Avis du vol entre Tokyo et Denpasar en classe Economique avec Garuda Indonesia

Bravo à ceux qui ont deviné que le segment suivant était avec la dernière venue chez Skyteam : Garuda ! Cela n'était peut-être pas pour rien dans les difficultés pour obtenir ce billet prime, ni dans l'enregistrement erroné des bagages en soute jusqu'à la destination finale au sujet de laquelle les énigmes continuent :
CDG - NRT : Air France (Boeing 777-300ER) Lever de soleil
NRT – DPS : Garuda Indonesia (Boeing 777-300ER) L'île des dieux
DPS – xxx : La ville du Ramayana
Je vous retrouve à NRT, où le comptoir de correspondance reste désespérément vide pendant que je complète le spotting, où cette dérive GA aurait pu fournir un indice dans le FR précédent.

Ainsi que cet appareil,

… au premier plan de 747 cargo Polar

Au loin, l'atterrissage dans des gerbes d'eau d'un appareil SAS

Il me faut demander à plusieurs employés avant d'apprendre que ce n'est pas au comptoir de correspondance, mais à celui de ma porte d'embarquement que le PAX en correspondance que je suis peut recevoir son BP.

Cette employée est l'amabilité japonaise même, me délivre les BP pour les deux prochains vols : faute de hublot sur le vol vers DPS, elle nous met sur deux places au couloir contigües. Impossible de choisir à l'avance sur les vols GA, impossible d'avoir les BP de ces vols à CDG : on n'a que ce qui reste. En revanche, pour le dernier vol, j'ai un hublot, mais cela n'aura guère d'intérêt, s'agissant d'un vol de nuit.
Elle me confirme que les bagages en soute seront à récupérer à DPS et réenregistrer sur le dernier vol. La raison est évidente : c'est à DPS qu'il faut leur faire passer le contrôle douanier, car la destination finale de ce trajet aller n'est pas organisée pour un contrôle de douane de bagages venant de l'étranger via un vol domestique. Au contraire, si vous faites (par exemple) un PEK-CDG-TLS, votre bagage est livré dans une salle spécifique à TLS, avec douanier à la sortie.
Elle m'apprend que je peux acheter mon visa indonésien ici même, ce qui m'évite de faire la queue à DPS à un comptoir avant de passer l'immigration indonésienne. Ce sera d'ailleurs encore plus intéressant qu'il n'y parait. Payable uniquement cash : 35 USD ou 3610 JPY, deux devises dont je n'ai pas la moindre coupure sur moi, mais elle m'indique la présence d'un guichet de change un peu éloigné airside. Revenez avec l'argent nécessaire à 10h.
Un trajet en trottoir roulant…

… de la queue au guichet de change; je me renseigne à nouveau : n'y aurait-il pas un ATM quelque part ? Il est bien caché, mais si j'avais été attentif, je l'aurais aperçu à gauche depuis le trottoir roulant.

Cet ATM ne délivre que des billets de 10 000 JPY

… et c'est cette coupure que j'apporte à cette employée quand je l'aperçois au comptoir de la porte 17. Elle part avec, et je vais me rasseoir auprès de Mme qui se demande si je donne souvent ainsi de l'argent à une inconnue sans obtenir le moindre reçu. C'est le Japon…
Il y un peu partout des prises électriques de type B, au sol

… et en hauteur,

… à proximité de deux PNC du vol dans lequel je vais embarquer, ce qui ne gâte rien

Ce qui me permet de recharger mon PC qui m’occupera lors de ce vol, et de caser l'écran corporate, car contrairement à ce que j'ai lu récemment sur FR (au sujet d'un autre terminal de NRT?), il y a un wifi gratuit et accessible facilement.

Passage également aux toilettes

… évidemment propres, avec les petits détails de puériculture qui facilitent la vie comme ce siège pour bébé pour pouvoir aller aux toilettes avec lui.

Il y aussi des sièges avec jet d'eau laveur dont les Japonais raffolent, et que je n'ai jamais vus dans d'autres pays.

Tellement simple et facile à installer : il y aussi un vestiaire, qui n'est qu'une pièce munie d'un miroir et d'un tabouret, pour se changer sans monopoliser un WC en faisant des contorsions, sur un sol qui n'est pas forcément sec et propre.

Une queue impeccable s'est formée pour l'embarquement du vol de la KLM

… dans ce 744

C'est ensuite à notre tour, avec un strict respect des priorités, mais des PAX prioritaires, il n'y en a quasiment pas : c'est un vol vacances, donc très peu de PAX en classe avant, et faute de compagnie japonaise dans Skyteam, les Japonais FB Elite + doivent être très rares.

Embarquement par zone des PAX ordinaires…

…mais l'annonce audio n'est pas très distincte et les PAX qui font une longue queue disciplinée ne peuvent voir cet écran.

Résultat : personne ne bouge et des employées remontent la file pour inciter les PAX des rangs 39-52 à doubler les autres, ce qui est inimaginable sans raison valable. Entre temps, l'employée à laquelle j'ai donné 10 000 yen part à ma recherche, et m'apporte deux bons pour un visa à l'arrivée et la monnaie (des JPY, j'en aurai sûrement l'usage tôt ou tard). Il est bien tamponné USD 35 = JPY 3610 : rien à dire à ce sujet.

Des journaux indonésiens à l'extrémité de la passerelle, mais je découvre après coup la présence du Wall Street Journal.

Un aperçu de la classe affaires en 1-2-1 décalé

… puis de la classe économique en 3-3-3

Un siège de moins en largeur par rapport au 3-4-3 chez AF, cela se traduit par quatre centimètres de plus entre accoudoirs, et cela fait la différence entre un siège trop étroit et un siège confortable. Mme, sans avoir repéré le diagramme des sièges, l'a ressenti immédiatement.

Le pitch est également bon

Sous chaque bloc de trois sièges, il y a deux prises secteur multistandard et trois prises USB

L'IFE ridiculise celui d'AF, en largeur comme en qualité d'image.

Une télécommande se trouve dans l'accoudoir

Une vue générale de la cabine depuis l'arrière

Etant au couloir, je suis à deux sièges du hublot, qui n'est pas idéalement placé par rapport aux sièges, et l'aile gêne aussi un peu. Un peu de spotting comme je peux, avec un 787 ANA

… et ces deux appareils au contact.

Il n'y aura pas de photos de paysages sur le trajet, car non seulement ce vol est presque entièrement au-dessus de l'eau,

…mais mes deux voisines japonaises sont dans cette catégorie de PAX qui ne choisissent un siège au hublot que pour le fermer.

Priée de relever le volet du hublot avant l'atterrissage par la PNC, cette PAX obtempèrera au deuxième passage… pour l'occulter instantanément avec les moyens du bord, pour ne pas être dérangée par le soleil. Je n'avais jamais vu cela !

Revenons au confort de la cabine : les PNC distribuent un kit de confort, qui ne contient qu'une paire de chaussettes et un masque, dans une pochette à fermeture à glissière que je trouve réutilisable.

…puis une boisson d'accueil

… avec un sachet de cacahuètes

Et ce menu

Pas de chance pour Mme : le menu indonésien est épuisé quand le chariot arrive à notre niveau, et le curry est l'un des rares plats japonais qu'elle n'apprécie pas, peut-être parce qu'il n'en est pas natif.

On remarquera la présence de couverts en métal (bas de gamme) et de baguettes réutilisables de qualité correcte.
Wing view en croisière

Les PNC distribuent assez tôt dans le vol les formulaires d'immigration et de douane.

Les Japonais autour de nous semblent avoir tous un topo explicatif dans les guides touristiques, mais il y en a un aussi dans le magazine de vol. J'ai demandé et obtenu un formulaire de douane en anglais, en remplacement du modèle indonésien que j'ai reçu.

Ces formulaires ne déparent pas dans la longue liste de formulaires asiatiques totalement inadaptés au cas de François Alexandre Dominique Marathon, né à Bécons les Bruyères, et titulaire d'un passeport délivré dans la ville de Préfecture de Police (sic) : le champ, (ou pire, le nombre de cases pour ces indications), est complètement sous-dimensionné. Il faut faire avec, mais jamais on ne m'a refusé un formulaire où toutes mes informations personnelles débordent des cadres faute de pouvoir faire autrement.

Les sanitaires sont propres. GA offre quelques brosses à dents à ses clients de classe éco

… et le mitigeur offre cinq niveaux de température d'eau, avec un déclenchement par capteur.

Des pictogrammes sur la table à langer (à usage féminin) expliquent comment utiliser le siège de WC

… et collé sur les deux faces de l'abattant, d'autres pictogrammes rappellent ce qu'il ne faut pas faire avec (ou sans) le susdit WC. J'ai donc veillé à faire preuve de courtoisie envers les autres passagers.

Pour les passionnés de la chose, voici la fiche de sécurité, plastifiée, donc pas très facile à photographier sans reflets.

Le magazine de bord présente quelques rubriques intéressantes. Comme par exemple cette double page (en indonésien uniquement) qui ne présente pas des mouvements de relaxation, mais l'art et la manière de faire sa prière musulmane dans un avion. C'est un peu décalé dans un vol NRT-DPS, car Bali est à 95% hindouiste dans un pays massivement musulman.

On ne peut pas accuser GA de sectarisme religieux, car elle fait preuve au contraire d'un louable œcuménisme en proposant aux passagers de recommander la sécurité de leur vol à Dieu dans une double page intitulée Invocations.

Vous allez pouvoir user de votre molette en avance rapide, car Garuda enchaîne avec des suggestions de prière qui ratissent large, en ciblant successivement six religions différentes :

Toutes ces prières sont bilingues indonésien / anglais, mais pour les musulmans, les bouddhistes, les hindouistes et les confucéens, il y a la transcription phonétique de l'arabe, de l'hindi et du mandarin, respectivement. On notera que la prière confucéenne est outrageusement résumée en mandarin ci-dessus, et que les musulmans ont droit à l'original en arabe

Comme je l'ai déjà écrit, je n'ai rien contre les prières pour les pilotes et l'appareil, du moment qu'elles ne se substituent pas à la formation et à la maintenance, respectivement.
Quelques passages de turbulences modérées ne me permettent pas de mettre en cause les prières des PAX à bord de ce vol. Les PNC n'ont pas objecté au déplacement de PAX quand il est devenu manifeste que le CDB avait oublié d'éteindre l'indication attachez vos ceintures.

Aviez-vous remarqué que le reçu de la taxe du visa portait un tampon Tokyo immigration on board ? Car oui, ce sont bien deux policiers de l'immigration indonésienne qui sont en train de descendre les deux couloirs de l'avion, avec leur petit matériel sur un chariot, pour procéder aux formalités d'immigration de tous les PAX de l'avion !

Incroyable mais vrai, ils ont fait plus de douze heures de vol aller-retour rien que pour cela! Et ce qui ne gâche rien, c'est qu'il le font avec le sourire.

Résultat : au lieu de faire la queue à l'arrivée, chaque passager voit son passeport orné d'un visa tamponné comme s'il avait été émis à DPS (Ngurah Rai), et reçoit une carte plastifiée qui servira de coupe-file à l'arrivée.

Mes voisines japonaises sont allées aux toilettes, ce qui m'a permis de relever le cache du hublot et de voir ceci.

Distribution d'une très petite glace à la vanille Haägen Dazs, et d'une boisson – un café pour moi.

Mood lighting pendant la descente vers DPS

A gauche de la cloison séparant la cabine Y en deux, ce pictogramme rappelle qu'un accès internet par wifi est disponible à bord. C'est gracieusement offert en F, mais ce n'est pas donné pour les autres PAX : 11.95 USD pour une heure, ou 21,95 USD pour 24 heures à bord d'un 77W (c'est un tarif au volume de données dans les A330).

Sur le côté de droit de cette même cloison…

Ce panneau rappelle que GA a reçu le prix de la meilleure classe éco.

GA en fait des tonnes à ce sujet, car voici quel était l'écran d'accueil de l'IFE à notre arrivée dans l'avion. On peut penser ce qu'on veut des classements Skytrax, mais cette récompense est à mon avis largement méritée.

Je n'ai rien vu de la traversée de l'extrémité de Bali, ma voisine japonaise s'obstinant à obturer son hublot.

Un aperçu de la J en descendant.

Pas de passerelle : des PAXbus attendent, ce qui permet d'immortaliser l'appareil. Il fait une température plutôt agréable et j'apprécie de prendre un peu l'air.

Les PAXbus démarrent quant il n'y a que quelques PAX debout.

Un ATR72 de Wings Air aperçu au passage

C'est là que la procédure d'immigration en vol prend toute sa valeur : on aperçoit ici la très longue queue à l'immigration, alors que nous passons sans nous arrêter par un passage latéral où il suffit de donner la carte bleu clair à un policier qui se contente de les collecter au passage sans nous faire seulement ralentir.
C'est de très loin le passage de l'immigration d'un pays à visa le plus rapide de ma vie. Garuda finance probablement ce service (treize heures de vol A/R, une nuit d'hôtel, deux sièges occupés à bord) - quel traitement de première classe pour des PAX en éco !

Les priorités sont respectées à la livraison des bagages, mais il n'y a quasiment pas de bagages prioritaires, ce qui est cohérent avec le très faible nombre de bénéficiaires de l'embarquement Skypriority.

Les étiquettes valises qui avaient été étiquetées à CDG pour XXX via NRT et DPS ont été ré-étiquetées en direction de DPS.

Le contrôle de douane se limite à passer tous les bagages dans une machine à rayons X dont l'employée ne semble pas s'intéresser beaucoup à l'écran. Et dans un coin de la salle, se trouve un fléchage vers les vols domestiques. L'employée me confirme que c'est bien la bonne direction.

On se souvient qu'il y avait un nouveau terminal en chantier quand je suis allé à DPS en 2012 : c'est celui-là qui est en service, mais pas totalement terminé, car une paroi provisoire à droite masque une zone inachevée.

On débouche au bout d'un cheminement d'une longueur raisonnable sur les banques d'enregistrement des vols domestiques. Ce sera pour le FR du vol suivant.
Entre temps, et puisque cette étape est Bali, l'île des dieux, je vous propose un spotting d'un genre un peu particulier. Les Balinais ne se contentent pas de suggérer aux PAX de prier dans un aéronef : ils envoient des aéronefs prier pour ceux qui sont restés au sol.
Où que l'on soit, tout particulièrement dans le sud de l'île, sur la côte ou dans les champs, il est bien rare de ne pas entendre un bourdonnement qui ne doit rien à la faune locale. Il s'agit de cerf-volants d'une taille souvent respectable. En voici un au décollage dans un champ

Montée rapide

Arrivée à l'altitude de croisière

Il y a différentes livrées, dont je ne sais pas si elles ont une signification

Ceux-ci sont manœuvrés par des enfants, mais certains exigent des adultes et des filins de fort diamètre pour les maîtriser.

Ce ne sont pas des taches sur le capteur de mon appareil photo

… mais des dizaines de cerfs-volants, à perte de vue, un jour ordinaire

En voici un en courte finale

Kiss landing réussi !

Si ces cerfs-volants vrombissent comme des hannetons survitaminés, c'est à cause de la corde de l'arc qui se trouve à l'avant, qui entre en résonance dans le vent.

Et si les Balinais jeunes et moins jeunes les envoient si haut dans le ciel, c'est selon leur propre expression pour murmurer à l'oreille des dieux leurs prières de bonnes récoltes.

Comment ne pas s'associer à une tradition restée aussi vivante ?