Avis du vol entre Tôlanaro et Toliara en classe Economique avec Air Madagascar

Bonjour à tous,
Après un week end pascal ayant joui d’une météo contrastée, il est temps, en ce mardi 29 mars, férié à Madagascar en raison de la commémoration des « événements de 1947 » de rentrer à la maison.
A l’origine, un vol basique en ATR était programmé entre FTU et TNR. Deux semaines avant le départ, un changement est intervenu : FTU et TLE ayant été mis aux normes pour l’accueillir, nous voyagerons avec le B-738 de MD en service depuis août 2015 et transiterons par Tuléar, dont ce sera la première mention sur le site..
Le retour comportera donc 2 FR et, pour ceux qui aiment, 2 boni (mais pas de Clyde comme dirait Cobra.)
Lien vers : [TNR-FTU : Air Madagascar]
Le Talinjoo hotel montrera une ultime fois son incompétence : alors que la totalité des clients partent sur ce vol, il n’y en a pas d’autres, alors que MD demande un enregistrement deux heures avant, alors que tous ces clients-pax veulent honnêtement s’acquitter de leur facture, personne à la réception la veille au soir et ce n’est qu’à l’heure théorique de départ de l’hôtel que le réceptionniste apparaît, les factures non préparées… Les bagages sont entassés dans un pick-up, les passagers dans un bus.

Après une vingtaine de minutes de route, nous arrivons au moment où notre avion s’apprête à se poser. Voici l’entrée du salon VIP de FTU.

L’entrée générale.

Le hasard me fait rencontrer la patronne du Talinjoo venu raccompagner des membres de sa famille. Cela me permet, à sa grande surprise, de la débriefer à propos de son amateurisme.
Puis direction le check-in. Pas de file d’attente devant les guichets puisque nous sommes retenus en amont. On remarque, à l’arrière-plan, la zone « arrivées. »

Le FIDS maison posé sur le comptoir.

Version 2.
Deux BP nous sont remis. L’agent MD s’empresse de barrer les numéros de siège attribués car le vol est en « free seating. » Devant mon étonnement, il m’explique doctement qu’une partie des pax embarqués à TNR étant à destination de TLE, les places attribuées ne seraient pas respectées à l’issue de l’escale à FTU, idem à TLE lors de la montée à bord des pax, ce qui susciterait des empoignades. Une argumentation d’une telle stupidité m’a laissé sans voix.

Madame Berthe, tenancière du bar-salon-restaurant du lieu avait de toute évidence bien plus de clients lorsque LE vol quotidien de FTU était programmé dans l’après-midi. Son chiffre d’affaires était aussi gonflé par les retards de MD… Un vol à l’heure et matinal : faillite à l’horizon…

Contrairement à 2013, le PIF n’est plus factice.

Nous voilà airside.
Les passagers à destination de FTU, majoritairement des QMM’s guys, débarquent sous la vigilance de l’ami de Cobra, le vahaza Kriss Prolls.

On remarque l’économie de peinture. MD est presque incognito.

La salle d’embarquement est de taille réduite.

Par ici la sortie ! L’embarquement est lancé. Les multiples familles avec enfant, prioritaires, me laissent craindre de ne pas avoir de siège hublot…

L’avant de notre oiseau d’occasion. On remarque que le générateur n’est pas tracté par l’énergie antanosy.

Ce cliché me vaut une réprimande (prévisible) : « Pas de photo ! » On se demande bien pourquoi.

En conséquence, je réalise ce profil depuis le sommet de la passerelle.

A l’avant, une classe affaires de deux rangs en 2-2, complète, occupée par au moins un VIP –lequel a embarqué à partir du salon réservé – et par des quidams avec une curiosité : deux enfants sur l’un des sièges.
Vue générale de la cabine Y.

Nous parvenons à trouver une rangée libre dans la partie arrière de l’appareil.

Cabine en 3-3, classique.

Le pas(négyrique) – mais on ne va pas en faire des tonnes.

Ménage approximatif et absence de tout élément de distraction.

L’avion est neuf chez MD, mais le plafonnier, tout comme le design des sièges, indique qu’il a eu une vie avant Mada. (un peu comme votre serviteur.)

Consignes de sécurité hexalingues. Marathon nous éclairera sur la raison pour laquelle une partie de la version chinoise a été barrée.

Le galley. On peut imaginer qu’une boisson chaude est susceptible d’être proposée.

L’embarquement se poursuit dans un désordre relatif vu que le vol ne sera pas plein.

Il y a fort longtemps que je n’avais pas eu un cendrier à ma disposition.

La version anglaise, en deux exemplaires, ne peut être ignorée.

Les chariots à bagage ont regagné leur position d’attente.

Le vent est fort et la pluie menace.

Le roulage commence alors que les employés de FTU terminent leur journée de travail.

Tour de contrôle et sécurité incendie.

Son ergonomie lui vaut bien des surnoms.

Nous remontons la 08.

Un demi-tour et c’est parti !

La chaîne côtière bloque les nuages et concentre les précipitations sur Fort-Dauphin.

L’une des baies autour desquelles la ville a été bâtie. Au fond, le village d’Evatra.

Au premier plan, le port, en activité pour les marchandises jusqu’en 2012, est toujours utilisé par les pêcheurs ; A la droite du port, le promontoire sur lequel fut construit le fort, aujourd’hui caserne de l’armée malgache.
Fort-Dauphin est l’une des villes de Madagascar où la voierie est en excellent état.

Nous virons à 180° pour prendre la direction de l’ouest.

La côte est extrêmement échancrée.

Plages désertes et étangs.

Nous franchissons la montagne pour atteindre l’Androy semi-aride.

La nationale 13, défoncée, mène à Ambovombe puis bifurque soit vers Ihosy soit vers Tuléar. Selon la pluviométrie, jusqu’à deux semaines sont nécessaires pour parcourir les 500 km qui séparent Fort-Dauphin de Ihosy. C’est le chemin que suit la THB depuis Antsirabe. La route vers Tuléar est plus rapide.

Les champs de sisal.

L’Androy est une des régions les plus insécures de Madagascar où les autorités hésitent à se rendre. Les populations vivent sous l’emprise des dahalo.

La cabine est calme. Les deux PNC absents. Seraient-ils aussi inaptes à faire respecter les sièges attribués ?

Les nuages prennent possession du ciel. L’IFE naturel n’émet plus.

Issues de secours pour Esteban.

Plusieurs fois rebooté, l’IFE redevient opérationnel pendant la descente.

C’est alors que l’équipage distribue un bonbon.

Nous abordons Tuléar par le sud.

Nous survolons un paysage de savane.

Sans témoigner d’une imagination débordante, on chercherait à distinguer quelques-uns des « big five. »

Nous traversons l’Onihaly.

Elle s’écoule en méandres jusqu’à la baie de St-Augustin que je vous ai présentée dans [un precedent bonus.]

La saison des pluies ne paraît pas avoir été si intense.

La baie de Saint-Augustin.

Dernier méandre.

Le village de Sarodrano sur sa lagune, présenté dans le bonus de mon dernier [CDG-TNR.]

L’ombre de nous-mêmes.

TLE en vue.

Forêt sèche.

Il est temps d’augmenter la voilure.

Nécropole.

Atterrissage un peu long : freinage énergique.

Poulies et pistons.

Nous quittons la piste.

De l’alpha à l’oméga.

« Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »
Observateurs et camions de pompiers marchent par paire.

Cuve de Jet A1.
Tous les enfants du monde viennent voir les avions.

Nous voilà à Tuléar. La durée de n’escale ne nous est pas précisée.

Jadis Tuélar accueillait des vols desservant RUN.

Voici comment effectuer en 40 minutes par la voie des airs un périple qui, en saison sèche et en suivant la côte, prend une semaine.
A bientôt pour le retour à Tana.

Je vous emmène en pays Androy pour un bonus loin des sentiers battus.
Fort-Dauphin est un bout du monde. Si la ville est en excellent état depuis « la manne QMM », les routes nationales qui y mènent sont des pistes défoncées faute d’entretien depuis plus de 40 ans selon notre chauffeur. Ayant réussi une belle journée ensoleillée pour découvrir Evatra et la baie de Lokara, la météo et le prospectus de notre hôtel nous invitent à emprunter la nationale 13 en direction d’Ambovombe. 110 km à faire, 3h30 de route (il y a le retour aussi.) La journée prendra vite des allures galère. Néanmoins elle est permet quelques clichés intéressants.
Commençons par les célèbres tombes Antandroy. Elles rendent hommage au défunt et donnent des renseignements sur sa vie. On retrouve systématiquement, telles des gardiens, des cornes de zébu.

La richesse se mesure en zébus. Il est donc logique que l’animal figure en bonne place.

Le défunt et ses biens.
Il convient de ne pas trop s’approcher des tombes afin de ne pas accomplir malgré soi des gestes « fady », tabous.

Cet autre duo de tombes semble mieux entretenu.

Monsieur dans ses vêtements d’apparat.

Il possédait au moins un train de zébus. Monsieur est né en 1865 et mort en 1941. Le coût des obsèques s’est élevé à 3 060 000 Ariary.

Voici Madame.

Elle travaillait dans la rizière. Née en 1920 et morte en 1992, il y a peu de chances qu’elle fut l’épouse du monsieur. La fille ? La petite-fille ?

Ce tas de charbon est la production d’une famille de charbonniers.

Les parents et leurs au moins 3 enfants. Remarquez que les candidats aux élections vous habillent pour longtemps. Le monsieur arbore les couleurs du MAPAR, le parti du président de la Transition Andry Rajoelina.

L’outillage est archaïque.

Un peu plus loin, des sacs de charbon à vendre. La cherté du gaz conduit 90% des habitants de Madagascar à cuisiner au charbon de bois. L’exploitation raisonnée du bois étant exceptionnelle cela explique la déforestation galopante.

On peut aussi trouver du bois.

Stand d’objets souvenirs. Nous n’adopterons pas ce caméléon.

Il est aisé de déterminer les vents dominants.

Après une (trop) longue route, nous voici à Ambovombe, chef-lieu de district, soit l’équivalent d’une préfecture.
Nous nous attablons à la Source.

L’intérieur se veut accueillant. Le service trainera mais nous obtiendrons d’excellentes frites cuites à notre intention. La tendreté du poulet Gasy est plus discutable.

Le comptoir.

La mairie porte beau.

Le bâtiment du district beaucoup moins. L’hôpital régional, en face est dans le même état.

Ce jeune marchand de poules vives en attente du chaland sue l’ennui.

Surprenamment, les enfants demandent à être photographiés. Etonnement et ravissement se lisent sur leurs visages lorsqu’ils voient le résultat sur l’écran de l’APN.
Jeunes marchands de manioc cuit.

Le livreur de dindons a aussi demandé à être photographié.

C’est la mère de celui-ci qui m’a demandé de le prendre en photo.

L’étal du boucher.
Beaucoup d’enfants sont en haillons. La malnutrition voire la sous-nutrition sont aussi très présentes dans le sud aggravées par le phénomène dahalo.

Hachoir à viande.

Cette jeune fille s’est carrément jetée sur l’APN puis a fui en courant en voyant le résultat.

Alors que la mère du bébé me demande de le photographier, cette passante s’incruste sur le cliché.
Il n’est pas rare que des parents proposent au vahaza d’acheter leur enfant. Renseignements pris, ce n’est pas une boutade.

Ce fabricant de sandales se méfie-t-il de sa production ?

Lances et couteaux. La plupart des hommes portent un couteau à la ceinture.

Têtes de lances utilisées par les gardiens de zébus et à droite l’outil agricole à tout faire.

Moyeu, jantes, courroies et bien d’autres choses. Tout se recycle.

Fatapera

Ce jeune conducteur de charrette s’est arrêté pour prendre la pose.

Ce n’est pas tout, mais j’ai de la route à faire. Et comme l’état de la borne est au diapason de celui de la route, ces 110 km vont prendre un temps certain.

Merci de votre lecture et à bientôt !