Bonjour à tous chers lecteurs,
Voici le report du premier vol d’un série de huit dont la destination finale est le Golfe persique. C’est avec un modeste Lyon - Madrid que débutera cette escapade, dont le (long) cheminement intellectuel est décrit ci-dessous.
Une étrange genèse
Je vous présente une virée dans le Golfe persique qui est le fruit de plusieurs envies et réflexions qui perturbaient mes pensées aéronautiques depuis quelques mois. Je vais essayer de vous expliquer cela.
On dit parfois d’une photo, d’une image, qu’elle peut vous marquer au point d’infléchir vos choix, votre manière de penser. Et cette photo, c’est moi qui l’ai prise. Ce n’est pas un chef d’œuvre, loin de là, c’est seulement une prise de vue d’un avion dont l’atterrissage à Heathrow est imminent. Mais ce n’était pas n’importe quel avion. C’était un A380. Par ses dimensions, par son prestige, par son confort, cet avion a toujours eu une place de choix dans mon cœur. Je n’ai qu’une fois voyagé à son bord, de Johannesburg à Paris, sous les couleurs d’Air France. Depuis cette virée africaine, ma vie personnelle a beaucoup changé, réduisant le champ des possibles de mes voyages. Puis la crise sanitaire a balayé bien des rêves, modifiant profondément l’équilibre économique du transport aérien. Pour autant, même avant les ravages du virus, l’A380 n’avait plus forcément bonne presse auprès de certaines compagnies. Le « mérou » bâtait de l’aile et le COVID lui avait pratiquement asséné le coup de grâce.
Contre toute attente, le géant du Airbus n’avait pas dit son dernier mot ! Et certaines compagnies ont fait le choix de le maintenir, ou plutôt de prolonger sa carrière, pour accompagner le retour dans les airs des passagers. Malgré cela, on peut observer une réduction de la flotte initiale, mais ce retour presque inattendu de l’A380 dans les airs ne serait durer, permettant simplement de faire le joint en attendant la livraison d’appareils plus efficients.
Pour en revenir à la photo, la voici : il s’agit du vol QR 3, Doha - Londres, sous un éclatant soleil, en février 2022. J’aime beaucoup la compagnie Qatar Airways, j’ai déjà eu l’occasion de voyager avec elle (en 2013, notamment à bord d’un A340-600), et j’avais bien apprécié le niveau de service. L’A380 qatari est lui aussi condamné à moyen terme et de prendre une photo de celui-ci m’a amené à réfléchir à monter un routing pour l’ajouter à mon tableau de chasse. Fin de l’acte premier.

Acte deux. En décembre dernier, cherchant le sommeil dans un hôtel bruxellois dont l’isolation phonique n’était pas la caractéristique principale, j’entends le passage d’un heavy. Ni une, ni deux, je consulte FlightRadar24 et je constate que c’est un A380 d’Etihad qui fendait le ciel nocturne du plat pays. Je regarde quelques photos de cet appareil. Je trouve que cette livrée lui va à merveille. Mer## ! Voilà une nouvelle envie de plus en plus marquée de reprendre le géant des airs. Ça cogite fort, je regarde comment je peux combiner des vols avec pour objectif principal de voler à bord de ces deux mastodontes aux si belles livrées. Fin de l’acte deux.
Après moultes réflexions, je trouve une fenêtre de tir où je suis à la fois dégagé de mes diverses obligations, qu’elles soient familiales ou professionnelles. J’ajoutais quelques vols en amont et en aval, ce qui donne ce routing très soutenu qui me permet d’ajouter trois nouvelles compagnies (Etihad, Oman Air et SalamAir) et trois nouveaux aéroports (AUH, MCT, BAH).
Voici donc le programme des réjouissances.
Enchainement de vols
- 1Lyon - Madrid - Économique - Iberia - A320 - IB3735
- 2Madrid - London - Économique - Iberia - A330-200 - IB3166
- 3Londres - Abu Dhabi - Économique - Etihad - A380-800 - EY18
- 4Abu Dhabi - Muscat - Économique - Etihad - A320 - EY386
- 5Muscat - Manama - Business - Oman Air - 737-8 MAX - WY655
- 6Manama - Muscat - Économique - SalamAir - A320neo - OV266
- 7Muscat - Doha - Économique - Oman Air - A330-300 - QR1149
- 8Doha - London - Économique - Qatar Airways - A380-800 - QR3
En route pour Londres, Troisième
Me revoilà pour la troisième fois depuis le début de l’année au départ de LYS pour Londres, mais cette fois-ci, je fais le détour par Madrid. Iberia offrait le meilleur prix, mais permettait surtout d’emprunter le vol IB3166 sur lequel un A350 est normalement aligné. Les connexions à MAD et LHR sont larges ce qui permet de voyager l’esprit tranquille.

Le FIDS du jour.

Je me rends au comptoir pour retirer des souvenirs cartonnés. C’est très fluide, il n’y a quasiment personne.


Sans plus attendre, je vais passer les contrôles. Cinq minutes sont affichées. Je suis orienté vers un poste où il faut encore sortir les appareils électroniques. « Comme un lundi » semble être le mot d’ordre du personnel, peu souriant, mais poli et efficace.


Dans les faits, j'ai mis six minutes, ce qui est quasi conforme.
Sans aucun effet sur mon pouvoir d’achat.


La rotonde est bien lumineuse en ce jour.

Du ski, sans risque de fracture.

L’équipage qui a dû dormir à Lyon et qui va prendre la relève de l’A320 en provenance de Madrid…

… que voici !

Et voici la carte d'identité du premier coucou de ma virée.

En voilà un qui m'aurait permis d'arriver plus vite à Londres… mais la logique avgeek est justement l'absence de logique (pour le commun des mortels).

L'A319 D-AGWM s'en va vers Düsseldorf, vol EW 9413, tandis que Transavia quitte les lieux.

L'appel à candidature est lancé pour ceux qui voudraient bien se rendre dans la capitale espagnole. Il y en a pas mal et je me porte également volontaire.

Les priorités sont respectées. Allons-y !

Le vol en provenance de Paris-CDG, bien en retard.

Ça bouchonne un peu.

Instant porte rayée.


Mon histoire avec Iberia.
Accueil à bord simple et assez discret.
C’est mon quinzième vol avec la compagnie espagnole mais déjà 20 ans que je lui faisais des infidélités.
À une époque lointaine on va dire, je voyageais pas mal en Amérique latine et mis à part l’A320, c’est avec des appareils qui ne font plus partie de la flotte que j’ai voyagé : ATR 72-500, CRJ 200, 747-200 et -400, 757-200, A340-300.
Sans être spectaculaire, je garde le souvenir d’une compagnie où le service était relativement honorable. Qu’en est-il maintenant ?
Il y a eu du changement, et pas forcément dans le bon sens, vu ce que j’ai pu lire sur notre site favori.
Prenons place.
Sur du Recaro, on peut s’attendre à ce que se soit « tape-cul ». C’est confirmé !

Le pas est très réduit.

Publicité de cuir.

Une tablette de taille moyenne.

Le contenu de la pochette.

La safety card sous toutes ses coutures.



Instant PSU.

La promotion à bord des produits et services.




Ma vue depuis le point de stationnement.

Le vol est quasiment complet. À 10h10, nous repoussons et moins de trois minutes plus tard, le taxiing débute.
Démonstrations.

Durant le taxiing, le traditionnel A300-600 de DHL qui fait du béton à LYS après être arrivé de Liepzig.

Les derniers jours du Tristar avant son démantèlement.

Un 727 ? Les hublots ne sont pas super propres, je n'ai pas de photo plus nette pour en savoir plus.

À 10h19, nous sommes alignés sur la 35L et trois minutes plus tard, nous sommes ici.

Le passage au dessus du Rhône avant d'entamer le grand virage vers la gauche.

Le camp militaire de la Valbonne (01).

Entrée dans la purée de pois…

… avant le grand ciel bleu.

Le service se résumera à… non, il ne se résume pas, il n’existe pas. Quelle différence avec Vueling ?
Certes, le vol est court, mais la distribution d’une boisson serait la moindre des choses. Vraiment, c’est une plaie ces compagnies qui ont abandonné toute forme de service à bord. C’est parce que « Iberia » a été affublé du suffixe « Express » qu’on a plus le droit à rien ? Quelle plus-value y a-t-il avec « Express » ? Ce n’est que du moins !
Le voyage se déroule sur une mer de nuages. Il n’y a qu’au dessus de l’Espagne que l’on pourra commencer à voir le plancher des vaches, comme ici dans la région de Saragosse, Aragón.

Les plus hauts sommets sont légèrement saupoudrés.



Puis nous entamons notre descente vers Madrid-Barajas.



Les routes sont déjà déroulées, il ne reste plus qu’à construire autour.

Arrivée imminente.

L’autoroute M-50, que l’on pourrait assimiler à l’A86 francilienne.

Posés sur la 32R.

Sur fond de Sierra de Guadarrama, un résumé de l’alliance oneworld.

On voit pas mal d’avions d’Aer Lingus sans doute avec des équipages détachés ici. Comme cet A320 en livrée historique, EI-DVM.

Un autre Iberia Express, en A321neo EC-OCI qui s’en va à Tenerife, vol IB3910.

On sait chez qui on arrive.

Et nous voilà stationnés à bon port ! Le léger retard pris au départ a été effacé.

Est-ce cela que l’on appelle la ola ?

Je quitte l’appareil sans de véritables salutations de l’équipage, accaparé à d’autres tâches. L’A320 et son équipage ne vont pas moisir bien longtemps à Madrid, la continuité vers PMI (Palma de Majorque) est déjà enclenchée.

Il me reste à re-découvrir MAD. Ça a dû bien changer depuis toutes ces années…

Le vol selon Flightradar24.

Ce n’est que dans quelques heures que je passerai le cap des 500 000 km.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout.
Le groupe Iberia est passé par des années très compliquées lors de la crise économique de 2008-2014 en Espagne, et a été très proche de la faillite. Iberia Express est née principalement parce que les PNC Iberia refusaient des revoir les contrats avec des conditions moins favorables. Depuis c’est devenue la compagnie loisir de Madrid, un peu comme Transavia. La compagnie se présente comme du pur low-cost, au même niveau que Vueling, Easyjet, Transavia ou Wizzair et je trouve que dans cette catégorie, elle offre un des meilleurs produits.
Il n’y aura pas vraiment de differences sur le prochain vol. Aucune compagnie espagnole (sauf Binter) n’a de service gratuit. Pour ma part, je préfère ça et avoir mon billet à 45-60€, comme c’est souvent le cas vers Lyon, plutôt qu’à 100€ et recevoir une boisson et un biscuit. Si on prend un Madrid - Paris, le prix d’appel chez Iberia est à 45€ avec plein de disponibilités, chez Air France il est à 72€ (et encore il faut le trouver parce que c’est rare à ce prix). C’est aussi une décision du groupe. Chez IAG, seule British Airways offre une bouteille d’eau et un paquet de chips.
Merci pour ce FR. Je vois déjà que le 350 s’est malheureusement transformé en 330, c’est dommage.
Merci pour le commentaire Moritz.
Justement, entre IB Express et Vueling, c'est quoi ? C'est le même groupe, ça fait quand même doublon. Cela dit, je comprends un peu mieux le concept. Merci pour les explications.
On est bien d'accord.
Oui, mais ce n'est pas la mort. C'est mieux qu'un A320/21.
Bons vols
Oui et non. Vueling est IAG mais pas Groupe Iberia Au final Iberia Express se limite aux destinations loisirs d’Iberia depuis Madrid et la présence de Vueling à Madrid est limitée à 2-3 destinations.
Hello Greg et merci pour ce récit prélude d'une belle série en mode tour des sultanats/Emirats en tout les cas une belle brochette de long-courriers à ajouter dans ton flight log je suis curieux de voir la comparaison entre Etihad et Qatar sur le même type d'appareil et la même ligne... en tout cas 2 des plus belles livrées portés par le mérou
Pour revenir sur le vol ça me rappel des souvenirs ... même si à l'époque I2 opérée depuis le T2 de LYS pour le reste le service est à minima mais comme le souligne Moritz Iberia Express offre au final le même service qu'Iberia pour un tarif clairement inférieur.
Pour les passagers aucune pour les finances d'IAG il y en a une ... pour le portefeuille des salariés aussi mais ce n'est pas une plus value ^^
Je n'ais pas vu de vol opérés par Aer Lingus pour le compte d'Iberia et je pense que la compagnie Espagnole ne manque pas vraiment de capacité car elle effectue des vols pour Finnair notamment... Par contre je pense qu'Aer Lingus fait comme British Airways et fait une partie de sa maintenance chez Iberia à MAD.
Bon vols !
Merci pour le commentaire.
Oui, je me doute que vous serez un certain nombre à vouloir soupeser la différence entre ces deux majors du Golfe persique. Et il y en aura !
Ça faisait 20 ans que je n'avais pas volé avec IB, le choc a été rude, mais finalement, la compagnie espagnole a suivi la tendance européenne.
Ceci expliquant cela. Merci pour ces précisions.
Bons vols
Salut et merci pour ce FR
Un beau routing en solo à venir
Pas de service à bord, c'est de toute façon de plus en plus courant, tant que le prix était bas...
188 vols et 426 998 km pour moi, il me reste encore un peu de chemin avant les 500K.
A bientôt pour la suite
Merci pour le commentaire.
Oui c'est vrai. Je me suis un peu emballé, surtout quand on voit ce que propose la concurrence. Mais j'étais resté 20 ans en arrière, quand Iberia proposait un autre niveau de service. Une autre époque.
Le plus gros est fait.
Bons vols
Merci Greg pour le partage !
Et bien quelle jolie introduction.
Ravi que tu aies réussi à monter un routing pour choper deux mérous de deux compagnies différentes, c'est un presque exploit surtout quand c'est à un bon prix.
Cette porte a bien morflé !
A bord c'est du IB pur jus, plances à repasser et BOB, pas de quoi se relever la nuit.
A bientôt !
Merci Stephan pour le commentaire.
Merci merci !
Je me suis bien creusé la tête mais je ne suis pas mécontent du résultat, surtout à un prix honnête.
Les gens n'ont plus de respect sur les parkings. Arf !
Bien résumé.
Bons vols
Salut cher Lyonnais et merci pour le rapport madrilène.oui beaucoup de rotation entre mad et lhr avec de beaux appareils entre les deux.
Ou un autre niveau de logique lol
Comme d'hab en 321!
Beau tableau de chasse chez la compagnie espagnole et la totalité de ta liste n'est plus en service snif.
Siege tape cul et bob (quand il est present lol) bof.
Merci pour ton commentaire.
J'ai pensé à toi en constatant ce retard pour le moins important.
Eh oui, tous ces vieux (ou moins vieux) coucous on quitté la flotte d'Iberia qui s'est rationnalisée.
Il y a des fois où j'aimerais que les concepteurs aient le même siège à leur bureau et chez eux pour qu'ils revoient leur copie.
Bons vols