Avis du vol entre Antananarivo et St Denis en classe Premium Eco avec Air Austral

Après quelques semaines à vaquer à mes occupations professionnelles et domestiques sur le plancher des zébus, le temps est venu de rejoindre Ivato pour une nouvelle série de reportages.
Une discussion fort intéressante avec l’un de nos révérés administrateurs me convainc de placer le bonus malgache à la fin du FR, indépendamment du sens de la narration. Si vous ne consultez le FR que pour le bonus, jouez de la roulette ! Dans le cas où c’est une expérience aérienne qu’il vous plaît de partager, nous allons commencer sans attendre et le bonus sera la récompense d’une lecture intégrale.
Si ce nouveau protocole vous agrée ou vous déplaît, je vous prie de l’indiquer dans vos commentaires.
Le premier FR de cette série est ma navette du vendredi TNR-RUN avec Air Austral.
Après 4 heures de routes sinueuses et par un temps gris, une nouvelle perturbation est centrée sur le canal du Mozambique, me voilà à Ivato.

J’apprends par hasard ce qui suit. Néanmoins, l’aérogare n’est pas le fruit d’une coopération avec l’Union soviétique avant l’heure : Vladimir Frizel, né en 1922, fut longtemps apatride avant de se fixer dans l’Océan indien. Il est aussi l’auteur des palmiers qui ornent les piliers de RUN.

Des travaux de rénovation sont en cours.

La tour de contrôle n’a pas changé d’aspect.

Je me dirige vers le comptoir UU.

L’enregistrement n’a pas commencé. En prenant cette photo, je suis pris à parti par un « officiel » sans badge aucun qui me dit qu’il est interdit de prendre des photos. Celle-ci sera donc la seule de cette phase.

Cela me met de sale humeur. En même temps, il n’y a rien de nouveau à TNR et nous en avons fait plusieurs fois la visite ensemble. Néanmoins, je vole cette photo, pour le plaisir de désobéir ;)

Pour ne pas devoir publier un FR qui ne comporterait qu’un bonus, je monte à l’étage voir s’il y a quelque chose à spotter. A340-300 MD pour CAN via BKK plus tard dans la journée.

L’arbre du voyageur orne le sèche-cheveu extérieur.

Arrière d’ATR MD à l’avitaillement.

Avant du même.

Non, il n’y a pas eu de vente à la découpe avec le nouveau régime.

Ayant un peu de paperasse à remplir avant de franchir la PAF, je m’assieds et commande une Rano Visy (déjà le mal du pays.)

Cela permet d’observer de l’intérieur le travail de Vladimir Frizel. Les spécialistes en génie civil peuvent commenter.

On trouve également un coin pour enfants, récemment aménagé.

Les documents de voyage et l’accès au salon.

La photo corporate à l’aide de ma connexion 3G.

Il est temps de me diriger vers la PAF et la PIF. La première formalité est expédiée sans un sourire. Par contre, les deux postes d’inspection sont tenus par des agents très aimables et souriants. Un message est diffusé nous informant de la nécessité d’identifier nos bagages lors de l’embarquement afin qu’ils puissent être chargés.
Airside, je sors mon APN et une personne me fait signe de ne pas prendre de photos. Je prends néanmoins celle-ci.

Puis me dirige vers mon empêcheur de tourner en rond. Je lui demande avec douceur depuis quand c’est interdit de photographier. Il me répond que c’est pour des raisons de sécurité. Je lui fais remarquer que je suis surpris de ne voir aucun pictogramme signifier cette interdiction. Il me répond qu’il est le responsable de la sécurité… ce dont je doute. Je le quitte après un serrement de main tout en appuyant sur le déclencheur.

Comme c’est loin d’être probant et qu’il ne faut jamais énerver le responsable autoproclamé, je pousse jusqu’au salon MD.

Difficile là encore de se renouveler. Néanmoins, tout le monde n’est pas supposé avoir mémorisé la totalité des photos publiées dans mes précédents FR.
L’entrée.

Je m’installe dans mon coin habituel d’où cette vue sur la plus grande longueur du lieu est prise. Peu de monde, les enregistrements des vols MD, SA et MK n’ayant pas démarré.

Comme j’ai un petit creux, je commande l’offre salée, qui cette fois-ci est servie froide.

Le pantagruélique repas ci-dessus est accompagné de l’eau gazéifiée de l’incontournable STAR : pas de Rano Visy ici… ?
Pour la petite histoire, les excédents de CO2 produits par la fermentation de la THB dans l’usine antsirabéenne sont utilisés pour la gazéification de la Cristal mais aussi des sodas Coca et Fanta pour lesquels la STAR détient la licence à Mada. Une amie s’interrogeait sur le caractère halal de la chose…

C’est l’estomac assez peu encombré que je fais un rapide tour du salon.
Le coin TV.

Le bar.

Le coin informatique.

Je trouve aussi quelques exemplaires récents du Figaro Magazine et du Nouvel Observateur.
Il est temps d’embarquer, les PAX Y y ayant déjà été invités. En chemin, je « vole » ce cliché susceptible de mettre en péril la sécurité de TNR.

Je reprends donc le fil du récit à bord. Voici le siège Y+ d’UU. Ladite cabine est en 2-2.

Alors que j’interrogeai la préposée au scan des cartes d’embarquement sur la procédure d’identification des bagages, il me fut répondu que le protocole avait été annulé à cause de la pluie.
Ce qui apparaît clairement sur cette vue de notre sudafricain voisin… ?

Le pitch, de 94 cm.

Quelques aéronefs MD.

La Une popularisée par un FR de Zanzibar du magazine maison de janvier – février.

Accueil par le PNC Feuillatte et photo signature.

Aucune translation surnaturelle dans l’image qui suit. Pour complaire une famille de 4 souhaitant être de front, mon voisin et moi avons accepté de passer du rang 2 au rang 1.

Le réseau UU.

Zoom sur l’Océan indien.

La flotte LC pour la métropole ou les affrètements. Le JIR de la Réunion rapporte que le Club Med a loué le 777-200 LR pour un Paris-Ushuaïa direct. Difficile en effet de faire plus austral ;-)

La flotte MC.

La nouveauté : Ewa, la compagnie mahoraise c’est-à-dire de Mayotte (Maoré en idiome indigène) dont je vous présente la flotte en exclusivité.

Toujours en exclusivité les destinations proposées. La desserte de la République des Comores a été officialisée après un terrible bras de fer de quelques jours en novembre dernier. Il est des rancœurs et des susceptibilités dont le récit ne saurait trouver ici sa place.
Qui sera le premier à reporter Ewa ? Peu de probabilités que je sois celui-ci.

Pendant ce temps notre voisin sudaf se met en route.

Et se dirige vers la piste 11.

En ce qui nous concerne, nous attendons un PAX retardataire que le CDB passablement agacé –l’équipage doit enchaîner avec un RUN-DZA – est allé chercher.
Quelques clichés pendant l’attente. A319 MK à l’arrivée.

Décollage de l’Avro SA.

Gros plan de notre nouveau voisin.

Enfin nous remontons la piste.
ATR et Twin Otter MD.

Une dernière salutation à l’Airbus de l’Île de France depuis le hublot du 737 de l’Île Bourbon.

A343 MD pour CAN avec ses deux escaliers d’accès.

Détaillons les MC de la flotte MD. ATR.

Twin Otter.

737 équipé d’une nouvelle porte.

Nous voici avec 30 minutes de retard au seuil de piste.

Et c’est parti !

Comme cette photo le montre, le ciel est menaçant mais il ne pleut pas.
A partir de quel degré de nébulosité la sécurité de TNR est-elle renforcée au point de ne plus procéder à l’identification des bagages sur le tarmac ?

Nous survolons la campagne malgache direction l’Est.

Les réserves d’eau sont hautes.

Le vert est plus présent qu’en octobre. Le riz a déjà été moissonné par endroits.

Nous rejoignons les nuages qui ne nous quitteront pas de tout le vol.

La collation est servie. A défaut d’innover ou de surprendre, elle demeure très correcte pour un vol d’1h20.

Magret et rôti de dinde. Carottes.

Saumon fumé.

Fruits de saison et pâtisseries.

L’Edena, eau de source péi, et la maison créole contenant deux chocolats.

Le tout dégusté en compagnie de Nicolas.

L’IFE diffuse ce paysage changeant.

Ou des dessins animés, mais pas de géovision. Dommage.

Je me replonge dans le JIR : on y apprend que Corsair vient de passer un accord avec Emirates pour la desserte de l’Océan Indien. On peine à imaginer SS proposant le service de EK. Selon l’article, RUN ne serait que peu impactée par cet accord. A suivre.
Que se passe-t-il au-dehors ?

Winglet de rigueur.

Les nuages disparaissent à l’approche de RUN.

La cabine est préparée pour l’atterrissage.

Nous suivons de près notre ombre.

Direction notre point de stationnement.

Les versants réunionnais sont verdoyants.

Hélilagon et les remparts.

A l’écart sont stationnés les héros de la soirée.
UU 777-300 en livrée UNESCO.

A330 SS.

777-300 AF.

Dégradé d’empennages.

Tour de contrôle.

A330 MK pour MRU s’envole.

Au contact.

Ayant quelques courses à effectuer landside, je franchis PAF et douanes.
Puis je rejoins la terrasse où j’aperçois « mon » 737-800 en cours de préparation pour son vol vers DZA où il passera la nuit.

Il s’agit de F-ONGB, 3 ans et deux mois.

Empennage.

Avitaillement et ravitaillement.

Plan d’ensemble sous une belle lumière de fin d’après-midi.

A suivre… Mais dans quelle direction ?

Place à présent au bonus malgache du jour.
Les impatients peuvent jouer de la roulette jusqu'à la conclusion.
Je vous emmène aujourd’hui à Tana, dans le quartier surplombant Ambatobe où se situe le lycée français et la résidence privée du président de transition par exemple.
Sur les hauteurs, expression des différences sociales.

Le Malgache vit avec la mort. Exemple de cette cohabitation permanente.

Tradition et modernité : la maison en construction est en parpaings, le mur en terre sèche délimite l’enclos familial ancestral.

Pas de véritable cadastre reconnu par tous. Le propriétaire du tombeau a borné son terrain : manifestement, il possède la moitié de la largeur de la route.
Si ce cliché est surtout cocasse, imaginez les difficultés qu’il y a à disposer de terres pour construire des infrastructures…

Maisons des morts et des vivants. La première est beaucoup plus importante que la seconde. Les familles malgaches peuvent lourdement s’endetter lorsqu’il s’agit d’honorer un défunt.

Epicerie de quartier.

Les emplacements respectifs, du ruisseau, de la ruelle et de l’égout ne sont pas faciles à discerner.

Ce monsieur est à la fois guérisseur et en relation avec les ancêtres. Cela fait de lui l’autorité principale du quartier.

Il tient sa charge, son savoir et ses pouvoirs de son père, en photo sur le mur, encore plus révéré depuis sa mort.

Un bâton-serpent est accroché au mur.

Autre instrument, la tête de zébu.

La réserve de Tokagasy.

La lune au centre du ciel étoilé.
Le jour de cette rencontre n’était pas propice à entrer en transe. Ce fut très bien ainsi.

A l’extérieur, une statue supposée favoriser la fertilité féminine.

La preuve la pertinence de la croyance et de l’efficacité du rituel.

Triple contraste social sur le même cliché.

Il est toujours difficile d’affirmer si bébé est sur le dos de maman ou de la grande sœur.

La tombe à la cabane. Au premier plan l’autel sur lequel sont effectués divers rites funèbres.

Une entrée traditionnelle des villes malgaches avec tour de guet et pierre roulée.

Une école primaire privée. 70% des enfants malgaches ne seraient pas scolarisés, la plupart en campagne. Les raisons vont de l’absence d’instituteur dans les écoles publiques, aux arriérés de salaire dus à celui-ci, en passant par le manque de moyen des familles pour acheter le crayon et le cahier ou l’affectation des enfants à la corvée d’eau ou à la garde des zébus.

La couleur est clairement annoncée.

Voici les « intellos. » Ici les garçons sont toujours en bleu et les filles en rose…

Et c’est avec ces derniers sourires intimidés que je vous dis au revoir.

Merci d’être arrivé à la fin du bonus.