Les « anciens » (i.e. ceux de Flight-report version « canal historique ») me connaissent bien : abonné aux navettes PAR<->BES (mon RER à moi), la quasi-totalité de mes vols ne présente strictement aucun intérêt intrinsèque, le produit étant standardisé peu ou prou au maximum du possible… ce qui fait que quelques reports de base anciens sont toujours d’actualité.
Certes, je n’ai pas le talent d’un marathon pour ses variations sur un même thème aérien, d’un célèbre pianiste pour déterminer si tel ou tel réacteur fait du Do dièse majeur dans sa montée en régime en arpèges ou d’un cow-boy solitaire pour vous dénicher l’improbable vol d’un appareil soviétique pour assurer un vol domestique US en pleine guerre froide (ou presque)…
Bref, mes flight reports sont devenus fort rares car dépourvus de tout intérêt ou parce que les conditions de réalisations ne sont pas réunies (travail requis durant le vol, voyage avec des collègues de boulot peu ouvert au flight-reporting, etc.)…
Sauf que là, les conditions sont réunies et je vais donc vous narrer mon récent déplacement vers l’outre-mer.
Routing et pricing
Ce déplacement s’inscrit en prolongement de mon « RER habituel » désormais axé sur CDG, Orly ayant été plus ou moins déserté par Air France pour ses vols domestiques…
Bref le routing est le suivant:
Flight routing
- 1AF 7521 |08/12/2024 | 11h40 BES -> 12h40 CDG (en Y)
- 2SS 926 | 09/12/2024| 11h10 ORY -> 15h15 PTP (en J)
- 3SS 943 | 10/12/2024 | 21h20 PTP -> 10h45 ORY -J+1- (en J)
- 4AF 7524 |12/12/2024 | 21h30 CDG -> 22h45 BES (en Y)
Vous noterez que je passe quelques jours sur Paris à l’aller et au retour : le dimanche après-midi se passera au boulot pour y travailler en vue du départ le lendemain et au retour, j’avais aussi d’autres contraintes imposées.
Autrement dit le changement d’aéroport de départ n’avait pas d’incidence réelle sur le choix du routing puisque de toutes façons je devais impérativement passer par Paris à l’aller et au retour.
Dans l’attente de la confirmation de mon départ vers la Guadeloupe par le client final, j’avais quand même anticipé et « regardé » ce qui existait comme offre depuis BES, PAR (code IATA regroupant CDG et ORY) vers PTP aussi bien en vol direct qu’avec une correspondance (pas trop gênante sur le retour mais pouvant avoir un très fort impact sur le prix #ceuxquisachentsavent).
Vous relèverez que la durée de séjour est brève : environ 24 heures (c’est pour du boulot et je n’avais aucunement la possibilité de prolonger le séjour pour mon « bien-être personnel »… et ce à mon grand regret) comme je dois impérativement travailler dans le vol aller (de jour) et dormir dans le vol retour (de nuit), cela se fera en classe avant.
Air France me proposait en billet unique ou sur deux billets séparés -ce que je souhaitais- pour des prix proches (au tarif abonné ou en tarif « Business light ») à ceux de la concurrence. Avantage indéniable pour Air France en ce cas car cela compléterait mon « stock » de XP et donc me rapprocherait vers un statut viager… tout en ayant le choix de CDG ou d’ORY. De plus en cas de problème AF a plus de réactivité de par son réseau et ses alliances.
Sauf que quelques jours plus tard, quand la confirmation formelle du client vint, le yield management d’Air France était passé par là : le segment Paris<->Guadeloupe voyait son prix multiplié par des facteurs 3 à 5 suivant les vols.
Gloups.
Un coup d’œil à la concurrence me permet de constater que les autres compagnies sont restées sur leurs anciens prix. Un petit coup d’œil sur Flight-report me permet de constater que tant Air Caraïbes (TX pour les intimes) que Corsair (SS) ne sont pas à fuir (bien au contraire) mais que le produit n’est pas strictement équivalent à « Air chance ».
Bref devant ce choix cornélien (entre Y ou au mieux la W à code barre et la J ailleurs), l’option est vite faite !
Je relève que Corsair opère en A330-900, (autrement dit en néo : plutôt silencieux) ce qui devrait m’aider pour ma nuit de retour. Un FR en particulier (sur lequel j’avais mis un commentaire prémonitoire) m’incitera à plutôt regarder du côté de chez eux (et je ne serais pas déçu).
Mais passant du statut de platinum Flying blue, avec abonnement, chez codabar airlines, à Mr absolutely Nobody, cela sera l’occasion de vraiment bien tester la chose.
Bref billets émis (un billet AF au tarif abonné pour la partie domestique en truandant le yield as usual histoire que l’avion demeure moins cher que le TGV ; un billet SS au tarif grand public disponible) et payés sur deux cartes de crédits différentes (je ne réserve l’AF-Amex cobrandée qu’aux vols AF/KL/TO/HV car leurs assurances ne marchent pas sur les autres compagnies) qui ainsi additionnent leurs garanties (mon autre carte de crédit couvre tous les vols si la nuit d’hôtel ou une partie du transport est payée avec).
Bref je serais bon pour un XP run avant le 31 décembre… mais cela sera mon dernier (niark niark) mais j’aurais été été content de l’éviter !
L’enregistrement se fera en ligne sur invitation reçue par mail 48 heures environ avant le vol. Aucun souci pour ce faire mais les options culinaires ne seront pas disponibles hormis pour les repas spéciaux : je ne m’inquiète pas trop car en J, il y a généralement plusieurs options.
La carte d’embarquement me sera envoyée par mail par Amadeus (SS utilise leurs solutions).
Petite précision : pour des tas de raisons je dois impérativement voyager SANS bagages en soute. Pour 24 heures de séjour cela n’est normalement pas trop un problème. Sauf que j’ai 8 kilos de documents et papiers et quelques autres choses qui ne doivent sous aucun prétexte aller en soute (à l’aller du moins) et qu’au retour j’ignore à ce stade si je pourrais être présent à temps pour enregistrer des bagages en soute.
La franchise bagage cabine de Corsair est à cet égard peu ou prou la même que celle de … Transavia en termes de volumes (pourtant là on est en J) ! Je vais donc devoir tasser au maximum des choses. Là ce n’est pas trop glop (sachant qu’avec Air France le combo Platinum + Business fait que je sais que serais toujours tranquille dans ce cas-là : j’ai déjà pu passer des bagages au format soute de 20 kg en cabine 😊 )…
Approche d’Orly : vitesse lumière !
Logique mouton noir : je débute mon voyage par un vénérable MF-67 de la ligne 3 dans lequel le SISVE sera en panne… un signe prémonitoire ?

Je n’avais jamais eu l’occasion de tester la ligne 14 jusqu’à son récent prolongement Sud (bah oui mon RER arrive à CDG désormais)…

Le contraste avec le combo RER B + OrlyVal ou avec l’Orlybus est juste saisissant. On change clairement de dimension et de siècle. La comparaison avec le RER B vers CDG est pire et je n’entends pas tirer sur une ambulance en panne car là on ne change pas de siècle mais d’époque ou d’ère !
L’application de la RATP me disait 1h04 de porte à porte. En pratique cela sera 44 minutes de mon point de départ à la sortie pédestre de la station de métro d’Orly.
La tarification n’était pas vraiment un problème car j’avais souscrit depuis mon téléphone le matin même (quel progrès !) une « carte orange hebdo 5 zones » (pardon un « forfait navigo semaine mobile zones 1 à 5 ») ce qui couvrait l’aller-retour vers Orly et mes autres déplacements de la semaine de manière avantageuse.
Rappel : à compter du 1er janvier 2025, l’offre tarifaire francilienne sera très largement simplifiée avec 3 tarifs de billets (réseaux ferrés, réseaux de surface et… billet « tous aéroports »). Là aussi une révolution est en marche et je peux vous dire que ses effets en seront très bénéfiques durant des années.
Par contre entre la station de métro d’Orly et le terminal 4 (ex- Orly Sud pour les moins jeunes), c’est un peu le tiers monde avec des passages extérieurs dotés de tapis roulants partiellement fonctionnels entre des bungalows préfabriqués de chantier. Mais là c’est aéroport de Paris qui gère… rien d’étonnant donc 😊 et une lacune permettant de se faire rincer par la pluie hivernale.
L’arrivée à Orly 4 – Enregistrement et PIF
Ayant constaté que ma carte d’embarquement ne comportait ni l’indication d’un quelconque accès au salon, ni le droit de passer par l’accès n°1 (et donc de la priorité qui va avec), je me dirige vers les comptoirs d’enregistrement me méfiant d'ADP qui n'aime décidément pas grand monde.
Avant même la queue, un pré-filtrage est opéré avec des bandits-manchots pour imprimer les cartes ou procéder aux enregistrements (la logique low-cost est ici visible). Les 3 personnes à cette fonction aiguillent les passagers d'abord vers les machines et ensuite suivant leur situation vers tel ou tel guichet.
Je m’enquière alors si ma carte d’embarquement est directement valide pour l’accès prioritaire et l’accès au salon. Voyant que je voyage en classe avant, la préposée va directement sur son ordinateur et m’imprime en moins de 30 secondes une nouvelle carte d’embarquement (au format IATA cette fois) avec la mention accès n°1 et accès salon.
Orly 4 est mal conçu (la faute à son âge… la configuration actuelle n’a plus grand-chose à voir avec celle qui était la sienne le jour de son inauguration par « mongeneral » et des « dimanches à Orly » d’alors) et les flux se croisent ce qui multiplient les pré-filtres pour séparer Accès n°1 et autres passagers (dans mon cas trois préfiltres : à l’escalator avant le PIF, juste avant le PIF et après l’escalator et … après le PIF avant la PAF). Une parfaite illustration de l’administration à la française comme diraient les mauvaises langues. Tous étaient d’une parfaite politesse. Tu perds juste entre 30 secondes et 3 minutes à chaque étape quand il n'y a personne.
Le PIF d’Orly 4 est fidèle à lui-même (j’y étais passé une semaine avant et la situation était la même) : même avec 0 attente (ou presque) : c’est lent, c’est très lent. A croire que c’est un concours.
N’ayant que des bagages cabines, je sors l’attirail des marchandises suspectes : ordinateur, liquides de moins de 100 ml (dans la limite maximale d’un litre), ceinture, veste, etc.
On me re-demandera ma carte d’embarquement (qui sera scannée entre mon arrivée et la porte d’embarquement pas moins de 6 fois, la logique Shadock est de retour) et j’aurai droit à un contrôle aléatoire d’explosifs (qui se révélera totalement négatif… comme à chaque fois).
quelques minutes plus tard (je n’ose calculer le temps hors accès n°1), je me dirige vers la PAF…
Je passe outre le pré-pré-filtre (bis ou ter) en me dirigeant d’office vers le portique automatique « Accès n°1 » et arriverait en n° 2 à la PAF où, chose rare, ce n’est pas un agent de la PAF en tenue mais visiblement un lieutenant en civil qui procédera au contrôle de mon passeport. Chose expédiée en moins d’une minute …
Direction les marchands du temple et le salon.
Le Salon Ex-Time
Une fois passé le premier magasin duty free (j’ai horreur d’être contraint de traverser une boutique surtout quand il existe un passage secret juste sur la droite au niveau de l’entrée)… on arrive sur Paris vous aime..
Enfin là c’est plutôt Paris en travaux (ce message est certifié sans allusion à la politique des édiles parisiens 😊 )… qui vous aime

Bâbord toute !

J’arrive dans ce salon « Ex-Time » qui est utilisé par plusieurs compagnies et qui ne semble pas avoir été reporté sur le site (on a les exclusivités que l’on peut)…
Après une montée en ascenseur, une préposée parfaitement polie m’accueillera et scannera mon BP en me signalant qu’une annonce sera faite pour ce vol.
Pas de visite proposée… pas grave, je m’avance. Le salon est plein à 90%.
Je trouverais une place isolée et vue l’heure je sais que cela du « léger » (il est 9h15 à mon arrivée au salon et suis entré dans le métro à 08 h 01…) car j’ai encore le petit déjeuner dans les pattes et je sais que des agapes m’attendent à bord.
Le salon comprend 5 parties : un hall d’accueil, une première salle en longueur (avec un coin fumeur terrasse), une salle VIP (fermée dans mon cas), une petite deuxième salle 3 marches plus haut avec un passage PMR), une zone buffet et une « zone sanitaires » comportant WC et douche.
L’offre est « basique » mais correcte (œufs brouillés, etc.), jus de fruits, boissons chaudes, etc.
Si on doit comparer avec le salon Air France du 2F (je ne connais pas le nouveau salon d’Orly 3 d’AF), l’offre est un peu moins qualitative mais parfaitement suffisante (et on peut y trouver des bouteilles d’eau ce que n’offre plus AF sous prétexte d’écologie…).

L’accès aux douches et aux WC (qui étaient propres).

Ma sélection : légère !

Nota : en arrière-plan, les 3 marches résultent du fait que le salon se trouve sur deux parties de bâtiments construites à des époques différentes…
Ne connaissant pas trop les procédures Corsair sur l’embarquement et étant conscient des limites de mes bagages en cabine (suis au-dessus des 18 kg autorisés mais juste dans le gabarit autorisé) et du fait qu’en cabine Business sur ses 330-900, il n’y a pas de coffres centraux ; j’anticipe l’embarquement. Je quitte donc ce salon, qui a le mérite d’être plutôt calme et d’exister ce qui n’était pas gagné vu le positionnement marketing de Corsair, avant l’annonce de début d’embarquement.
Une vue pas trop potable de la bête (F-HRNB appareil mis en service le 31 mars 2021 et propriété de LSD Avolon loué à Corsair un 330-941N, le MSN 1975 pour être précis)… c'est celui de gauche !

L'embarquement
J’arrive sur zone à 9h55 pour un embarquement annoncé à 10h10.
Il n’y a pas foule mais l’organisation semble transparente : F21 pour les J, W et autres prioritaires et F20 pour les autres passagers.


Une petite vue du FIDS local.

On notera que Corsair dessert Nouméa (compliqué en ce moment) via BKK et que TX et SS volent vers PTP à 20 minutes d’intervalle.
Évidemment, le boarding débutera avec du retard… on commencera par un pré-embarquement (l’esprit low cost !) en F20 avec appel par zones et préfiltre à l’entrée des serpentins/filoguides pour les pax Y et les sans statuts. Les bagages des Pax Y seront regardés côté gabarit mais avec une certaine nonchalance et une absence de zèle qui me va très bien.

Puis passeront en F21 des « gentils passagers » qui iront directement dans l’appareil sans attendre que l’embarquement effectif débute… par les PMR (logique).
Enfin, les prioritaires embarquent en F20, doublant ainsi les pré-embarqués de la Y.

Il y a deux passerelles en place (1L et 2L). Accueil en porte avec présentation obligatoire du BP…
Vous noterez le combo instant porte et instant playstation…

La découverte du bord
J’avais noté (grâce à FR !) que les sièges étaient disposés en quinconce et que les impairs se trouvaient côté hublot alors que les pairs se trouvaient côté couloir. C’est le même siège mais quitte à faire autant avoir une vue.
Le 3K n’avait pas été choisi au hasard : côté Nord, je pourrais travailler sans cache hublot (et de fait peu après le niveau 100, les PNC viendront baisser lesdits caches hublots côté Sud ou inviter les pax à le faire… mais sans le côté obtus de Korean et surtout en laissant le côté Nord faire ce qu'il veut).
Le PNC chargé de l’accueil m’aiguille vers le 2e couloir et j’arrivé à mon siège non sans voir les « gentils passagers doubleurs » installés en J.
Sans surprise c'est du Opal de chez Stelia..

Immédiatement un PNC vient me voir et il positionne ma valise cabine dans le coffre dès que je lui ai indiqué que c'était bon pour moi. Il me sera spontanément proposé un vestiaire pour ma veste. Sauf qu’à Orly, portes ouvertes en décembre, il fait un peu limite ; je vais donc la conserver.
Je trouverais prédisposé les fournitures d’usage : casque anti-bruit, bouteille d’eau, kit de confort, menu (celui-ci sera repris peu après le passage du niveau 100 en descente).

Il me sera ensuite proposé une boisson de bienvenue : eau plate, eau gazeuse ou … champagne (du Laurent Perrier).
Il est 10h55… laissons-nous tenter !
Un peu d’exploration s’impose. Mon siège pour les prochaines heures…

Vous noterez immédiatement la présence de reflets désagréables sur l’écran.
Usons d’une lingette … Air France est pas forcément bien mieux (j'en ai une collection des différents modèles: J, Y etc.).

Puis explorons le kit de courtoisie


La fiche de sécurité (et non Newton n’aura pas frappé)…


Le commandant de bord vient ensuite dire bonjour à l’intégralité des passagers de la J en uniforme complet (avec veste et badge OACI) en passant dans les deux allées l'une après l'autre. Note pour moi-même : chez AF cela ne fait partie du protocole qu’en …. P me semble-t-il !
Passage ensuite du CCP et d’un PNC qui viennent saluer les pax J et s’assurer que le siège est maîtrisé (sinon ils donnent des explications et font des démonstrations !) et que la ceinture 3 points est bouclé.
On finira tout doucement le verre de champagne malgré les reflets !

Puis un PNC viendra prendra prendre les commandes de plat et de dessert … suivant un protocole digne de Singapore …

J’ai eu chaud car j’ai pris le dernier plat que je convoitais (la prise de commande s’opère d’abord par l’allée bâbord avant d’opérer sur tribord… étant en K 😊 )…
Évidemment, j’ai une réputation à tenir et mon IFE plantera. A ma demande il sera rebooté (j’y aurais droit 4 ou 5 fois)…

Vous noterez au fond, la présence d’un oreiller, d’une couverture, d’un sac à chaussure et de chaussons.

Et oui, c’est du ruban adhésif qui fixe l’angle du siège de devant…
On notera la présence d’une prise aux normes USB-A et 110/220 V 50/60 Hz.

Bon enfin, portes fermées, armement des tobogans et clear for push back.
A ce stade, je dois avouer que je suis assez scotché par Corsair. On peut toujours pinailler mais là on frôle le haut du panier au regard des critères usuels du site. Honnêtement je ne regrette pas mon choix pour le moment ! On verra bien si cela se confirme ou non.
Push-Back et décollage
Comme tous les gros porteurs, le repoussage n’est pas instantané et ce n’est qu’à 11h30 (donc avec près de 20 minutes de retard) que l’on est lâché..



Pendant le roulage on peut apercevoir l’atelier RATP de Morangis dédié à la 14.

Décollage face à l’Est en piste 08 prise en son entier depuis W37. Après montée initiale, virage vers tribord pour prendre la bonne direction et passage de la couche.
D’ailleurs notre ombre nous suit !

Les agapes à bord : premier service
Voyons le menu.








Sauf que la page des vins est totalement floue… l’émotion sans doute 😊
Ma foi cela s’annonce fort sympathique même si je trouve assez mesquin de mentionner un menu prestige en J au même tarif qu’en Y (mais ce point avait déjà été reporté sur FR).
On était déjà partis plutôt sur du haut niveau, j’ai hâte de savoir si la suite sera du même niveau.
Et tada !

Parlons peu mais parlons bien, on me propose un apéro (histoire de rester hydraté bien-sûr). Au trolley (mais avec un napperon blanc). Comme je vais devoir travailler, je vais limiter la consommation d’alcools (en quantité) mais aussi en mélange.
Je pars donc sur du vin rouge et j’hésite entre le Crozes-Hermitage ou un Bordeaux.
Le CCP me conseillera d’éviter le Bordeaux qui est beaucoup trop froid et dont le goût risque d’être cassé sur le premier service mais qui devrait être impeccable sur le second service (à noter que lors de la livraison des 330 néo à Corsair, la compagnie s'était vantée de sa cave à vins pour qu'ils soient à la bonne température dès le début du vol).
Après avoir goûté le Crozes-Hermitage, et approuvé, c’est parti…
Donc nous disions apéritif avec des petites choses sympathiques (Biscuits sablés au Comté AOP, un autre choix était possible). Vous noterez la serviette jetable.

Il y a marée basse (vieux reflexe….)

Puis on passe aux choses sérieuses..

Apparition de salière/poivrière en céramique, d’une serviette en tissu et de vrais couverts en inox. Évidement la marée est revenue… et puis les pains (plusieurs étaient proposés) étaient chauds et servis à la pince.
Honnêtement, pour de la nourriture aéronautique c’était très bien mais j’ai trouvé les portions un peu petites (d’un autre côté je n’ai pas demandé si il était possible d’avoir un complément). Qualitativement AF est un cran au dessus mais n'est pas à des années lumières non plus.

Évidement le pain était encore chaud.
Pour ce qui est des deux fromages, c’était en phase à ce que l’on s’attend dans le monde aérien avec une pate de fruit au milieu. Les fruits étaient frais et bons.
Seul reproche possible : le beurre était doux (mon côté breton)…
Bon par contre pour la suite, il faut prendre des forces.
Cela sera donc un double expresso (un vrai) servi sur un mini plateau.

Bon c’est pas tout, il faut bosser !
Cogitum at FL 362
Il est 13h48, passons au travail. Entre les deux écrans la différence de reflets saute aux yeux…

J’essaye de me connecter au Wifi (qui était censé être offert pour les passagers en J) mais je n’aurais qu’un piteux message de zone blanche.

Après de multiples tentatives, il sera rebooté (vous savez mon côté chat noir).
Sauf que les offres proposées sont justes… indécentes ! Pour les passagers J, la gratuité est limitée à 50 Mo et à une faible vitesse. Si l’on veut plus, c’est 29 USD pour … 350 Mo (à renouveler au besoin). Autrement dit ce n’est pas vraiment exploitable pour du travail.
Même si j’étais prêt à sortir la carte bancaire, l’instabilité de la liaison (j’ai du me connecter/reconnecter plusieurs fois pour simplement relever mes mails) me fera jouer la voie de la prudence (j’avais un plan B au cas où donc pas de perte de temps).
Au passage chez Air France, certains clients ont le wifi gratuit (Ultimate et Hippocampe) ou un quota de gratuité (de mémoire 75 € par mois pour certains clients de la carte cobrandée Af-KLM/Amex).
Ce n’est pas un bureau mais on peut travailler avec un peu d’organisation: par contre la place est comptée.
Que d’eau, que d’eau… enfin presque
Soudain surprise, entre deux nuages la terre ferme à mi vol.
Ce n’est pas normal car entre la côte bretonne et la Caraïbe, il n’est pas vraiment censé il y avoir de la terre ferme. Donc soit on prend une route tordue (mon côté chat noir), soit il y a un problème (bis), soit on a le pot de passer sur les rares trucs entre les deux rives.


Vite l’IFE (qui n’a pas encore planté pour la x-ième fois) : c’est juste les Acores…

Encore un bout qui dépasse


La croisière s’amuse
Et zou re-vitamine KF

Ce qui vous permettra de vous montrer le compartiment pour charger son smartphone.
D’ailleurs la patère ne sert pas qu’aux vestes…

Vous noterez qu’en regardant en haut, hormis l’hommage au maître des consignes lumineuses, qui se reconnaîtra, on peut apercevoir l’absence de coffres centraux et la présence d’une bande scratch 3M pour mettre un rideau afin d’isoler mon 3K pour l’équipage en repos sur les très longues rotations (ce qui implique que normalement l’appareil n’a pas de crew rest de planqué).

La chance me sourit…. Force rouge nous croise !

Second service
Un oshibori chaud !

Et voilà le second plateau… sur une nappe blanche.


Couverts en inox, serviette en tissu, pain chaud… mais les salières/poivrières ne sont plus les mêmes.
Sauf que là cela sera du café soluble de préparé (arggggg).
Hissez la grand-voile moussaillon !

Ça fait rire les oiseaux, C’est bon pour le moral,…
Évidement les jeunes ne verront point la référence à un groupe de musique créole qui eu son petit succès dans les années 80…
C’est surtout que l’on arrive !
Niveau 100 annoncé, passage de préparation cabine et passage du CCP qui viendra s’assurer que le vol s’était bien déroulé.
Gear down…






Débarquement et sortie
Après arrivée à notre point de stationnement, une passerelle unique sera mise en place sur la porte 2L.
L’équipe commerciale va alors bloquer les pax Y pour permettre une sortie en priorité des pax W et J. Je savais que certaines compagnies asiatiques et du Golfe procédaient ainsi mais là je suis particulièrement surpris.
Le passage à la PAF sera un sketch : une vague présentation de la CNI ou du passeport avec un vague contrôle visuel… autant le supprimer on gagnerait tous du temps.
Pas de bagage en soute, donc directement les douanes (occupées à fouiller des valises de passagers malchanceux, je sortirais en 30 secondes) puis direction le loueur de voiture aux jeux de mots foireux. Évidemment rien n’y sera dans la logique des procédures standards mais ce n’est plus de l’aérien (et évidement je suis tombé sur le stagiaire qui en était à son premier jour…).
Allez presque 1 h 45 pour rejoindre Basse-Terre… la faute aux bouchons, à un accident … et travailler quelques heures (en étant resté à l’heure de la métropole cela aide).
Les points non explorés
Je n'ai eu le temps que de survoler l'IFE. Son offre m'a parue largement moins fournie que sur Air code barre.
Le casque a tendance à faire un peu mal aux oreilles à la longue (cela m'arrive souvent mais là c'est un appareil LC et non un MC)…
L'offre de presse (digitale) n'a pas été explorée.
Quelques mots sur le vol retour
Quelques mots du retour (qui ne sera pas rapporté étant alors plus proche d’un zombie que d’autre chose) :
- Le personnel au sol de PTP a été aussi gentil et adorable que celui d’Orly ;
- Le salon (nous y étions à 3) était plutôt pas mal ; j’ai pu y prendre une douche (même si le débit d’eau était limité et la configuration pas top top), le personnel était très attentionné ; n'ayant jamais testé les douches du salon AF de PTP je ne peux pas comparer.
- Le vol sera un vol de nuit (dodo en FFF) avec un service un peu moins attentionné que celui de l’aller mais franchement globalement du même niveau avec 4 pax en J qui ne voulaient qu'une chose: dormir.
- L'accès n°1 à la PAF sera refusé à ORY par ADP (car seul Air France l'autorise pour ses passagers en J)… chat noir :)
Merci pour ce FR et le refresh sur l offre de SS avec les yeux d un membre de la team code barre. Effectivement, quand AF s envole côté tarif, le back up est tout à fait correct.
Visiblement, pour le parcours au sol, y a du progrès à faire, mais ce n’est pas tout à la main de SS.
Par contre, l absence d accès n1 a l arrivée fait un peu tache, surtout quand on s organise pour être léger comme l’air et donc sortir d’ORY au plus vite pour rejoindre le bureau.
Mon record sur les Antilles est 48h sur place et même en dormant sur le vol retour, on se prend une petite claque quand même donc chapeau pour le 24h !
Merci pour ce commentaire ! 😊
Effectivement l’offre Corsair est de nature à faire concurrence à AF (qui a toujours eu des spécificités « produits » vers l’espace COI pour le meilleur et pour le pire et qui cherche depuis 15 ans à uniformiser son produit LC vers l’outre-mer français)…
Pour ce qui est d’Orly, je ne dirais pas tout le mal que je pense d’ADP car ils ont fait des progrès considérables mais demeurent bien en arrière de la concurrence sur certains points…
La fin de semaine était sur le même rythme… par contre la semaine suivante… j’étais un peu « fatigué »…
Merci Didier pour ce FR !
Un bon produit propose par Corsair, cela fait plaisir de voir que les 3 compagnies presentent sur l'axe Paris-Antilles proposent desormais un excellent produit en J,
Les problemes de Wifi sont a mon sens tres penalisant sur des LC pour le travail, l'offre AF est meilleure de ce point de vue avec un forfait illimite, mais les pannes sont frequentes...
A bientot
Merci pour ce commentaire ! 😊
Effectivement on note une forte montée en gamme vers les Antilles françaises. Il est vrai que le différentiel de qualité avec d’autres destinations géographiquement proches n’avait pas de sens…
Pour ce qui est du wifi je crois que c’est surtout le position low-cost de Corsair qui leur a joué des tours. Un peu comme la franchise bagage cabine en J qui n’a pas vraiment de sens.
Mais plusieurs compagnies (dont AF) ont annoncé un partenariat avec Starlink pour du Wifi gratuit et illimité pour tous (enfin chez AF pour les membres de FB)… on verra bien (déploiement à compter de janvier 2025…).
Merci pour ce FR.
Concernant le choix du routing, AF et son yield management est infernale. Je note donc ton info que les autres compagnies y sont moins sujettes.
La carte d'abonnement te permet de ne pas subir les fluctuations de tarif c'est ça ?
Merci pour ce commentaire ! 😊
La gestion du Yield est une prérogative de chaque compagnie sauf accord contraire (cas de la joint-venture transatlantique chez Af par exemple).
Le pricing chez AF a plusieurs modes de fonctionnement suivant le type de ligne, la cabine de voyage, les dates, les tarifs, etc. C’est fait pour être illisible pour le quidam.
Je n’ai pas étudié assez le Yield chez SS et chez TX pour savoir s’ils évoluent de la même manière ou pas….
Pour ce qui est de la carte d’abonnement, sur les lignes éligibles, elle permet d’avoir une réduction variable sur un tarif de référence (au max le full-flex Y) avec des avantages de souplesse très avantageux. Cela fait monter un peu ma facture d’avion mais je gagne tellement en souplesse.
Tu reconnais une bande 3M à l'oeil nu ???
Merci pour ce commentaire ! 😊
À l’œil nu mais avec les paupières ouvertes 😊
15 ans chez 3M, je ne saurais pas le faire 😉
Il faut savoir ouvrir les yeux dans le Minnesota :) 😈😈😈😈😈😈😈
En effet, le séjour est très court. Même en classe avant, ça a dû être fatiguant.
Je sais que l’absence de coffres centraux offre une sensation d’espace qui peut-être appréciable mais je trouve que c’est une idiotie. Les passagers J ne sont pas connus pour voyager très légers et j’ai déjà eu des vols où on manquait de place.
Quelles belles vues des Açores!
Un très bon vol. Corsair a un bon produit, ça fait plaisir à voir.
Merci pour ce FR
Merci pour ce commentaire ! 😊
Je ne suis pas convaincu de l’opportunité de supprimer les coffres centraux pour Corsair vu son positionnement commercial…
Mais effectivement Corsair est montée en gamme et cela se voit !
Merci Didier pour ce retour tonitruant sur le site.
Corsair est monté en gamme avec sa classe affaire, elle n'a plus rien à voir avec ce que la compagnie proposait naguère.
Elle rivalise avec les majors, y compris AF.
Un bon vol qui te changes ORY - BES ! 😉
A bientôt...
Merci pour ce commentaire ! 😊
Je confirme la montée en gamme et le fait qu’elle « challenge » les majors.
Je rêve d’un retour de mon RER vers Orly pour bénéficier de la 14 😊 😊 😊
Bonjour Didier,
Quel plaisir de te lire de nouveau, un récit très intéressant qui détaille parfaitement le produit SS et qui le met en perspective face à AF.
Bien la nouvelle présentation du menu qui fait bien plus Premium, il y a une vraie volonté de faire les choses biens mais toujours cette entrée servie en même temps que le plat principal, ça me gêne.
PS : j'ai rajouté le salon Extime pour Orly, tu peux maintenant éditer ton FR.
A+
Merci pour ce commentaire ! 😊
Je suis moins sensible que toi sur l’entrée servie en même temps (en plus de la st jacques crue, je n’aime pas cela 😊 )….
Avec un peu de recul, SS est à la croisée des chemins sur ses positions (les discussions permanentes sur ses rapprochements ou liens avec d’autres compagnies n’aident pas, les atermoiements d’Havas, etc.).
Il ne faut pas oublier que la compagnie est sous le coup d’une enquête approfondie de la DG concurrence de la Commission européenne. En off, un scenario à la « Fret SNCF » n’est pas du tout exclu pour le moment d’ici 1 ou 2 ans. Si tel est le cas, cela permettrait à Air Caraïbes et Air Austral de racheter des actifs (slots, avions) mais à quel prix social…
Merci Didier pour le partage et heureux de te lire de nouveau.
ORY est quand même mal foutu, surtout l'ex Orly Sud mais le raccordement à la ligne 14 est un réel progrès.
Un bon vol avec des marqueurs low cost et un siège Opal de Stellia loin d'être le meilleur du marché mais le rapport qualité prix est la, surtout quand les prix de AF s'envolent et la montée en gamme de Corsair l'amène presque au niveau des grandes.
A bientôt.
Merci pour ce commentaire ! 😊
Orly Sud a 60-70 ans, Orly Ouest a 50 ans… cela se sent ! On ne prenait pas l’avion de la même manière à l’époque 😊
[Mode Jeux de mots foireux = ON]
Corsair a effectivement fait un grand bond en avant :) Mais c’est peut-être parce qu’il y a un timonier à la barre 😊 :) 😊
Merci pour la citation (bien trop flatteuse) et surtout pour ce récit en général.
Ca fait plaisir de pouvoir communiquer de nouveau.
Les classes J des compagnies françaises qui font du LC face à AF ont toujours souffert du handicap majeur de ne pas pouvoir rivaliser en termes de FFP, alors bien sûr ça ne peut être que le prix qui fait la différence... les autres attributs étant selon moi secondaires, ce qui n'enlève rien aux atouts mis en avant dans ce FR en ce qui concerne Corsair.
A bientôt.
Bonjour,
Je ne suis jamais loin dans un salon Air Chance ... ou dans un de mes RER entre CDG et BES :) :) :) :)
Plus sérieusement, mon rêve est qu'une compagnie fortement présente sur le marché français (autre qu'air Chance) rejoigne Star alliance et ne soit pas un low cost... histoire de rétablir un peu les équilibres concurrentiels :) :) :) :)