Bonjour à tous chers lecteurs,
Ma virée persique se poursuit avec ce vol reliant la capitale émiratie à celle d'Oman.
Pour rappel, le retard important sur mon précédent segment de Londres à Abu Dhabi ne m'a pas permis d'avoir la correspondance initialement prévue (EY 382 09h20 / 10h30).
J'ai donc été re-booké sur le vol suivant, à un horaire bien plus tardif (EY386 16h45 / 17h55). Après consultation, il n'y avait rien sur d'autres compagnies. Etihad n’avait donc pas d’autres alternatives. Mon retard à l'arrivée est donc conséquent.
Pour ceux qui n'auraient pas encore lu les explications de ce routing soutenu, les voici ci-dessous.
Une étrange genèse
Je vous présente une virée dans le Golfe persique qui est le fruit de plusieurs envies et réflexions qui perturbaient mes pensées aéronautiques depuis quelques mois. Je vais essayer de vous expliquer cela.
On dit parfois d’une photo, d’une image, qu’elle peut vous marquer au point d’infléchir vos choix, votre manière de penser. Et cette photo, c’est moi qui l’ai prise. Ce n’est pas un chef d’œuvre, loin de là, c’est seulement une prise de vue d’un avion dont l’atterrissage à Heathrow est imminent. Mais ce n’était pas n’importe quel avion. C’était un A380. Par ses dimensions, par son prestige, par son confort, cet avion a toujours eu une place de choix dans mon cœur. Je n’ai qu’une fois voyagé à son bord, de Johannesburg à Paris, sous les couleurs d’Air France. Depuis cette virée africaine, ma vie personnelle a beaucoup changé, réduisant le champ des possibles de mes voyages. Puis la crise sanitaire a balayé bien des rêves, modifiant profondément l’équilibre économique du transport aérien. Pour autant, même avant les ravages du virus, l’A380 n’avait plus forcément bonne presse auprès de certaines compagnies. Le « mérou » bâtait de l’aile et le COVID lui avait pratiquement asséné le coup de grâce.
Contre toute attente, le géant du Airbus n’avait pas dit son dernier mot ! Et certaines compagnies ont fait le choix de le maintenir, ou plutôt de prolonger sa carrière, pour accompagner le retour dans les airs des passagers. Malgré cela, on peut observer une réduction de la flotte initiale, mais ce retour presque inattendu de l’A380 dans les airs ne serait durer, permettant simplement de faire le joint en attendant la livraison d’appareils plus efficients.
Pour en revenir à la photo, la voici : il s’agit du vol QR 3, Doha - Londres, sous un éclatant soleil, en février 2022. J’aime beaucoup la compagnie Qatar Airways, j’ai déjà eu l’occasion de voyager avec elle (en 2013, notamment à bord d’un A340-600), et j’avais bien apprécié le niveau de service. L’A380 qatari est lui aussi condamné à moyen terme et de prendre une photo de celui-ci m’a amené à réfléchir à monter un routing pour l’ajouter à mon tableau de chasse. Fin de l’acte premier.

Acte deux. En décembre dernier, cherchant le sommeil dans un hôtel bruxellois dont l’isolation phonique n’était pas la caractéristique principale, j’entends le passage d’un heavy. Ni une, ni deux, je consulte FlightRadar24 et je constate que c’est un A380 d’Etihad qui fendait le ciel nocturne du plat pays. Je regarde quelques photos de cet appareil. Je trouve que cette livrée lui va à merveille. Mer## ! Voilà une nouvelle envie de plus en plus marquée de reprendre le géant des airs. Ça cogite fort, je regarde comment je peux combiner des vols avec pour objectif principal de voler à bord de ces deux mastodontes aux si belles livrées. Fin de l’acte deux.
Après moultes réflexions, je trouve une fenêtre de tir où je suis à la fois dégagé de mes diverses obligations, qu’elles soient familiales ou professionnelles. J’ajoutais quelques vols en amont et en aval, ce qui donne ce routing très soutenu qui me permet d’ajouter trois nouvelles compagnies (Etihad, Oman Air et SalamAir) et trois nouveaux aéroports (AUH, MCT, BAH).
Voici donc le programme des réjouissances :
Enchainement de vols
- 1
- 2
- 3
- 4EY386 - Economique - Abu Dhabi - Muscat - Airbus A320
- 5WY655 - Oman Air - Business - Muscat - Manama -737-8 MAX
- 6OV266 - SalamAir - Économique - Manama - Muscat - A320neo
- 7QR1149 - Oman Air - Économique - Muscat - Doha - A330-300
- 8QR3 - Qatar Airways - Économique - Doha - London - A380-800
MAGNIFIQUE AUH
Après une balade "imposée" et improvisée dans le « centre-ville » d’Abu Dhabi, je retourne en bus vers l’aéroport. Me voici donc aux portes de ce bel édifice.

C’est clair, aéré, fluide, très bien conçu.


Je dois repasser PAF et PIF. Cela a été très rapide, l’histoire de deux minutes à chaque fois, très bien fait, efficace, rien à redire.

Me revoilà donc airside.


Les boutiques de luxe, ce n’est pas ce qui manque.



Pour ceux qui ont connu AUH à l’ancienne sauce (ce qui n’est pas mon cas), c’est un grand changement.

L’architecture est très soignée. Par endroits, c’est presque trop luxueux.

Etihad m’avait fourni un voucher pour me restaurer à midi. Les adresses autorisées n’étaient que des enseignes de type restauration rapide. C’est toujours ça. J’aurais préféré un lounge, mais c’est mieux que rien.
Une fois la dent creuse comblée, je poursuis ma visite des installations, à la recherche d’un coin pour spotter.

Voici donc le résultat de la pêche du jour :
- 787-10 A6-BMC, vol EY83 pour Rome FCO.
- A350-100 A6-XWC, vol EY224 pour Delhi.
- A321 A6-WAC, vol 5W7077 pour Almaty.
- A320 AP-BOM de PIA, vol PK262 pour Islamabad.
- A320 A6-EIM, vol EY329 pour Jeddah plus tard dans la soirée.





Il est l’heure d’embarquer
Mon coucou est déjà en place. Je ne pourrais malheureusement pas mieux le photographier, la salle d’embarquement que l’on voit ici n’est celle destinée à mon vol.

Voici les caractéristiques de l'appareil. Il a donc volé sous bien des couleurs.

La porte d’embarquement où tout est bien calme.

L’appel commence avec un respect des priorités. Le vol sera loin d’être complet.



On peut aussi être très bien dans un A320
Instants pré-embarquement respectés.


Accueil très chaleureux et souriant à bord.
La business qui fait furieusement envie.

Mais pour moi, ça sera l’éco. Et là aussi, ça fait quand même envie. Ne boudons pas notre plaisir.

Le pas généreux et l’assise bien confortable. Vis-à-vis d’une planche à repasser Recaro, j’ai l’impression ici d’être dans un A320 VIP.


Pour l’IFE, il faut être équipé. Personnellement, je n’ai pas utilisé cette option, préférant largement contempler les paysages.

La tablette, d’une bonne taille.

Le contenu de la pochette.

La carte de sécurité.


Le programme proposé par E-box.

Dont voici un passage. C’est assez complet visiblement.


Le magazine de la compagnie, que je trouve bien fait.



La section préférée des avgeeks.


Vue générale de la cabine.

Réminiscence de la présence d’un IFE.

Boucle neutre.

La vue côté bâbord.

Encore un faux Départ ?
<span style="font-style: italic;">Boarding completed [/span]à 16 h 25. Le taux d’occupation de la classe éco est de l’ordre de 50%. Ma banquette ne sera rien que pour moi.
Les démonstrations de sécurité sont lancées.
C’est la première fois que j’ai un siège aussi confortable sur un A320 en éco.

On repousse à 16h25.

On débute note taxiing mais pour moi, il y a quelque chose qui cloche. Je ne travaille absolument pas dans le domaine aérien, mais à force de prendre l’A320 et pour avoir un peu étudié ses entrailles, je me dis qu’à l’oreille, il y a un dysfonctionnement. L’aboiement du PTU durait trop longtemps à mon (très humble avis). Si vous ne voyez pas de quoi je parle, regardez donc par ici, c’est très bien expliqué ici :
https://lustublog.com/2017/03/14/le-chien-aboyeur/
Est-ce que ce vol va s’arrêter après ces quelques centaines de mètres de roulage ? Je commence vraiment à douter de mon routing, de ma chance dans le domaine aérien. Peut-être faut-il que j’arrête de voler ?
Finalement, après plusieurs relances et actions des PNT, et après onze minutes d’arrêt, notre taxiing reprend à 16 h 54.
On passe à côté d’un site de maintenance avec des avions aux avenirs et aux fortunes diverses.

Je n’ai pas une définition suffisante pour connaître l’immatriculation de cet A380 et donc de sa raison d’être ici. Pour maintenance je suppose… et même j’espère. Encore une belle machine que j’aimerais ajouter à mes tableaux (de chasse).

AUH est aussi un aéroport qui dispose d'installations militaires.

La très caractéristique tour de contrôle d'Abu Dhabi.

Nous nous alignons sur la 31R à 17h02 et deux minute plus tard s'offre à nous une vue plus générale des installations.

Le Ferrari World. Selon Wikipedia, le site se veut être le plus grand parc couvert au monde

Après une large vers la droite, voici déjà la fin des faubourgs aboudabiens.

Un peu plus loin dans le désert, sortie de nul part, l'agglomération d'Al-Aïn, à la frontière avec le Sultanat d'Oman.

Le Jebel Hafit, qui culmine à 1249 m, coupé en deux par la frontière. La partie sud (la plus proche de l'objectif) se trouve à Oman.

Quelques vues désertiques.



Etihad encore au top niveau
Si la vue sur le désert est fascinante, mon "rôle" de reporter m'oblige à ne pas négliger se qui se passe à bord. Et ç'aurait été dommage de ne pas vous relater ça.
Le vol est bref, ce qui laisse peu de répit aux PNC pour faire le service. Celui-ci a donc rapidement débuté.

Un sac est remis à chaque PAX en éco.

Voici son contenu. On peut dire sans hésiter que c'est plutôt complet pour l'heure à laquelle nous sommes, pour le temps de trajet. Notons aussi le fait que le Ramadan vient de débuter mais qu'il n'a pas d'influence pour le service à bord, y compris sur les vols courts en plein jour.

Et si le concept est plutôt bien pensé, la formule est complète. La pochette garnie est plus que bien garnie :
- Des sticks épicés.
- Un mini-sandwich pas mauvais du tout.
- Une boisson lactée - pas trop de goût.
- Une boîte avec trois petites dattes.
- Un mini Kit-Kat (que j’ai trouvé après, au fond de la pochette).
- Une bouteille d’eau de 20 cl.
Vu de l’Europe, ça laisse rêveur. Sur un vol aussi réduit, c’est bien la preuve que l’on peut faire quelque chose qui tienne la route.
En tout cas, ça laisse pas indifférent.

La descente a déjà débuté.

On voit la mer. Si si !

L'agglomération de Mascate s'étend tout le long du littoral.


Je pense que les habitants de ce quartier savent de quoi il s'agit quand on leur parle de nuisances sonores.

Posé imminent.

Toutes voiles dehors.

Le maître des lieux.


Première vue de la compagnie SalamAir. Pour la découverte de cette compagnie, on verra ça dans deux jours.

Des compagnies peu courantes sous nos cieux européens.

Nous voilà au bloc, pratiquement à l'heure.

L'instant que l'on ne présente plus…

Je quitte l'appareil sous les sourires de ce sympathique et chaleureux équipage.

La vue depuis la passerelle, avec cet A330-200 qui est arrivé de Zurich quelques heures auparavant.


Direction la sortie.

C'est vraiment un bel aéroport.

Le passage de la PAF sera fluide et rapide. J'ai présenté mon formulaire de visa suite à mon enregistrement préalable en ligne et le versement de 5 rials omanais (soit une douzaine d'euros). Mon passeport est tamponné pour une semaine seulement. J'avoue ne pas trop bien comprendre…
N'ayant pas de bagages à récupérer, je ne moisirais pas dans cette partie.

Il semblerait que je sois (enfin) arrivé.

Une belle maquette des installations aéroportuaires locales.

Pour rejoindre mon hôtel, j’avais prévu de prendre les bus urbains. Mais un chauffeur rabatteur semblant honnête propose ses services. Il trouve deux autres passagers histoire d’abaisser la facture et pour lui d’augmenter sa marge. Je fais donc le trajet avec un Chinois et une Moldave. Ça me coutera 5 rials.
C’est passablement fatigué que j’arrive au Muscat Express Hotel, qui s’avérera être un très bon choix.
La vue depuis mon balcon.

Le vol, selon Flightradar24.

Le coin des statistiques.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout.
Merci pour ce FR !
Un service de haute volée sur EY, surtout connaissant la faible durée de vol. Ces A320 ont l'air relativement confortable, mais je demande tout de même à voir sur des vols plus longs comme AUH-SEZ, un des plus longs vols du réseau avec cette machine. L'A380 Qantas semble être VH-OQA ou VH-OQC, qui semblent eux aussi être en cours de réactivation selon Planespotters. QF sous traite sans doute à Etihad Engineering cette maintenance lourde.
A bientôt !
Merci pour le commentaire.
Effectivement, c'est un service très soigné malgré un temps de vol faible.
Je pense que ça reste plus acceptable que LH sur du FRA - TBS par exemple ou du FCO - AUH avec W9 ou même LHR - LCA avec BA. Mais ça reste du monocouloir avec ses contraintes.
Merci pour les informations au sujet du mérou australien.
Bons vols
Merci pour cette suite.
Ce nouvel aéroport d'AUH semble vraiment agréable, une révolution par rapport à l'ancien terminal qui était vraiment à bout de souffle.
Amusant de voir que contrairement aux A321, les A320 d'EY n'ont pas été rétrofités et ont gardés la cabine original mais avec les IFE désactivés, ça fait un peu moche/cheap je trouve.
Heureusement, le service est bon, je ne sais pas à quel point il est différent de d'habitude en raison du ramadan.
C'est vraiment le défaut de MCT de ne pas avoir de navette hotel et VTC...un bel aéroport mais un accès digne du tiers-monde entre les taxis et autres rabatteurs...
Merci pour le commentaire Flavien.
Quand je vois les photos d'anciens reports, c'est le jour et la nuit. Il y en avait grand besoin et le la différence est remarquable.
C'est le genre de substitution que l'on verra de plus en plus, les personnes dotées de smartphones ou tablettes étant très important maintenant.
Je ne sais pas s'il y a vraiment une différence. Peut-être sur l'alcool.
Je n'ai vraiment pas été harcelé par des rabatteurs comme on peut parfois l'être à certains endroits... comme à Paris par exemple !
Bons vols
Bonjour et merci pour ce FR
Une belle prestation à bord pour un vol de courte durée avec des sièges qui semblent bien confortable
Petite inquiétude avec le PTU qui a fait des siennes au départ mais résolu
D'après FR24 le 388 de QF est arrivé le 13 mars de SYD via le vol QFA6015 et il s'agit du VH-OQL
Et il est toujours à AUH à ce jour
A bientôt
Philippe
Merci pour le commentaire.
Par rapport à ce que je peux observer le reste du temps en Europe, ça ne laisse pas indifférent.
Merci pour les infos sur l'A388 de QF.
Bons vols
Des applications de documents et procédures, des appels aux services de maintenance, des manipulations et onze minutes plus tard, c'était réglé.
Lors de mon passage le 6 mars, un 380 de QF etait déja parké au meme endroit.
Merci Greg pour cette suite,
L'avion est confortable mais l'absence d'IFE fait tache, c'est dommage.
Il y a un monde entre le hard et soft product que l'on trouve au Moyen Orient et en Asie d'un coté et en Europe et Amérique de l'autre coté.
Même pour un vol court, on est confortable t choyé.
L'article dur le PTU est vraiment chiadé et très intéressant.
A bientôt.
Merci pour le commentaire Michel.
Ça m’a pas choqué outre mesure, surtout venu d’Europe. C’est aussi une tendance qui se généralise.
J’en garde un excellent souvenir. Un personnel au top du top avec un très bon niveau de service. What else?
Bons vols