Chers amis FRistes, bonjour,
Une fois n’est pas coutume, voici un FR sur un type d’avion réputé « conventionnel », le B737-300, mais je pense que tout le reste sortira un peu de sentiers battus, à commencer par la compagnie mise en avant, AIR ONIX, jamais « reportée » à ce jour. C’est « officiellement » la raison pour laquelle je me suis amusé à relater ce vol, et les quelques pérégrinations qui l’ont entouré.
Mais il y a une raison « officieuse », et même une ruse dans tout ça : normal, me direz-vous, pour un FR relatif à un vol ayant eu lieu dans un pays qui était il n’y a pas si longtemps encore sous la coupe réglée du KGB. Je préfère avouer en effet dès le début de ce FR avoir volontairement cherché à contourner les codes établis par nos « gentils administrateurs », qui ont été très clairs avec moi lors de mon inscription il y a quelques mois : éviter les FR sur les vols cargo !
Un FR peut donc en cacher un autre, et c’est par conséquent « sous couvert » de ce méritant Boeing 737-300 de la compagnie AIR ONIX, avec sa cabine pleine de passagers et surtout pas de fret, que je vais vous narrer un très court voyage effectué à l’été 2013 qui n’avait qu’un seul but à la base : voler pour la première fois en… Antonov 12 !
Pour le FR du vol AIR ONIX en tant que tel, « please skip the intro » et rendez-vous directement à la 13ème photo plus bas.
Pour les curieux de l'Antonov 12 et ceux qui ont quelques minutes à perdre, voici la version complète :
Vol de nuit en Antonov 12 au dessus de la Mer Noire
Voler en Antonov 12 ! Cela faisait longtemps que j’attendais une telle opportunité. Des spotters allemands s’étaient débrouillés en 2008 pour affréter, pour le plaisir, un Antonov 12 de la compagnie biélorusse RUBY STAR sur un vol circulaire d’une heure autour de Minsk. Forts du succès rencontré, ces mêmes allemands comptaient recommencer et en faire profiter d’autres fanas. Je m’étais inscrit pour un vol programmé en 2010, mais les biélorusses ont changé d’avis entre temps : plus jamais de vol passagers (un peu l’inverse de flight-report en quelque sorte lol), et le voyage a été annulé. Tout était donc à refaire, ou plutôt à faire… Comment s’y prendre pour voler en Antonov 12 de nos jours ? C’est la question que j’ai régulièrement posée autour de moi à chaque fois que je pressentais, dans mon « réseau » de relations professionnelles ou personnelles, qu’une personne connectée avec l’ancien bloc soviétique pourrait avoir les bons contacts, me menant jusqu’à un opérateur d’Antonov 12.
Parmi les diverses pistes activées, celle qui s’est avérée la bonne est venue de Turquie, où un ami de longue date, « bien placé » dans le monde de l’aviation locale, m’avait dit quelques mois auparavant : « je vais pouvoir te faire embarquer dans un Antonov 12 l’été prochain, il faudra te tenir prêt avec un préavis très court car ce genre de vol est difficile à anticiper, les horaires sont déposés environ 24h à l’avance et les gens que je connais en Ukraine ne sont pas impliqués dans tous les vols, juste dans certains d’entre eux ». Que répondre face à une telle offrande ? : « OK, mon ami, qu’à cela ne tienne, je me tiendrai prêt, pour un Antonov 12, je ferai le nécessaire pour me libérer… »
Et c’est ainsi, qu’après plusieurs dates « prévisionnelles » qui m’avaient été données pour juillet 2013 mais qui n’avaient pas abouti, mon téléphone sonna le soir du 5 août : « C’est pour demain, cette fois-ci c’est sûr à 100%, un Antonov 12 d’Ukraine Air Alliance partira un peu après minuit de l’aéroport de CORLU (prononcez Tchorlou) vers Simféropol en Ukraine. J’ai l’accord de la compagnie pour que tu sois à bord, envoie moi la copie scannée des 4 premières pages de ton passeport et viens à Istanbul dès que tu peux. Je m’occupe du reste ».
Dès lors, il me faudra beaucoup de chance, à commencer par celle de trouver une place à destination d’Istanbul un 6 août. Tous les vols au départ de Paris sont prévus complets, et via les « hubs » traditionnels situés sur la route (AMS, FRA, MUC, VIE, ZRH, FCO, etc…) ce n’est guère plus brillant. Je cherche, j’insiste, et je finis par avoir, quasiment par miracle, la dernière place sur l’ultime vol AF de la journée, départ CDG2E à 18h55. La chance pour le coup, y compris d’être assis tout à l’avant, en « Premium Economy», avec un dîner fort convenable, servi par un équipage commercial de haut niveau, accompagné d’une coupe de champagne destinée à célébrer avant l’heure la réalisation de ce vieux rêve.
Je prends ensuite un peu de repos en prévision de la nuit qui va suivre, qui s’annonce belle, mais… blanche ! Atterrissage à Ataturk avec 20 minutes de retard, à cause de la saturation du trafic qui nous aura fait tourner un bon moment sur le Bosphore alors que l’on était partis pile à l’heure de Roissy. Il n’y a pas que là-haut que c’est congestionné : tous les postes de stationnement « au contact » sont occupés, à 90% par les avions de Turkish, et notre A321 tricolore est dirigé vers un point « au large ». Les bus sont là, je sors parmi les premiers passagers, autre avantage d’avoir eu la chance de voyager à l’avant, mais la zone « arrivées », en amont du contrôle des passeports, est une véritable horreur : il y au moins 500 personnes devant moi. Mon ami m’attend côté public. On a pris contact par portable interposé dès l’arrivée au bloc, il m’a dit de me dépêcher à sa manière très locale (tous les turcs que je connais sont des gens adorables, mais quand ils téléphonent j’ai toujours l’impression qu’ils engueulent leur interlocuteur) car il est déjà minuit et l’Antonov 12 part dans moins de deux heures. Sachant que l’aéroport de Corlu est distant de celui d’Ataturk de plus de 100km, dont le dernier quart du parcours sans autoroute, je commence à redouter le pire…
Tant pis pour les bonnes manières, je remonte la file interminable d’un pas décidé en doublant petit à petit des dizaines et des dizaines de passagers qui font la queue. « Connection, sorry Sir, sorry Madam, connection, connection » S’ils savaient le genre de « connection » que je suis en train de tenter d’attraper…
Minuit trente, me voici enfin du bon côté. Retrouvailles rapides, remerciements de circonstances, et remise à mon ami turc du cadeau que je lui apporte pour lui témoigner ma reconnaissance : une enveloppe remplie de… consignes de sécurité des compagnies turques que j’ai empruntées dans les années 80/90 alors qu’il était encore un grand gamin faisant du spotting le long des grillages de l’aéroport d’Ataturk. Il est ravi de rajouter à sa collection, entre autres, B727 TUR Avrupa, DC-10 Bogazici ; A300 Holiday Air, DC-8 Birgenair, Shorts 360 Sonmez Hava Yollari, Antonov 24 Top Air, j’en passe et des meilleures.
Son gros 4x4 s’élance dans la nuit stambouliote, cap à l’ouest en direction des frontières grecque et bulgare. Contact par téléphone avec la personne qui est en place à Corlu pour assurer mon départ. Visiblement le chargement de l’Antonov 12 est déjà terminé, et l’on n’attend plus que ce mystérieux passager français pour partir.
Le GPS indique encore 45 minutes de trajet, je sens que mon ami négocie dur, avec son intonation très ottomane, le fait que l’avion ne parte pas tout de suite. On arrive enfin, devant une aérogare déserte. Salutations chaleureuses mais expéditives avec mon ami. La personne que l’on a tenue en haleine par mobile interposé tout au long du trajet prend le relais et me fait passer l’unique PIF de l’aérogare, de laquelle ne part qu’un vol régulier de passagers par jour, un B737 d’Anadolu vers Ankara. Tout le reste de l’activité de Corlu est constituée par des vols cargo, en grande majorité vers la Russie et les anciens états de l’URSS. Encore heureux que cette plate-forme existe, quand on sait le niveau de saturation qui est celui d’Ataturk, avec deux misérables pistes sécantes en plein milieu d’une zone fortement urbanisée, depuis que Turkish Airlines a décidé de damer le pion aux compagnies du Golfe.
Et voilà l’Antonov 12 !
Mise en route quelques instants après mon arrivée à bord. J’étais bien le dernier élément de chargement manquant !
Allez, une troisième, une quatrième et une dernière photo, afin que ce FR sur le 737 Air Onix ne se transforme pas en FR l’Antonov 12 d’Ukraine Air Alliance et soit censuré à ce titre… Chers administrateurs, le jour où les FR sur les vols cargo sont autorisés, j’ai une vingtaine d’autres photos sous le coude de l’Antonov 12, et pas mal de FR d’autres vols cargo à rajouter !
Compartiment passagers
Cockpit
Consigne de sécurité… vissée au mur. Pas moyen de la subtiliser discrètement…
Par conséquént, je la fais courte : après un vol de deux heures au-dessus de la Mer Noire sans aucune turbulence, on atterrit à Simféropol, capitale de la Crimée. Il est 4 heures du matin, il fait beau et presque chaud. Je quitte cet avion extraordinaire pour rejoindre l’aérogare et passer les formalités d’entrée en Ukraine avec l’équipage composé de… sept personnes ! Un Commandant de bord, un Officier pilote de ligne, un Mécanicien navigant, un Navigateur, un Radio, et deux « load masters ». Ces deux derniers messieurs, peu causants, étaient mes compagnons de voyage dans le « compartiment passagers » comprenant six sièges (donc presque justiciable d'un FR officiel lol) situé entre l’immense cockpit de deux étages, dans lequel le navigateur a assurément la meilleure place dans le nez vitré, et la non moins immense soute qui abritait cette nuit-là 22 tonnes de fret.
Tout ce petit monde ne se fait pas prier pour quitter rapidement les lieux en taxi. Je me retrouve seul devant le linéaire de l’aérogare, encore fermée à cette heure, d’où je vais me mettre en quête de la suite de mon voyage dès lors qu’un peu d’animation interviendra, ce qui me mènera au lever du jour. Je me dis alors que la suite la plus logique et surtout la plus « productive» pour mon « log book » de passager aérien serait d’utiliser la nouvelle compagnie locale, Air Onix (on finit par arriver au sujet « officiel » de ce FR…) née quelques mois auparavant des cendres de la supposée tout puissante Aero Svit qui s’est effondrée aussi vite qu’elle avait grandi. Air Onix aligne plus modestement à ce moment là une flotte composée de… trois Boeing 737, un -300 et deux -500, en vols réguliers depuis Simféropol vers diverses villes d’Ukraine et de pays voisins. Son comptoir des ventes ouvre à 6 heures car le premier vol part à Tel Aviv à 8h30 . Tarif aller simple si je veux monter à bord : 350€ ! Je me renseigne sur les autres départs du jour et on m’indique que le B737-300 est programmé vers Kiev Zhulyani à 10h00. Parfait pour moi, et en plus c’est moins cher que Tel Aviv, même si je débourse quand même l’équivalent de 140€. Vraiment pas donné pour un vol domestique dans un pays comme celui-ci, mais je ne pouvais définitivement rien prévoir à l’avance pour bénéficier d’un tarif plus bas !
Bonus touristique à Simféropol : Rencontre avec St Luc de Crimée
Que faire en attendant le départ ? Tenter de m’allonger sur une banquette pour dormir un peu alors que je viens de boucler 24 heures consécutives quasiment sans sommeil ? C’est une éventualité mais je me dis que ce serait dommage de ne pas profiter des deux ou trois heures qui sont devant moi pour faire une petite visite à une personne dont le prénom ne me laisse pas insensible, à savoir Saint-Luc-de-Crimée qui est vénéré localement comme l’est Saint Pierre à Rome ou Saint Jacques à Compostelle. J’ai appris l’existence de ce Saint Homme de manière tout à fait anecdotique lors d’un passage précédent à Simféropol en 2010, mais je n’avais pas eu le temps de sortir de l’aéroport cette fois-là. Etant loin de me prétendre érudit pour ce qui a est des religions, j’avoue cependant que la visite des lieux de culte dans les divers endroits où j’ai eu la chance de me rendre de par le monde constitue une curiosité certaine, car ceux-ci sont bien évidemment des concentrés du patrimoine architectural et des coutumes locales de bien des pays.
Après deux négociations infructueuses avec des chauffeurs de taxis qui ne souhaitent que m’emmener à Sébastopol pour 200€ minimum, un de leur collègue, plus âgé et sans doute moins avide de s’enrichir sur le dos d’un spotter français momentanément désœuvré, accepte de me conduire pour une poignée de Hryvnia à la basilique qui abrite la relique de Saint-Luc-de-Crimée.
Désolé de faire patienter encore quelques minutes les FRistes qui doivent finir par se demander combien de temps il faut encore attendre pour découvrir ce fameux 737 d’Air Onix… Voici donc le « bonus touristique », et promis, on passe ensuite pour de bon au « vrai » FR !
L’aéroport est situé à 15km du centre ville. On roule rapidement sur des routes défoncées, puis on arrive devant la fameuse basilique, autour de laquelle se précipitent des dizaines de personnes, de tous âges y compris beaucoup de jeunes, pour une messe qui est en train de commencer. Une très grande ferveur est perceptible, dans une solennité tout de suite amplifiée par les très beaux chants qui s’élèvent depuis la crypte.
Incroyable, ce sont les reliques de Saint-Luc-de-Crimée. Pas un visiteur de la basilique ne manque de s’en approcher dans un rituel assez précis, ponctué de l’allumage d’un cierge.
Je me sens quand même un peu un intrus dans tout ça, et je ressors assez rapidement. Le temps d’acheter quelques souvenirs, dont l’icône de qui vous savez, et je repars à l’aéroport avec mon désormais fidèle chauffeur.
Enfin… le FR sur le vol SIP-IEV en B737-300 Air Onix
L’ancienne aérogare, typiquement soviétique années 50, désormais transformée en services administratifs et en un restaurant.
Enregistrement très fluide à 8h30 dans la nouvelle aérogare, typiquement soviétique années 80
… puis passage non moins fluide en salle d’embarquement pour un peu de spotting à travers des vitres qui mériteraient un bon lavage.
A319 Rossiya
A320 S7 Airlines
A321 Ural Airlines
Et le « clou » de la matinée : Tupolev 214 Transaero à destination de Moscou Vnukovo. Pour sûr, si ce voyage avait été planifié à l’avance, je serais sûrement à bord. Mais un SIP-MOW-PAR ne s’improvise pas. Il aurait fallu réserver depuis un certain temps, trouver un tarif acceptable, et surtout se procurer un visa russe si la correspondance à Moscou impliquait un changement d’aéroport. Totalement illusoire alors que le coup de fil « déclencheur » en provenance d’Istanbul a eu lieu il y a 24 heures à peine…
Voilà enfin le B737-300 d’Air Onix, qui arrive de Kiev-Zhulyani à 9h20, dans les temps pour y repartir à 10h.
L’embarquement, à pied, est lancé à H-20'.
Arrivé à bord, je découvre des PNC peu sympathiques et une cabine très vieillissante, sellerie pas uniforme, visiblement récupérée « à droite et à gauche », parois jaunies par le temps, ce qui trahit sans doute un entretien sommaire et les multiples changements d’opérateurs : cet avion date de 1998 et a volé au fil du temps pour Air New Zealand, Freedom Air et Estonian Air.
Mais le vol part à l’heure à 10h pile bien que l'avion soit quasiment complet.
Au début du roulage, voici la deuxième relique de la journée (la première étant St Luc de Crimée, pas le 737 dans lequel je suis assis quand même) : les restes d’un Ilyushin 14 ! Extrêmement rare. Je n’ai volé qu’une fois en Il-14, sur Aerocaribbean, en 1996 à Cuba.
La suite du roulage est interminable, pour rejoindre la piste dont on a l’impression qu’elle est située sur un autre aéroport. Il s’agit en fait d’un domaine militaire gigantesque, ce qui est compréhensible quand on voit sur une carte la position stratégique que représentait la Crimée pour la toute puissante URSS.
On décolle enfin.
Survol d’un autre aéroport à proximité de celui dont on a décollé, base militaire également sans aucun doute.
On quitte la presqu-île de Crimée pour rejoindre la partie continentale de l’Ukraine.
Service à bord sans fioritures mais gratuit. Vu le prix du billet, encore heureux que ce ne soit pas du BOB …
Je m’accorde une bonne 1/2 heure de sommeil bien mérité vu ce qui a précédé, et je me réveille lors de l'approche vers Kiev.
Atterrissage à 11h25 à Zhulyani, le « city airport » de Kiev…
…qui héberge une multitude de petites compagnies et surtout un grand centre d’entretien d’Antonov 24, 26, 30 et 32…
…dont cet exemplaire de l’armée indienne dont des amis spotters bien plus calés que moi dans le domaine militaire (pas difficile tant je suis nul en la matière) m’ont dit qu’il était plutôt rare de voir des photos.
Long roulage de nouveau, ce dont je ne me plains pas car ça permet de photographier tout ce qui stationne sur cet aéroport, à savoir une multitude d'avions…
…dont ce magnifique Antonov 74 de Cavok Air, à bord duquel j’adorerais refaire un jour le « coup » réalisé la nuit précédente en Antonov 12… Allo, Istanbul, vous me recevez toujours ?…
Arrivée au parking à 11h40. Tous les passagers sont traités par bus, vers une aérogare style « mi-soviétique canal historique, mi-contreplaqué ukrainien des temps modernes fait à la va-vite ».
Il existe une autre aérogare à Zhulyani, plus moderne comme on peut voir en arrière plan, mais elle est réservée aux vols internationaux, notamment ceux de Wizz Air, compagnie qui compte bien prendre une place conséquente dans le paysage aérien ukrainien au cours des années à venir.
Le débarquement par bus est l’occasion de compléter le spotting du jour, avec notamment ce Yak-40 de Motor Sich, que l’on peut prendre en vol régulier domestique…
… puis un ATR 72 de UT Air Ukraine, compagnie qui a elle aussi récupéré une bonne partie des clients de feu Aero Svit.
Maintenant que tous mes objectifs ont été atteints, je suis en « roue libre » et je me mets en quête d’un moyen de transport pour rejoindre Borispol, le véritable aéroport international de Kiev, d’où je me dis que je trouverai bien un moyen de rentrer à Paris avant le soir. Un taxi fera l’affaire, même si les 30€ exigés pour effectuer 40km sont sûrement surévalués par rapport à la norme locale. Ayant rapidement exploré les possibilités sur l’OAG « pocket guide » dont je ne me sépare jamais, il est clair que nombre de compagnies d’Europe occidentale programmant Kiev, soit en milieu de journée, soit en « night stop » avec départ très matinal, le plus tôt dans l’après-midi sera le mieux pour moi, car après 18 heures, il deviendra difficile de trouver un vol vers l’Europe de l’Ouest.
Arrivé à 13h30 dans l’aérogare, mon choix se porte sur LOT, qui est à l’heure pour un départ à 14h45, via Varsovie bien sûr. Quelques minutes plus tard, grâce à une très bonne connexion wifi depuis la nouvelle aérogare flambant neuve de Kiev Borispol, j’ai pu émettre et payer mon billet sur internet, et me voici enregistré. Passage airside et dernier avion ukrainien « spotté » de la journée : A321 Windrose.
Bonne surprise en embarquant : le B737-400 qui va m'emmener à Varsovie est celui décoré en version « or » pour célébrer le 80ème anniversaire de LOT qui remonte à… 2009 (!) mais cette livrée si particulière a subisté jusqu'à son retrait de la flotte de la compagnie en septembre 2013, donc un mois plus tard.
Après un transit très rapide à WAW, malgré le circuit « arrivée hors Schengen, départ Schengen » qui peut s’avérer périlleux en cas de MCT réduit, la suite et la fin du voyage, vers CDG, a lieu en Embraer 190, toujours aux anciennes couleurs.
J’aime bien la LOT sur laquelle j'ai volé pour la première fois en Iluyshin 18 et en Tupolev 134 en 1981, lors d’un périple entre la Scandinavie et les pays de l’est, à l’époque de la guerre froide où il fallait des visas en bonne et due forme. Par la suite, j’ai eu la chance de prendre à peu près tous les différents types d'appareils de cette compagnie, tant en ce qui concerne ses autres avions russes (An-24 et Tu-154, mais hélas pas d'Il-62) qu’occidentaux (ATR72, B737 et B767, ERJ-145, E-170/175 et donc E-190 cette fois-ci) avec à chaque fois l’impression d’un service assez simple mais très professionnel et efficace. Il ne me reste plus que le B787 Dreamliner à essayer pour être complet avec LOT, mais n’ayant pas pu le prendre à l’hiver 2012/2013 quand il effectuait des vols intra-européens pour accélérer le « lâcher » des pilotes, je verrai ça à l’occasion d’un long-courrier futur vers les USA, Toronto ou Pékin.
Et pour terminer, une touche gastronomique (enfin, pas autant qu'au début du voyage), issue de la nouvelle offre BOB de LOT, proposée à des tarifs très modiques.
Bloc arrivée à CDG1 à 18h45, soit exactement 23 heures et 50 minutes après avoir quitté CDG2E la veille pour Istanbul, cinq vols et sept aéroports plus tard. Une nuit et une journée assurément pas comme les autres…
Pour résumer :
CDG-IST A321-200 Air France (F-GTAY)
TEQ-SIP An-12BK Ukraine Air Alliance (UR-BWF)
SIP-IEV B737-300 Air Onix (UR-KRA)
KBP-WAW B737-400 LOT (SP-LLC)
WAW-CDG E-190LR LOT (SP-LNA)
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout, et à bientôt pour de nouvelles aventures entre ciel et terre.
Un récit passionnant pour une aventure hors du commun. Inutile de commenter dans le détail ce FR d'anthologie, avec cette profusion d'appareils de conception russe ou ukrainienne que l'on ne voit jamais à l'ouest. (Un seul correctif : c'est un An-74, et non un An-72 - c'est écrit sur la carlingue :). Merci !
Bonjour et merci. Vous avez raison, correction effectuée. Les An-72 et -74 sont quasi identiques, mais comme bien d'autres types d'appareils russes, une variante suffit souvent à justifier un nouveau nom (An-24/26, An-148/158, Tu-204/214, etc...) alors que les constructeurs occidentaux nous ont habitués à rajouter des suffixes comme Adv par le passé, ou ER ces derniers temps, et Max ou neo à l'avenir...
Quel magnifique report. J'ai adoré. Merci beaucoup !
Merci pour ce FR trés original !!!!!!!!!!!!! Le voyage en Antonov 12 est quand assez fou
Merci pour ce FR d'anthologie ! :) :) :)
Merci pour ce FR pour le moins original et très passionnant. J'espère un jour voyager à mon tour sur un TUPOLEV TU154 mais je ne sais pas qu'elles compagnies utilisent encore ce type d'appareil.
Merci de votre commentaire. Les Tu-154 sont en effet en train d'être retirés du service commercial de manière ultra-rapide, même en Russie où il n'y a quasiment plus aucun vol régulier effectué avec ce type d'appareil. Pour assurer le coup, il reste les voyages spéciaux spotters en... Corée du Nord, organisés par Juche Travel, qui permettent de voler en une semaine 8 appareils différents d'Air Koryo, dont le Tu-154. Je l'ai fait l'an dernier et c'est vraiment extraordinaire. Ca aussi, ça ne durera pas éternellement.
Magnifique ! Cela aurait été dommage de ne pas en faire un FR même un peu pirate. Un grand merci!
J'en perd mon latin !! C'est vraiment beau. On dirait une sorte de musée :-). Merci pour ce bel FR
Merci pour ce FR passionnant à lire.
Je termine aussi un de mes FR en spottant l'A321 windrose dont je trouve la livrée originale.
Superbe FR, récit palpitant, quel voyage!
Merci beaucoup pour ce partage génial.
un récit de passionné pour un FR passionnant ;) merci beaucoup pour ce FR.
Un grand merci de partager avec nous cette folle journée sous la protection de St-Luc de Crimée.
Un récit palpitant excellemment rédigé avec passion. Des photos judicieusement choisies. Un plaisir intégral.
Que voulez-vous que dise un mordu d'aéronautique, amoureux de la Russie et des pays Slaves, en train d'écouter une polyphonie ukrainienne, étudiant en première année de russe, amateur du Joyeux bazar aéroportuaire et aéronautique soviétique...
??? ??? ???????, ?????? :)
Vous avez eu tellement de chance :)
Merci pour ce FR passionnant, j'espère que d'autres seront autorisés !!!
Ce FR m'a scotché de A à Z. Je me croyais un peu aventurier mais je n'aurais jamais fait le 1/10e de ce voyage, surtout en aussi peu de temps. Aucune préparation et prendre des avions en fonction uniquement des horaires trouvés dans l'aéroport c'est... ahurissant!
Merci pour ce récit. Ceci dit vu tous les vols que vous avez fait je vous considére un peu comme un rescapé ^^ Mon seul trophée en la matière c'est un TU204 Air Koryo, mais je ne vous arrive quand même pas à la cheville avec celui-ci :D
Merci à tous les FRistes qui ont posté des commentaires très sympathiques. Grâce à flight-report.com que je remercie au passage d'exister, ça me fait plaisir de partager ces petites aventures avec vous, tout comme l'a été le plaisir de refaire ce voyage en l'écrivant. A bientôt pour d'autres récits et merci encore ces échanges.
Merci pour ce FR
C'est plus Aventure Report dans votre cas ;)
Il faut une passion telle que la vôtre et une chaîne de passionnés comme vous pour arriver à boucler un tel voyage
Un récit dont vous dévorez chaque ligne à la manière d'un polar, de belles photos...
Encore merci pour ce partage
superbe fr
Un récit vraiment passionnant et très prenant ,j'ai adoré ,
Que d'avions hors du temps rencontrés sur votre parcourt ,
Comme dit l'agent secret merci pour cette aventure Report ,
A bientôt
Merci pour cette série de vols géniaux et très rares!
Un FR vraiment incroyable, vous êtes un MALADE! Que de stress et d'aventures!
Sinon vous avez bien raison de nous le faire partager sous la forme d'un bonus!
Un petit reproche c'est le manque de photos de cabines surtout pour les sièges dépareillé du 737.
A très bientôt et merci bcp pour votre participation, Flight-Report vie aussi grâce à vous!
J'avais déjà lu votre report. Mais là, je le relis avec un immense plaisir.
Voyager dans un AN ou un IL ou TU.... est EXTRAORDINAIRE, au premier sens du terme.
Un immense merci pout tout.
v
? ??????????
Lucky Luke a encore dégainé plus vite que son ombre pour se retrouver dans un avion fou...quelle expérience incroyable avec le côté mystique de Saint-Luc à l'arrivée et un Boeing de la LOT en or ;-)
J'imagine que tu es déjà en train de traquer l'unique Antonov 22 qui vient d'être apparemment remonté!!! je ne serai pas étonné que tu l'ai même déjà pris...mais faut peut-être pas exagérer.
Bien amicalement