Bonjour à toute la communauté FRiste !
Et bienvenu(e)s au volet qui complete mon voyage-suspense au Royaume des Ryukyu.
Flight routing
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Il faut commencer par l’essentiel et lancer un ferme avertissement:
CETTE CHRONIQUE PASSERAIT MIEUX DANS UN SITE CONSACRÉ A LA GEOGRAPHIE,
genre geographic-report.com ….
Elle risque, donc, d’assommer certains d’entre vous, car elle propose une narration minutieuse, axée sur des sujets marginaux aux dessein de ce site.
Soyez clément(e)s, indulgent(e)s… (and stay with me, please!)
Si vous n’êtes que moyennement intéressé(e) par la chose, n’hésitez pas à faire allégrement usage de la roulette de votre souris ou de votre pouce (index?). Pourvu que les images suffissent à capturer votre attention !!
Au menu aujourd’hui: la Mer Intérieure de Seto 瀬戸内海.
Le magnifique temps nous permit de décortiquer cette région, devenue célèbre depuis peu grâce aux manifestations artistiques qu’y ont lieu (lorsque j'écris ces mots, j'ai en tête surtout la Setouchi Triennale). Outre ces evenements festifs et mediatiques, les lieux meritent un décorticage consciencieux, car leurs atouts historiques et paysagers sont exceptionnels.
Dans les lignes qui suivent, j'ai l'intention de bricoler un petit aperçu des étincelles à y retrouver.
Mis à part le succès de ma résolution, réviser et amender mes connaissances sur ce terroir me procura un grand plaisir.
Note grammaticale : j’ai pris parti et les H des patronymes japonais seront aspirés
le recit
En guise d’introduction, et pour adoucir le traité sentencieux qui attend plus bas, je vous offre un succincte tour touristique du municipe au départ.
Voici le gite qui m’hébergea pendant les deux dernières nuitées de ce voyage-tombola.

Osaka est une ville folle et énergique

Avec des bâtiments petits, grands, arrondis ou percés par des autoroutes.

Des chats qui se cachent dans la forêt

Où la créativité régurgite dans des coins inattendus

et les formes traditionnelles réussissent à se mêler harmonieusement au chaos environnant

Maintenant, passons aux choses sérieuses.
chemins de fer et aerogare
La liaison ITM-MYJ est facile à synthétiser car elle n’est opérée que par deux compagnies (filiales des gros groupes de l’aviation civile japonaise) et, en temps pré-covid, offrait une panoplie de connections harmonieusement distribuées tout au long de la journée. Hélas, les temps ont changé et l’offre -ainsi que la taille des avions- ont été sévèrement rétrécies. Il faudra faire avec.
Des contraintes de travail nous obligent à prendre le premier vol du jour, ce qui implique se lever tôt. 5 minutes de marche suffisent pour rejoindre notre station de métro (Yododabashi 淀屋橋).

A cette heure-là, la fréquentation est encore faible.

On fait la correspondance avec les lignes Hankyu dans une gare d'Umeda 阪急梅田 vide (du jamais vu !).
4 minutes encore, pas besoin de presser le pas.

On monte à bord d’un convoi express, direction Takarazuka 宝塚.

Un ultime changement envers le monorail et nous voilà en terrain ennemi.

On se précipite vers le terminal. Les hommes mûrs en costume et sacoche noir l’emportent haut la main sur n’importe quel autre profil de passager.

Le jour se lève, illuminant les quartiers généraux des forces impériales. La tour de contrôle est dans leur sillage.

A ponant on retrouve le cantonnement de l’alliance rebelle. C’est là qu’on doit aller.

Les lieux sont déjà connus (et ont été déjà présentés en détail lors de mon précédent passage). Tout le procès d'enregistrement est, d'ores et déjà, automatisé.
Ici, on s’occupe des cartes d’embarquement et du bagage cabine.

Là, c’est pour le bagage en soute.
Certains membres du personnel déambulent incessamment parmi les machines et interrogent si tout va bien.

Notre vol n’est pas encore affiché. Pourtant on n’est pas arrivé au terminal si en avance que ça… Le ’rush' matinal engorge les écrans.
Il est départ moins 1h 15min: l'efficacité du parcours dans les aéroports nippons nous laisse un peu de temps entre les mains. Je n’hésite pas,par conséquent, à visiter les comptoirs classiques.

Et demander une carte d’embarquement (qui arrivent toujours accompagnées de grands sourires).

Retour sur nos pas, afin de monter à l’étage.

Où quelques commerces s’agglutinent face aux contrôles de sécurité. Le kiosque-librairie met en exergue la littérature aéronautique (et cajole les maîtres des lieux dans ses rayons centraux).

Le treillis est toujours là, mais maintenant je sais qu’il n’est pas là pour moi.

Je réussis, comme même, à me faire scanner, et quelques marches plus tard, à me faufiler dans un havre de paix qui offre des vues inoubliables.
Ce genre de vues…..

Le Salon Sakura de JAL n’a pas changé d’un iota en cinq jours. Je ne me répéterai pas, donc. (pour plus de détails, vous pouvez plonger ici)
Il n’est même pas 8 heures de matin, et du boulot exigeant nous attend plus tard dans la journée…. mais j’ai envie de rendre hommage aux très chouettes vacances qui vont prendre fin dans quelques instants.
Santé !

Nous quittons les lieux, tristes et pompettes, à la recherche de notre porte d’embarquement.
Comme aux aéroports du Moyen Orient ou en Europe de l’est, à ITM on déploie (tire au sort ?) des véhicules motorisés. Mais ici, je dirais que les critères du ’standing’/abondance (ou, plus récemment, ’bling’) sont plutôt différents….

Ne vous laissez pas ensorceler par les charmes des demoiselles nippones…… il s’agit juste d’une pub de producteurs aviaires.

Les sarari-man affamés de travail et voyageant avec des enfants en bas âge sont très bien lotis dans ce coin de l’aéroport.

Ici les camions avitailleurs brandissent des couleurs différentes à celles d’OKA ou MYJ.
(Les grandes dames toulousaines sont toujours imposantes, peu importe où).

A Itami on peut facilement s’étaler et se reposer en admirant les opérations aéroportuaires. Gratuitement, et sans nul besoin de programme de fidélité ou statut. C’est très chic, je trouve.

Voici une explication sommaire des lieux. Rouge pour l’alliance rebelle. Bleu pour les forces impériales. Nous sommes en porte 16.

On croise un groupe énorme de lycéens en partance pour Naha.
La sagesse!
Au Japon, dans des espaces publics et en pleine lumière, il est très aisé d’encadrer des ados de 16-17 ans. Lors qu’ils sont en cachette et en petit comité, c’est une histoire bien differente.

En cabine, on voyage avec l’essentiel, concept qui varie selon les passagers…
(désolé pour la qualité des images, prises à l’arrache)


Voici le hall d’attente de notre vol, dans une zone qui n’a pas, visiblement, bénéficié des récents travaux de rénovation.

La signalisation est ’vintage’.
J’aime bien :-)

Notre compagnon ce matin.

Il est inspecté, alors qu’un grand frère arrive de Tokyo.

La longue passerelle nous amenant à notre oiseau.

Double porte.
(Rare de voir autant d’usure au sol d'un aéroport au Japon)

Le FUSELAGE

La PORTE

Le SIEGE (très, très confortable)

Et le PAS (très confortable, lui aussi).

Nous sommes libérés.

A l’avant, on sort tout le nécessaire pour accomplir la démonstration des consignes de sécurité.

En attendant notre tour, on peut admirer un membre des forces impériales s’envoler.



Lesdites consignes sont en cours mais je ne prête pas trop d’attention…. (mauvais élève).

L’empire dispose aussi de tondeuses.
(elles sont nombreuses sur le tarmac d’ITM)

A bientôt, Itami ! Osaka ! Kansai !

Itami nous salue sur les pentes de l’Itami Sky Park 伊丹スカイパーク, haut lieu du spotting osakien.

C’est à nous maintenant.

On sillonne les cieux déjà. Eux, comme prévu, sont terriblement dégagés. Les vues s’annoncent excellentes !

Au revoir, Osaka (je me répète, mais j’aime bien cette ville ainsi que cette région)

Dernière vue de l’aérogare. Je suis vraiment intrigué par ces barrières coupe-vent…

LES FESTIVITES PAYSAGERES DEBUTENT ICI. SERREZ BIEN VOS CEINTURES !!
le hanshin 阪神
Grosses étendues de la ville de Toyonaka 豊中市.
La masse boisée près de l’aile correspond au campus principal de l’Université d’Osaka. En haut à droite, juxtaposant la tour, une autre masse boisée occupe les terrains assignés à l’expo universelle de 1970 (celle de 2025 se déroulera loin, tout près de la mer).

On change de cap, virage vers l’ouest.

Vue d’ensemble de la ville de Kawanishi 川西. On vient de pénétrer dans la préfecture de Hyōgo.

Nous procédons à la ville voisinante, Takarazuka 宝塚, riche en terrains de golf.
(Sur l'image, le golf Atagohara 愛宕原).

Elle ne manque pas non plus en développements urbains sui-generis, que j’ai tendance à étiqueter de ’voyous’. Takayama Sakuradai ici, phagocytant les hauteurs des montagnes au nord de la ville.

Mais ce qui fait la 'grande richesse’ de la ville est, sans doute, sa célèbre revue musicale. Le Takarazuka Kagekidan 宝塚歌劇団, dont la troupe est exclusivement composée de jeunes filles célibataires, fut conçu au début du 20ème siècle par Kobayashi Ichizō, impresario ferroviaire et distributeur de cinéma. Le théâtre vit le jour en guise de réclame pour la clientèle des Hankyu, ses toutes nouvelles lignes de chemin de fer reliant Osaka et la ville balnéaire de Takarazuka (et empruntées ce matin).
Organisé sous une structure très hiérarchique et arborant des manières pompeuses, ses ’grands stars’ sont toujours des femmes à la trentaine interprétant des rôles masculins.
Juste au-dessus du réacteur, et longeant la rivière Muko 武庫川, il est possible d’apercevoir le Takarazuka Grand Theatre, siège de la compagnie.

Encore des golfs (ici le ’Golf de Takarazuka’, à la lisière occidentale de la ville). En face se trouve la ville de Nishinomiya 西宮, connue pour ses brasseries de saké et son terrain de baseball Kōshien 甲子園. Ce dernier accueille chaque août des duels fracassants entre les lycées les plus baraqués du pays.
En arrière-plan, le massif de Rokko 六甲産地. On reparlera plus bas.

LA MER INTERIEURE
BAIE d’OSAKA 大阪湾
Promptement, on retrouve la mer et l’étalement urbain entre les villes d’Osaka et Kobe.

Au centre de l’image, le centre-ville* de Nishinomiya.
* dans les grandes villes japonaises il est énormément compliqué d’identifier des ’centres’ car leur structure est plutôt amorphe, organisée autour des grandes gares ferroviaires.

Belle vue, je trouve, de plusieurs terre-pleins. A la baie d’Osaka, ils sont légion.

Le processus de ‘maçonnage’ reste toujours actif.
Plus bas, des chantiers, à côté des deux grands îlots confrontant Sannomiya 三ノ宮, le quartier historique de Kobe. Le pont à l’extrémité gauche de l’image amène à l’îlot accueillant KBJ.

Une fois la mer regagnée on réaligne notre vaisseau et, du coup, on retrouve la rivière Muko (aperçue lors de notre survol de Takarazuka), dans son embouchure sur la baie d’Osaka.

Raccordement de l’îlot artificiel de Rokko 六甲アイランド avec les quartiers de Sumiyoshi 住吉et Uozakinishi 魚崎西. Cette partie de la ville de Kobe fut presque anéantie par le grand tremblement de terre de 1995 : plus de 18.000 maisons détruites ou brûlées dans l’arrondissement, infrastructure routière ou ferroviaire délabrée…. Il fut un des plus lourdement atteints.

En premier plan, une vue générale de l’arrondissement de Nada 灘区 (toujours à Kobe). Plus loin, le massif de Rokko. Et au fond, la ville de Sanda 三田.
Au pied du versant septentrional dudit massif se trouve la station balnéaire d’Arima 有馬, dont ses sources d’eaux thermales sont légendaires et impériales. Elles ont été dépeintes dans nombreux ouvrages depuis -au moins- le huitième siècle, y compris des recueils mythologiques et des traités géographiques classiques.
Sans doute, il s’agit d’un des onsen les plus chargés d’histoire de l’archipel (à égalité avec ceux de Dogo, près de Matsuyama).

Gros plan du réacteur.
(secondé par des opérations immobilières sauvages, comme on les aime bien dans nos contrées)

La ville de Sanda en son intégralité (ainsi que l’aile tatouée de notre appareil).

Premier cliché du fleuve Kako 加古川. Il servait comme relais entre la Mer Intérieure et la région de Tanba Sasamaya 丹波篠山, contigüe de Miyako (ancienne capitale impériale, Kyoto de nos jours). Sasayama est une contrée riche en culture, arborant une faïence réputée ainsi que des produits agricoles de renom.

BAIE de HARIMA 播磨灘
A ce stade on quitte la baie d’Osaka afin de pénétrer dans celle de Harima 播磨灘.
Capturée ici, l’embouchure du fleuve Kako.

Voici une bonne tranche de la côte septentrionale de la baie de Harima, avec sa pléiade de rivières.
De bas en haut: Kako, Ama 天川, Ichi 市川, Yumesaki 夢前川 et Ibo 揖保川.

Mon envoutement est interrompu par de gentilles sollicitations. Par courtoisie, je m’empare d’un bonbon a l’acérola, mais mon esprit est clairement ailleurs (il se peut que j’aie même oublié remercier la sympathique hôtesse !). Gomen-ne!

Vue frontale des trois cours d’eau cités auparavant. Sur la rive droite du Ichi et en retrait d’une dizaine de km du littoral, il est possible de distinguer le château de Himeji 姫路城, trésor national et probablement une des icônes du Japon.

Longeant le fleuve Ibo on aperçoit la ville de Tatsuno たつの, connue par sa succulente sauce soja. Historiquement, le blé provenait des environs -Banshū 播州-, les haricots de la région de Tamba Sasayama et le sel d’Ako 赤穂.

Qu’on peut identifier ici. Dans la periode d'Edo, Ako devint rapidement un champion national de production du sel, grâce à sa localisation, à l’implémentation d’un système de récolte astucieux (dit irihama 入浜) et en dépit du faible taux de salinité de la Mer Intérieure du Japon (30-34PSU).

Voici une aperçue du paysage d’antan.


La grande île à gauche s’appelle Kakui 鹿久居島 et, apparemment, on peut y retrouver des cerfs.

On récapitule : au centre, Ako, occupant l’embouchure du fleuve Chikusa 千種川. A gauche, l’île de Kakui.

Les îles deviennent nombreuses….. mais, dans ce cliché, je suis plus intéressé par l’arrière-pays.
Les plaines intérieures à gauche accueillent le village d’Inbe 伊部, chef-lieu des poteries de Bizen 備前焼, actives depuis le 12ème siècle. Le haut contenu en fer de ses argiles est à l’origine de ses tonalités ambre-vermillon. Dans les montagnes environnantes se cache la magnifique école Shizutani 旧閑谷学校, fondée en 1668, et compendium d’architecture civile du Japon prémoderne. Sans surprise, ses toits furent recouverts avec des tuiles ambre-vermillon.

Suit le grand complexe photovoltaïque (235W) d’Ushimado 牛窓 et un petit bout d'une rivière non-identifiée. Entre les deux se trouve le village d’Osafune 長船町 qui devint haut lieu sidérurgique et de production du sabre japonais au 12-13emes siècles, profitant de la richesse en fer des sables locaux.
Le business des katanas est toujours vivant.

Au centre, le fleuve Yoshii 吉井川, finalement identifié et succinctement aperçu plus haut. Il fut une pièce clé dans le succès des forgeries d’Osafune, car il facilitait le transport des matières primes (sables) et du produit finit (notamment, ses sabres).

Triade de fleuves. De droite à gauche, Yoshii 吉井川, Hyakken 百間川 et Asahi 旭川.

Aux cours d’eaux précédents s’ajoute le fleuve Sasagase 笹ヶ瀬川, plus court et plus sculptural.
Mais j’aimerais attirer votre attention sur le cumulus central (et ce qu’il cache).

Longeant le fleuve Asahi, on retrouve Okayama, ancienne jōkamachi -ville sous le château- et actuelle capital préfectorale.

Okayama, à nouveau et en plus large. De cette ville je retiens surtout la beauté du jardin Kōrakuen 後楽園, confrontant le fleuve Asahi et le château d'Okayama. En bon ambassedeur du style shakkei (paysages empruntés) il réussit à incorporer harmonieusement le distant mont Keshigo 芥子山 dans son paysage jardinier.

Des nuages viennent perturber nos petites distractions…
…..et secourir des lecteurs / lectrices agacé(e)s !!!
Reprenez votre haleine.

BAIE de BISAN SETO 備讃瀬戸
Mince! Encore des nuages !!
BAIE de BINGO 備後灘
Diantre ! Représenterait ceci la fin de nos explorations de la mer intérieure de Seto ??
Je m’inquiète…
Entretemps, et en scrutant ma montre, je suis certain qu’il est déjà trop tard pour profiter des 'immanquables' du tourisme de la Mer Interieurer du Japon, tels Kurashiki, Fukuyama ou Onomichi.

BAIE de HIUCHI 燧灘
Oufff!!! GRAND SOULAGEMENT!
Après une insoutenable attente, on retrouve la mer et ses terres. Voici le havre de Mihara 三原 et son fleuve Nuta 沼田川.

Il est très, très difficile de l’apercevoir sur ces clichés (même en direct il n’était pas si évident que ça), mais à cette époque les montagnes dégageaient des délicieux teintes ocres. Fin novembre représente le pic des feuilles d’automne dans la région.
Allez! Faites encore un petit effort et étudiez l’arrière-pays…

Bâti sur une plaine incertaine et définitivement trop éloigné du centre-ville, HIJ nous salue. À sa droite, le ’Grand Pont de l’aéroport de Hiroshima’ 広島空港大橋 (pseudonyme: Sky Arch), traverse la fleuve Nuta moyennant un énorme arche -380m. de portée Σ(°o°)-.
Note technique:
HIJ est le 3eme aéroport plus haut de l’archipel, situé à env. 300m sur le niveau de mer.

Les protubérances à droite de l’image sont les chantiers navals à Aki Saizaki 安芸幸崎 d’Imabari Shipbuilding. Ce groupe, basé dans la ville éponyme (Imabari), est le plus gros constructeur de navires du Japon, env. 30% de production nationale mesurée par poids. Par ricochet, il est un des plus gros du monde avec 6% de la production mondiale -(chiffres de 2019)-.
A gauche, Aki Nagahama 安芸長浜.
Note technique:
Aki est le nom de l’ancienne province d'Hiroshima.

Là, on pénètre dans le noyau de la baie de Hiuchi 燧灘 et, par conséquence, dans l’archipel des Geiyo 芸予諸島, terrain de pirates (dits kaizoku 海賊) et tourbillons.
A droite, le bourg de Tadanoumi 忠海.
En bas, à gauche, le havre de Sakarikan.i 盛簡易 sur l’île d’Ōmi 大三島. Celle-ci est la plus grande des îles conformant le Shimanami Kaidō しまなみ海道, célébrissime route parmi les amateurs des randonnées à vélo. (Honshū et Shikoku reliés à travers six petites îles et leurs respectifs ponts).
En haut de l’image une nouvelle vue d’Aki Nagahama, avec sa grande usine d’engrais de silicate de potassium.
Et pour compléter le tableau, entourée d'eau, la petite île d’Ōkuno 大久野島, célèbre de nos jours pour sa grande communauté de lapins.

Néanmoins, elle reste toujours hantée par son passé ténébreux. Pendant les années plus sombres du militarisme nippon (1927-1945) elle ne figurait pas sur les cartes officielles, car une usine secrète d’armement chimique y fut installée. Même les ouvrier(e)s -parmi lesquels beaucoup d’adolescents- n’étaient pas au courant de la nature de leur travail.
Le gouvernement nie -jusqu’à l’heure actuelle- avoir fait usage des armes y produites. Mais beaucoup d’indices suggèrent le contraire.
Parmi les nombreux ouvrages qui lui ont été consacrés, le documentaire Okunoshima (2019) de Fritz Schuman est un de ceux à voir.

Passons à des choses plus gaies.
Dans la moitié supérieure de l’image Yoshina 吉名, district de la ville de Takehara 竹原, réputée pour son sel et son saké. Au centre, l’île Ikino 生野島. Plus bas, l’île d’Ōsakikami 大崎上島.
Et tout en bas l’île d’Ōmi, introduite auparavant.

Comme vous le constatez, la concentration d’îles en ce tronçon de la Mer Intérieure Seto est fabuleuse -ça devrait rester ainsi jusqu’à notre atterrissage -
Les chantiers navals d’Aki Saizaki, vus de plus loin.

BAIE d’AKI 安芸灘
Mmmm… Encore des nuages

Petit répit ! Yeah !
Au centre, la petite île de Mikado 三角島 en face du hameau de Kubi 久比, opportunément éclairé par le soleil. Tous deux sont, de nos jours, cibles d’intéressants projets de régénération communautaire menés par des jeunes engagés: ’Mikado-Lemon project’, ’Nurse & Craft project’ (s'attaquant au viellisement de la population) ou un laboratoire de cuisine Mamena まめな食堂.

Kawaii alignement d’îles (de bas en haut):
Ōsaki Shimo 大崎下島, Toyo 豊島, Kamikamagari 上蒲刈島, Shimokamagari 下蒲刈島.
L’ensemble a été récemment baptisé Tobishima Kaidō とびしま海道, opération ’branding/marketing’ cherchant à reproduire le succès de la route cyclable de Shimanami.

Nuages…

Au centre, l’île de Kamikamagari. À sa gauche l’île Shimokamagari, où se trouve le havre de San.nose 三之瀬, jadis un des rares postes douanières dans la Mer Intérieure.
Elle constituait un passage obligé pour les daimyos de l’ouest du Japon en route vers Edo.

On réussit à capturer in extremis le ’Grand Pont de la baie d’Aki’ 安芸灘大橋, connectant l’île de Shimokamagari avec la ville de Kure 呉 sur le ’continent’ …. (à vrai dire, il apparaissait déjà sur deux des cliches précédents… mais cette vue-ci est plus illustrative).

BAIE de HIROSHIMA 広島湾
Gros plan sur la baie d’Hiroshima 広島湾 assaisonnée d’un tronçon de l’île d’Ai 安居島 (population: 13).
Comme beaucoup d’autre îles avoisinantes, elle jouait un rôle important dans la hasardeuse navigation de la Mer Intérieure, servant d’abri de vent kazamachi 風待ち ou marée shiomachi 潮待ち.

Au fonds, la grande île de Kurahashi 倉橋島 et en premier plan un tout petit bout de l’île de Naka 中島, où j’aimerais qu’on s’attarde un peu…

Voici un bout un peu plus large, incorporant les hameaux de Kurii 栗井村 (en bas) et Nyō 饒 (en haut).

Des vues de ces mêmes lieux, certainement plus basses…

Environs un tier de l’île est encadrée ci-bas.

La voici en sa totalité, sous les couleurs qu’elle affichait en 1808.

A l’instar de l’île d’Ai, elle constituait un refuge dans la traversée de la Mer de Seto. Mais sa taille considérable lui permit de se développer un peu plus. D’imposants temples, sanctuaires ou résidences sont à y retrouver. Néanmoins, la grande particularité de Nakajima est qu’elle fut partagée harmonieusement par deux fiefs adversaires pendant plus de deux siècles.
Dans le centre de l’image, Ōura 大浦村, chief lieu de l’île.

BAIE d’IYO 伊予灘
En effet, une manigance intéressante amena à des mandarins des seigneurs Katō (Ozu) et Matsudaira (Matsuyama) à s’entendre, officiant ici-et-là et accueillant leurs ambassades lorsque celles-ci sillonnaient la mer Intérieure (très régulièrement).
Au centre-droite, Ōura, deja présenté plus haut (et jadis contrôlé par Ozu), à sa gauche Nagashi 長師 (Matsuyama). La plage inférieure correspond à Obama 小浜 (Ozu). En haut de Nagashi on retrouve Miyano 宮野 (Matsuyama).

Tant sur la carte manuscrite comme dans les images, il est aisée de comprendre que les courants marins et aériens transitent direction nord-est.
En conséquence, les abris de vent [Kazamachi] ou marée [Shiomachi] les plus notables de Nakajima se concentrent sur sa côte orientale.

La pointe méridionale de l’île Naka est occupée par les hameaux de Kamiura 神浦 (Matsuyama, -visible, à gauche-) et Uwama 宇和間 (Ozu), sur le versant opposée des montagnes (non-visible ici).
Plus loin, on aperçoit les îles de Nuwa 怒和島 (Ozu) et Tsuwaji 津和地島 (Matsuyama), sans départage cette fois-ci.

Nice line up! De bas en haut, Oichi 小市島, Bōyo 防予島, Yoko 横島, aboutissant sur la plus large Futagamijima 二神島 -ou l’île des deux dieux, si on traduit littéralement-. Cette dernière est toujours fière d’avoir été portraitée dans l’édition américaine du National Geographic magazine du Mai 1983.

Vues de la même chose, mais de beaucoup plus bas.

On tourne, on approche la terre.

BAIE de SUŌ 周防灘
Belle vue du large de la baie de Suo et au loin, les contrées de la préfecture de Yamaguchi.

Retour sur la baie d’Iyo. Notre baie.
L’eau est terriblement propre ici.

Sue ce cliché, la grande île de Shikoku (en fin !).
Dépeintes ici, les montagnes entourant les charmantes bourgades d’Uchiko 内子 et Ozu 大洲. Ces beaux massifs se précipitent sur la mer d’une manière belle (et abrupte).

On arrive bientôt. Mais mmmm?!??!?…
L’approche n’est pas coutumière !!…. (normalement on atterri en piste 14; aujourd’hui, ce sera 32).
Tant mieux !! On sera offert de jolies vues supplémentaires !!
Sur l’image, les côtes de la ville d’Iyo.
Son havre historique de Gunchū 郡中, contrôlé par le domaine d’Ozu, joua un rôle important dans l’économie de la région pendant les 18 et 19ème siècles.


Les rugueuses montagnes de Tobe 砥部, haut lieu de faïence, également développé sous les auspices des seigneurs féodaux d’Ozu.

La plaine du fleuve Shigenobu 重信川, où s’étale la ville de Matsuyama. Au fonds, des chaines montagneuses entourant le pic Ishizuchi 石鎚山, le plus haut sommet de l’ouest du Japon.

En premier plan, le susdit fleuve et le Stade Botchan, en témoignage du célèbre roman de Natsume Soseki.
Plus loin, le relief enrobant les eaux thermales millénaires de Dogo 道後温泉.

A droite, le fleuve Ishite 石手川, tributaire du Shigenobu et dont ses eaux baignent les ruelles de Dogo. Au fait, les tours au centre de l’image ne sont que des (gros) auberges encerclant les célèbres bains publics. Les tours à gauche encerclent, elles, le château de Matsuyama, une des seules 12 forteresses à avoir survécu l’épreuve des temps (son donjon est visible ici, en haut de la colline).

La voie rapide d’accès à l’aéroport.
Au fond, le centre-ville, surveillé par le bastion des Matsudaira.

On survole les faubourgs. On ne va pas tarder à toucher le sol.

La voie rapide d’accès à l’aérogare n’est pas encore achevée.

Bienvenu(e)s à Shikoku !

MYJ en sa totalité.

Le complexe industriel juxtaposant l’aéroport de Matsuyama (ainsi que son havre).

Un dernier virage et le commandant arrête les moteurs.
L’impatience, absente lors des embarquements au Japon, fait toujours son apparition à l’heure de quitter l’avion.

Déposés à l’extrémité du terminal, le long parcours est à nous ! (A MYJ, grosso modo, ça veut dire 2 min de marche jusqu’à la salle de livraisons au lieu d’1 min….)

A bientôt, cher fournisseur de festins paysagères !

Matsuyama nous salue avec son château et ses bains publics. Aux dires de l’affiche, elle est la ville la plus accueillante du Japon -おもてなし日本一のまち-. J’ai des doutes sur la scientificité de l’affirmation, mais je crois qu’il n’est pas très difficile de quitter la ville en gardant de beaux souvenirs.

A Ehime des taureaux se battent aussi dans les arènes.

Très, très peu de passagers attendent la livraison des bagages. Je suis le courant générale et procédé à la sortie.

Matsuyama est une aérogare petite, pratique et bien calme.

On traverse les écuries impériales en route vers notre bus.

Lui, il est limpide et vide. On procède par l’arrière et il faut soit valider son pass électronique (exclusif à la ville de Matsuyama -donc nul-), soit moissonner un petit bout de papier numéroté délivré par le dispensateur orange. Il déterminera la distance parcourue, c’est a dire le prix à payer à la descente (en espèces, s’il vous plait !).

Nous descendons ici. La gare JR de Matsuyama est dépourvue du moindre charme imaginable. Mais un projet de réaménagement est en cours. Allons gagner-nous une belle gare ? Au vu des plans et modélisations mis à disposition du public… je m’en doute.

Un bon timing nous permet de rattraper l’express Uwakai et en moins d’une demi-heure nous arrivons chez nous, où un petit séminaire de travail nous attend.

Ce cliché marque la fin de ce (long) récit. Merci d’avoir tenu jusqu’au bout.
Merci également de vos likes et commentaires !
Bons vols et à bientôt !
Thanks for posting this lovely report on the English side of fr.com! :) I didn't understand everything, but I will read it again later with some help from Google Translate. :D Are you sure those are economy class seats?? Impressive!! I love reports with lots of information about the local geography. I felt as if I was traveling with you! Really beautiful sights and interesting places. Thanks for sharing, Soranotabi!!
Thanks for your kind comment, Pilpintu!
And for making the effort of reading this report in an unfamiliar language to you!
The J-Air economy seats are extraordinarily comfortable. And the views during this flight were breathtaking. I am sure they will linger in my memory for a long, long time.
Happy flights!
Arigato Gozaimasu pour ce FR. :D
Si le Japon est si beau sur terre, il est tout aussi magnifique en l'air. Et quelle rédaction ; en le lisant, j'ai eu l'impression d'être dans une "gakko" en train d'assister à un cours d’histoire-géographie japonais. Et même que je me demande si le professeur ne s’appellerait pas Koro-Sensei... ^^
Pour ce qui est des prestations du vol, on connaît bien ; catering limite mais qui existe mais le siège sur cet appareil est tellement confortable pour de l'Economy.
Pour un nippophone peut-être, mais pour un étranger arrivant dans un aéroport peu connu comme MYJ ou un hub international comme celui du Kansai ou Tokyo, je doute que cela change grand-chose au final...
A bientôt. ;)
Merci pour votre lecture et vos gentils mots.
La prestation est toujours mince chez J-Air (pour ne pas dire inexistante) . En revanche, le confort est assuré (ample espace, cabines bien entretenues et un siège imbattable en classe économique).
Les vues furent un grand régal. Survoler des contrées familières aide, peut-être, à profiter du spectacle, mais il fut aussi un plaisir de mettre en ordre, réviser et argumenter tout ce que nos yeux (et notre appareil photo) furent capables de détecter...
Mon intention était de suggérer que Matsuyama est une ville provinciale, agréable, avec de petits atouts, même si elle ne figure pas dans le top des tops des lieux à visiter au Japon. (Personnellement, je ne l'inclurais pas dans mes super-priorités non plus... Mais finalement elle est plutôt conviviale)
Superbe récit, merci !
Merci pour consacrer votre temps à la lecture de ce récit et merci de vos mots!
Une fois de plus j'ai adoré ce FR. Les paysages survolés m'ont rappelé des souvenirs lointains... J'ai eu l'occasion de visiter certaines villes survolées, mais je n'en connaissais pas la moitié ! Je n'avais jamais entendu parler d'Arima onsen par exemple, je note ça pour mon prochain voyage (sauf si les rénovations de Dogo onsen sont terminées d'ici là).
A bord c'est vraiment service minimum, mais le vol est tellement court que ça peut passer. Quant au siège, c'est l'avantage des vieux avions, ils sont toujours très confortables !
A bientôt pour de nouveaux FR !
Un grand merci pour votre sympathique retour. Pourvu que vos souvenirs puissent être rafraichis et enrichis lors d’une éventuelle visite !
Arima est un chouette lieu (mais parfois il ne combine pas trop bien avec TRANQUILITE)
Garder des vielles habitudes pour l’agencement des cabines permet à J-Air de sortir du lot, surtout au regard de ses sièges. Tout ca, secondé par un bon café et…. on approcherait le paradis !!! (mais surement on a déjà commis trop de péchés pour y songer :-)
Merci pour cet excellent récit avec de nombreux détails et anecdotes à lire !
Merci pour vos gentils mots !
Bons vols et à bientôt !
Merci beaucoup pour ce récit hyper complet !
Merci pour votre commentaire ! Il nous encourage à rédiger et publier nos futurs déplacements.
Merci pour ce FR.
Quelle écriture et quel style, c'est la perfection à la japonaise, j'adore.
ITM : ce FR me ravive de beaux souvenirs, lors de mon passage en 2018.
Les vues aériennes sont bien documentés, je viens de voyager avec cette lecture.
A bientôt
Merci pour votre lecture et pour ces mots bien sympathiques.
Vraiment désolé de répondre si tard.
Lors de ce vol, mes yeux restèrent littéralement collés au hublot. Ce fut un vrai plaisir !
Il faut préciser que les paysages offerts par la Mer Intérieure de Seto sont également magnifiques regardés depuis la mer ou la terre.
Merci encore et a bientôt.
Merci pour ce FR qui égale le haut niveau de ceux que vous avez publié.
Difficile de ne pas avaler le FR jusqu'au bout. La rédaction est un vrai régal du début à la fin. Le Japon suinte réellement à travers le récit.
Seul point négatif: je viens de apprendre que l'expo est en 2025 et pas 2024, donc mon potentiel voyage au Japon sera retardé d'un an :-(
Encore merci pour ce voyage
Frédéric
Merci et merci !
Ça fait plaisir d'avoir de pareils retours !
Oui, en effet l'expo universelle d'Osaka aura lieu en 2025. Mais le Japon offrira de beaux spectacles aussi en 2024. Et en 2023. Et en 2022 (si le gouvernement se décide à ouvrir le pays....)
(peut-être que je m'avance un peu mais il se peut que les choses commencent à changer en juin-juillet 2022....)
Un enchantement sans cesse renouvelé, voilà comment je définirai vos FR... Je ne suis jamais allé au Japon mais vous me donnez envie de le visiter uniquement par les airs, je me vois bien en faire le tour avec des sauts de puce en vol intérieur et un hublot !
J'ai aussi beaucoup aimé le concept du vol mystère. Hâte de vous relire...
Bons vols !
Merci pour vos aimables mots WAX-san !
Si jamais les frontières s'ouvrent aux visites touristiques, n'hésitez pas à vous embarquer dans un navire à destination du Japon. Mes descriptions ne seront jamais capables de rendre justice à la beauté et à la bonhomie à retrouver sur place.
A bientôt !