Le SHAMROCK du sud parisien
Bonjour à tous,
Non, je ne vais pas vous parler d’un pub perdu dans la banlieue sud de Paris…
Ce n’est désormais plus une exclusivité (sauf pour la route), ni une nouveauté. Le désormais célèbre wet lease d’Aer Lingus au service de Vueling a déjà été bien reporté sur notre site préféré.
La destination m’importait peu, vu que je ne visais qu’à emprunter (mais aussi à restituer) le fameux Airbus A333 qui a en plus l’insolence d’arborer l’ancienne livrée, que je trouve très élégante - même si la plus récente reste sympathique mais bien plus sobre à mon goût.
Selon mes disponibilités, j’ai donc jeté mon dévolu sur la rotation matinale du jeudi, c’est-à-dire le « demi-tour » Nuremberg. De plus, si les choses venaient à se compliquer lors du transit à l’aéroport Albrecht-Dürer, j’avais éventuellement un plan B, non aérien mais ferroviaire. En effet, il m’était possible de rallier la ville de Bavière à Lyon moyennant un changement à Karlsruhe avec une arrivée dans la capitale des Gaules à 19h56.
Bien que la famille des 330 fasse partie de mes aéronefs préférés, je n’ai voyagé qu’une seule fois avec (en version ceo), sous les couleurs de la Korean Air, de Séoul à Manille et retour, en février 2010. Mais c’était un 200. Ce vol me permet donc de cocher plusieurs nouvelles cases : version 300, Aer Lingus et NUE. Ce vol est donc un carton (presque) plein.
Le départ très matinal m’impose en revanche une nuitée à proximité d’ORY. Ce sera l’Orly Superior Hotel situé au niveau du terminus du tram T7 à Athis-Mons où un bien bel oiseau a fait son nid. Il s'agit du F-WTSA, le premier à avoir traversé l'Atlantique ; il a une face aux couleurs d'Air France, l'autre pour arborer celles de British Airways.

Je scrute avec une attention soutenue la programmation de l’appareil la veille de mon départ. Normalement, il y a un demi-tour ARN (Stockholm) puis un demi-tour DUB (Dublin). Cette dernière course pourrait être l’occasion d’échanger le 330 contre un autre avec la nouvelle livrée. Ça ne m’aurait pas empêché de faire mon tour à NUE, mais j’aurais été un peu déçu. Flightradar24 is my friend et je suis déjà rassuré sur le fait que ce sera bien l’EI-DUZ qui stationnera cette nuit à ORY et fera donc la rotation NUE pour mon plus grand bonheur.

Je me rends donc la veille au soir dans cette lointaine banlieue pour y passer une courte nuit où l’excitation mais aussi le bruit et l’irrespect des autres clients m’empêchent de dormir posément. Pas une bonne adresse. En plus, dans le même complexe, il y avait un Kyriad qui qui était moins cher. Heureusement que le personnel était accueillant ; il m’a bien conseillé de me présenter une bonne vingtaine de minutes avant le départ de la navette.

Enchainement de vols
- 1VY8162 - Économique - Paris —> Nuremberg - Airbus A333
- 2VY8163 - Économique - Nuremberg —> Paris - Airbus A333
direction orly 2
Réveil trèèèès (trooooop) matinal mais c’est pour la bonne cause !
Je rejoins Orly 2 grâce à la navette gratuite de l’hôtel. Seules 9 places sont disponibles dans la camionnette, ce qui explique le conseil de la veille du personnel de l’hôtel. Le trajet est vite avalé et me voici donc rapidement aux portes d’Orly 2. Une carte d’embarquement ou un justificatif de vol doit être présenté pour pénétrer dans l’aéroport.

Je me retrouve vite aux comptoirs de Vueling Premium (le seul ouvert pour l'instant) pour essayer de négocier bien naïvement une place hublot avec sous le nez le plan du 333 irlandais du site seatguru. Il n’y a que deux personnes devant moi donc ça va très vite. Et ma requête est facilement acceptée. L'agente me demande si j'ai rempli le formulaire en ligne pour rentrer en ligne ; je réponds par la négative, n'étant pas au courant de cette disposition. Elle me conseille fortement de le faire. Voici l'adresse en question : www.einreiseanmeldung.de/#/


Le FIDS du jour.




Je rejoins tout de go le PIF. Passage plus que fluide, les lieux étant assez déserté à ce moment-là.
Me voilà airside sans que l’affluence ne soit meilleure.
Je ne m’attarde pas du tout dans la partie temple du commerce. Même s’il fait nuit noire, je veux observer les mouvements sur les pistes.


C'est à la porte E07 que sont invités à se rendre les passagers pour Nuremberg. Et là je m'aperçois rapidement que nous ne serons pas bien nombreux à nous rendre en Bavière.

Mes craintes seront vites confirmées : nous ne serons que dix, bibi compris. Oui oui, un 330-300 avec 6 F/A pour seulement 10 PAX. Si ça c'est pas du service quasi dédié ! Ça ressemble presque à de l'aviation d'affaire ce ratio !
C'est en PAX bus que nous rejoignons notre aéronef démesuré. Nous nous faufilons autour d'une enclave portugaise (trois A320 et un A319 de la TAP) puis on peut déjà observer au loin un peu de verdure irlandaise, le but de mon voyage. Il a fier allure dans la nuit parisienne, sous la pluie fine qui ne le dépayse pas trop de son port d'attache.
À la descente du bus, dans la mesure où personne ne s'oppose à mes prises de photos, je mitraille un peu avec mon pocket, malgré la nuit.



Les traditions sont respectées allègrement, avec les instants porte et fuselage.


Accueil à bord cordial avec un personnel qui je pense est relativement détendu vu la charge de travail qui l’attend.
L’embarquement est rondement mené. Le contraire aurait été surprenant… et scandaleux !

Les IFE n’étant pas mis en service durant tout le vol, nous aurons droit aux démonstrations de sécurité à l’ancienne. En parlant de ça, voici donc le contenu de la safety card, qui constitue la seule lecture à bord.



Je trouve le siège moelleux et le pas est bon pour mon mètre-huitante-cinq.

Et voici la tablette.

L'instant F-OITN grâce à qui je suis aujourd'hui à bord de ce vol.

« Vueling eight-one-six-two request taxi ». La visibilité depuis mon hublot m’interdit toute observation, encore que je puisse deviner quand même le cheminement : ce sera donc L4, W2, W1, W41 pour un décollage RWY 24.

Take off. La puissance est mise mais je suis surpris par le niveau sonore que je trouve assez faible eu égard à certains autres moteurs. Nous quittons très rapidement le sol. La légèreté du chargement y est sans doute pour quelque chose. Si l’on considère que l’on aurait pu être 300 personnes de plus, ça nous aurait fait une moyenne par passager de 75 kg (+ 20 kg de bagage) soit 95 kg x 300 = 28 500. Avec 28 tonnes de moins, et j’imagine un niveau de fret assez faible, ça explique aisément les performances « spectaculaires » de l’appareil.
Et c’est là que m’arrive une anecdote peu banale. Je décide de sortir mon pocket pour essayer de filmer le décollage, mais celui-ci m’échappe et tombe sur le sol. Nous sommes dans le noir, impossible de le retrouver, et je suis bien sûr attaché. Tant pis, je ferais des photos avec mon pauvre Samsung.
Virage à gauche puis direction vers l’est. La région parisienne est déjà bien réveillée mais surtout étrangement bien dégagée au niveau du ciel.



La consigne seat belt n’est toujours pas éteinte alors que nous avons presque atteint notre niveau de croisière, je me détache discrètement pour rechercher mon pocket. Rien. Puis enfin le commandant de bord éteint la consigne. Je peux me mettre à la recherche de mon appareil photo. Et je ne le trouve pas ! Rien, nada ! Un steward me voit à quatre pattes et vient me demander ce que je fais. Je lui explique ma mésaventure. Il cherche bien plus loin en arrière et retrouve mon appareil au niveau des rangs 28/29/30. Il a donc glissé sur une quinzaine de rangées. Je gratifie le steward d’une bonne demi-douzaine de « Thank you so much ». Je me rassois soulagé.
Je bascule côté tribord pour voir le lever du jour.

Nous passons au dessus de la CNPE (centrale nucléaire de production électrique) de Cattenom (57), au bord de la Moselle, non loin du fameux tripoint France / Allemagne / Luxembourg de Schengen. Si si, regardez bien, en bas à gauche du hublot.

Je prends un thé, afin de faire marcher un peu le commerce puis la descente commence vers Nuremberg.
Pour ce qui est des paysages, on repassera. On notera que le moteur 1 (donc à gauche) porte le trèfle national contrairement à celui de droite qui porte un anneau vert.




Notre bel Airbus s’aligne puis se pose sur la 28. Après un cours taxiing, nous stationnons sur le tarmac où viennent à notre rencontre divers véhicules de service. Nous sommes attendus de pied ferme et c’est par la porte intermédiaire que la descente s’effectuera vers le PAXbus. Je salue le personnel en leur disant « à très bientôt ».




Là aussi, pas de « no photo », je peux tirer le portrait (avec peu de recul) du 330-300 d’Aer Lingus.






Sur le chemin, un 738 de Corendon (9H-TJB) qui se rendra à Tenerife en début d'après-midi.

NUE devant moi
Rien de bien érotique, seulement une aérogare internationale germanique.
Après un cours trajet, nous voici guidés vers la PAF locale. Notons que 3 guichets sont ouverts pour seulement 10 PAX. Cette situation fait rêver quand on voit ce que l’on peut subir à d’autres endroits… Je suis le premier à passer.

Mon policier ne parle qu’allemand, et ça ne facilite pas les échanges eu égard à mon très faible niveau dans la langue de Goethe. Néanmoins, je comprends qu’il me demande le formulaire en ligne. Je sors ma tablette professionnelle mais je n’ai pas de réseau. En voyant les onglets activés, il comprend que j’ai quand même rempli en ligne le formulaire.
Puis il m’explique qu’il faut un masque FPP zwei à bord des transports publics (avions, trains, trams, métros, etc.). Je lui rétorque que je n’ai que la version chirurgicale. Il me rend mon passeport et me fait signe de passer. Il n’y a pas de cheminement « transit » ; je choisis donc par dépit « ausgang » …
Je ne traîne pas trop, l'aventure irlandaise en terre bavaroise n'est pas terminée.

Merci pour ce report pur avgeek qui ferait péter un câble à une certaine Greta. J'ai un peu de mal à comprendre la logique derrière l'affretement d'une telle machine sur des destinations relativement confidentielles (NUE, c'est pas franchement ultra populaire comme destination).
En tous cas, sacrée prise et mission accomplie !
LYSflyer
Merci pour le commentaire.
C'est effectivement un vol 100% Avgeek. Quand je parle autour de moi de ce genre d'escapade, mes amis me regardent un peu étrangement... et on ne peut pas leur donner complètement tort.
La raison de cet affrètement est que Vueling ayant repris massivement les slots d'AF à Orly, la condition de l'UE pour pouvoir opérer sur ces nouvelles lignes était d'offrir des capacités élevées, Vueling a répondu par le fait qu'ils allaient bientôt recevoir des A321neo, seulement cette commande tarde à arriver et Vueling a trouvé comme solution pour pouvoir répondre aux critères de l'UE un affrètement chez ses amis du groupe IAG à savoir 1 A330-300.
Eh bien merci Captainmat pour cet éclairage précis.
belle prise !
Oui belle prise. Bien content.
Merci pour ce très beau et intéressant Report. Incroyable que l'a330 soit déployé sur une ligne avec 10PAX à bord.
A bientôt.
Merci Greg pour le partage !
Le bruit dans les hôtels (même si ça va souvent avec ^^) est quelque chose que je déteste, encore plus quand il s'agit de personnes irrespectueuse du calme des autres.
10 passagers sur ce vol. Impressionnant, Vueling aurait dû affréter TwinJet et un B190 ça aurait fait l'affaire aussi ^^
A bientôt !
Et petit point modération, il faut changer la compagnie pour Aer Lingus (on utilise toujours la compagnie opératrice, même si le produit est Vuelling), je m'en suis occupé :)
Merci Esteban pour le commentaire et pour la correction.
Eh oui, un simple petit coucou aurait fait l’affaire… C’est aussi la période troublée que nous traversons qui explique de tels « dérives ». Ça permet au moins aux équipages de ne pas perdre la main en attendant une reprise de l’activité à des niveaux plus habituels.
10 pax? On se demande vraiment pourquoi Vueling a loué un avion aussi grand chez Aer Lingus.
Au moins le vol a dû être très tranquille.
En tout cas, c’est une belle prise.
Merci pour ce Fr
"On se demande vraiment pourquoi Vueling a loué un avion aussi grand chez Aer Lingus." --> Et bien la réponse est au dessus ^^