Avis du vol entre Kraków et Munich en classe Affaires avec Lufthansa

PROLOGUE

Décidément, ne pouvant nous passer l'un de l'autre, nous organisons avec Chevelan un petit week-end à Cracovie. Bon quand je dis nous, c'est lui à la base qui a eu l'idée, et moi qui est fait le programme. Ou un truc du genre.
Quelques jours avant le départ, QuentinNZ m'envoie un message, tu vas à KRK ? Oui ! Moi aussi, mais pour un XP Run. Après force de négociation et arguments pour le convaincre, je réussis à le faire rester quelques heures de plus pour que nous puissions au moins prendre un apéro super tardif le samedi soir sans qu'il n'aie à dormir dans notre baignoire et se lever encore à moitié alcoolisé pour prendre un vol de la muerte. Bon la aussi c'est un truc du genre, vous l'aurez compris.

Ce qui nous donne le routing suivant :

AVANT-PROPOS

J'ai pris l'habitude de mettre les bonus touristiques des sites visités au retour avant le vol pour respecter la logique du voyage, mais sur ce week-end j'ai décidé de mettre les bonus en fin de report.
Pourquoi ? Parce que le plus gros des deux bonus concerne Auschwitz-Birkenau et que cet endroit m'a tellement touché et je pense touche encore beaucoup de gens que je ne peux / veux pas l'imposer en tête d'un reportage concernant l'aviation. Il est pourtant facile grâce au sommaire de passer directement sur la partie qui vous intéresse, mais cette visite est psychologiquement dure et peut être que les photos que j'ai choisie de montrer le seront aussi pour certains, donc vous les retrouverez à la fin, dans la partie dédiée à cette horreur de notre histoire. Libre à vous d'aller la lire, je ne peux que vous la conseiller, mais aussi libre à vous de ne pas le faire.

aeroport de cracovie - jean paul ii

C'est avec le bon vieux cousin Uber que nous nous faisons déposer devant le terminal qui est résolument moderne.

La file pour les comptoirs LH est impressionnante, heureusement, nous avons le privilège de pouvoir passer tout à droite :

Puis nous remontons d'un niveau :

Un fast track avec des agents forts sympathiques, comme d'ailleurs tous les polonais rencontrés lors de ce séjour permet de passer les contrôles à la vitesse du son :

Le FIDS du jour, enfin une petite partie :

Ici le maître absolu c'est Ryanair avec sa filiale polonaise Buzz, histoire de tirer les prix encore plus vers le bas grâce aux salaires minimaux de la Pologne.
Passage non stop par le temple de la consommation, nous c'est direction salon :

independant executive lounge

On est bien en Pologne mais LOT c'est retirée de la plupart des marchés domestiques, KRK n'en faisant pas exception et ne propose que des vols entre KRK et WAW. Donc pas de salon de la compagnie nationale ici.
L'accueil est sympathique et le salon encore très calme :

Nous nous installons à la fenêtre pour profiter de la vue. Un 737-Max 8-200 Buzz (Ryanair déguisé en Polonais)

Finnair en E-90 :

Norwegian, où ses restes en 737-800 :

Allons voir l'offre du salon niveau liquides :

Côté solide il y a largement de quoi faire entre snacking et salades ou fromages :

C'est vraiment exhaustif :

Des fruits frais et du gateau :

Et … des Prince Polo dont nous ferons largement provision :)

Yaourts et autres céréales :

Docs de voyage et sélection super light :

L'embarquement Buzz commence 10 minutes après la sortie du dernier passager avec un changement d'équipage en plus.

Côté sécuritaire je ne sais pas si on est vraiment bon avec l'E95-E2 KL Cityhopper qui repousse à côté et après le Dash qui s'en va, toutes hélices tournantes.
Embarquement plié en 5 minutes, et au revoir petite abeille :

Voilà notre destrier qui arrive :

Alors que Finnair s'en va :

le vol

Après avoir sagement attendu quelques minutes règlementaires pour ne pas faire une Esteban en arrivant en premier, ni une MichelG en arrivant en dernier, nous partons en porte :

Nous y sommes pour 12H55, et … raté pour la MichelG en pôle devant les assistances.

Embarquement qui commence :

Fuselage shoot et instant porte les deux pas terrible, je mérite le fouet, doublement, je sais :

L'accueil est très sympa, toujours masqué, l'Allemagne ayant décidé de ne pas suivre les recommandations européennes. Ce qui provoquera quelques incompréhensions à bord.
Moi je reste devant le rideau et c'est à chaudes larmes que je vois mon compagnon de voyage passer derrière :(

Ca buzze toujours à gauche, EW est aussi à KRK :

Fiche de sécurité et pa(liatif)s :

Nous repoussons une dizaine de minutes en retard, la faute à un embarquement très long, le vol étant complet.
Nous passons cet A319 du gouvernement Ukrainien mis en sécurité ici :

Et un nombre incalculable d'avions des forces aériennes Polonaises :

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Puis nous nous arrachons au sol :

Et passons la crasse :

Le plateau est servi :

Rien de bien nouveau, c'est Dusseldorf à l'honneur et je connais ce plateau presque par coeur. Il y a de petites variations de temps en temps, mais là, non. Ca reste très bon, mais à force de voler sur LH je n'ai plus de surprises concernant ce que je vais manger.
L'équipage est attentif aux passagers malgré une cabine pleine, les passages sont nombreux pour vérifier que personne n'aie besoin de rien.
Le vol se poursuit tranquillement :

Il faut dire qu'il est aussi très court, nous voici déjà en approche de MUC :

Et posés :

Nous irons rejoindre le terminal 2 :

Salutations très cordiale de la CC qui me souhaite un bon vol vers Bâle, je reste dans la passerelle pour attendre mon Sénator Savoyard qui était en issues de secours.

Voilà qui conclu la partie vol, maintenant, je ne peux que vous encourage à voir la suite, à commencer par l'horreur nazie, suivie par la beauté de Cracovie pour rajouter un peu de légèreté.

auschwitz-birkenau

Nous avions pris l'option visite petit groupe et en français, nous avions donc la chance de n'être qu'à huit. Les visites se font avec un casque pour respecter le silence dans les lieux, le guide ayant un micro, c'est le seul qui parle. Les questions peuvent être posées à l'extérieur des bâtiments.

J'ai longuement hésité quant au choix des photos et du texte de cette visite je me suis dit que j'allais simplement en dire le minimum, laisser les photos parler par elles mêmes avec les textes des panneaux indicatifs. Histoire de ne pas, justement, biaiser l'histoire.

L'entrée se fait par la fameuse porte "Arbeit macht frei" d'Auschwitz, qui était, contrairement à Birkenau, un camp de concentration.

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L'horreur en chiffres. Je n'ai pas de mots.

Pour se représenter la chose, j'ai choisi de vous mettre les photos que nous avons vues et qui m'ont terriblement marqué. L'arrivée et le tri.

Les femmes et les enfants marchent vers la mort directement, les plus valides eux devront travailler avant de mourir.

La gare de "triage" de Birkenau et le plan d'ensemble :

Les nazis ont pris en photo absolument tous les "prisonniers" à leur arrivée et avaient un dossier sur chacun d'eux. Peu avant la libération, ils ont tenté de tout brûler, seules subsistent 9'000 photos et dossiers, qui nous sont montrées dans un des bâtiments. Un moment terrible pour nous.

Ce texte explique à quoi servait le bâtiment à gauche de la photo suivante, celui aux fenêtres totalement occultées :

Quand on se dit à ce moment là qu'on est arrivé à un stade innommable de l'horreur, on apprend à quoi servait le bâtiment de droite :

La salle du "jugement" :

Il était ensuite demandé aux prisonniers de se déshabiller :

Avant d'être exécutés contre ce mur :

Comble de la barbarie, si l'exécution était jugée trop clémente, on suspendait certains prisonniers sur ce poteau, accrochés au crochet, bras dans le dos, jusqu'à ce que mort s'en suive :

L'hôpital, qui n'en avait que le nom :

Puisqu'il n'y avait ni docteurs, ni chirurgien et presque pas de médicaments. Si un prisonnier était jugé trop faible, il était exécuté d'une piqûre de phénol en plein coeur.

La barbarie pouvait aller encore plus loin :

Si un prisonnier s'échappait, 4 était tués.

12 polonais ont été pendus ici pour avoir "aidé" 3 à s'échapper (en réalité, personne n'avait aidé, ils étaient "sélectionnés" au hasard")

La justice a quand même fini par rattraper le commandant du camp, Rudolf Höss, qui a été pendu à Auschwitz même :

Bien que n'étant considéré que comme camp de concentration, Auschwitz n'en possédait pas moins deux chambres à gaz, mais rien de comparable à Birkenau :

Nous voici à l'intérieur de la chambre à gaz, suivent les fours crématoires.

Le bâtiment de l'extérieur, un moment très difficile.

Nous sortons ensuite d'Auschwitz pour nous rendre à Birkenau :

Que voilà :

Si la visite d'Auschwitz est dure, celle de Birkenau l'est encore plus, car on ne parle plus ici de camp de concentration, mais de camp d'extermination, la solution finale comme l'avait appelée les nazis.

Nous voici sur les quais que je vous avais présenté dans les photos d'archives plus haut.

Les prisonniers arrivaient dans ces wagons, entassés comme des bêtes, sans quasiment ni eau ni nourriture, avec un seul tonneau pour se soulager, dans des transports qui pouvaient durer jusqu'à 7 jours. Beaucoup arrivaient déjà morts.

Au bout du camp se dresse un mémorial :

J'ai voulu prendre le temps de cette photo pour imaginer le chemin que tant d'innocents avaient pris, et l'endroit où leur vie à pris fin.

Les nazis, sentant la fin de la guerre arriver ont détruit les chambres à gaz et les crématoires à la dynamite pour essayer d'effacer toute preuve. Illusoire, dérisoire.
Nous voici devant ce qu'il reste d'une des 4 chambres à gaz :

Et du crématorium y attenant :

Les personnes qui n'avaient pas été sélectionnées pour mourir de suite et pour travailler vivaient dans ces baraques :

Dormaient sur ces couches simplement garnies de pailles. Les plus forts en haut, les plus faibles en bas. Pourquoi ? Parce qu'une fois les lumières éteintes, interdiction de se déplacer et de pouvoir faire ses besoins. Ceux du haut le faisaient sur ceux du bas.

Ce que les nazis osaient appeler "latrines" :

Deux âtres étaient disposés dans la bâtisse qui accueillait jusqu'à 700 personnes. Bâtisse non isolée où il faisait une chaleur terrible en été et un froid mortel en hiver, les températures descendant jusqu'à moins 30. Les prisonniers n'étaient évidemment pas habillés en conséquence, les photos plus haut vous montrent leur uniforme. La survie moyenne y était de quelques jours en hiver à quelques semaines en été.

Les nazis ne s'occupaient pas non plus des crématorium, leur rôle se limitait à jeter le Zyclon B dans les chambres à gaz, enlever et brûler les corps était confié à des prisonniers du camps, appelés les Zonderkommandos. Comme si ce n'était pas déjà assez immonde, les Zonderkommandos étaient entièrement exterminés après deux semaines et remplacés. Pour éviter qu'ils ne puissent parler et raconter ce qu'ils ont vu.

A la veille de la libération, les nazis ont forcé la plupart des prisonniers valides à marcher vers l'Allemagne, il est estimé que plus de 95% de ces "marcheurs" sont décédés sur le chemin. Les russes, premiers à arriver dans le camps, n'y ont trouvé que des malades ou des mourants.

Je pourrais raconter encore plus de choses de ce que nous avons vu, mais je pense que c'est suffisant. Si vous êtes arrivés jusque là, je pense que si vous en avez l'occasion allez visiter d'Auschwitz-Birkenau. Vous venez d'en avoir un aperçu, mais pour "toucher du doigt" toute l'horreur nazie, il faut aller constater par ses propres yeux.

cracovie

Impossible de finir ce Flight-Report et son bonus sur une horreur pareille et allons à la découverte de Cracovie qui est une ville tout juste … superbe !

Eglise St Pierre et Paul

Le musée dédié à Jean Paul II :

L'ancien hôtel de ville :

La halle aux draps :

La toute petite église St. Wojciech :

L'impressionnante Basilique Ste Marie :

Dont l'intérieur est somptueux :

La revoilà d'un peu plus loin :

Encore une fois la halle aux draps (et non au gras comme je l'avais compris ^^)

Le Château du Wawel, sur la Vistule :

Revoici l'ancien hôtel de ville au soleil couchant :

Et un soir de pleine lune sur la Vistule avec le Château en toile de fond :

Voilà qui conclu ce bonus sur Cracovie, une ville splendide, tellement belle à côté de l'horreur des camps d'Auschwitz-Birkenau