Bonjour à toutes et tous.
Mais que fait Miss Bretzel à Comiso ?
Vous vous posez la question ? eh bien moi aussi …^^
Lors du montage de ce petit trip, j’avais le souhait de rajouter une compagnie italienne à mon palmarès et j’avais trouvé un retour possible en faisant Malte-Catane avec KM Malta (grande discussion pour savoir si c’est une véritable nouvelle entrée ou pas, tellement elle est similaire à sa prédécesseuse), puis Catane Bergame sur Aeroitalia, qui était ma cible.
J’ai mon billet en poche, et je parle de mon routing à un ami toujours à l’affût d’avion insolite.
Qui me répond : Intéressant, mais pourquoi ne pas faire un Comiso-Bergame sur cette même compagnie, car c’est en A319, et beaucoup plus rare que ton B737.
L’idée fait son chemin, et me voici à l’aéroport de Nice en train d’acheter un nouveau billet et de louer une voiture pour rejoindre Comiso. Voilà qui fera plaisir à mon informateur, et qui me fait découvrir un nouvel aéroport. J’adore les surprises et les changements de programme, donc je fonce.
J’avais mentionné une suite à problème, et elle le sera, tout le piment de la vie, puisque rien de ce qui va suivre ne serait arrivé si j’avais suivi le plan d’origine, mais j’ai pour principe de ne jamais me dire SI.
Concernant la compagnie, il n'y a que 3 FRs dessus et que avec des personnes de qualités : Lucky Luke, Akivi et Okapi.
La compagnie aérienne a été lancée en 2022 par un ancien consultant du ministère italien des infrastructures et des transports, Francesco Gaetano Intrieri, qui est le PDG d'AeroItalia.
Je dépose la voiture de location au loueur local, le seul à proposer un tarif décent pour une restitution dans une autre agence en Sicile.
Je suis bonne cliente chez eux.

Voici donc l’aéroport de Comiso.
Les deux seuls FRs sur cet aéroport était du charter pour le club Med sur TO (il y a 9 ans).
Son activité est donc plutôt confidentielle, et un ancien aéroport militaire.
Après sa démilitarisation, l'aéroport est renommé en hommage à l'un des leaders de cette lutte, le député communiste Pio La Torre, assassiné par la mafia.

Il n’y a quelques personnes à l’extérieur, mais ce n’est pas l’animation de CTA ou PMO.

Une jolie fresque en mosaïque.

Aeroitalia y fait sa pub, plus pour très longtemps, puisqu’à ce jour (décidément je cumule les fins d’aventure aérienne sur ce routing), elle a quitté l’aéroport au 14 mai 2025.
https://italiavola.com/2025/05/01/aeroitalia-a-meta-maggio-va-via-da-comiso/

Le terminal est plutôt agréable.


Le passage du PIF.

Le check in.

Ce serait dommage de louper le seul vol.

Le plan de l’aéroport.

Il est temps de passer airside.
Les autres passagers sont déjà là.

En me mettant à proximité des vitres je peux surveiller l’arrivée de cet A319.
Qui vient stationner presque devant moi.
Ma séance de spotting est en mode vitre bleutée.



L’embarquement a débuté, j’attends que la foule se presse dans l’avion pour avoir une meilleure photo de celui-ci.

Un poste de contrôle de la PAF.

Avec 10Kg pour un sac à dos, Aeroitalia est plutôt généreuse, ce qui m’étonnes.

Un ATR 72 immatriculé en Roumanie.

Voici donc cet A319 aux pleines couleurs de la compagnie.


Et autant embarquer à l’arrière cela permet de profiter de la vue.

La dérive

Celui-ci est croate et depuis ce vol est aux couleurs de Sundair.
L’opérateur est Fly Air41 Airways.

AIRBUS A319 - MSN 3443 9A-ZAG
Type 319-111
Date premier vol 17/03/2008
Age de l'avion 17.2 ans
Config siège Y144 Siège
Moteurs 2 x CFMI CFM56-5B5/3
Le pas n’est pas fantastique, mais j’ai le gain du siège central libre.

La carte de sécurité, qui fut un temps dans mon sac mais que je restituerai tout à l’heure.


Le vol était à l’heure de mémoire.

On croise un avion blanc, qui est la hantise de certains.

Mon hublot est sacrément rayé, la prise de photo va être compliqué.

Et c’est parti sous un grand soleil.


Au revoir la Sicile, mais pas pour longtemps, j’y suis retourné depuis novembre.

Au loin l’Etna.
Avec un beau panache de fumée.
J’adore, depuis j’ai fait le Stromboli, une merveille également.


J’ai eu de la chance avec ce siège en hublot (enregistrement en ligne et je n'ai pas payé pour un siège). Enfin un peu moins rayé je n'aurais pas dit non.


On quitte la Sicile.

Puis une forte odeur commence à se dégager en cabine.
Bizarrement l’avion commence à descendre et à virer à gauche toute.
Nous perdrons 27 000 pieds en une dizaine de minutes.
Le commandant annonce un léger problème et nous avons opéré un demi-tour pour un atterrissage à Palerme.
Nous volons à basse altitude.
Mon voisin de couloir est désespéré en se tient en position de sécurité. Il parle tout seul, surement des prières en italien.
En me fusillant du regard car je continue de prendre des photos.
L’Ile d’Ustica, malheureusement célèbre pour son crash aérien :

Il est 20 h 08, le 27 juin 1980, lorsque le DC-9 de la compagnie Itavia quitte Bologne avec cent treize minutes de retard. A son bord, les quatre membres d’équipage et soixante-dix-sept passagers, dont treize enfants. Une fois dépassée la chaîne des Apennins, il emprunte le couloir aérien Ambra 13, qui, en survolant la mer Tyrrhénienne, mène à Palerme, sa destination finale. Visibilité parfaite et communications de routine. Mais, à 20 h 59, sur l’enregistrement vocal, on entend le commandant s’adresser subitement à son second. Ce n’est en fait qu’un demi-mot : « Gua… » Peut-être : « Guarda ! » (« Regarde ! »). Personne ne le saura. La voix s’interrompt brusquement ; le signal radar disparaît au-dessus de la petite île d’Ustica, située à soixante kilomètres de la Sicile. Le DC-9 se brise en trois morceaux et s’enfonce dans la mer, à trois mille sept cents mètres de profondeur.
S’engage alors une partie de poker dont les cartes sont manipulées par les gouvernements, les autorités militaires et les services secrets de quatre pays (l’Italie, la France, les Etats-Unis et la Libye). Une partie exténuante, à l’enjeu inavouable : occulter la vérité sur l’explosion en plein vol d’un avion de ligne et la mort de ses quatre-vingt-un passagers. C’est là le secret de ce qu’on appelle en Italie le « massacre d’Ustica ».
(extrait du Monde diplomatique juillet 2014)
(il y a un musée à Bologne sur ce drame)


Je comprends mieux les angoisses de mon voisin maintenant….. avoir un problème technique et filer au même endroit qu'un crash aérien, il y a de quoi ne pas être rassuré.
Puis l’atterrissage sera très rapide.



Ma première fois à PMO et ce n’était pas prévu du tout.

Mon voisin est soulagé, il en pleurerait presque, nous voici au sol. Et visiblement très remonté contre la compagnie, je maitrise quelques injures italiennes. ^^
Il devait surement avoir un rendez-vous important à Milan…^^
Un peu de roulage et nous voici à un parking au large.

Les bus sont déjà là.

J’immortalise le moment sur FR24.


Et un article sur l'incident en lien

Nous sommes priés de quitter l’avion, je remettrai donc ma safety card à sa place, on risque d’en avoir encore besoin.

Deuxième fuselage shot


Je reste zen, c’est l’aventure et puis rien de bien grave, nous sommes au sol.

Dires que depuis, je suis revenu ici et dans de meilleures conditions.

Une dernière photo, je vais m’en souvenir de cet avion.

Le monsieur avec la valise bleue était mon voisin.

On se retrouve airside. Et aucune communication de la compagnie à part nous dire d’attendre à proximité de cette porte.


Évidemment cela téléphone de partout.
Pour ma part, je regarde les solutions de secours, mais rien qui ne me fasse arriver à temps pour mon train pour Bâle à Milan.
Ou alors ZRH mais à une heure ou de toute façon je serais bloqué sur place.
En même temps je commence à avoir de la fièvre, j’ai pris froid la veille sous la pluie à Nice.
Bref une fin d’après-midi que je vais qualifier de pourri.
Le FIDS indique tout à coup un horaire d’embarquement, nous sommes restés deux heures à PMO. Ni une ni deux les passagers se mettent dans les files, et le PMR est pris en charge.


Je retrouve le passager angoissé, qui visiblement a repris confiance.

Deuxième embarquement.

Troisième fuselage shot.

Et on repart.
Des vérifications ont été faite et l’avion est apte à voler.

Une Ile que j’adore.

Un verre d’eau sera distribué.

Pour ma part c’est en mode frisson et doliprane que je passerais ce vol.
La descente sur Bergame est entamée.

Mais avec suffisamment de retard pour avoir loupé mon train.
Je n’ai qu’une envie c’est d’arriver.


Je ne perds pas de temps et quitte l’avion dès que possible ;
Mais malheureusement c’est un bus qui nous attend.

Pour nous déposer un peu plus loin.


Je file pour essayer de prendre le premier bus pour la gare de Milan.
Je vérifie les trains possibles, et il y a direct pour Bâle, reste que je suis dans les bouchons, j’attends donc le dernier moment pour l’acheter.
A 5 minutes de la gare je valide mon billet, j’aurais juste le temps de courir et grimper à bord.

Ou je dormirai les 4 prochaines heures
J’arriverai à 23 :00 à BSL pour récupérer ma voiture.

J’ai envoyé deux réclamations à Aeroitalia, une pour récupérer les taxes de mon premier billet, et une deuxième pour l’indemnisation UE pour le retard.
Autant vous dire que je n’ai eu aucune réponse, même après menace de saisir l’aviation civile italienne.
Une compagnie au service client pire que les plus low cost.
Voilà, un routing qui a eu son lot de surprise, de quoi faire réfléchir si cela a du sens de continuer dans ma petite folie, mais oui car on apprend beaucoup plus dans les galères que dans le confort.
Merci pour la lecture et les commentaires, j’hésite encore sur la prochaine série, ce sera une surprise.
Merci Valérie pour ce FR en mode aventure !
Décidément, quel stress de devoir faire un demi-tour sans connaître la raison précise. Mais finalement tout s'est bien passé, et tu as quand même pu rentrer chez toi. Quelle abnégation pour remplir un flight-log ^^
Figure toi que j'avais repéré cette ligne Aeroitalia (ce qui m'avait poussé à chercher où se trouvait Comiso).
Je comprends ce que tu ressens pour la Sicile, je l'ai découverte il y a quelques semaines et j'ai adoré. Les photos ex-PMO m'ont rappelé mes prises de vues au décollage.
Je me dis parfois que cela devrait entrer dans les critères de notation, en bien comme en mal.
A bientôt.
Merci beaucoup pour ce FR.
Quelle mésaventure! Mais tout est bien qui finit bien...
Une arrivée plus tardive que prévue et surtout, voyager quand on est malade, quel que soit le mode de transport, et bien c'est très désagréable !
Hélas pas surpris de la piètre qualité du service client sur une telle compagnie...
Quant à la Sicile, je n'ai pas l'honneur de la connaître (sinon par survol lors de mes nombreux vols de ou vers MLA), mais je comprends grâce à vos commentaires qu'elle vaut largement le voyage !
Bons vols !
Merci Valérie pour ton FR.
Au-delà de la découverte de cet aéroport dont j'ignorais l'existence, je ne savais pas qu'AeroItalia avait autre chose que des Boeing 737-800 (même si c'est maintenant de l'histoire ancienne).
Je note ton flegme face à un événement tout de même stressant, mais cela fait un souvenir à raconter :)
Pas surpris pour le service client, la compagnie doit s'en f*utre.
A+ et merci de nous partager tes pépites aériennes.
Merci Valérie pour ce récit et pour ce combo avion/compagnie rare et déjà collector. Tu as décidément un bon réseau d’informateurs 😉.
Pour qui s’intéresse un peu à l’aérien autrement qu’aux classes avant des legacy carriers et aux miles et statuts, thèmes prioritaires de ce site, Aeroitalia est effectivement réputée chez les amateurs d’aviation pour avoir une flotte très variée en dehors des B737 qu’elle exploite elle-même. Et surtout, à l’instar de cet A319 qui n’aura passé que quelques mois sur son réseau, la compagnie n’hésite pas à faire porter ses titres et ses couleurs aux avions qu’elle affrète temporairement. Il y a eu un Saab 340 par le passé (certains se souviennent peut-être de mon FR à son sujet, un vol dans des conditions un peu rocambolesques comme souvent avec eux), mais aussi deux ATR72 immatriculés en Roumanie (cf ta photo du YR-ACA dans ce récit) et actuellement à Malte, ainsi qu’un E-175 et un E-190 grecs, eux aussi aux pleines couleurs Aeroitalia.
Bref, tu as fais la’ une bien belle prise et je pense que nous sommes peu nombreux à avoir eu la chance de cocher la case “319 XZ” dans nos flightlogs respectifs. Au prix de quelques péripéties dans le cas que tu décris ici, mais c’est dans l’ADN de cette compagnie atypique dont le service clients n’est pas aussi appréciable que le service marketing qui exige qu’un avion affrété soit repeint, même pour une courte période 😂.
Rien que pour ça, gloire à eux et viva Aeroitalia !
Merci pour ce FR très intéressant
Votre abnégation avgeek est louable, même si en l'occurrence, elle vous aura coûté des désagréments insupportables
Surprenant de ne pas donner un minimum d'indications sur le problème, au moins une fois tous réunis dans l'aérogare, surtout après qu'une odeur suspecte a émergé en cabine... C'est la moindre
Votre voisin au comportement un peu erratique m'aurait beaucoup agacé, je dois dire
Service inexistant mais vous ne vous attendiez pas à autre chose !
Je pensais qu’Aeroitalia était full B737. La livrée est jolie et va bien à cet A319.
Tu disais que tu ne connaissais pas Palerme dans le précédent FR. Aeroitalia t’a entendu ^^
Expérience full avgeek, stress en plus. Ça rentre dans le cadre des expériences assez uniques. On retiendra aussi la nullité du service client d'Aeroitalia.
Merci pour ce FR
Merci Valérie pour ce FR et cette belle prise de cet A319 d'XZ qui n'a volé que quelques mois pour cette compagnie
Vol quand même un peu mouvementé avec un retour vers le plancher des vaches fait en toute sécurité
Par contre la communication à PMO totalement absente sans parler du service client inexistant
Résultat tu auras loggué une nouvelle compagnie et 2 aéroports
A bientôt pour de nouvelle(s) aventure(s)
Philippe
Merci Valerie pour le partage !
Encore une belle prise, l'aéroport n'est pas une exclu comme tu l'as dit, pour qui sait chercher et suivre un peu l'actu du site 😄
L'A319 lui par contre est une exclu, merci le réseau ^^
J'avoue ne plus en être à vouloir étoffer mon réseau ou mes compagnies, trop chronophage pour ça, j'admire la ténacité et la volonté de ceux qui comme toi le font. Chaque passion doit pouvoir s'exprimer comme bon on l'entend.
Le demi tour sur PMO est stressant mais au final tout est bien qui fini bien.
A bientôt !
Merci pour le partage de ce vol mouvementé,
Il y a tout ce qu'il faut pour un vol original et mémorable : un aéroport peu fréquenté, une compagnie peu connue avec un avion affrété pour une courte période et en bonus un détournement pour une vérification technique. Le service client n'est pas à la hauteur mais je pense que cela ne surprend personne.
Vive l'aventure aérienne,
Bons vols,