Bonjour,
Direction la Géorgie en cette matinée de septembre, non pas pour les atouts touristiques de la très jolie ville de Tbilissi, déjà visitée en d'autres temps, mais pour l'intérêt d'un doublé fort intéressant pour mon flightlog, à commencer par un B737-300 de la très confidentielle GEORGIAN WINGS (rien à voir avec GEORGIAN AIRWAYS) lors de l'aller.
C'est bien connu : "l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt". Eh bien c'était mon cas ce jour là, et on verra par la suite que ce fût une sage décision… Il n'est pas encore 7h30 quand j'atterris à Francfort à bord d'un ultra-banal A320ceo LH en provenance de CDG. Le premier vol de la journée sur cette ligne (LH1033) à bord duquel nous devions être à tout casser 20 passagers.

Une heure plus tard, je repars de FRA à bord d'un autre A320ceo LH, équipé de sharklets celui-ci.

De nouveau une heure après, et donc une deuxième bouteille de 30cl d'Aqua d'or et un deuxième chocolat Lindt de 10 grammes plus tard, c'est l'arrivée à Prague, parfaitement à l'heure. Pour le coup, Lufthansa aura été parfaite de bout en bout, me permettant d'être à PRG à 9h30 tout en ayant passé la nuit en région parisienne. Je sais que d'autres n'ont pas toujours cette chance de pouvoir enchaîner deux vols sans histoire avec Tante Lufti…

Il y un circuit correspondances possible à PRG en restant landside entre T2 (vols Schengen) et T1 (vols non-Schengen) mais encore faut-il pour ça avoir la carte d'embarquement de son 2e vol avec soi, ce qui n'était pas mon cas pusique le vol que je suis venu prendre ici est assuré par une compagnie qui n'a pas d'OLCI.

Qu'à cela ne tienne, j'ai pas mal d'avance et ça me permet d'aller faire un petit tour dehors, y compris devant le T1 très modifié depuis que j'étais venu la première fois à PRG, c'était en 1981 au "bon temps" du rideau de fer, étant arrivé de Berlin-Schönefeld en Ilyushin 18 d'Interflug avant de repartir le lendemain vers Zurich en Ilyushin 62 de CSA…

L'extension réalisée le plus récemment est désormais destinée aux départs des vols hors zone-Schengen.

Je suis précédé par deux PNC de Smartwings/CSA.

Belle hauteur sous plafond avec pas mal de monde aux divers comptoirs d'enregistrement.


Celui de mon vol de 13h à destination de Tbilissi ouvrira à 10h30, ce qui est toujours mieux que les "2 hours before" indiquées sur le screenshot du site de la compagnie aperçu plus haut.

Quelques passagers sont comme moi très en avance et s'approchent devant les banques 138 et 139 dès que l'affichage apparaît.

Mais il faudra attendre 10h30 précises pour que l'enregistrement débute vraiment.

Je tombe sur un agent de CSA Handling particulièrement empoté, mal aimable et à l'anglais très basique qui finit par m'attribuer le 25F après que j'aie du lourdement insister pour un hublot, ce qui avait l'air de l'agacer profondément. Peut-être un salarié en "fin de course" qui va perdre son job fin octobre avec l'absorption définitive de CSA par Smartwings et qui est complètement démotivé ?

Peu importe. L'accès à la zone d'embarquement non-Schengen (les portes A et B) est juste derrière.

On y passe la PAF pour accéder à la zone marchande mais le PIF sera pour plus tard.

N'étant pas parti de PRG vers des destinations hors UE depuis belle lurette, je me dirige d'abord vers les portes A6 à A9 en suivant le fléchage puisque je partirai de la A6. La longue file d'attente qui précède le passage du PIF, puisque plusieurs vols partent de là avant le mien, me fait réaliser que ce n'est sûrement pas de ce côté que se situe le salon auquel j'ai accès avec mon Priority Pass.

Ce sera donc un 1/2 tour pour revenir vers la zone marchande où j'apercevrai cette fois la bonne signalétique.

C'est assez biscornu comme accès. Une fois l'endroit repéré, il faut monter d'un étage.

C'est le MasterCard Lounge, ancien salon CSA du temps de sa splendeur et de ses standards alignés sur ceux des compagnies membres de SkyTeam.

Le salon est très grand, avec de nombreuses zones de repos et de travail, même si une partie manque de lumière naturelle.




Possibilité de prendre une douche, toilettes impeccables, petits compléments à dispo, c'est vraiment de bon niveau.




La restauration est assez variée, avec ce buffet de salades, pizze, charcuteries, fromages etc.

Mais aussi des plats chauds et des soupes.




Question boissons, le choix est également très complet.




Il existe une extension accessible tout au fond du salon. Elle semble être destinée à absorber les heures de pointe mais elle était ouverte ce jour là.

Je vais y élire domicile pendant environ deux heures avec vue imprenable sur le tarmac.

Question trafic, ce n'est pas folichon mais c'est quand même très sympa d'être ainsi aux premières loges.




Après avoir dégusté plusieurs des items salés présentés précédemment…

… je passe au dessert…

… avant de prendre le chemin de la sortie.

En cours de matinée j'ai pu vérifier sur flightradar24 que l'avion que je suis venu chercher était bien en vol vers PRG depuis TBS et que son plan de vol retour était bien déposé pour un départ à l'heure avec un slot décollage 13 minutes plus tard.

Cette fois-ci l'accès aux portes A6 à A9 est désert, sachant que tous les autres vols sont partis.

Un premier coup d'œil à l'avion dès le PIF franchi, ce qui ne fût pas long.

Peu de pax en salle d'embarquement alors que le vol part dans 30 minutes. Ca sent le faible remplissage…

N'osant rêver à l'existence de prises USB dans un B737-300, j'aurais bien voulu en profiter pour donner un dernier coup de jus à mon téléphone portable, mais les prises sont INOP… On se croirait chez ADP lol

Dans les minutes suivantes, l'embarquement est lancé sans séquencement particulier. Deux raisons à cela : le petit nombre de passagers et l'inexistence de quelconque statut ou programme de fidélisation chez GEORGIAN WINGS.

L'appareil est immatriculé 4L-GEK. Millésime 1991, donc 33 ans au compteur à cet instant. Livré neuf à Germania, il partit huit ans après chez Delta où il passa à peu près le même temps, avant de revenir en Europe en 2007, dans la complexe compagnie "à tiroirs" qui engloba au fil du temps Lituanian Airlines devenue FlyLAL puis Small Planet. Suite de l'histoire en 2012 avec un bail de plus de 10 ans chez SCAT au Kazakhstan, avant d'atterrir à l'automne 2023 en Géorgie. Joli parcours, n'est-ce-pas ?

La compagnie affiche fièrement son appartenance à l'IATA. Pour être tout à fait précis, ce n'est pas de GEORGIAN WINGS mais de sa maison mère GEOSKY qu'il s'agit, à savoir la compagnie cargo qui est membre IATA au titre de cette activité et pas des activités "pax" très confidentielles de sa filiale GEORGIAN WINGS.

La peinture du fuselage a visiblement été refaite en entier lors de l'arrivée de l'avion dans la flotte il y a moins d'un an.

Les chromes "alu" du bord d'attaque des ailes et des entrées d'air des réacteurs semblent aussi très bien préservés.

Le plan de la cabine est affiché sur la paroi jouxtant la porte principale. Comme les PNC n'ont pas l'air très empressés de saluer les pax, je me permets cette photo faite au débotté.

Je traverse rapidement toute la cabine afin de rejoindre mon siège. Première impression très favorable : tout a visiblement été refait à neuf.

Les grandes têtières et le revêtement en tissu des parois de l'arrière dégagent une belle impression.

Quitte à être l'arrière je recule d'un rang par rapport au seating imposé à l'enregistrement et je prends place au 26F, "dos au mur"…

… mais avec quand même un dossier inclinable.

Le pitch est plutôt bon malgré la configuration 148Y. Il est vrai que l'ergonomie de ces nouveaux sièges, que l'on retrouve dans pas mal de cabines d'avions régionaux et de moyen-porteurs, s'y prête particulièrement.

Je n'aurai aucun voisin sur mon triplace ni sur celui de la gauche de l'avion.

La moquette est neuve elle aussi, et plutôt épaisse. Un bon point de plus pour cette cabine.

En revanche, question divertissement, il faudra se contenter d'un minimum pour de la lecture…

Les derniers passagers ont pris place, les consignes lumineuses sont sur "on", et les PNC effectuent un premier check cabine.

… et effectuent leurs démos dans la foulée…

Consignes de sécurité classiques mais en bon état, ce qui est un critère important pour un collectionneur !

L'heure de départ programmée est dépassée de quelques minutes, et personne ne fait d'annonce. Un grand classique dans les compagnies des pays de l'ex-URSS, à moins que ça ne soit l'habitude des pilotes de Geosky de transporter surtout du fret…

On finit par repousser avec un quart d'heure de retard, sans aucune explication. Sans doute un slot ATC à respecter puisque tout était prêt pour un départ à l'heure, mais ce n'est que pure supposition de ma part.

Le roulage est très lent mais il y a peu d'avions à contempler en chemin de ce côté-ci, hormis les deux compagnies basées Smartiwings et Eurowings (qui possède bien une base à PRG).




Alors que nous approchons du seuil de piste, je vois un A220 AF qui s'élance alors qu'il aurait dû être parti depuis plus d'une 1/2 heure…

… et pour cause, il se traîne ce retard depuis son départ de CDG dans la matinée. Ce vol AF1382 CDG-PRG de 10:05, prévu d'arriver à 11:45, était à l'origine mon premier choix pour rejoindre Prague. Mais je l'avais considéré trop risqué, car vraiment "limite" en cas de retard compte tenu du fait que GEORGIAN WINGS ne proposait pas d'OLCI. D'où ma décision de partir beaucoup plus tôt en prenant LH via FRA, sachant qu'il n'y avait ce matin là aucun autre vol direct de Paris vers Prague.

Enfin à notre tour d'y aller !

Joli panorama de la totalité de l'aéroport de PRG, y compris la zone de maintenance et le tarmac VIP sur la dernière photo. Une pensée pour Akivi qui m'avait fait marcher en pleine nuit depuis le terminal pax vers un hôtel miteux qui n'avait rien de VIP même s'il était à proximité du terminal du même nom, et rebelote en sens inverse quelques heures plus tard au petit matin, soit 6km A/R. C'était en août 2018 alors que nous étions en transit entre Valencia (en MD82 ALK Airlines) et Zurich (en A330-300 Sichuan Airlines).




Autre avantage d'être assis côté droit : un panorama complet de la ville de Prague, mais elle disparaît très vite dans la brume.




Dès les consignes lumineuses éteintes, je m'en vais visiter les toilettes situées juste derrière moi.

Le lavabo est d'époque et je cherche quelques pictos qui pourraient avoir survécu au chantier visiblement effectué par la compagnie avant de mettre l'avion en ligne sous ses couleurs.

Ce "no smoking in lavatory please" semble avoir traversé le temps et ressemble bien à ce qui se faisait dans les années 80 mais est-il pour autant vissé sur la porte des toilettes de cet avion depuis l'origine ? Difficile à savoir.

De ce côté là, on n'en saura pas plus…

Un 1/2 coup d'œil au galley en ressortant…

… alors qu'une unique PNC est partie en cabine pour commencer le service, ses deux collègues ayant disparu.

Le site internet de GEORGIAN WINGS étant totalement muet sur le sujet du produit vol, les pochettes des sièges ne contenant aucune carte BOB (on a déjà vu des compagnies qui les distribuaient au moment du passage du trolley), je ne savais pas du tout à quoi m'attendre sur le plan du catering. Eh bien, c'est une bonne surprise avec ce club sandwich dinde/fromage gratuit…

… accompagné d'un verre d'eau et d'un café (il y avait aussi du thé) !

La taille des gobelets est plutôt généreuse. J'y reviendrai dans le FR suivant.

Bref, tout ça m'occupe un bon moment, même si je mets le sandwich dans mon sac pour usage ultérieur plutôt que de le manger tout de suite, m'étant déjà copieusement rassasié au salon. A mi-vol, nous quittons les côtes européennes pour commencer le survol de la Mer Noire.


Une trentaine de minutes plus tard, on aperçoit de nouveau la terre ferme, à hauteur de la ville de Sinop, au nord de la Turquie.


le survol de la Mer Noire prend ensuite fin alors que nous survolerons Batumi pour entrer dans l'espace aérien géorgien.


Seats belts on. La descente a commencé.

Le ciel est couvert sur tout le pays.

On poursuit notre route vers Tbilissi, plein est.

J'ai une fois de plus la chance d'être du bon côté de l'avion, puisqu'après avoir percé la couche nuageuse on survole d'abord les fauborgs de la capitale de la Géorgie avant de l'apercevoir assez nettement en contrebas.




C'est ensuite le "Réservoir de Tblissi" puis la courte finale au dessus de la banlieue est de la ville.




On va se poser après 3h10 de vol.

Toujours sympa d'être placé à l'arrière au moment du touché des roues et du déploiement des spoilers, ou aérofreins, simultanément à l'action des reverses.

On dégage ensuite la piste par la droite en apercevant l'aérogare principale et son tarmac bien garni.

Quel spectacle !
De gauche à droite, on peut voir :
1/ LE B767-300 qui a récemment rejoint la flotte de GEORGIAN AIRLINES,
2/ Un B737-700 Cargo équipé de winglets, portant titres et logo de la compagnie locale MyWay Airlines,
3/ Un ATR72 Cargo aux couleurs de base de Ohana (Hawaiian) en immat. provisoire F-W.
4/ Un B737-300 aux anciennes couleurs CANADIAN NORTH, sans titres, ex C-FKCN.

Le roulage se poursuit, alors que nous nous dirigeons vers un poste de stationnement "au large". Tant mieux, ça permettra de faire des photos de l'avion en débarquant.

On s'immobilisera pas loin d'un Sukhoi SSJ100 de la compagnie russe RedWings qui, c'est un pléonasme, est en panne, les deux capots moteurs ouverts.

Dès le bloc arrivée effectué, je passe de l'autre côté pour tirer le portrait de ce superbe B757-200 Cargo de GeoSky, dont je rappelle qu'elle est la maison mère de GEORGIAN WINGS à bord de laquelle nous nous trouvons.

Deux dernières photos de l'avant de la cabine avant de débarquer.


La totalité du handling est assurée par GEOSKY elle-même.



Il y a beaucoup de staff autour de cet avion, mais le "clou du spectacle" sera l'arrivée des femmes de ménage à bord de cette jolie berline. On traite bien son personnel, quelque soit le métier, chez Geosky !

Séquence nostalgie : depuis le paxbus qui conduit les passagers vers l'aérogare, j'aperçois la façade de l'ancienne aérogare de TBS, où je m'étais rendu en 1981 pour un 1/16é retour de finale de Coupe des Vainqueurs de Coupe (la "C2" aujourd'hui disparue) entre le Dinamo de Tblissi et le SC Bastia. Vol aller BIA-TBS nonstop en Tu-154 Aeroflot et vol retour TBS-SOF(techstop)-BIA en Tu-134 de la même Aeroflot.

L'aérogare actuelle est sans hésitation bien plus moderne, tandis que la PAF a été franchie en quelques minutes seulement.

Je n'ai pas de bagages en soute, mais ceux-ci arrivent en même temps que les passagers, preuve de l'efficacité du ground handling de Geosky ("Geo Handling).

Je serai dans un Bolt quelques minutes plus tard, qui me conduira à mon hôtel en un quart d'heure pour une dizaine d'€uro.
BONUS HOTELIER : NOVOTEL TBILISI CENTER
Récemment ouvert, je recommande cet hôtel de très bon standing, bien situé, aux prestations abouties et aux tarifs modérés.

En tant que membre Gold du programme "All", j'ai bénéficié d'un surclassement en chambre dite "supérieure", en angle.




La vue sur la ville depuis la chambre est sympa, et il a aussi un bar/restaurant en mode "rooftop" d'où l'on peut également en profiter.




C'est ainsi que prend fin ce récit. Merci pour votre lecture et à tout de suite pour le vol retour… à bord d'un des avions photographiés un peu plus tôt lors de l'arrivée à TBS…
On time on budget…un vol de milieu de journée ensoleillé, assis du bon côté, l’histoire de l’avion et de la compagnie, un débarquement au large quand on a le temps, retour sur les terres des exploits du Sporting Club de Bastia…tout est parfait sur ce très sympathique vol.
Merci pour le partage.
Merci Valéry. Je suis d'accord pour dire que ce vol et tout son contexte cochaient beaucoup de cases. Pour le foot, disons que désormais Annecy, Troyes ou Rodez sont plus souvent au programme que Tbilissi mais c'est ainsi...😉 A bientôt
Merci Luc pour cette suite !
Mais quel nom bizarre :)
Je confirme rien de plus banal.
Je ne vois vraiment pas qui peuvent être ces personnes :)
C'est toujours tellement désagréable de tomber sur des salariés peu motivés et en bout de course.
A bord de ce 737-700 les sièges me rappellent furieusement ceux que KLM Cityhopper avait installé lors du retroffit des Fokker 100 avec le bouton d'inclinaison sous le fauteuil.
La prestation gratuite est de bonne facture et l'ensemble semble convaincant.
A très vite !
Merci à toi Stephan. Oui on trouve ces sièges sur plusieurs types d'avions et compagnies. Pas le grand confort mais un design qui augmente la place pour les genoux et une solidité apparente malgré la finesse des matériaux qui, si elle se confirme dans la durée, peut être d'un grand secours pour les compagnies et leurs clients. A bientôt.
Voila un avion qui a vu du paysage ! La cabine refaite est un vrai plus sur un avion avec un tel parcours. Le produit en vol est honnête avec ce sandwich et boissons. encore une nouvelle compagnie à ton actif ;-)
Merci Christophe.
Un vol fort agréable effectivement.
Eh oui, 164 compagnies différentes "reportées" pour 194 FRs (ratio 0,84) et bientôt 1.100 au compteur dans mon fameux tableau .xls partagé de temps à autre avec certains avgeeks. Je ne cherche à atteindre ni encore moins à battre je en sais quel record mais ça fait plaisir de se dire que notre hobby commun permet une telle variété... sans cesse renouvelée par les faillites, les fusions et les créations de compagnies, même si ça bouge moins que dans les années 80/90 (pareil pour les types avions).
A bientôt.