Avis du vol entre Paris et Papeete en classe Premium Eco avec Air France

[ je précise que je n'ai pas pu indiquer la date d'arrivée, le 7 août, soit 32h de voyage et non 7h).

Bonjour à tous,
Après plusieurs mois de fréquentation régulière du site, je me lance à mon tour pour ce report sur le vol Paris-Papeete, qui n’a jamais été fait encore sur les A350-900 rétrofités qui assurent les 5 vols hebdomadaires de la liaison depuis juin.

Ancienne grande voyageuse, je n’avais pas pris de long-courrier depuis 2017 (Japon), en raison de la naissance de ma fille et du covid. Là, je frappe fort, avec les 22h de voyage en deux tronçons CFG-LAX et LAX-PPT (1h de moins au retour) nécessaires pour aller à Tahiti visiter ma sœur, installée il y a peu. Légèrement inquiète par ce long trajet effectué seule avec un enfant de 5 ans, qui n’a pris l’avion qu’une fois dans sa vie (et pour 2h de vol), je décide de casser la tirelire et prendre une classe Premium. Je ne voulais pas avoir à enjamber et déranger un voisin qui aurait vu arriver avec inquiétude un petit enfant..Bien m'en a pris, car ce fut le bon choix mais pour des raisons différentes, vous verrez… (teasing).
J’avais déjà été surclassée par Continental Airlines en 2011 lors d’ un Washington-Paris, aux débuts de cette nouvelle classe intermédiaire, mais l’avantage était mince (juste un peu plus d’espace pour les jambes). J’étais curieuse donc de voir l’évolution et la maturité du produit sur notre compagnie nationale. Mon choix s’est en effet porté sur Air France, même si le tarif était le plus élevé, car les conditions du billet Flex (modifiable et annulable jusqu’au départ) étaient optimales par rapport aux autres compagnies.

La veille, j’ai eu des soucis pour télécharger la carte d’embarquement depuis l’application, j’ai dû le faire depuis le site Web ( site Web, par ailleurs, qui buggue depuis février, sur les détails de ma réservation, exception faite pour la carte d’embarquement).
Nous arrivons par un VTC, l'accès par l'autoroute est très fluide malgré les JO qui battent leur plein.
La dépose des bagages se fait rapidement dans la zone dédiée aux Sky priority, ainsi que la sécurité.
Je n’étais pas allée au terminal 2E depuis longtemps et j’ai redécouvert avec une certaine joie l’architecture de l’aéroport. N’étant qu’une modeste « Explorer » chez Air France, je n’ai pas accès aux salons de la compagnie mais la zone d’embarquement me va tout à fait, avec cette vue sur les pistes

Les files d’accès et les priorités sont respectées.

Arrivée après le début de l’embarquement, je me glisse dans la file Sky Priority mais je pense que j’aurais pu embarquer avant avec les familles.
Ce sera l’avion Rennes qui nous emmènera à 16700 km de Paris.

Le décollage se fera avec 10 mns de retard, donc à l’heure 😉.
Nous serons aux sièges 18K et 18L, devant la cloison. J’avais des craintes sur le degré d’inclinaison des sièges mais il est le même que pour les autres. La cabine est vraiment élégante et confortable. Les fauteuils me semblent larges, le repose-jambes (un des critères de mon choix de la premium) change tout, relâchant la pression. Comme je suis petite, j’y suis à l’aise, le PAS est royal.

Peut-être l’armature du siège de devant m’oblige à décaler mes jambes un peu vers la droite mais ce n’est pas gênant). Je préfère faire sans le repose-pieds, avec lequel la position est moins confortable. Pour ma fille qui peut allonger ses jambes, c'est impérial.

Une fois les sièges de devant inclinés, il faut un peu se contorsionner pour sortir. Ma voisine a fréquemment escaladé le fauteuil de son père, pratique quand on est de la même famille, mais sinon, il faut vraiment que le passager côté couloir se lève, le Full access n’est possible que pour le 1er rang de la Premium. La couette et le coussin sont de bonne facture et épais.

Tout est là, la télécommande, peu utile (j’ai d’ailleurs du mal à la ranger dans sa niche), la bouteille d’eau la fiche de sécurité.

Par contre, il n’y a pas de Wifi pour des raisons de maintenance (il en sera de même pour le vol retour), l’application m’avait prévenue.
Le verre de bienvenue (uniquement du champagne, il aurait été appréciable de proposer aussi une alternative comme un jus, notamment pour les enfants) est proposé après le décollage avec l’oshibori, suivi de la trousse Air France. La trousse est classique (brosse à dents, dentifrice, bouchons d’oreille, masque, chaussettes). Les chaussettes et le masque auront été les éléments les plus utiles. La brosse à dents a été utilisée mais j’aurais dû garder un gobelet pour me rincer, j’ai dû essuyer mes débordements dans les toilettes au moment du brossage. Les bouchons de l’oreille sont trop mous.

Le casque par contre réduit bien le bruit et est de qualité. Le repas est servi vers 20h30, les enfants en premier. Je suis un peu déçue car j’avais vu sur le site d’ Air France que le menu Premium au départ de CDG contenait des noix de St Jacques, remplacées par des crevettes en l’occurence. Le menu est indiqué sur une petite feuille. Le repas est vraiment savoureux (menu concocté par un chef étoilé, F. Simonin), avec la salade d’asperges et les crevettes onctueuses. Le craquelin (choux) est excellent, je n’ai jamais aussi bien mangé en avion et je suis heureuse d’échapper au choix entre poulet et pâtes, sempiternelle alternative depuis mon premier voyage en avion quand j'avais 10 ans pour me rendre aux USA. Par contre, le menu affiché sur l'écran ne donne pas de précisions sur ce qui va être servi à bord.

Hélas, ma fille n’a guère touché à son repas enfant et préfère picorer dans mon assiette. Elle n’aura pas plus joué avec le puzzle et le coloriage proposés dans le pack enfants.. Le dîner est débarrassé vers 21h45.

Je demande une tisane qu’il faut aller chercher au fond de l’avion (dommage que les tisanes ne soient pas sur le charriot de prime abord, il n’y a que du thé), et je reçois un chocolat Valrhona en attendant. Les PNC sont très aimables et professionnels.
Par contre, ma fille a adoré l’offre de divertissements Enfants. Je regrette juste que l’offre audio ne soit pas plus étoffée (contes, histoires, musiques pour s’endormir).

De mon côté, je trouve l’offre adulte large et éclectique et j’en profite pour rattraper les dernières sorties cinéma, ou moins récentes (Barbie, que j’avais loupé à la sortie, Mme de Sévigné, Les choses simples). C’est parfait pour les jeunes parents frustrés du 7e art pendant l’année. L’écran tactile est parfois un peu capricieux, il faut avoir le « coup de doigt » vif et rapide, mais il est d’excellente qualité. Il est cependant dommage que le sous-titrage en français ne soit pas proposé sur tous les fils étrangers (Barbie ne l’est pas en français mais en néerlandais…).

La lumière s’éteint à 22h. Un petit coup d’œil à la cabine (l’avion semble complet pour les classes éco et premium) avant de m’endormir pour 4h. Je suis un peu gênée par la vue des pieds des passagers de la 1ère rangée de l’éco derrière, mais, en tirant un peu le rideau, cela va mieux.

A 3h39 (heure française) un snack est proposé, après le rallumage des lumières, et le fameux sac Bon appétit qui fait couler beaucoup d’encre est distribué à 4h25. En effet, il n’est pas d’un grand intérêt, je vois beaucoup de sacs à peine entamés. Un plat chaud type omelettes serait plus approprié, et vu le prix de la premium, serait plus apprécié… Ma fille renverse son chocolat chaud sur la tablette, il n’y a pas de lingettes sur le charriot, ce qui est aussi dommage, l’hôtesse, au demeurant très serviable, doit aller au fond de l’appareil pour en chercher.

A 21h16, heure locale de Los Angeles, nous atterrissons. Le transit est censé durer environ 2h.
Nous débarquons rapidement. Cependant, nous attendons, ce qui est bizarre, devant les portes closes et grises de la douane. Au bout de 15 mns d’attente, à 21h47, une voix (dont la propriétaire semble s’être évanouie comme par magie) crie en Français que le vol pour Papeete est reporté au lendemain, sans plus d’explications. Ah, les choses se compliquent singulièrement… Je regarde mon appli AF qui indique que le vol arrivera à 13h45 à Papeete, au lieu de 5h45 (heure locale). Un message m’indique que je peux prétendre à un hébergement et une restauration, sans plus d’explications. Avec d’autres passagers, nous nous rendons aux bagages car une rumeur indique qu’il faut reprendre ses bagages. Au bout de 15 mns d’attente devant le tapis roulant vide, à 22H45, un personnel d’ AF indique à un groupe de passager à 10 mètres derrière nous, que les bagages restent dans l’avion et qu’il faut aller au comptoir de la compagnie. Je suis d’autres passagers, avec qui une solidarité s’instaure. Là, au comptoir, 4 employés s’affairent avec des listes d’hôtels dont une responsable, manifestement française. Les autres employés sont francophones, ce qui est appréciable. Au bout de 15 mns, je reçois des bons de restauration (30$ pour le dîner, 25 pour le petit-déjeuner) et un papier avec le nom de mon hôtel et des indications sur la navette à prendre. Je suis le mouvement et me poste à l’arrêt de la navette, avec le kit de secours (un tshirt, du matériel d’hygiène dont un rasoir et des cotons-tiges!), heureusement que j’avais pris la valise de ma fille en cabine.

J’entends des passagers parler d’un problème technique sur l’avion précédent et de l’équipage de secours arrivé il y a peu à LA. A 23h23 la navette arrive est c’est parti pour 7-8 minutes de trajet. L’hôtel est confortable et un peu vieillot mais la chambre, immense avec ses deux Queen size, réjouit ma fille. Nous devons filer au snack de l’hôtel qui ferme bientôt, j’attrape le dernier sandwich disponible, des chips, des muffins. J’apprends que je ne pourrai pas petit-déjeuner car l’avion étant programmé vers 7h20, je dois être à l’aéroport à 5h40. Bref, nous dormons environ 4h-5h et repartons à l’aéroport.

A la sécurité, la douane fait passer la bouteille de vin blanc achetée au duty free de CDG dans une machine, et me la rend à mon grand soulagement. Mon beau-frère passé par SF une semaine avant avec Frenchbee, n’a pas eu cette chance, et s’est vu confisquer sa bouteille (rouge) de Bourgogne au motif qu’elle aurait été trop opaque. Gloups. Contrairement à CDG, il n’y a pas de file SP à la douane et à la sécurité de LAX.
L'aéroport est immense, vide en cette heure matinale, et fait la pub de nos marques nationales!

Je me glisse dans la priority lane pour l’embarquement, une employée me repère et me met dans la file prioritaire famille, qui embarque avant tout le monde.
Lors de l’installation dans l’avion, le commandant nous donne quelques explications, une bouilloire a pris feu dans l’avion PPT-CDG lundi matin (donc l’avant-veille) et a dû faire un demi-tour. Un nouvel équipage a dû venir de PPT et de Paris (applaudissements des passagers). Je ne peux m’empêcher de penser qu’AF était tout à fait au courant de cette histoire avant que nous embarquions mardi soir et que nous aurions pu avoir des infos en vol et arriver à l’hôtel plus tôt. Mais peut-être que les choses s’organisaient alors. J’ai lu depuis la presse polynésienne qui évoquait un trolley en feu.

Nous attendons plus d’une heure dans l’avion, pour une histoire d’animaux en soute, qu’il a fallu débarquer la veille et réembarquer. A 10h, nous décollons enfin, nous aurons au final 9h de retard par rapport à l’heure initiale.
J’écoute l’une des deux playlists de Radio classique et me rends compte que les infos ont été inversées entre les deux ( on annonce du Scarlatti et je reconnais un concerto de Mozart), rien de bien méchant. Nous n’avons pas de verre d’accueil cette fois. L’une des oreillettes de mon casque s’est détachée, sans grave conséquence, et j’en avertis un PNC à la fin du vol. A 10h40, un formulaire à visée statistique pour le gouvernement polynésien est distribué. Le repas est distribué à 11h, précédé d’une annonce orale sur le menu. Il est décevant par rapport au vol du premier trajet (au choix blanquette de veau ou gratin de potiron, je choisis la blanquette). L’entrée n’est pas mauvaise mais le plat juste passable, noyé sans la sauce, le fromage sans goût et le gâteau trop sucré. Le champagne n’est pas proposé spontanément.
Ma fille n’a pas plus touché le gratin de pâtes à la viande.

J’en profite pour faire des photos des toilettes, maintenues propres jusqu’à la fin. Je préfère celles du fond, plus larges que celles du milieu de cabine. J’ai vu beaucoup de passagers d’éco et de premium aller en business, certains se sont fait raccompagner par les PNC, d’autres sont passés à travers les mailles du filet. Après, les flux de passagers ne sont pas massifs. Le logo qui indique qu’il faut se rendre à l’arrière n’est pas très visible ni lisible je pense (je triche un peu en mettant la photo du trajet retour).

Le vol se passe agréablement, les hôtesses sont en tenue polynésienne. L’atterrissage se fait de jour, ce qui est plutôt sympa En sortant un coup d’œil d’envie sur la cabine business, un jour peut-être…A l’arrivée, vers 14h45, un orchestre accueille en musique les passagers fatigués, sous la chaleur (il n’y a qu’une climatisation partielle dans le petit aéroport de Papeete). Nos bagages, pourtant marqués Sky priority, arrivent parmi les derniers sur le tapis
Côté indemnisation, ma réclamation a été traitée très rapidement (en 4 jours, j’avais une réponse positive après quelques allers-retours, et le virement effectué 10 jours plus tard), je ne peux que souligner la réactivité d’Air France.