Avis du vol entre Karup et Copenhagen en classe Economique avec AIS Airlines

Encore un FR sur une compagnie confidentielle qui opère un type d'appareil en voie d'extrême disparition : le Jetstream 32.

La compagnie en question est AIS AIRLINES, compagnie néerlandaise fondée en 2009. Ils opèrent des vols charters et des vols en wet-lease à travers l'Europe grâce à leurs 2 JS32 donc quand on prend AIS Airlines, pas de risque de swap d'appareil ca c'est cool ! Ais Airlines a fait l'objet d'un seul et unique FR en 2017 par mark_gva sur la liaison FMO-STR qu'ils opéraient à l'époque.

Lorsque j'ai commencé à chercher pour prendre cet appareil, la compagnie opérait deux liaisons (et opère toujours les mêmes) :
- 1 internationale entre Esbjerg au Danemark et Stavanger en Norvège
- 1 domestique entre Karup et Copenhague

La liaison danoise m'a semblée plus simple et moins onéreuse entre les pré et post-acheminement qu'il faut ajouter.

Karup est situé au Danemark "continental" dans le Jutland Central. Comme bon nombre de personnes ici, je n'en avais jamais entendu parler avant de suivre les JS32 d'Ais Airlines sur FR24.

En consultant Flight Report je trouve un seul et unique FR sur KRP daté de 2015 dont, bien entendu, l'auteur est Lucky Luke :-). Il avait eu la chance de prendre un MD87 de DAT qui était alors l'opérateur de la ligne. Il y a 10 ans, DAT avait 7 liaisons par jour (!) avec un mix d'ATR et de MD87. Aujourd'hui, c'est un vol à deux vols par jour en JS32 de 19 places … et uniquement en semaine et pas pendant les vacances … La relative proximité avec Billund et Aarhus expliquent peut-être cela. En tout cas, le train n'est pas la raison de cette décroissance aérienne comme vous le verrez dans mon FR.

Bref, tout ça est bien triste et comme on le verra en 10 ans, les remplissages et KRP ont bien changé…

La réservation se fait sans soucis via le site d'AIS AIRLINES pour 80€ 3 mois à l'avance. Cependant, je ne recevrai jamais le mail de confirmation. J'ai envoyé un mail au service clients qui m'enverra la confirmation dans la foulée.

Et pour finir, je ne réaliserai pas ce vol seul puisqu'un autre FRiste, en la personne de F-OITN, sera de la partie ! Le hasard faisant bien les choses, on aura réservé le même vol sans se connaitre et on s'en rendra compte grâce à mon 1e FR dans lequel j'évoquais ce vol.

DIRECTION COPENHAGUE POUR LE WEEK-END

Le vol a lieu le lundi, je pars dès le samedi midi pour passer le week-end à Copenhague. Je commence avec un vol AF CDG-AMS en 223 parfaitement à l’heure et avec un équipage dans la fourchette haute. Le bémol viendra de mon voisin de derrière, un citoyen chinois en correspondance à AMS, qui, les jambes relevées sur le siège de devant (donc le mien), passera les 50 minutes du vol à émettre des gaz. Un vrai plaisir.

Par le suite, je rejoins CPH en 737-700 KLM avec de belles lumières de fin de journée de printemps.

KLM est une des rares compagnie à encore proposer un magazine de bord ce qui est appréciable. Ce que j’aime le plus dans le leur, outre la page de la flotte, ce sont les interviews de PAX à AMS qui expliquent d’où ils viennent et où ils vont.

En sortant du vol, je croise cet A320 d’Atlantic Airways, la compagnie nationale des Iles Féroé. Pas de risque de voir cette compagnie disparaitre de sitôt donc mes projets de voyage dans cette région ne sont pas en haut de ma todo.

Le lendemain matin, je fais le check-in en ligne directement sur le site de la compagnie.
Rapide et facile, le BP est généré et stocké dans wallet.
Pas de place prédéfinie, c’est du free seating. J'ai horreur de ça mais j'ai l'intuition que le vol ne sera pas plein donc ça devrait le faire.

Je passe le dimanche dans Copenhague sous un soleil radieux et des températures très clémentes comme lors de mon séjour à Stockholm quelques semaines auparavant.

LE JOUR J

Le lundi matin, après un réveil très matinal, j’attends F-OITN pour qu’on se rende ensemble à CPH.

Nous quittons le Best Western Plus Airport Hotel de Kastrup à 06:00. Une petite marche de 15 minutes à peine nous permet de faire connaissance et de discuter de nos différentes expériences aériennes.

J’adore CPH notamment pour la facilité de s’y rendre à pied. C'est pour ma part un critère essentiel. Devoir payer un taxi (et se faire arnaquer) pour 5 minutes de trajet parce que les infrastructures ne permettent pas de rejoindre l'aéroport en marchant m'agace fortement.

Nos chemins se séparent ici pour le moment. Cyrille fait l’aller et le retour avec le Jetstream. Pour ma part, je me rends à Karup en train et en bus pour la modique somme de 24 euros et 93 centimes ce qui me permettra de faire une belle économie.
On se donne RDV à Karup pour midi.

J’admire la précision de l’affichage des retards ^^ On se croirait au Japon.

Mon train part à l’heure, c'est parti pour 3h30 de trajet… On fait un premier arrêt à la gare centrale de Copenhague. Au loin, les bureaux de SAS.

Une heure plus tard, je m’apprête à traverser une première fois la mer.

Les paysages bien monotones défilent tout comme les patelins aux noms inconnus. Pour avoir parcouru plus d’une fois le Danemark, je trouve la campagne danoise bien peu intéressante surtout comparé aux autres pays scandinaves. Ce qui est très appréciable dans ce pays, c’est la possibilité de le parcourir entièrement en vélo, les pistes cyclables sont partout.

Alors que je traverse pour la 2e fois la mer, Cyrille est en route pour KRP avec notre Jetstream. C'est loggé pour lui !

Au bout de 3h30, me voici à Herning dans la région du Jutland Central. Pas de train jusqu'à Karup, il me faut prendre un bus pour terminer.

J’ai une petite heure à attendre avant le départ du bus 53 qui relie Herning à Viborg via Karup, situé à mi-chemin. Pour information, il y a en gros un départ par heure et c'est très fiable. Comptez quelques couronnes danoises pour le trajet.

J’en profite donc pour parcourir la ville qui ne présente vraiment strictement aucun intérêt. La comédie musicale Hair s’y joue ce qui a permit à la ville de faire un joli jeu de mot.

Au bout d´une vingtaine de minutes, ayant vu tout ce qu'il y a à voir c’est à dire rien, je rejoins la gare et j’attends mon bus. Il sera parfaitement ponctuel et c’est parti pour une quarantaine de minutes de trajet.

A 11h40, je retrouve Cyrille qui m’attend dans le "centre-ville" de Karup. Nous faisons un tour au supermarché du coin pour se concocter un pique-nique, salami danois de circonstance. On a beaucoup de chance avec la météo. La même chose sous des trombes de flotte, ça n'aurait pas été le même plaisir.

Après ce déjeuner, vers 12h30, on prend tranquillement la direction de l’aéroport situé à 3km soit 1 heure de marche. A nouveau, c’est hyper plaisant car le trajet se fait sur une piste cyclable - piétonne.

On se rapproche ! Toujours cette différenciation entre piste cyclage et piétonne et route classique.

AÉROPORT MIDTJYLLANDS - KRP

Nous voici a l’Aéroport de Midtjyllands anciennement Aéroport de Karup (KRP). Comme l'a expliqué Lucky Luke dans son FR de 2015, l'aéroport est situé sur un terrain militaire. Celui-ci a été construit pendant l'occupation allemande en 1940. Après la guerre, la Royal Air Force danoise en a pris le contrôle et c'est toujours aujourd'hui sa base principale. Ceci explique pourquoi les installations paraissent surdimensionnées.

Pas âme qui vive… Quand on compare avec le parking bondé en 2015, c'est à peine croyable de penser qu'il s'agit du même endroit. Ca me fait penser au FR de Kilmarnock sur APG et l'aéroport de Lorient totalement désert alors qu'il y avait plusieurs vols par jour vers Paris et Lyon il y encore quelques années.

Allons visiter l'intérieur. Ca commence bien avec cette déco bien kitsch.

C’est désert…

… tellement désert que le panneau des arrivées montrent l’ensemble des vols de la semaine.

On est largement en avance donc on monte à l’étage pour se poser et prendre un café. Peut-être y trouverons nous trace humaine ?

Eh bien non ! Le seul commerce est fermé.

Sur la gauche, se trouvent une machine à café et un frigo qui paraissent en libre service. En effet, il suffit de scanner le QR code, que l’on voit à gauche de la machine, et payer les 20 kr. On essaye chacun de payer, ça ne fonctionne pas. On voit passer une personne de l’aéroport, je lui demande si ce qu'on a fait est bien ce qu'il faut faire. Il nous explique qu’effectivement il faut passer par le QR code. On retente et rien n’y fait.

Tant pis, c’est pas faute d’avoir essayé. F-OITN pourra témoigner. Ce sera donc café gratuit pour nous deux.

Sur les coups de 14:00, on redescend aux comptoirs (déserts encore une fois) pour récupérer un BP histoire de garder un souvenir.

Le préposé nous les délivre très rapidement.

Et on remonte pour passer les contrôles. Notre avion attend bien sagement depuis qu’il a amené F-OITN et consorts le matin.

Les contrôles seront minutieux comme très souvent dans les aéroports qui ne traitent qu’un ou deux vols par jour.

Les pilotes font leur apparition. Ont-ils réussi à faire fonctionner le QR code pour l'achat de leurs cafés ? Mystère …

Tout est en libre service et basé sur la confiance que nous avons copieusement rompu au préalable … Avis aux amateurs, il est possible d'embarquer le panier de gnole sans payer donc.

Et voici la bête que je suis venu chercher, ce vénérable British Aerospace Jetstream 32 de 35 ans soit 4 ans de moins que moi. Une première pour moi puisque j’ai raté celui de TransAvia Baltika qui opéraient sur les liaisons domestiques estoniennes. Encore une preuve qu’avec cette passion, il ne faut JAMAIS procrastiner. En Estonie, c’est désormais un SF34 de NyxAir qui fait l'une des deux liaisons domestiques. Celui-ci je ne l’ai pas laissé passer. Avis aux amateurs avant qu'il ne soit trop tard pour celui-ci également.

Revenons à notre JS32 ou Jetstream Super 31 dont la seule différence avec un JS31 classique est une amélioration concernant les moteurs.

A BORD DE PH-DCI

L’embarquement ne va pas tarder et sera rapidement terminé puisque nous serons seulement 5 PAX … Encore une fois, je vous renvoie au FR de Luc sur le MD87 plein au point qu'il a faillit ne pas avoir de hublot.

Un FRiste en action

Nous voici sur le tarmac en pole position

Le petit marchepied en plus car l'escalier de l'avion n'atteint pas le sol.

Fuselage shot par derrière

Passage devant la soute à bagage. Il n'y a pas de coffres à bagages sur ces petits appareils, donc tout ce qui ne peut pas aller sous le siège doit y être déposé.

Quelqu’un occupe déjà le 2A et s'affaire à photographier le cockpit ^^

Je prends place sur le doublet de siège de l’autre coté de l’aller sans craindre qu’un autre passager ne vienne élire domicile sur le siège couloir.

Le pilote ferme la porte située à l'arrière. Le nécessaire pour les consignes de sécurité est prêt.

Le pilote néerlandais, comme le copilote, fera les démonstrations et explications en anglais, le tout avec une belle pointe d’humour. Le vol s'annonce sous les meilleurs auspices !

Une fois terminé, il retourne dans le cockpit pour préparer le vol.

Les hublots sont teintés malheureusement mais je suis aux premières loges pour admirer le moteur.

Visiblement on est prêt

Le bestiau est démarré

Le roulage sera relativement long du fait de la configuration des installations très étendue de KRP. On passe à proximité des entrepôts militaires.

On est paré au décollage

Rapidement le signal relatif aux ceintures de sécurité est éteint.

On a l’impression de n'être que 2 dans l’avion. Nos co-PAX seront installés sur les doublets de siège au fond de l'appareil.

Zoom sur l’issue de secours

Tout est vintage mais la cabine est bien entretenue surtout lorsque je compare avec mon vol en Beech sur Jonair.

La tablette qui ne recevra aucune prestation bien entendu.

Mon hublot avec ce film bleuté assez désagréable. On se croirait sur un B787 et ce système infame de blocage des hublots à la main des PNC.

Au cas où on aurait un doute sur le constructeur …

Si jamais le doute persiste …

Dehors, ça travaille …

… et devant aussi

Voici la carte de sécurité plutôt basique et sans fioriture.

Contrairement à mon périple en train et bus de ce matin, le trajet est très court puisque le temps de vol est d’à peine 40 minutes.

Le vol touche à sa fin, on s'aligne pour atterrir à CPH.

CPH est en vue

Nous voici posés

Roulage de 5 minutes pour rejoindre l'extrémité de l'aéroport

Et voilà c’est terminé :-/

Les moteurs s’arrêtent et le calme revient en cabine

Le copilote nous laisse mitrailler son bureau. Les deux pilotes de ce vol auront vraiment été top.

Demi tour et direction le fond de l’appareil pour débarquer.

Passage devant les toilettes dont F-OITN vous expliquera la particularité :-)

A la sortie, on profite d’une dernière vue sur ce bel empennage

Il repartira dans la foulée vers KRP. A ce jour, PH-DCI est parké à l'aéroport de Lelystad aux Pays-Bas, où se trouve le siège d'Ais Airlines, sans doute pour une maintenance, du moins je l’espère. C’est son frère jumeau PH-FCI qui fait les deux liaisons. Sa livrée est totalement différente.

Pour finir sur le vol, la route empruntée …

… et l’excellente ponctualité d’Ais Airlines.

TRANSIT A CPH ET RETOUR AU BERCAIL

Cyrille et moi sommes bons derniers. Même le personnel au sol a disparu. On suit le cheminement piéton.

On rejoint cette partie du terminal que je ne connais pas et qui est tout aussi déserte que KRP. Par contre, c'est très joli.

Enfin un peu de vie !

Nous marcherons jusqu'au salon SAS où je tente d'inviter Cyrille grâce a mon statut Gold mais il voyage sur TO donc le portique magique ne s'ouvre pas… J'y reste quelques minutes histoire de faire quelques courses avant de le rejoindre.

Quelques minutes plus tard, nos chemins se séparent devant cet A321neo de KLM avec lequel je vais rentrer jusqu’à AMS dans un premier temps. Je ne courrais pas du tout après car j'ai toute la vie pour le prendre vu que c'est ce qui va équiper la flotte moyen-courrier de KLM dans les années à venir donc aucune raison de se précipiter… C’est propre, c’est neuf, c’est confortable, ça ne fait pas de bruit mais que c’est chiant pour un avgeek comme moi !

Le roulage à Copenhague laisse augurer un vol de toute beauté en cette fin de journée

En effet, je passerais le vol collé au hublot à rêvasser et à réfléchir à mes prochaines cibles.

Merci pour votre lecture ! A nouveau, j’espère que cela donnera envie à certains de se précipiter au Danemark pour voler sur ce Jetstream en voie d’extinction. On a la chance de vivre en Europe et d’avoir bon nombre de vieilles carlingues encore en activité donc profitons-en tant que ça dure :-)

Je vous retrouve bientôt pour un vol intra-européen en A340-300 déjà reporté par 2 FRistes. Jamais deux sans trois !