Bonjour à toute la communauté FRiste.
On se retrouve pour une aventure plus modeste que celle qui m’amena tout près du solstice d’été scandinave.
Préface
Cette fois c’est une date d’expiration de miles avoisinante qui « me force » à emprunter l’avion.
L’été bat son plein et je me dis qu’une autre escapade boréale pourrait me faire du bien.
Également relevant (au recit) est le fait qu’un petit changement dans la gestion des miles chez JAL en avril dernier a permis les enchainements de vols domestiques -correspondances- sous un même ‘billet prime’.
Pour nous campagnards, cela a ouvert un nouveau monde de possibilités.
Oui, car avant avril 2023, il nous fallait payer deux fois pour atteindre n’importe quel coin de l’archipel en dehors de Tokyo ou Osaka. Depuis, une seule fois suffit.
De ce fait, avec un peu de chance et patience, on peut trouver, par exemple, un MJY-HND-MSJ par 8.000 miles ?!?
Aujourd’hui notre évasion nous coutera dans les alentours de 18.000 miles, mais elle viendra épicée de quelques notes savoureuses.
(A dévoiler dans le prochain chapitre)…
L’APPROCHE COUTUMIER
Comme d’habitude, c’est notre gare maison qui marque le début du périple.
Un très beau jour permet d’apercevoir le château local (ici présenté sous forme d’énigme, type ‘où est Charlie’).

Des trains animés, on en retrouve partout au Japon.

Mais celui-ci ne s’agit pas du nôtre.

Voilà, le palefroi chargé de nous amener jusqu’à la gare ‘SNCF’ de Matsuyama.

Ici tous voyagent en classe W.

Au train succède un court transfert en bus. Puis, nous débarquons dans le nouveau ‘annexe international’ de MYJ.

Au moment du passage, seulement la liaison avec Seoul (7C) était opérative. Aujourd’hui Pusan (BX) et Taipei (BR) ont rejoint le tableau des départs.


Cet autre tableau, JALien lui, montre qu’il reste des places dans tous les vols du jour et qu’il fait beau à l’est mais moche à l’ouest.

Les comptoirs, côté client, sont dépeuplés et l’obtention d’une carte d’embarquement physique est aisée.

Comme d’habitude, l’accueil fut attentionné.
Les filtres agrafés sur les baies vitrées du grand hall donnent une lumière bleuâtre qui se combine avec les omniprésents tons orangés d’Ehime.

Il fait beau et on se retrouve avec du temps entre les mains.
Montons voir le déroulement des faits.


Il y a un peu d’activité, mais rien d’affriolant.
Un 787 impérial vers Tokyo.

Et un E170 rebelle vers Fukuoka.

C’est tout.
Voici le tableau domestique général, qui montre le retard des deux protagonistes à peine présentés plus haut.

Les contrôles, comme d’habitude, se déroulent sans encombre (mais ils se font toujours à « l’ancienne », donc liquides et appareils électroniques doivent ‘voir la lumière’).
A la sortie, je suis surpris de tomber sur un si notoire brouhaha envahissant la salle d’attente. Sans doute, associé à l’imminent départ du long-courrier impérial.
LE CALME, dans le bouillonnement
On décide de chercher des emplacements plus apaisants.

Les portes du Salon Sakura s’ouvrent grâce à un statut adéquat (chez l’alliance One World) ou grâce à des correspondances adéquates le même jour du voyage.

Il s’agit d’un tout petit espace, mais plutôt bien agencé.
Voici la vue extérieure.


Celle-ci n’est pas l’atout majeur du salon, mais elle [a le mérite d’] existe [r].


Ceux convoitant un comptoir pour travailler (ou se restaurer) trouveront leur bonheur.

Les prises sont multiples. USB-A ou type A.

Encore des comptoirs (dans un style diffèrent).

Et des secteurs un peu plus intimes.


L’offre en nourriture ne fait pas partie non-plus, des acquis du salon.
Des sachets de galettes au riz (susceptibles du #jefaismescoursesausalon) ont été substitués récemment par des paniers en vrac.

Côté bibine, l’offre est plus honorable.
Indéniablement, voici la vedette du salon.

Au choix, Kirin et Asahi (ou Sapporo).

A ça, on ajoute des alcools forts -whisky, pour MYJ-, du lait, du jus de tomate, du thé (vert, noir ou hojicha), une machine à sodas et une autre à cafés.
Le casse-croute salé est complémenté par des friandises locales.

Elles -ces petites boulettes aux haricots rouges, appelées manju- proviennent de la noble maison Yamadaya, implantée à Matsuyama et dont un stand dans la salle d’embarquement permet de s’en procurer…
(ATTENTION! Moyennant des sous. Ici, le #jefaismescoursesausalon ne marche pas).

La maison est auguste, âgée de 157 ans (fondée dans la troisième année de l’ère Keio, 慶応三年).

Au salon, il est difficile de rater son vol : un écran affiche les départs et des annonces orales (viva voce) sont diffusées à l’ouverture de chaque embarquement.

Justement, on nous indique que tout est prêt pour embarquer. Depuis le seuil du salon, la marche jusqu’à la porte ne dépasse jamais les 150 m.
Voici la vue de l’antichambre collégiale, depuis le seuil des portes coulissantes. Tous les fauteuils font face à des grandes baies, révélant le tarmac de MYJ ainsi que sa piste.

On retrouve notre destrier du jour.

Les forces de l’empire nous laissent calibrer gratuitement le bagage cabine. Notez qu’il existe deux tailles limites différentes, en fonction du type d’appareil.
(Après, il faut savoir si on voyage dans un avion de plus ou moins de 100 places… Mais je paris que le pourcentage de passagers qui le savent est plus élevé au Japon que dans beaucoup d’autres territoires…).

On s’approche de la porte B.

Le vol, à l’avant
Il ne reste que 8 minutes jusqu’au départ théorique de notre vol lorsqu’on franchit le dernier contrôle. Pour ce faire, une lecture de QR suffit.
Voyons.

Le bec de notre oiseau.

Et une de ses portes.

Ma place en J Class. Elle est un peu plus large…

…et avec un pas amélioré par rapport à un siège en classe économique.

En dehors de ça (et du fait qu’on occupe l’avant de la cabine), aucune différence entre les deux classes.
On fait nos adieux à MYJ et une partie de ses loyaux employés.

Cette fois-ci, les turbopropulseurs se trouvent derrière nous.

Sayonara et arigato !

Un taxi expéditif…

… et tout est prêt pour le décollage.

Les usines chimiques (fibres et composite) du port de Matsuyama, superposées au relief naturel.

Un vent de l’ouest nous fait décoller vers le continent, chose qui est plutôt inusuelle.

Les travaux d’extension du by-pass de Matsuyama jusqu’à MYJ s’éternissent.

Une des deux grandes collines à gauche arbitre le Hondō du temple Taihō 大宝寺, Trésor National.
Celle au centre, en bas des grandes montagnes, arbitre le château de Matsuyama, Bien Culturel Important (ce qui signale un échelon en dessous des trésors nationaux).

Le fleuve Ishite 石手川 perce la plaine de Matsuyama.

Celui-ci est le grand fleuve Shigenobu 重信川, percée par l’autoroute et qui reçoit les eaux du Ishite.

Toujours l’autoroute, au pied des montagnes et de l’étang Ohtani 大谷池 (sans lien de parenté avec le célébrissime jouer de base-ball).

Les montagnes de la ville d’Iyo.

C’est ici, dans sa ferme, que Masanobu Fukuoka développa ses théories de l’agriculture naturelle.

Aux dire des locaux, John & Yoko lui firent une visite dans les années 70…

Des nuages mettent fin à nos rêveries hippies.

Et nous jettent dans les bras de Morphée.
J’entrouvre les yeux au passage sur l’étroit de Kii 紀伊水道 (reliant Shikoku avec la péninsule de Kii).

Et sur la renommée ville balnéaire de Shirahama 白浜 (dotée de sa propre aérogare).

Mon assoupissement se poursuit, ce qui implique que je rate le service (qui se limite à un gobelet en carton rempli de café, soupe, thé, eau, soda ou jus variés. Il ne diffère pas de celui proposé en Y).
Mes yeux s’ouvrent à nouveau au commencement de notre descente.
Il est évident qu’on a abandonné la campagne et qu’on s’engouffre dans les méandres urbains de la métropole.
En bas, le parc des expositions Makuhari Messe, le stade des Lotte Chiba (ZoZo Marine Stadium) ou le magasin Ikea de Chiba Funabashi ponctuent des terre-pleins récupérés à la baie de Tokyo.

tokyo, sous toutes ses couleurs
En tout vraisemblance, on va accoster Haneda depuis le nord, sur une route aérienne n’ouverte qu’en mars 2020. Elle représente, sans doute, l’approche le plus panoramique possible.
Des traces du filandreux génie civile sustentant les voies fluviales autour de Tokyo.
(Le Ara 荒川 et le Sumida 隅田川 se séparent. Au même temps le Shingashi 新河岸川 se transforme en Sumida)…

Aperçu des quartiers septentrionaux de Tokyo où l’on trouve la gare d’Oji 王子駅, qui essaie de structurer le tumulte urbain.

Dont voici un gros plan.

Le stade olympique et les terrains boisés d’Akasaka 赤坂 (colline rouge), qui accueille la maison d’hôtes d’Etat d’Akasaka et les résidences de l’empereur émérite ainsi que du prince héritier.

Et, aligné avec le palais, un bout des douves extérieures (sotobori, 外堀) qui entouraient le feu château d’Edo… qui se situait quelque part sur la tache vert à gauche de l'image.

L’effervescence du marché foncier nippon plafonne ici : Roppongi, Toraenomon et Shiodome.

Très bien connue, zoom sur la Tokyo Tower (9 mètres plus haute que la Tour Eiffel, comme même !)

Celle qui a remplacé les attentions des amateurs des choses hautes dans la dernière décennie, est discernable à l’arrière : Tokyo Sky Tree.

Les quartiers centraux sont supplantés par des installations industrielles et des infrastructures logistiques.

La mer (et Haneda) se ressentent proches.

On laisse notre trace sur la mer.


Ainsi que sur la pelouse.


Touchée.

Roulage rapide et positionnement en passerelle, dans les temps.

L’excitation associée à ce qui nous attend nous fait rater grandiosement la description des couloirs de Haneda.
Vite !
Vite !

Ceci constitue le dernier cliché avant le grand plat du jour.
A suivre…
Merci pour la lecture ainsi que pour des éventuels commentaires.
Et bons vols!
Pas de différence de service entre les deux classes mais est-ce que la différence de prix est conséquente?
En effet, cette approche est superbe et offre des points de vue uniques sur Tokyo!
Merci pour ce Fr
Merci pour la lecture et pour le commentaire, Moritz.
Des sièges plus modernes -confortables- que ceux reportés plus hauts sont aussi proposés en Class J. Sinon, tout est bien similaire.
Les prix ? Plutôt aux environs de 10.000 JPY en Y et 20.000 JPY en Class J !!!! (l'accès au salon n'est pas inclus en Class J).
Côté miles, tout est plus sensé : 7.000 JMBmiles en Y, 8.500 JMBmiles en J.
Des surclassements à l'aéroport sont aussi possibles (2.000JPY, en moyenne).
Merci encore et bons vols !
Merci beaucoup pour ce partage, classique pour toi mais une découverte pour moi. Le salon est très agréable et permet d'attendre confortablement son vol. A bord la cabine semble très confortable en Business. Dommage d'avoir raté le service que j'aurais été curieux de voir. Très jolies vues sur Tokyo à l'arrivée : c'est superbe.
Merci pour le commentaire.
Oui, le salon Sakura n'est ni le plus large ni le plus luxueux salon du monde, mais permet d'attendre son vol dans un confort plus qu'acceptable. D'autant plus qu'il est rarement comblé, car, en moyenne, les voyageurs domestiques au Japon ne dépensent plus qu'une dizaine de minutes au Salon.
L'offre à bord existe, mais elle est plutôt riquiqui... (tant en J comme en Y)
Merci encore et bons vols !
Merci beaucoup pour ce report. La beauté des paysages japonais me laisse toujours pantois.
Merci pour ces mots.
Oui, plus de 14.000 îles, des montagnes qui surpassent les 3.000m, des climats tropicaux ou continentaux et beaucoup de pluie donnent plutôt de la variété aux paysages nippons... :-) A ça, il faut ajouter tout ce que les hommes ont bâti !!
Merci.