Bienvenue à bord d'un vol AIR MALTA un peu particulier… puisqu'il n'est pas opéré par AIR MALTA… !
En ce mercredi d'octobre 2022 je me rends en effet à Malte pour raisons professionnelles en faisant un détour par Madrid. Le vol régulier MAD-MLA d'AIR MALTA qui est assuré deux fois par semaine a été affrété ce jour-là à AIRHUB AIRLINES, compagnie mi-lettone mi-maltaise spécialisée dans la location d'avions en ACMI (Aircraft, Crew, Maintenance, Insurance). L'occasion de découvrir cette compagnie malgré son ADN de "marque blanche", un business plutôt florissant en Europe comme chacun sait (Avion Express, Smartlynx, ETF Airways, et tant d'autres)
L'enregistrement a lieu au T2 de Barajas, à son extrémité de droite quand on est dos à l'accès extérieur. Pas l'endroit le plus glamour de l'aéroport, sombre et bas de plafond.
Comme on a pu le voir il n'y a pas de distinction entre classe affaires et classe éco au niveau des banques d'enregistrement. Mais comme le vol est très peu chargé, l'attente devant les comptoirs sera de courte durée. Encore heureux car je redoutais ce passage obligé par le checkin puisque l'OLCI n'était pas possible la veille sur le site KM (peut être à cause du fait qu'il s'agissait d'un avion ne faisant pas partie de la flotte de KM ?) alors que je suis en correspondance intra-Schengen au T1 et que je n'ai pas de bagage de soute. C'est Iberia Airport Services qui assiste Air Malta.
En tous cas, le circuit 1/ débarquement du vol précédent au Rdc du T1 + 2/ enregistrement au fond de la pampa à l'étage + 3/ passage du PIF au même étage mais de l'autre côté de la pampa m'aura bien pris 40 bonnes minutes et j'abandonne donc tout espoir de passage au salon, d'autant que l'embarquement commence peu de temps après mon arrivée au terme de ce mini-marathon dans les dédales de "Barajas el viejo".
Ici encore, pas de distinction entre pax business et pax éco de la part des équipes d'Iberia Airport Services. C'est "à l'abordage" dans le plus pur style "pax en vrac".
Du bout de la passerelle on peut furtivement apercevoir la livrée minimaliste de cet A320 quasiment tout blanc mais ayant quand même des titres AirHub Airlines.
L'accueil à bord est chaleureux, à la fois par l'équipage réglementaire AirHub Airlines que par la PNC Air Malta en représentation commerciale. En revanche, question pitch c'est un bon vieil A320 équipé de 180 sièges, dont les 6 premiers rangs destinés à la business doivent se contenter de l'espacement standard, 28 pouces à vue de nez.
Alors que les portes ont été fermées, j'avais émigré du 5F au 3F en espérant gagner un peu d'espace vital, mais non ça reste du pitch Y de chez Y.
On verra plus tard si le soft product compensera en partie ce hard product assez spartiate. Il est maintenant temps de quitter le parking, avec un bon quart d'heure de retard.
Comme souvent à Barajas le roulage est long, et il faut donc s'armer de patience tout en effectuant un peu de spotting
Dans ce domaine cet éphémère A320 d'Aura Airlines méritait à lui seul le détour.
Voila, on a enfin décollé pour un vol dont la durée estimée est de 2h20
Les pochettes des sièges sont garnies d'une consigne de sécurité, du magazine de bord d'Air Malta et de la carte BOB destinée à la classe éco. J'ai noté, sans en faire la photo hélas, que KM proposait astucieusement un prix réduit sur les sandwichs lors des derniers vols du soir vers Malte, ce qui est une manière intelligente d'écouler le périssable plutôt que de jeter les invendus à la poubelle. D'autres compagnies feraient bien de s'en inspirer.
"Il-Bizzilla" rend un hommage appuyé à Elizabeth II disparue un mois plus tôt, en retraçant ses divers voyages à Malte
Les PNC vont ensuite distribuer un menu aux clients de la classe affaires. Le recto décrit clairement le positionnement identitaire d'Air Malta dans ce domaine
Et quand on passe au verso, ça semble effectivement très appétissant !
Mais n'allons pas trop vite. Place tout d'abord à l'apéritif avec cette bière locale "Cisk" accompagnée d'un oshibori en sachet, auquel j'aurais préféré quelques cacahuètes…
Mais, bon, ne faisons pas la fine bouche, c'est déjà pas mal d'être au milieu de la Méditerranée en train de siroter une petite binouze. Comme disait un américain de l'aérien dont je tairai le nom de la compagnie employeur afin de ne pas le trahir, et qui refusait toujours les voyages professionnels qui empiétaient sur ses week-ends : "I love travelling on company time". Nous sommes ici un mercredi, donc tout va bien.
Le moment faste du vol arrive : ce très joli plateau repas servi dans de la porcelaine maltaise, avec un plat principal chaud du meilleur goût (involtini italiens et non pas maltais, accompagnés de divers légumes et d'un… gratin dauphinois !) et une trilogie de petits pains tièdes que j'associerai au carré de beurre à défaut d'une sélection de fromages qui leur aurait parfaitement convenu
J'arrose le tout d'un Chardonnay "origine EU" mis en bouteille à Malte, que le PNC s'empressera de renouveler dès que je l'aurais fini
Ce repas fût vraiment un bon moment. Pour avoir une idée d'un autre menu proposé par Air Malta en classe affaires à cette époque, je vous recommande le FR d'AirBretzel qui avait fait un Paris Malte quelques semaines avant moi : https://flight-report.com/fr/report/58910/air-malta-km467-paris-ory-luqa-mla/
Nous longeons à présent les côtes algériennes
Je vais visiter le reste de la cabine, dont on voit qu'elle est plus que clairsemée, l'absence de têtières augmentant son aspect désuet
Après une inspection rapide des toilettes, sans commentaire particulier sur leur état, je repars vers l'avant. On notera qu'il n'y a pas de rideau séparant cabines affaires et éco mais qu'une "zone tampon" de plusieurs rangées vides a été constituée entre le rang 6 et les issues de secours. Ça doit être moins rigolo quand l'avion est plein
Le vol se poursuit en traversant le nord de la Tunisie d'ouest en est, de Tabarka à Hammamet, avec de très belles vues jusqu'à Tunis
On commence ensuite la descente vers Malte, avec un atterrissage par le sud-est (piste 31), ce qui n'est pas la vision la plus glamour de l'île puisque l'on voit surtout la zone industrielle et le port de marchandises de Kalafrana mais c'est plus bucolique ensuite (Il-Brolli)
On se pose dans les instants suivants sous un beau soleil d'automne
Bloc arrivée au large, face a l'ancienne aérogare devenue célèbre grâce au film Midnight Express (le pauvre Billy se fait coincer au pied d'un supposé avion de Turkish Airlines qui était en réalité un Boeing 720 d'Air Malta), devenue aujourd'hui la zone cargo illustrée par cet ATR72F de Swift Air, avec seulement une poignée de minutes de retard sur l'horaire initial
Point de fouille ni de policiers en armes à notre arrivée. C'est par bus que se finira le voyage après avoir débarqué
La porte arrière est également utilisée avec un deuxième bus, ce qui est plutôt généreux pour la quarantaine de passagers de ce vol, mais qui, hormis le catering, est la première marque de distinction entre classes affaires et éco qui avaient jusqu'à présent été mélangées
Dernier coup d'œil à cet A320-232, équipé de moteurs V2500, datant de 2010 et dont l'operateur d'origine était la compagnie indienne IndiGo
Après une petite balade sur les pistes, notre paxbus livrera sa cargaison de passagers face à l'entrée des arrivées Schengen de l'aéroport de Malte-Luqa
Grâce à l'excellent réseau de bus locaux, dont plusieurs lignes desservent l'aéroport, je serai à ma destination finale (St Julian's) dans l'heure suivante pour un petit séjour business agrémenté de quelques moments touristiques
Merci pour votre lecture et vos éventuels commentaires
Les limites de la restitution d'un produit "business class" avec un avion affrété, sans pitch différent de l'éco ni même un rideau de séparation, le tout joyeusement saboté au départ de Madrid par Iberia Airport Services qui a appliqué le protocole de traitement d'un bon vieux vol charter, se disant peut-être que l'obscure AirHub Airlines ne méritait pas mieux.
Il s'agissait pourtant d'un vrai vol régulier bi-classe de la respectable Air Malta, dont l'attention toute particulière apportée à la prestation catering business mérite une mention très honorable, tant pour sa qualité que pour sa touche identitaire.
Pour l'avgeek en quête d'une "nouvelle entrée" insolite avec cet A320 AirHub Airlines, on dira que ce fût une belle occasion de joindre l'utile à l'agréable.
6 Commentaires
Barajas viejo n'est pas top... Dommage pour la correspondance impossible à cause du check-in car c'est bien l'un des seuls points positifs de ce terminal...
A bientôt
Encore un chouette report très mal récompensé en nombre de commentaires, je trouve dommage cette perte d'intérêt des lecteurs pour laisser un petit mot. Avis perso, fin de parenthèse.
Chouette prise bien AvGeek que ce 320 que l'on voit quelques fois à l'EAP en saison haute.
La cabine est bien austère, on dirait de vraies planches à pain AF mais avec une fonction recline :)
Le catering KM est toujours top, j'ai eu le droit à la version froide du plateau entre MUC et MLA et c'était tout aussi excellent.
Joli bonus maltais, je reconnais le Westin qui est vraiment un chouette établissement avec un super personnel.
A bientôt !
J'ai arrêté d'essayer de comprendre comment évaluer l'intérêt des lecteurs pour tel ou tel FR qu'il s'agisse du nombre de vues (près de 5.000 en 5 jours pour le BOD-PTP en A330 Iberojet, même pas 1.000 depuis plusieurs années pour le cultissime DC7 Eastern Airlines...) ou de commentaires. Echanger régulièrement sur le site ou en dehors avec une cinquantaine de FRistes pour la plupart devenus des amis suffit à mon bonheur.
Concernant Air Malta, espérons que leur catering assez abouti perdure dans la nouvelle compagnie qui lui succèdera dans un mois, sous la marque KM Malta Airlines, selon un principe maintenant éprouvé en Europe (AZ, SN, etc) par lequel on rase gratis les pertes du passé avec la bénédiction de Bruxelles...
A bientôt.
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