Bonjour,
Il est maintenant temps de retourner à Bogota pour une nuit avant de rentrer à Madrid.
Pour ce vol, j'ai voulu faire un peu différent. Mes amis sont partis sur la low-cost Jetsmart tandis que j'ai préféré l'option locale avec la compagnie régionale SATENA et en partant de l'aéroport du centre de Medellín. C'était le vol que j'attendais avec le plus d'impatience.
Enchainement de vols
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- 2
- 3AV9388 - Economique - Pereira > Cartagena - A320
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- 59R8766 - Economique - Medellín EOH > Bogotá - ATR42-500
- 6IB156 - Business - Bogotá > Madrid - A350-900
J’ai eu un peu de mal à réserver ce vol. Après le paiement, ils ne m'ont donné qu'un code pour vérifier l'état de la transaction sur un site tiers. Lors des premières heures ce code donnait un message d'erreur, comme quoi la transaction n'existait pas. Il a fallu plusieurs heures avant que la transaction apparaisse comme étant en révision.
Le lendemain à la mi-journée je reçois la confirmation de ma réservation par email. Heureusement que j’ai attendu une nuit avant de réserver le Jetsmart sur lequel volent mes amis.

La veille de mon vol, je me connecte à ma réservation et découvre ce message annonçant la reprogrammation de mon vol mais sans entrer dans les détails. Je n'ai reçu aucun message ou email concernant un changement de programme.

Flightradar24 n'est pas fiable du tout puisque mon vol apparaît comme prévu…à deux heures différentes.


Il existe un numéro whatsapp qui, étonnamment, est plutôt efficace. Après quelques messages explicant la situation, on me confirme que mon vol part à 14h08 au lieu de 14h03. Ils me disent aussi à quelle heure commence le check-in et quelle est ma franchise bagage.
Le site internet de SATENA et ma réservation informent d'une franchise de 15kg tandis que la ligne whatsapp me dit 20kg. Je suis curieux de voir comment va se passer le dépôt du bagage. De toute manière, avec mes 23kg je suis dans tous les cas au-dessus de la limite.

Je peux faire le check-in online 24h à l’avance. C’est simple et rapide et je peux même sélectionner mon siège, ce qui n’était pas possible lors de la réservation.

Je reçois même ma carte d'embarquement en format mobile, mais pas wallet.

Je quitte mon hôtel d'El Poblado vers midi, presque 2h après mes amis qui partent à 13h20 depuis l'aéroport international de Medellín. Je suis sûrement large en partant à midi mais je préfère la jouer safe. Je tombe sur un Uber sympa qui m'emmène à l'aéroport en même pas 10 minutes.
Première surprise, l'aérogare est bien plus agréable et lumineuse que ce que je pensais. L'architecture influencée par le brutalisme est impressionnante. En tout cas j'aime beaucoup et ce n'est pas étonnant que cet aéroport construit dans les années 1950 ait été fait monument national en 1995.


Il y a un buste d’Enrique Alfredo Olaya Herrera, dont l’aéroport porte le nom.

Il n'y a personne dans la file de SATENA.
Ma valise est en surpoids puisqu'elle fait 23kg. Mon billet dit que j’ai 15kg de franchise mais par WhatsApp ils m’ont dit 20kg et au final c'est la ligne whatsapp qui avait raison. Je n'ai eu à payer que 3 kilos extra.
Sur le site, il est écrit que chaque kilo extra coûte 9 000 COP (~1€90) mais l'agente me dit que c'est 6 000 COP par kilo extra (~1€30), soit un total de 18 000 COP, même pas 4€. Ce vol m'aura coûté au total 70€.
Je souhaite payer en cash mais je n’ai qu'un billet de 100 000 COP. On me propose de payer par carte plutôt qu'en cash mais la machine ne fonctionne pas. Elle se résigne à accepter mon billet et ira faire le change au bureau de la compagnie.

Je récupère ma carte d'embarquement aux couleurs de SATENA.

Je me dirige vers le contrôle et je suis airside moins de 10 minutes après être arrivé à l'aéroport. Fluidité au top !

Il y a même un salon. L'accès est possible avec Priority Pass, certaines cartes de crédit locales ou pour 169 000 COP, soit environ 35€.
C'est bien trop cher mais de ce que j'ai pu voir du salon depuis l'entrée, il a l'air très agréable.

Je me dirige vers les portes d'embarquement et là c'est la deuxième surprise. Ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais. La zone principale d'embarquement est très plaisante. Il y a de l'espace, c'est lumineux et vert, on trouve de nombreux magasins en tout genre et plusieurs lieux pour se restaurer.

Il n'y a qu'une petite salle au fond avec les portes 4 et 5 qui est un peu moins agréable, et bien évidemment c'est d'ici que j'embarquerai.

J'achète un coca pour 7900 COP (~1,70€) et m'installe dans ce joli terminal, face aux grandes baies vitrées.

La vue sur les avion n’est pas évidente mais ce n'est pas partout que vous avez un jardin botanique qui sépare le terminal des avions.

Je vois un ATR de Clic et un autre de SATENA, les deux compagnies principales de EOH.


Le tableau des départs, dominé par SATENA et Clic. Les derniers vols doivent partir et arriver au plus tard à 17h30, l'aéroport n’est pas habilité pour opérer de nuit.

Un ATR42-600 arrive de Santiago de Tolú.

SATENA est une compagnie appartenant au gouvernement et elle dépend des Forces Aériennes Colombiennes. Une des particularité de la flotte de la compagnie est que certains avions ont une double immatriculation. L'immatriculation civile “HK-XXXX” et celle de l’armée “FAC-XXXX”.

Je me rends en porte à 13h23, comme indiqué sur ma carte d’embarquement. Les portes 4 et 5 se trouvent dans un espace moins agréable que les portes 1 à 3. Du personnel de Clic Air arrive en porte à 13h45 et l’embarquement commence quasi immédiatement.

On passe en premier à l'extérieur, dans le jardin, et on nous demande d’attendre en file sur le côté.

Il y a franchement pire comme endroit pour patienter un peu.

J'ai en plus une jolie vue sur l'ATR qui va m'emmener à Bogota. C'est le HK-5129 (ou FAC-1193), un ATR42-600 livrée neuf à SATENA il y a presque 9 ans. Il porte la pleine livrée SATENA, ce qui n'est pas le cas de tous les ATR de la compagnie.

On attend quelques minutes qu’une agente de SATENA vienne nous guider jusqu’à l’avion. Un dernier contrôle de carte d’embarquement est effectué au pied de l’avion.


J'adore ce genre d'expérience. Une compagnie locale peu connue, un petit aéroport de centre ville et une météo parfaite.

L'aéroport est vraiment au coeur de la ville, elle-même coincée entre les montagnes. La petite forêt qui se trouve entre l'aéroport et les immeubles est un parc aquatique.

En plus d'avoir la pleine livrée SATENA, cet ATR a une livrée spéciale avec un sticker faisant la promotion des destinations sur la côte Pacifique, où on peut observer les baleines.
Notez aussi la double immatriculation de l'avion, HK-5129 et FAC-1193.


Un peu plus loin sont parqués deux Beechcraft 1900 de SATENA. Je crois que ce sont des Beechcraft 1900, mais bizarrement ces avions apparaissent nulle part dans la flotte de SATENA, même pas sur leur site.

Peu de choses à dire sur la cabine, elle est simple et typique des ATR.


Le legroom est correct pour les vols qui sont opérés par SATENA.

Les consignes de sécurité sont sur le dos du siège. L'équipage fait tout de même une annonce demandant de ne pas retirer la carte de l’avion. À part en prenant le siège, ce qui est assez compliqué, je vois pas comment elles peuvent être retirés.

Il y aussi un code QR sur le dossier du siège qui permet de télécharger le magazine de la compagnie.


La flotte est assez variée et orientée au réseau très régional de SATENA.

Le réseau de SATENA montre bien le but de la compagnie, relier même les coins les plus isolés de la compagnie au reste du pays. Il n'y a qu'une destination internationale, la ville de Valencia au Venezuela.
Il est aussi curieux de voir que les îles ne sont pas reliées au continent par SATENA. Ils ont donc un ATR basé là-bas et qui semble passer sa vie à faire des aller-retours entre San Andrés et Providencia. Un vol reporté récemment par jules67500, aller et retour.

L'embarquement est vite bouclé et on repousse à 14h03, l'heure de départ d'origine. Dans l’annonce des consignes de sécurité, les PNC disent qu’en plus de l’interdiction de fumer il est interdit de boire des boissons alcoolisées et de consommer des substances psychédéliques.

EOH est en plein dans la ville, la vue est belle de tous les côtés.

Un Clic vient d'arriver.

Le roulage est très court et nous voilà en bout de piste.

Décollage à 14h10 pour un vol de 50 minutes.

Je n'ai pas choisi un siège en D par hasard. J'avais noté que les avions décollent toujours vers le nord et font ensuite une boucle pour se diriger vers le sud. Ce playback de Flightradar24 donne une idée et pourquoi un siège en D est vivement recommandé.

Il n'y a pas à dire, ce décollage est époustouflant. Au sommet de cette colline, qui est un parc, se trouve le Pueblito Paisa. C'est une réplique des villages typiques de la région d'Antioquia (voir bonus).

puis le centre ville et ses grattes-ciel.


Une fois au nord, l'avion fait demi-tour pour se diriger vers le sud.



Un B727, ancien avion de ACES Colombia, est exposé dans le Parque Norte.

Le stade Atanasio Girardot est l'antre de l'Atlético Nacional, le champion en titre de Colombie.

L'aéroport de EOH que nous venons de quitter.

Puis une fois au sud, ce sont les nuages et quelques turbulences se font sentir lors de la montée. Curieusement j’ai trouvé cet ATR assez silencieux. On entendait peu les moteurs mais plutôt le grincement des sièges bougés par les turbulences.

La cabine n'est pas grande avec seulement 12 rangées et un maximum de 48 passagers.
Une fois la consigne de ceinture éteinte, une annonce est faite pour souhaiter la bienvenue à bord au nom de l'Armée nationale colombienne, des forces militaires et des forces aériennes. C’est original et rappelle qui gère la SATENA.

On ne vole jamais très haut en ATR et la Colombie étant déjà haute, les vues sur les montagnes des Andes sont belles.

Le survol des montagnes et de petits villages isolés me maintient scotché au hublot. Aucun service à bord de ce vol.



Début de descente à 14h40, près de 30 minutes après le départ. Ça bouge pas mal lors de l'approche.

Atterrissage à 14h56. Nous sommes accueillis par les deux grands de Colombie, Avianca et LATAM.

Un Avianca en livrée rétro.

Un ERJ-145 de SATENA

On passe le terminal international avec KLM, Delta et Emirates.

Pour finir au terminal 2 un peu avant 15h, donc bien en avance.

Notre route est loin d'avoir été une ligne droite.

Le débarquement est rapide. Dernière photo de l'ATR42-600 du jour. Il porte le nom de Yubarta, "baleine à bosse".

Une petite marche est nécessaire pour rejoindre la zone des tapis bagages.


Le Terminal 2 porte le nom de Puente Aéreo mais n'a plus rien d'un Puente Aéreo et concentre maintenant les opérations à Bogota de SATENA, Clic et… Jetsmart !

Mes amis ont pris le vol Jetsmart de Medellín à Bogota. Sans le savoir, j’ai bien fait de les pousser vers cette compagnie, car nous arrivons finalement tous au même terminal. Mieux encore, leur vol a eu du retard et alors que j’étais censé arriver une heure après eux, je suis finalement arrivé dix minutes plus tôt.
Je récupère ma valise et voilà le Jetsmart qui arrive au parking à 15h20.

Nous récupérons les bagages et sortons du terminal pour prendre un taxi sous une pluie torrentielle, ce qui pourrait être le leitmotiv de ce voyage. En Colombie, il pleut.

Merci d'avoir lu ce dernier FR domestique en Colombie et à bientôt pour le retour sur Iberia.
Ah ah c'est vraiment pour lire des récits comme celui-ci que je continue de fréquenter ce site et de maintenir le lien avec quelques personnes dont tu fais partie, car même si nous avons chacun des priorités différentes dans nos voyages, un tel FR regroupe l'essentiel de ce qui fait le charme du voyage en avion selon moi : une compagnie rare pour nous autres européens, un type avion qui l'est moins mais qui sort quand même des lieux communs, et bien sûr la ligne utilisée dans un pays où on ne va pas faire du tourisme tous les jours. S'y ajoutent la qualité des photos et de la narration, ainsi que plein de petits détails intéressants (la référence au foot me va très bien...), bref, un vrai plaisir avec exotisme garanti !
Petite précision sur les Beech 1900D de SATENA : il y en a 5 en liste de flotte et leur intégration est très récente, ce qui explique sans doute que les supports de la compagnie ne soient pas à jour. Ils étaient précédemment en service chez SEARCA dont ils ont conservé les couleurs sur la dérive (ça tombe bien, ça commence aussi par un "S" ^^).
Merci pour le partage et à bientôt.
Merci Luc pour le commentaire.
Satena a un beau réseau domestique et j'ai déjà identifié quelques belles destinations si l'occasion se présente lors de mes prochains voyages en Colombie.
Je ne suis pas aussi avgeek et dévoué que certains membres de ce site dont j'adore les récits mais de temps en temps, si je le peux, je saute sur l'occasion. J'ai un A/R à venir mi-juillet qui a la totale: compagnie, type d'avion et destination. J'ai hâte 😀
Bien vu pour les Beech 1900, je n'avais pas remarqué le S sur la dérive. Merci.
Merci Moritz pour ce FR que j'attendais avec impatience.
En effet j'étais très curieuse de découvrir EOH, et je dois dire que cela me plait beaucoup. donc si un jour je repasse par Medellin, je sais déjà que ce ne sera pas par MDE.
réserver sur des compagnies locales n'est pas toujours facile, et j'ai du dernièrement attendre d'être sur place pour pouvoir réserver un vol.
Très bon choix que la place en D.
cela en dit long sur les éventuelles problèmes.
Que j'avais emprunter pour mon vol sur Easyfly... qui est devenue Clic Air suite au procès de Easygroup.
Merci pour le bonus que j'apprécie.
Tu as exactement fait la même expérience que moi à Medellin, et c'était en 2020, les choses ne changent pas totalement
A bientôt
Merci pour ce FR
Super dépaysement pour le lecteur et le bonus ... génial (même si mon foie crie pitié à la lecture)
Stratégiquement, beau choix de la place, comme quoi, ça n'est pas une question de chance, mais un récompense pour ceux qui savent observer.
Vu comme ça on dirait un crash, ça vaut le coup d'être précisé
Le crack rend les consommateurs fidèles ... à mort. Comme le fentanyl. C'est juste moins cher, plus facile à produire et les marges sont excellentes. Malheureusement, il suffit d'aller vers La Chapelle à Paris pour avoir les mêmes zombies
En tous les cas, ça donne envie de visiter la ville.
Bons vols,