Avis du vol entre Bern et Cagliari en classe Economique avec SkyAlps

Lecteur très fréquent de Flight Report, je reprends la plume après plus de 6 ans sans écrire d'avis. Il faut souligner la qualité des nombreux avis que j'aie lus toutes ces années et qui me rappellent à mon amateurisme en la matière. Je suis conscient que le présent avis manquera de cocher certaines cases et vos feedbacks d'amélioration seront donc appréciés! Merci d'avance pour votre lecture. 

Une première!

Ce report est l'occasion de plusieurs "premières fois" me concernant. Tout d'abord, l'avion. Le Dash 8 est un avion qui m'a toujours attiré mais il devient de moins en moins facile de l'emprunter sur les vols au départ de la Suisse. A l'époque, j'aurais dû voler en Dash 8 avec la défunte Air Berlin, mais l'histoire ne s'est pas déroulée comme prévue. Deuxièmement, l'aéroport. Bien qu'habitant Bern depuis près de 5 ans, je n'avais jamais eu l'occasion de décoller de la capitale. Il faut dire que la liste des destinations régulières s'était considérablement réduite après la faillite de SkyWork. Enfin, la compagnie. SkyAlps manquait encore à mon tableau de chasse. A noter ici que ce vol n'est pas une ligne ordinaire mais que SkyAlps l'opère du mois de mai à septembre, à raison d'un A/R par semaine.

Voici le routing, relativement simple:

L'aéroport

BRN (de son vrai nom Bern-Belp Flughafen) est un aéroport assez peu reporté sur FR, ce qui apparaît logique eu égard à son envergure régionale et sa liste de destinations limitée. Cela dit, j'ai toujours eu envie de l'emprunter, du fait que j'aperçois les avions en final depuis ma terrasse dans la capitale. 

Nous n'habitons qu'à 15min de voiture de BRN et il n'y aura sûrement pas foule une fois sur place, mais nous décidons quand même de prévoir assez large pour profiter de manger un morceau là-bas et de visiter un peu plus en profondeur les infrastructures. Arrivée donc au parking sur le coup des midi pour un embarquement prévu à 13h00. Les deux premiers parkings (littéralement accolés à l'entrée de l'aéroport) sont presque remplis, avec passablement d'immatriculations des cantons voisins, témoins du succès relatifs de BRN sur les vols estivaux. Le prix du parking est de CHF 80.- (pour les plus proches) ou CHF 70.- (pour le plus lointain) pour la semaine; une note bien moins salée que celle de BSL, GVA ou ZRH. A noter que l'aéroport est également bien desservi en transports publics. 

L'entrée de BRN est plutôt accueillante et l'infrastructure semble moderne et surtout proportionnée eu égard aux faibles nombres de vols réguliers.

Une terrasse plutôt spotter-friendly jouxte l'entrée du bâtiment, de même que la désormais bien connue plateforme d'observation très spotter-friendly. L'ensemble des destinations régulières de BRN sont affichées sur le mur de l'enceinte aéroportuaire (désolé pour les reflets). A ma connaissance, toutes sont saisonnières (de mai à octobre). Helvetic Airways règne "en maître", opérant les vols pour les îles baléares, la Crête, Rhodes ou encore les stations balnéaires de Tunisie. La liaison BRN-JER opérée par Blue Islands me fait de l'oeil !

Une fois à l'intérieur, impossible de se perdre. L'unique hall est agréable, lumineux, moderne et encore une fois me semble bien adapté au volume de traffic à BRN. On se dirige vers le comptoir, où trois guichets sont ouverts. Accueil très sympathique. L'enregistrement en ligne n'était pas possible et on se voit attribué les sièges 1A et 1C à l'avant de la cabine. J'aurais préféré un siège plus éloigné et proche des hélices, mais impossible de changer. 

Après avoir déposé nos bagages en soute, direction les toilettes. Celles-ci sont d'une propreté irréprochable. 

Petit coup d'oeil sur le tableau des arrivées et départs (encore des reflets…). Comme déjà dit plus haut, en-dehors du traffic d'affaire, les activités sont assez minces. Deux vols commerciaux aujourd'hui: le nôtre et celui d'Helvetic (en E190), qui partira 2h après nous pour la Crête. 

Avant de passer Airside, nous décidons d'aller manger un morceau au "restaurant" (faut le dire vite, plutôt un snack, même s'il propose une carte avec des bowls et salades estivales p.ex.). L'endroit présente bien, c'est propre et le service est très avenant. Les prix sont, bien entendu, plus élevés qu'en ville, mais ils me semblent encore corrects par rapport à ceux pratiqués à ZRH ou GVA, à qualité équivalente. Comptez environ CHF 20.- pour un bowl bien garni et une boisson 0.3l. Nous décidons de nous asseoir sur les tables hautes qui offrent une belle vue sur la piste. 

Environ 20 minutes avant l'heure prévue d'embarquement, une annonce est faite, priant les passagers de se présenter pour le passage de la sécurité. Forcément, l'annonce a comme conséquence de créer un attroupement. Nous préférons donc attendre et quelques minutes plus tard, le passage de la sécurité se fera rapidement et dans le calme. Les quatre agents sont sympathiques, sûrement les plus joyeux qu'il m'ait été donné de rencontrer. 

Nous voici donc airside, dans l'unique salle d'attente pour les trois portes de BRN. Celle-ci dispose de suffisamment de places assises et de coins "salon" avec fauteuils plutôt agréables, même si cela ne compense pas l'absence de salon à BRN. Il est également possible d'acheter boissons et snacks de ce côté-ci.

Le véritable point fort de cette salle est sa vue sur les alentours. Malheureusement, du fait des fumées qui nous proviennent du Canada, les Alpes ne sont pas visibles aujourd'hui. Par contre, on ne manque pas l'arrivée de notre appareil du jour, le fameux Dash 8 de SkyAlps, qui revient justement de CAG.

L'embarquement

Notre appareil du jour est immatriculé 9H-PAUL et a été initialement livré en juillet 2009 à la défunte Flybe sous l'immatriculation G-FLBB. Un peu moins de 16 ans d'âge donc. Il arbore les couleurs de SkyAlps depuis le 19 novembre 2023.

Nous attendons que les passagers du vol CAG-BRN, ainsi que leur bagages, débarquent. Ce sera une affaire de quelques minutes seulement, le vol n'étant visiblement pas plein.

L'embarquement est annoncé. Aucune file ne s'est créée, les gens attendant sagement sur les sièges. A première vue, nous serons une cinquantaine de passagers sur ce vol; un taux de remplissage juste sous les deux tiers il me semble. 

Nous sommes parmi les premiers à embarquer. L'un des avantages à partir d'un aéroport régional comme BRN est que l'embarquement se fait bien souvent à pied. Cela permet forcément de belles prises de vue sur notre appareil du jour. J'aime beaucoup la livrée SkyAlps; simple, certes, mais s'adaptant bien au Dash 8.

A bord

Accueil très chaleureux de la PNC (elles seront deux sur ce vol) et nous prenons place en 1A et 1C. Cependant, une fois l'embarquement terminé, cette même PNC viendra nous prier de prendre place en issue de secours car ces places n'ont pas été attribuées. Elle nous dit qu'il faut que quelqu'un y soit pour des raisons de réglementation. J'estime bien maîtriser l'allemand, mais le sien était vraiment tassé. Pour être sûr je lui demande de répéter et j'essaie de voir s'il est quand même possible qu'on reste en 1A / 1C. Impossible. Bon, soit… Le problème est qu'en issue de secours, le hublot est très rayé et surtout décalé par rapport au siège, ce qui ne facilite pas la prise de photos. 

Voici donc nos places pour ce vol dont la durée est annoncée à 1h40.

Les sièges sont confortables, mais je ne suis pas fan du jeu de couleurs entre les sièges et la têtière… Cela dit, étant daltonien, qui suis-je pour juger. 

Vue sur nos places initialement attribuées. Le PAS y était bon, et même royal en 1C ! 

Je laisse le hublot à ma copine. En ce qui me concerne, j'ai suffisamment d'espace pour mon 1m76. Personnellement, je suis fan de l'escalier intégré dans la parte du Dash 8. 

Le plafonnier a quand même bien vécu et traduit les presque 16 ans de l'appareil du jour; le plastique a jauni par endroit.  

Annonces faites en italien et en allemand par le CDB. Nous remontons l'unique piste de BRN et marquons le stop avant que l'appareil entame son décollage. Le Dash 8 est un avion qui sait transmettre des sensations à ses passagers. Au décollage, le bruit et les vibrations sont bien présentes. On adore! Autant j'apprécie le silence dans un long courrier, autant j'aime ce genre de sensations sur du court courrier. Il y a un côté vintage qui me fait remonter le temps au prémisses de ma passion pour les avions. Waow. 

Juste après le décollage nous survolons la montagne de Belp (Belpberg) puis prenons la route des Alpes.  

Ciel violé et assez chargé lors du survol des Alpes. Nous ne verrons pas grand chose malheureusement. Peu après le décollage, une première zone de turbulence maintiendra les PNC assis pour une quinzaine de minutes. 

Je profite de l'attente du service pour vérifier le contenu de la pochette. Traditionnel sac à vomi (sans logo) et fiche de sécurité, sans oublier le magazine que SkyAlps propose encore (j'apprécie!). Ce dernier est bien fourni, avec plusieurs articles sur les destinations de la compagnie ainsi que sur SkyAlps en détails (anecdote: la plus jeune pilote en formation d'Italie est employée de SkyAlps, à tout juste 18 ans).

Petite spécificité de SkyAlps, si vous craquez pour du vin local lors de votre prochain voyage au Tyrol Italien, SkyAlps vous offre la possibilité de transporter jusqu'à 6 bouteilles à bord, gratuitement. Je n'avais jamais vu cela avant. Bon point je trouve. 

Environ 30 minutes après le décollage, le service commence. La très sympathique PNC nous propose un snack sucré ou salé ainsi que deux boissons à choix. Vins blanc/rouge locaux disponibles, mais pas de bière. Comme je dois assurer 2h de route une fois sur place en Sardaigne, je me contenterai de soft. Un café et une eau plate feront l'affaire. Les snacks salés font le job et ont le mérite de faire écho à la région d'origine de SkyAlps, mais n'ont rien de renversant. Je trouve la prestation est correcte pour un vol relativement court. 

Petit passage ensuite aux toilettes à l'avant de l'appareil. C'est très exigüe, mais au moins c'est propre et les savons sont remplis. Il faut dire que seulement deux passagers y étaient passés avant moi. 

Le vol se poursuit tranquillement, toujours dans un bruit de fond bien présent. On atteint les côtes de l'île de beauté, avec (je crois) la plage de Lozari au centre, et la plage de l'Ostriconi juste au-dessus, dans les environs de l'Île-Rousse. 

Puis survolons ce que je pense être la station de ski du Haut Asco et le Monte Cinto (peut-être que les corses me corrigeront)

Puis ce que je devine être la Punte Artica, sans certitude… 

Ensuite, une nouvelle zone de turbulence me clouera à mon siège jusqu'à l'entame de la descente. Durant celle-ci, nous survolons les environs de CAG. D'abord sauvages puis agricoles, ils deviendront très industriels à l'approche de l'aéroport.

Le sol apparaît très sec et cela se confirmera une fois sur place. Les locaux nous ont confiés être inquiets de l'état déjà avancé de la sécheresse pour une mi-juin. 

L'arrivée à Cagliari

Atterrissage plutôt musclé et freinage fort pour prendre la première sortie, le tout dans un vacarme ahurissant mais tellement plaisant. Roulage, du coup, très court. 

CAG est un aéroport qui me semble être dominé par les low-costs, en particulier Ryanair, qui opère de nombreux lignes domestiques vers le nord de l'Italie. 

En ce milieu d'après-midi, AeroItalia est présent, ainsi que la compagnie tchèque Smartwings, et bien sûr Ryanair. Très peu de variété en terme d'appareils, que des B737 à ce moment-là de la journée. 

Notre appareil s'arrête légèrement au large. Pas d'instant danette, tout le monde reste assis patiemment. Juste avant de descendre j'en profite pour spotter l'intérieur du poste de pilotage. 

Logiquement, paxbus pour tout le monde, même si nous ne sommes qu'à une courte distance du terminal d'arrivée. Un seul suffira. 

Je n'avais pas eu l'occasion de prendre un fuselage shot adéquat au départ de BRN. Le voici à la descente une fois arrivée à CAG. 

Je profite de la descente pour prendre d'autres clichés, les agents au sol ne semblent pas opposés à la prise de photos.

AeroItalia repart…

Ryanair, une compagnie qui ne m'attire pas du tout… D'ailleurs, l'embarquement trainera avec, pour ainsi dire, une file d'attente à l'extérieur sur le tarmac et les escaliers. Par 36 degrés, on a vu mieux. 

Le trajet en bus sera extrêmement court et on arrive rapidement aux tapis à bagages. Celles-ci seront disponibles après quelques minutes seulement. Le plafond très bas de cette zone de CAG est oppressant; sentiment renforcé par des fenêtres de petite taille et donc une luminosité qui fait défaut. 

Hormis le plafond très bas, CAG me laisse une assez bonne première impression, surtout en ce qui concerne la propreté.

Nous ne nous attardons pas et sortons rapidement de CAG pour récupérer notre voiture de location. A ce propos, la quasi totalité des loueurs se partage une zone en pré-fabriqué à l'extérieur du terminal. C'est bruyant, mal organisé et peu climatisé. Par chance, les employés de notre agence (Alamo) seront rapides et très sympathiques. A peine 30 minutes après avoir atterri, nous avons pris possession de notre Golf et quittons CAG pour une semaine de découverte de la Sardaigne. 

Merci de m'avoir lu jusqu'au bout !