Avis du vol entre Beijing et Nanjing en classe Economique avec Hainan Airlines

L'île de Hainan, située à l'extrémité sud de la Chine, est surtout connue des Chinois pour ses plages où s'agglutinent les Chinois en mal de farniente tropical sans avoir les moyens de sortir du pays. Ce tourisme de masse purement chinois (et russe d'Asie) a été la raison d'être initiale de la compagnie aérienne à bas coût Hainan Airlines, qui déploie aujourd'hui plus de cent avions dans toute la Chine.

Ici, l'un des plus anciens de la flotte, âgé de douze ans, photographié depuis l'un des plus récents.

Pourquoi payer plus de 1000 yuan quand il y a un vol à 600 yuan permettant une correspondance correcte avec le vol AF126 en provenance de CDG? C'était l'occasion de découvrir la version chinoise du low-cost.
HaiNan Airlines opère à partir du terminal 1 de Beijing, qui fait l'impression d'une maison de poupée par rapport au Terminal 2 ouvert en 1999, et au gigantesque Terminal 3 ouvert en 2007. Ouvert en 1980, il a assez bien vieilli, et à dire vrai, il est difficile d'imaginer qu'il fête son trentième anniversaire : malgré une configuration très datée, il a été très bien modernisé et rénové. Comme au T2, il n'y a guère que les prises pour portables qui manquent un peu; ce n'est qu'au T3 qu'il y en a partout.

Pour la plupart des voyageurs, il est moins pratique, car non desservi directement par le métro, et n'offrant pas de vols internationaux, lesquels sont essentiellement au lointain Terminal 3. Dans mon cas, ces inconvénients étaient mineurs, car tous les vols Skyteam sont au Terminal 2, relié au Terminal 1 par un cheminement d'une dizaine de minutes.

C'est aussi au Terminal 2 que se trouve trois fois par semaine l'IL-62 d'Air Koryo, la compagnie nord-coréenne qui n'assure qu'une douzaine de vols par semaine avec l'étranger.

Âgé de moins d'un an quand je l'ai emprunté, le B737-800 immatriculé B-5480 est presque le plus récent de la flotte, et cela se voit : la cabine est impeccable et le tissu rouge des sièges assez réussi. L'aménagement intérieur est d'ailleurs bien éloigné de celui qu'Air France a l'effronterie de présenter comme un progrès pour ses vols intra-européens, car celui-ci offre un rembourrage correct des sièges, et un pitch généreux qui permet de les incliner.

Dans quelles compagnies aériennes les hôtesses sont-elles ainsi au garde-à-vous pendant l'annonce de bienvenue des voyageurs, avant de s'incliner en synchronisation parfaite après avoir été toutes présentées nominativement ?

A ce prix-là, les superstitieux prennent certes le risque de se trouver au rang n°13 (craint des Occidentaux), ou de subir les maléfices du chiffre 4 qui porte malheur en Chine comme au Japon. Mais ici, on a une place attribuée, au lieu de la cohue à l'embarquement de certaines low-cost européennes pour avoir les meilleurs sièges, laissant les attardés dispersés sur les sièges du milieu qui restent.

De même, il ne faut pas s'attendre au panier repas standard des vols intérieurs chinois: le repas est réduit à un sachet de vingt grammes de cacahuètes et une boisson.

Le café est évidemment au lait (le café noir, c'est vraiment rare en Chine), mais on est resservi sans mauvaise grâce, des unes comme de l'autre.

D'une capitale à l'autre (en chinois, BeiJing = Pékin signifie capitale du Nord, et NanJing = Nankin capitale du Sud), le vol prend une heure et demie.

L'avion n'arrive pas au contact, mais tout près du terminal : le cheminement est rapide, et les bagagistes chinois font comme souvent des merveilles : trois minutes chrono pour les voir arriver sur le convoyeur !

PS : à propos, vous avez remarqué la couleur du ciel à Beijing? Ce n'est pas pour rien que l'ambassade des Etats-Unis a installé sa propre station météo et diffuse quotidiennement un indice de pollution étrangement différent de l'indice officiel chinois.