Sahara.

Je peux voir mon dromadaire.

L'immensité du désert m'émerveille. Comment ne pas aimer ce désert, le plus grand désert chaud, le plus beau à mes yeux. St-Exupéry s'y est perdu, grâce à cela, le Petit Prince est né, un chef-d’œuvre. Les pilotes de l'aéropostale y passaient, des héros. La nuit ils se guidaient avec les étoiles, qui est capable de ça aujourd'hui ? Seuls les habitants de ce désert en sont capables.

Je rêve de traverser le Sahara, en voiture, en dromadaire, en tout. Visiter la Guelta d'Archei, à la structure de Richat "l’œil de l'Afrique", faire un tour à Tombouctou et grimper la dune rose de Gao, en passant par le majestueux Hoggar, peut-être l'un des endroits qui m'attire le plus en Afrique.
Les nomades qui le traversent m'impressionnent, ces caravanes de chameaux sont si mystérieuses et belles.
Quand vous le survolez la nuit, que voyez-vous ? Seulement les étoiles, le noir absolu au sol, rien. C'est un endroit mystérieux qui m'a toujours fasciné, me fascine encore et me fascinera pour toujours.
Le silence, rien d'autre que le silence. Rien à perte de vue, aucune trace de l'Homme ou presque.
Enfin rien, le Sahara grouille de tellement de choses, faut-il avoir envie de les voir.
Il y a 23 ans, je traversais pour la première fois ce désert, si seulement j'avais su que je l'aurais traversé autant.
Il y a 23 ans, je tombais amoureux de ce désert, sans le savoir.
Aujourd'hui, j'en suis toujours amoureux, et j'ai toujours un grand respect en le traversant depuis les cieux.
Qu'il fasse jour, que ça soit l'aube, le crépuscule, la nuit, pendant un orage, par ciel bleu, ce désert est toujours aussi magique et fascinant.

Quelques nuages qui se perdent dans l'immensité du sable.

La roche refait son apparition.

Ressortons l'appareil photo, et allons voir plus bas.

Putain que c'est beau. Avouez que la musique va bien avec ce désert.
J'ai l'impression que ça n'est pas réel, que je suis sur Mars.

Ma piscine construite y'a deux semaines.

Ça c'est mon deuxième village.
Je suis fasciné par les personnes qui vivent ici.

Ma piscine n°2.

Ma ville.

PNC début descente.

Alors que nous approchons de Bamako, je mets un peu de Salif Keïta. J'arrive bien à la maison !

Freinons un peu le savoyard dans son élan. Le vol est passé beaucoup trop vite.

bamako

Alors qu'au sol, on ne voit qu'arbres, roches, broussailles, d'un coup, comme perdue au milieu de nulle part, la ville de Bamako se dessine.
Le majestueux Niger apparaît au loin, et cette agglomération tellement charmante et mal-aimée se construit dans le paysage.
Cette ville que je connais tant, qui a changé mais pas trop.
Cette ville qui fait la une des médias malheureusement pour le mauvais côté.
Comme une dernière fois à Bamako, ce vol de jour m'offre une dernière vue de Bamako, de haut.
Comme un signe me disant, admire-là.
Profite de ces quelques secondes pour la contempler.
Il n'y a rien de spectaculaire à voir, pourtant tous les souvenirs reviennent. Enfin si, le Niger va s'avérer spectaculaire.

Bamako me dit : 

"Profite de moi depuis les airs.
Puis profite de moi depuis le sol lors du mois de décembre.
Enfin, tu me regarderas une dernière fois, comme tu as eu l'habitude lors des vols de nuit que tu faisais à mon départ.
Tu verras mes milliers de lumières briller au sol, et tu me verras m'éloigner.
Et je laisserai place à l'obscurité du désert.  
Enfin, Lucas, je continuerai d'exister dans ta mémoire, pour toujours.
Loin de toi, mais au fond de toi, au plus profond de toi..
Il restera toujours un peu de poussière de Bamako en toi, l'odeur de mes rues, les bruits, ma musique, tout sera là, quelque part, en toi..
Profite donc Lucas ! "

Ce fleuve, ces bâtiments, cette poussière que je connais tant.

La BCEAO toujours visible. L'ancien Sofitel, le nouveau pont, l'ancien pont et j'en passe. Rien ne change à Bamako, pour le bien et pour le pire..

Bamako, la ville aux trois caïmans. Avouez quelle a du charme cette ville avec son fleuve.

On peut voir l'aéroport au fond. On va traverser le mythique Niger et virer au même moment pour nous aligner sur la piste 06 de Bamako.

Environ trois fois, le savoyard s'est baigné dans le fleuve. Bien-sûr en amont de Bamako.
On vire et alors là, la vue est splendide. J'ai l'impression d'être dans le fleuve.
Bamako m'offre sa plus belle vue pour mon dernier atterrissage à Bamako Sénou.

J'avoue, c'est devant la Savoie, pour moi. Même si ça n'est pas comparable. Ça reste au-dessus.

Mes pirogues m'attendent.

On est alignés.

atterrissage

En finale.

On se pose tranquillement sur Bamako et on se laisse freiner jusqu'en bout de piste.

La fameuse terre rouge de l'Afrique.

Demi-tour, on repart pour Paris. Non, moi je descends à Bamako.

Barkhane qui s'enlise dans une guerre où j'ai l'impression que tout le monde ferme les yeux sur les vraies causes de cette guerre. Enfin "cette", ça n'est plus une guerre au Mali mais deux principales.

Sahel Aviation Service

Ils foutent quoi eux ici, vol de rapatriement ?

L'ancien aérogare que j'aime tant.

Le nouveau.

La faune locale qui rappelle la réalité du pays.

bienvenue à bamako

Je suis arrivé à la maison.

Après un peu de temps à attendre dans l'avion, je sors enfin. Voici la bête du jour sous le soleil des tropiques.
C'était juste pour vous mettre la musique dans la tête. Vous avez pas compris ? Relisez ! Faîtes un effort !
Au-revoir très sympathique de l'équipage qui était parfait sur ce vol

Dans la passerelle, c'est l'embouteillage. 1er contrôle où on vérifie notre carte d'embarquement (car l'avion continue sur Monrovia). Ensuite prise de température. Puis demande du test covid et vérification du carnet de vaccination (on ne vérifiera pas le mien).
Puis UN seul policier vérifie le passeport de tout le monde et pour moi mon visa. Je ne vous dis pas la queue que ça faisait.

Les contrôles sont finis ? Non eheh.
J'arrive à la PAF où vérification du passeport, visa, prise des empreintes (pas très covid friendly), photo du savoyard, quelques infos. Un petit tampon du Mali et c'est bon.  Mon dernier tampon.
J'arrive à la fin des pax, mais tout le monde attend sa valise. La mienne sort tout de suite, ça c'est une bonne valise savoyarde.
Passage de la valise et du sac à dos aux rayons x. Puis je donne l'étiquette bagage collée sur la carte d'embarquement pour qu'ils vérifient que je pars bien avec la bonne valise.

J'arrive enfin dehors sous les 37°C de Bamako.

On passe à la caisse payer le parking.

Ciao petit aéroport. Je n'ai pas hâte de te revoir, malheureusement.

Cette mythique route de l'aéroport que j'aime tant.

Je suis enfin dans Bamako, chez moi, là où je suis le mieux sur cette Terre.

Le meilleur, le plus grand président. Tout mon respect pour toi Capitaine Sankara.

Après les airs, je retrouve mon fleuve Niger en bas.

Et voilà, c'était mon dernier Paris - Bamako avant longtemps..

Merci de m'avoir lu.

On se retrouve pour le vol retour début janvier que je redoute énormément.
Sur ce vol retour, il y aura un bonus de Bamako.

Enfin, sur ce vol, le bonus sera consacré à un hommage de ma part envers un avion qui me tenait à cœur dans une compagnie qui me tenait à cœur, le B747 de British Airways.

A bientôt, et bonnes fêtes (je peux être gentil vous voyez).

PS : Promis, je vais profiter du Mali à fond. Boire beaucoup de bières maliennes mais pas trop !