Cher tous, c'est reparti pour un week-end dont le but initial n'était pas aéronautique, ni touristique, mais musical !
Les musiciens ont tous une œuvre fétiche qu'ils choisiraient sans hésiter si on leur demander de s'exiler sur une île déserte en compagnie d'une unique œuvre.
En ce qui me concerne, cette œuvre fétiche n'est autre que les merveilleux Gurrelieder de Schoenberg. Le nom du compositeur peut faire peur, injustement d'ailleurs car les Gurrelieder sont tout ce qu'il y a de plus tonal, dans la lignée des symphonies post-romantiques allemandes (comme celles de Mahler ou de Bruckner).
Les Gurrelieder, c'est une histoire en 3 parties, racontée par 5 chanteurs solistes, 1 récitant, un orchestre de 110 musiciens, et enfin 300 choristes répartis en 2 choeurs d'hommes et 1 choeur mixte. Bref, c'est massif et c'est compliqué à programmer tant cela demande des effectifs conséquents et un travail colossal. C'est donc une œuvre magistrale très rarement jouée et en ce qui me concerne, je n'avais jamais eu la chance de l'écouter en concert.
C'est donc régulièrement que je prospectais les programmes des principaux orchestres dans le monde et en avril 2022, je tombe enfin sur le Graal : le Symphonique de Londres donnera les Gurrelieder en septembre.
Mon épouse est partante, en moins de 5 minutes la décision est prise ! ("drogato" comme dirait l'autre ^^)
La solution la plus pratique sur un court week-end serait évidemment l'Eurostar mais même avec 4 mois d'avance, les prix sont délirants (plus de 100€ l'A/S) là où Air France est moitié moins cher. Va pour la voie des airs ! Et accessoirement, je suis toujours preneur de quelques XP supplémentaires ^^
Enchainement de vols
- 1CDG → LHR | Air France | A321
- 2LHR → CDG | Air France | A320
C'est donc à une heure encore bien matinale que nous déposerons la voiture au PR, mon parking de prédilection tant il est pratique et rapide d'accès depuis les axes routiers en évitant l’entonnoir des terminaux 2. Une fois n'est pas coutume, j'ai une crève carabinée. On va la jouer safe et simple aujourd'hui !

Anticipant la probable affluence aux comptoirs, j'utilise un des bandits manchots de la gare pour récupérer les sésames du jour. Ce n'est pas tous les jours que j'embarque au 2E, alors j'en profite !

Beaucoup de monde ce matin, comme je le prévoyais.

Et les temps de passage de la PAF s'annoncent assez élevés en conséquence ! C'était un petit peu l'inconnue du jour et nous avions pris une marge confortable. Et vu mon état pas fameux, je serai content de souffler un peu avant l'embarquement.

L'accès à la PAF est engorgé comme jamais et pour une raison que j'ignore, la file Parafe est fermée devant nous alors qu'il y a pas mal de place visuellement parlant dans la file. On nous dirige donc vers la file "tous passeports", bien chargée et qui évidemment ne débite pas. Je questionne le préposé n°1 en insistant pour prendre Parafe, peine perdue, on doit rester dans cette file ! Pas plus d'explications que cela.
La file parafe étant parallèle de la notre et notant que Parafe débite à fond sans problèmes, madame et moi passons sous le filet pour se remettre dans la bonne file ni vu ni connu. Tout va bien et en effet ça débite bien mieux ! Puis on arrive aux bornes Parafe et la préposée n°2 nous dirige vers une borne où il est mentionné des nationalités spécifiques (UK, US, CAN… de mémoire) mais pas européennes. Malgré mon air circonspect, la préposée nous confirme qu'on peut y aller avec notre passeport européen. On tente et évidemment la machine nous refoule. Le préposé n°3 vient à notre secours et nous confirme que ce n'est pas la bonne borne. Lui ayant indiqué que nous nous y étions mis sous la directive de la préposée n°2, le préposé n°3 nous répondra un "oui je sais" avec un sourire et une exaspération qui en dit long…
Bref, on ne mettra que 15min à passer la PAF, ce qui est plutôt un bon point, mais les préposés du jour dégagent une forme d'amateurisme assez prononcée !
Nous terminerons le parcours avec le LISA.

Comme je l'ai dit plus haut, j'ai peu fréquenté le 2E jusqu'à présent, alors je profite de ces quelques vues bien sympathiques.

Nous voici au Hall L. La dernière fois que j'y avais mis les pieds, c'était en 2019 pour me rendre à Quito en A340 Joon. Le terminal était encore en travaux et bien poussiéreux. Je suis heureux de le voir enfin finit, même si l'alignement de boutique de luxe façon centre commercial n'est guère notre tasse de thé. Je note néanmoins que les plafonniers sont bien plus jolis que ceux d'Orly 3 :p

Le reste de l'aérogare est vraiment agréable, avec beaucoup d'espace pour s'asseoir et des prises toutes en service (incroyable !)

Il y a quelques détails à voir, comme ce célèbre chat qui dort et qui me rappelle que vu mon état, je devrais faire la même chose si je veux tenir le restant de la journée.

Mais la vue plongeante sur le tarmac (et les reflets) est bien plus captivante que de faire une sieste réparatrice (encore une fois, "drogato" disait l'autre, et il a raison le bougre ^^). Ce terminal est l'un des rares endroits vraiment spotterfriendly de CDG.

On prendrait bien cet A350 aujourd'hui !

Un A350 un peu spécial, en livrée Air Mauritius mais sans nom pelliculé. Un héritage de son weat-lease chez South African Airways ?

Un 77W en livrée Skyteam

Revenons quelques instants sur la zone d'attente boisée, bien agréable !

Mais aviez-vous déjà remarqué qu'ils étaient habités ? ^^

Je ne les avais pas vu tout de suite et j'approuve totalement l'idée !

En porte, les passagers commencent déjà à s'agglutiner alors même que notre avion n'est pas encore arrivé. Il faut dire qu'il est légèrement en retard.

Procédure post-Brexit oblige, un contrôle minutieux des passeports à lieu juste avant le contrôle des BP. Puis l'embarquement sera initié vers 10h00, heure théorique du départ. On choisira d'embarquer en dernier, mon état n'étant pas trop compatible avec une longue attente debout.

Cela faisait un petit moment que je n'avais pas mis les pieds dans un A321ceo ! L'oiseau du jour était le F-GTAH, un vétéran mis en service en 1999 et démantelé en juillet 2023. Il était baptisé Dax.
Il n'y a pas à dire, mais face à ce fuselage, je me sens déjà mieux ^^

Le hublot finit par me redonner plein d'énergie. Un hublot, c'est comme le café du matin, ça va toujours beaucoup mieux après ^^

Nous étions les derniers pax, mais certains bagages manquent encore à l'appel. Le dernier container attend quelques bagages en correspondance courte.

Le voisin irlandais du jour, avec sa nouvelle livrée certes jolies mais qui manque terriblement de cachet à l'instar de l'ancienne si reconnaissable.

Ce dernier est néanmoins plus à l'heure que nous.

En attendant, madame s'occupe avec la meilleure littérature que l'on puisse trouver à bord.

Finalement, nous repousserons avec 45min de retard. Pas bien grave, cela ne met pas en péril le reste de la journée. On croise ce beau 767-300 DL.

Un 787 AF qui me rappelle quelques souvenirs lyonnais et londoniens bien sympathiques !

Un roulage assez long sur 1 moteur nous emmène sur le doublet nord dont la longue piste est en réfection. Nous décollerons donc en 27R où il faut s'intercaler entre les arrivées, ce qui prend un peu de temps. En courte finale, une compagnie islandaise qui est sur ma to-do-list !

Puis c'est à notre tour. Un petit point fixe et on lâche les freins sur cette courte piste. Notre A321 est bien chargé mais heureusement, la quantité de pétrole reste limitée pour rejoindre Londres.


Nous prenons rapidement le cap de l'Angleterre et atteindrons notre niveau de croisière bien bas, au FL240.

Encore une fois, on ne peut que féliciter l'équipage qui s'active dès l'extinction de la consigne pour réussir à servir les 200 pax sur un vol aussi court !

Au menu, ce sera une madeleine et un café !

Le ciel restera bouché pendant toute la traversée de la Manche. Finalement, il fait meilleur temps par ici ! Nous irons chercher le circuit d'approche très au nord-est, du côté de l'embouchure de la Thames.

Avec à la clé les inévitables tours d'hippodrome sans lesquels ce ne serait pas une approche londonienne parfaite !

Puis nous entamerons une bien longue finale volets 2 sortis, ce qui nous arrange pour apprécier la vue !

Car l'approche au-dessus de Londres est toujours un moment dont je ne me lasserai jamais.

On reconnait bien Big Ben entre les 2 méandres de la Thames, ainsi que le Hyde Park.

On poursuit le cours sinueux de la Thames et de ses berges vaseuses soumises aux variations de niveau des marées.

Les quartiers pavillonnaires se succèdent. Pas de doutes, on est bien chez les anglais au regard de l'architecture ^^

La compagnie porte drapeaux nous accueille avec quelques exemplaires bien représentatifs de sa flotte.

Chblouf ! Notons le fameux A330 Iberia qui relie quotidiennement Madrid à Londres.

Encore une compagnie qu'il faudra que je teste un jour !

Pas de trace d'un A380 Qantas. Dommage ! On se contentera de cet autre 767-300 Delta à côté duquel nous viendrons nous positionner.

Merci à Dax, notre destrier du jour, pour ce vol bien agréable. Nous ferons bloc à H+25. Ça va, ça pourrait être pire, surtout avec un A321.

Encore un voisin américain !

En chemin, je tombe sur ce 767-400 Delta, objet d'un prochain routing à paraître. Un petit remerciement à l'équipage qui nous aura fait coucou depuis le cockpit !

Il nous faudra encore 25 minutes supplémentaires pour rejoindre la Elizabeth Line. L'avion est décidément un moyen de transport rapide pour gens pas pressés.
Je teste pour la première fois cette ligne de métro et c'est une réussite ! Rien à voir avec le long transfert en Tube, long et si bruyant.

Comme mon épouse effectue ses premiers pas dans ce pays dont certains de ses ancêtres sont issus, on flânera quelque peu autour des incontournables de la capitale.


Nous terminerons cette chouette journée au Royal Festival Hall avec ces fameux Gurrelieder. Une pure merveille et quelle joie de l'entendre enfin en vrai ! Ça méritait bien le déplacement :)

Pour les curieux qui souhaitent découvrir cette pure merveille :
https://www.youtube.com/watch?v=xPXuHs3Ksow&ab_channel=RyanPower
Rien que l'introduction, détaillant un paysage de lever de soleil avec la rosée qui goutte et les oiseaux qui s'éveillent vaut le détour tant l'orchestration est un chef d’œuvre :)
Merci pour votre lecture :)
Pas agréable de voler quand on est malade surtout avec cette histoire de passage de la PAF qui n'en finit pas.
Aer Lingus était encore au 2E à cette époque et le Grosminet bien présent en L35
Un vol sans histoire hormis le retard avec une belle approche sur Londres.
La Elizabeth Line semble une bonne alternative à l'Heathrow Express.
Merci pour le partage Cyrille et à bientôt.
Merci Michel :)
Clairement, mes oreilles n'ont pas bien supporté les 2 descentes...
Vu le prix de l'Heathrow Express, cette ligne ne me paraît pas du tout attractive comparé à l'Elizabeth Line, bien plus pratique qui plus est.
A bientôt !