Bonjour à toutes et à tous.
Et bienvenu(e)s dans une nouvelle et courte aventure intra-nippone.
LE POURQUOI DE CE CHOIX
Encore une fois, c’est le boulot qui nous oblige à faire usage de l’avion.
Et encore une fois, c’est une collègue pas trop versée dans la chose volante qui s’occupe des réservations.
Le routing est des plus simples : il faut juste rejoindre la région de Kansai depuis chez nous (Ehime). Pour cela, il existe seulement deux options aéronautiques raisonnables : soit JAL, soit ANA. Ma préférence pour la première ne devrait pas être une surprise pour celles ou ceux qui m’ont lu.
Mais les forces impériales restent la compagnie de référence pour grand nombre de japonais, y compris mes collègues. Par conséquent, c’est NH par défaut (en dépit de prix similaires que la concurrence -voire plus chers ☹-).
Enchainement de vols
- 1NH1636 - Economy Matsuyama > Osaka - DHC-8
- 2Osaka - Matsuyama
Tentons de regarder la partie pleine du verre : ce sera l’occasion d’emprunter un aéronef inconnu et de ratifier (ou désavouer) mes allégeances aéronautiques.
DE LA MAISON À LA PORTE
Voyons tout ça !
Comme d’habitude, tout commence dans notre gare JR, à 7h20 du matin.

1 heure et dix minutes plus tard, un bus nous dépose face au seuil des bornes d’enregistrement d’ANA à MYJ.

Elles seront capables d’imprimer nos documents de voyages, sans entraves.
Les comptoirs humanoïdes sont également opératifs.

65 minutes avant le départ est une marge trop vaste pour un vol domestique au Japon.
De la sorte, on estime que grimper deux étages fera du bien à notre corps, nous permettra tuer un peu de temps ainsi qu’atteindre un lieu idoine pour s’adonner à ce qui est devenu un petit rituel.

Les forces impériales arrivent en grande pompe depuis Haneda.

Pas loin, notre colibri s’est posé en provenance d’Itami, une douzaine de minutes plus tôt.

Une pause-café au SkyLounge (3F) adjacent est suivie par un passage éclair des contrôles de sécurité (ici pas de PIF mais plutôt de 保安検査場 hoan kensajō. HKJ, peut-être ?!!).
Notre destrier est vieux de presque 20 ans et il est capable d’accueillir jusqu’à 74 personnes en sus de l’équipage (+4 ?).
Eu regard du remplissage de la salle d’attente, on ne parviendra pas à rembourrer sa cabine (à moins que le salon ANA ne soit pas complètement saisi par nos copax…)
Les derniers contrôles sont franchis sous des sourires.
À l’autre bout de la passerelle, on tombe sur un mécanisme ingénieux permettant sa connexion avec les portes des avions de petit gabarit.

Veuillez remonter deux images pour avoir une meilleure idée de comment ça se met en place.
LE VOL ET LES VUES
Capture de la carcasse.

Les sièges datent et leur inclinaison par défaut est trop raide pour être confortable

Même si leur ergonomie est un peu plus élaborée que celle des sièges dernière génération équipant les cabines de la classe économique, chez la maison mère.

En guise de référence….

Des touches agréables.

Comme avancée, la cabine est loin d’être remplie.

Dernières vérifications.

Et un incroyable vacarme se déclenche, suivit d’une rafale kérosènée revigorante.

Pendant notre repoussage, on a le temps de consulter la fiche de sécurité.

J’avais oublié de le mentionner, mais le pas est très bon, comme il est coutume dans les aéronefs du groupe ANA.

Manifestement les DHC-8 n’ont besoin que de la moitié de la longueur de piste de MYJ pour décoller.

A ce stade-là je crois avoir compris pourquoi personne n’ose occuper les places arrière, alors que beaucoup de duo à l’avant de la cabine sont partagés par des passagers non apparentés : l’exposition au fioul ici est formidable !

La montée se poursuit d’une manière très graduelle.
C’est ainsi que des îlots saupoudrant la Mer Intérieure du Japon apparaissent dans notre hublot.


A la cabine, tout est cool.
En plus, l’inclinaison du siège est assez bonne, fait qui améliore le degré de confort.

15 minutes après notre décollage, le chariot de boissons nous paie visite.
(Jus de pomme, car nulle boisson chaude fut offerte).

A ce moment-là on survole la ville d’Imabari 今治, deuxième ville d’Ehime par population et connue pour ses chantiers navals ou pour être le point de liaison avec la préfecture de Hiroshima (moyennant la fameuse route du Shimanami Kaido).

Tant en vitesse comme en altitude de croisière, les différences entre, disons, un B737 et un DHC-8 sont assez remarquables. 15 minutes pour relier en ligne plus ou moins droite Matsuyama avec Imabari c’est rouler au ralenti !
BEAUCOUP, BEAUCOUP DE VUES
20 minutes plus tard, on quitte définitivement l’île de Shikoku et on pénètre dans la région du Kansai, via le havre de Wakayama 和歌山市 (capitale de la préfecture homonyme).


Sans qu’on s’y attend, un grand parallélépipède flottant sur la mer apparait sur nos yeux.

Petit zoom sur KIX et le pont le reliant à la ville d’Izumi Sano 泉佐野市.

(Curiosité décelée lors de la rédaction de ce récit : l‘île artificielle qui accueille l’aéroport de KIX appartient administrativement à trois mairies différentes !!)
Large vue de la plaine d’Osaka en remontant le bassin du fleuve Kino 紀之川, l’estuaire duquel a été présenté plus haut (havre de Wakayama).

En arrière fonds, des golfs et des réservoirs, typiques de cette région.
Au beau milieu, un large et flagrant monument à la paix érigé en 1970 par l’Eglise de la Liberté Parfaite !!!!!? (Church of Perfect Liberty ou パーフェクト リバティー教団).

Tour haute de 180 m !
On vient de pénétrer dans la préfecture de Nara 奈良県, qui est nettement plus verte et aérée que celle d’Osaka 大阪府.

Même si les picotements de la métropole se font ressentir à travers d’opérations foncières faramineuses, comme cette Kashiba Asahioka New Town 香芝旭ヶ丘ニュータウン.

De l’autre côté du massif d’Izumi 和泉山脈, on est déjà dans la préfecture d’Osaka.

Où se situe l’aéroport de Yao 八尾空港 (code ICAO : RJOY), aéroport régional de seconde classe et, complémentairement, base des forces d’autodéfense ou base aérienne de sécurité civile (pompiers Osaka).

En toile de fonds, le centre-ville d’Osaka.
Plus concrètement, ici on a à faire avec le quartier animé de Tennōji 天王寺 où fut construit l’Abeno Harukas あべのハルカス, gratte-ciel de 300m (clairement visible ci-dessous).

Autrefois il fut le détenteur du titre d’immeuble le plus haut du Japon (dérobé par le vilain promoteur tokyoïte Mori Buildings, en 2023).
Une minute après le train d’atterrissage est abaissé, au moment où on survole cette tache de verdure en plein ville.

Le beau temps et la basse altitude de croisière nous régalent des vues magnifiques du château d’Osaka (donjon reconstruit en béton armé en 1931).


Ainsi que de ses douves, approvisionnées par la fleuve Yodo 淀川 et ses affluents.

Inventaire partiel des hauts buildings enrobant le distingué boulevard de Midosuji 御堂筋通り.

Quatuor de ponts sur la Yodo 淀川, 3 pour les chemins de fer de la Hankyu 阪急 (un par ligne) et l’autre pour voitures, vélos ou piétons.

Mais ceux-là ne sont pas les seuls ponts à permettre une traversée du fleuve dans sa coulée finale.
(A gauche, les buildings du quartier d’Umeda 梅田).

Des friches ferroviaires à l’ouest de la gare Shin Osaka 新大阪駅.

On reste très près du sol, près de l‘allée commerçante de Santifuru Mikuni サンティフルみくに商店街.
C’est beau !

Le Kansaki 神崎川 est le dernier cours d’eau qu’il nous reste à franchir avant de retrouver le tarmac de la 32L.

Ça y est !

L’atterrissage se produit avec 8 minutes de retard.
Il est suivi par un court taxi et nous arrêtons nos moteurs au large, à l’extrémité méridionale de l’aérogare.
Sans empressement, on laisse la cabine se vider.
Des co-retardataires vivaces nous permettent d’illustrer la petite taille de la cabine (j’estime que monsieur, sans casquette, ne dépasse pas le 1,70m).

Même vue, sans cadre de référence.

Le débarquement au large nous offre une chance de rattrapage : voici la porte-escalier ratée à l’embarquement.

Angle un peu plus large.

A l’opposé, des grands frères au contact.

Pour nous, c’est 8番ゲート.

Qui demande un peu de palestrique matinale.

Récapitulatif de la porte, notre destrier et les camions de ravitaillement.

Notre aéronef, à côté de celui qui aurait pu être notre envoyé si j’avais eu l’occasion de gérer la réservation de ce déplacement (E170 de J-Air).

Les alentours de la porte 8 sont un peu glauques.

Et elle est certainement éloignée de la sortie.


La preuve.

Rouge est territoire JAL (J-Air). Bleu est territoire ANA (ANA Wings). Et la sortie est marquée en jaune.
La zone entre les portes 9 et 13 est un peu mieux achalandée.

Des gameurs à l’aéroport ?!?

A l’époque, il restait encore presque un an jusqu’à l’inauguration.

Avant de retrouver la sortie, des scintillements ambrées au flanc gauche attirent notre attention.

Génial destrier pour un ITM-OKA, n’est-ce-pas ?


Surplombant la sortie, on retrouve une aire de restauration sympathique.

A noter que les secteurs d’ANA et JAL à Itami sont étanches et ne partagent que la salle de livraisons. Je suis de l’avis que l’offre commerciale du secteur de JAL est supérieure à celle d’ANA.
C’est ici que notre récit prend sa fin.
Merci de votre lecture et de vos éventuels commentaires.
Et bons vols !
Étonnant de voir un tel appareil au Japon !
Mais enfin votre FR date,,, d'une date certaine. Peut être que le DHC-8 a disparu de la flotte de ANA depuis, ce qui paraîtrait être dans l'ordre des choses...
Bons vols!
Bonjour,
Non je confirme que le DHC-8 est toujours actif dans la flotte NH : je suis programmé dessus à plusieurs reprises à partir du 17/7 prochain.
Quel magnifique aéronef! Je ne savais pas qu’ANA en exploitait encore! Merci pour le partage
Il y a une bonne différence de temps de vol quand on prend un Dash ou un ATR vs. A320/B737 mais les premiers volent plus bas et peuvent offrir de plus jolies vues. Comme c’est le cas ici. Avec une telle météo et de telles vues, j’aurais adoré ce vol. Et que dire de l’approche sur Osaka!
Je note pour un jour, peut-être. Ça doit être génial comme petit voyage de 2-3 jours à vélo.
Les décisions à prendre ne sont pas trop difficiles? 😆
Merci pour ce FR