Avis du vol entre Kristianstad et Stockholm en classe Economique avec Sparrow Aviation

Bonjour et bienvenue à bord d'un vol insolite sur le plan AvGeek, mais dont je préfère informer les lecteurs "tout public" qu'il est d'un intérêt très relatif pour eux. Le petit bonus qui suivra à la fin sera du même acabit, quoique…
Tout juste arrivé des Iles Féroé (voir CPH-FAE et FAE-CPH), j'ai quitté l'aéroport de Copenhague vers midi à destination de Kristianstad, petite ville située dans le sud de la Suède, grâce à l'excellent réseau ferroviaire suédo-danois. 90mn de trajet, sans changement, pour une vingtaine d'€uros. De quoi compenser un peu la lourde somme que j'avais investie quelques heures plus tôt depuis Vagar et son excellent wifi pour acheter le billet que voici :

Eh oui, la vie de routard des airs n'est pas qu'un long fleuve tranquille. De temps en temps, il faut savoir casser sa tirelire pour optimiser un parcours et acheter en dernière minute son vol de continuation quitte à le payer deux fois plus cher que s'il avait été réservé à l'avance. Deux raisons à cela : 1/ je n'étais pas sûr à 100% de prendre le vol FAE-CPH du matin à cause des habituels aléas météo qui sont la règle aux Iles Féroé 2/ je voulais m'assurer que le vol Sparrow Aviation qui va suivre était bien effectué ce jour là par le "bon" appareil et non pas par un avion de remplacement, et c'est Flight Radar 24 qui me l'a confirmé à 8 heures du matin. Bilan : 1.499SEK débités par Amex pour une valeur de 159,48€ ! Vous me direz… toujours deux à trois fois moins cher qu'un Lorient-Paris de distance équivalente acheté en dernière minute chez Hop…

C'est en bus que je termine ce transfert terrestre entre CPH et KID.

La ligne 3 relie toutes les heures la gare de Kristianstad à des bourgades voisines…

… et s'arrête à 500 bons mètres de marche de l'aérogare de KID.

Une fois la route traversée…

… c'est bien la bonne direction :-)

Il ne reste plus qu'à parcourir une ligne droite, exercice sympathique par temps sec et sans bagages, mais à déconseiller si ces deux paramètres ne sont pas réunis.

Et voilà enfin l'aérogare, sous un soleil on ne peut plus horizontal en ce deuxième jour d'heure d'hiver, alors qu'il est pourtant à peine plus de 15 heures.

J'aborde le bâtiment par la droite…

… qui est la zone des arrivées et de la livraison des bagages.

Je ne l'avais pas vu jusqu'à présent même s'il n'y avait aucun suspense à son sujet, c'est bien LE Fokker 50 de Sparrow Aviation qui est là…

… mais pas facile à photographier en entier, hormis de pleine face.

Je ressors quelques instants de l'aérogare afin de faire ce gros plan de la dérive. Pour ceux qui auraient besoin d'enrichir leur vocabulaire anglais, je précise que "Sparrow" signifie "Moineau".

Entre les arrivées et les départs, il y a une zone assez curieuse du genre "comme à la maison"…

… et ce mini lounge, genre couvent ou monastère, ouvert au public…

… le tout fièrement logoté du trigramme local.

Plus loin, vers le centre de l'aérogare, c'est enfin le hall des départs, landside.

Personne à l'enregistrement alors que le vol part dans moins d'une heure.

Continuons le tour du propriétaire, avec le hall principal.

Voici le FIDS, qui résume l'ensemble du trafic de la soirée : un A/R vers ARN, qui s'ajoute à celui du matin, un point c'est tout. Pas facile d'exister dans ce coin du pays, quand on sait que l'aéroport de Copenhague n'est qu'à 1h30 de train du centre de Kristianstad, et Stockholm à tout juste plus de quatre.

Avec force de visuels et de messages publicitaires on mesure les efforts que doit faire le gestionnaire de la plateforme, sans doute à coup de subventions des collectivités locales, pour maintenir une activité aérienne, si maigre soit-elle, à Kristianstad.

En tous cas, le dit gestionnaire redouble d'idées pour bien accueillir ses clients, comme on peut le voir avec ce buffet de boissons chaudes gratuites en libre service.

Joli logo à affiché au dessus de la banque d'enregistrement, mais toutefois pas trop de risque de se tromper de compagnie ici.

L'enregistrement n'est toujours pas ouvert ? Idiot que je suis, c'est "à la demande" en appuyant sur la sonnette qui est sur le comptoir, ce qui déclenche la venue du seul agent d'escale en fonction, le tout ne prenant que quelques secondes.

Il n'y a pas de carte d'embarquement mais juste un accès direct vers le PIF et la zone airside, les banques d’enregistrement étant traversantes.

La salle est petite mais confortable. Il est vrai qu'il n'y a jamais plus de 50 personnes qui l'occupent simultanément.

Et revoilà notre Fokker 50 à travers les vitres.

Je tente de faire de mon mieux pour parvenir à une photo potable.

H-30mn. La porte s'ouvre et les pax se dirigent directement vers l'avion, sans escorte d'un quelconque agent d'escale, sans contrôle des cartes d'embarquement (il n'y en a pas), ni des pièces d'identité (à quoi bon puisque cela a été fait quelques minutes avant lors de l'enregistrement).

Bien que ce soit "free seating" je prends le risque de ne pas avoir une place sympa à bord car l'occasion, malgré la lumière faiblarde et la porte ouverte, d'immortaliser ce Fokker 50 dans des conditions correctes est trop belle. Le premier que je serai à marcher sur le tarmac…

… sera donc le dernier à bord, une fois la quinzaine d'autres passagers embarqués, pour le résultat que voici.

Quitte à traîner sur le tarmac, sans bien entendu la moindre réprimande de quiconque, j'en profite pour faire quelques gros plans.

C'est le SE-LIR, seul Fokker 50 peint aux couleurs de SPARROW AVIATION.

Comme on peut le voir, le rappel de l'immatriculation sur la trappe de train avant est de couleur rouge. Et pour cause, c'est un avion qui portait auparavant la livrée de feu la compagnie régionale suédoise SKYWAYS. Son opérateur précédent était Philippine Airlines, qui l'avait reçu neuf en 1989. Trois exploitants seulement en 28 ans, c'est plutôt "clean sheet" comme pedigree.

Juste avant d'embarquer, le nom de l'opérateur réel : AMAPOLA FLYG, compagnie suédoise elle aussi, spécialisée dans le cargo, et premier opérateur au monde du Fokker 50 en cette fin d'année 2017, avec une quinzaine d'appareils en service.

Eh oui, SPARROW AVIATION, malgré son branding fort et ses couleurs très visibles sur l'unique avion de sa flotte, n'est qu'une "paper airline". Le vrai AOC, d'où le numéro de vol "HP", est celui d'Amapola Flyg. Rien de tel qu'une bonne consigne de sécurité pour vérifier tout ça…

Me voilà assis au siège 4D.

Les trois premiers rangs ont été neutralisés, vraisemblablement pour des raisons de centrage.

Du coup les dossiers des sièges du rang 3 sont inclinés vers l'avant afin que personne n'y prenne place.

Curieusement, les pax se sont plutôt dirigés spontanément vers le milieu et l'arrière de la cabine. Sans doute des habitués de la ligne, sachant que le Fokker 50 est bien plus bruyant à l'avant. On notera que les têtières sont bien "Sparrow Aviation" et non pas "Amapola Flyg"

Perso, la proximité du moteur ne me dérange absolument pas ! Mise en route à 16h27 avec quasiment 1/4 d'heure d'avance.

On roule à 16h30.

La seule PNC présente à bord n'a pas fait relever les dossiers des sièges du rang 3.

Ça donne donc cette allure très "business class" avec une sensation de pitch généreux.

Le décollage a lieu dans les instants suivants.

Quelques images de la montée et du paysage des alentours de Kristanstad au soleil couchant, avec la côte de la Mer Baltique toute proche.

Un petit tour à l'arrière afin d'avoir une vue d'ensemble de la cabine.

Mais c'est tout à l'avant qu'il faut se diriger pour accéder aux toilettes, qui sont souvent le révélateur de l'âge d'un avion.

Le poids des ans n'a pas trop affecté leur état général mais…

… c'est un peu moins vrai une fois la cuvette ouverte.

L'eau du lavabo fait visiblement défaut. Elle a été remplacée par ces nombreuses serviettes rafraîchissantes. On notera la forte dose de mastic utilisée pour faire les joints, mais s'il n'y a pas d'eau qui coule, le risque est limité^^.

Question "amenities", ou autres accessoires, c'est le strict minimum.

En ressortant des toilettes on peut admirer l'escabeau avant intégré dans la porte, côté gauche bien sûr.

Et une porte basse côté droit. En cas d'évacuation prière de vous baisser.

Retour à mon siège, toujours précédé de ce dossier incliné vers l'avant.

Le trolley de catering est de sortie.

Un coup d'oeil rapide au magazine de bord, d'un intérêt très limité pour un non-suédophone puisque écrit à 100% en suédois.

Pas de carte du réseau (il est vrai limité à cette seule ligne KID-ARN), pas de description de la flotte (il est vrai limitée à ce seul avion), on passe directement à la 3é page de couverture pour connaître la description de l'offre payante à bord.

Je rajouterai pour 20SEK, soit 2,10€ environ, deux bâtonnets de viande de renne séchée enrobée dans un wrap au pain suédois afin de compléter l'offre gratuite de boissons "à la mode SAS" : eau, et café ou thé.

Le vol se poursuit agréablement une fois cette collation frugale avalée.

On débute la descente à plus de 40mn de l'arrivée programmée, comme en témoigne le pictogramme "attachez vos ceintures". Je m'en réjouis car je vise une correspondance ultra-courte à ARN, même si j'ai plan B et plan C en poche au cas où ça ne passe pas.

il fait maintenant nuit noire, alors qu'il n'est que 17h30 en cette fin du mois d'octobre.

La descente sera très longue, avec de nombreux paliers, virages et tours d’hippodrome, indiquant que c'est l'heure de pointe à Arlanda dans cette tranche horaire.

Afin de patienter au mieux, je tente d'apercevoir Marathon en train de rédiger le FR du CDG-ARN qu'il a pris ce matin là :-)

Trêve de plaisanterie. Plus les minutes passent, plus je me dis que l'espoir d'une arrivée en avance disparaît et par voie de conséquence la possibilité de repartir dans les minutes suivantes d'ARN pour la suite de ce petit périple intra-suédois. Tant pis, je suis rompu aux joies du rerouting à l'arrache, pour peu que je me trouve dans un environnement wifi favorable.

On finira par être "clearés" pour l'atterrissage, l'arrivée au parking au terminal 3 d'ARN ayant lieu à 18h00, pile à l'horaire programmé, après un voyage de 1h30 bloc/bloc. Considérant que nous avions quitté KID avec une avance de 10mn, c'est bien l'ATC qui est responsable de cet allongement du temps de vol. Par chance c'est du faux contact, donc un débarquement à pied me permettant d'être dans les instants suivants dans le terminal…

… d'où je repartirai exactement 20mn plus tard à destination de Karlstad, à bord de ce magnifique Saab 340 de Nextjet, au sujet duquel je ne ferai pas de FR. Un Saab me direz-vous, et pourquoi pas un ATP, puisque NextJet est la seule compagnie au monde à exploiter ce type d'appareil en service passagers ? Eh bien la transition est toute trouvée pour le bonus qui va suivre !

J'espère que ce récit vous a plu, autant que j'ai pris plaisir à le rédiger en me remémorant ce vol "tout bénéf" pour un AvGeek.

BONUS : Souvenirs aéronautico-touristiques d'un week-end en Suède en mars 2009

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Ce bonus est un flash-back vers le dernier week-end du mois de mars 2009, où mon épouse avait eu la délicate attention de me proposer (sans doute l'avais-je un peu orientée) une petite balade en Suède à dominante clairement AvGeek pour mon quarantième et quelques anniversaire.
Dès notre arrivée à ARN, nous nous étions dirigés vers la célèbre auberge de jeunesse qui venait d'être inaugurée dans le B747 stationné à quelques centaines de mètres de l'aérogare. Un -200 construit en 1976, livré neuf à Singapore Airlines (9V-SQE) avant de passer notamment chez Pan Am (N727PA) et Nationair (C-FNXP), puis de finir sa carrière en Suède auprès de la compagnie charter locale Transjet, qui fit faillite en 2002. Le monde est petit : j'avais volé à son bord en 1980 entre ZRH et FRA au temps béni où SQ, comme tant d'autres, régalait les AvGeeks de 5é libertés dans le ciel européen !

La livrée extérieure de cet avion a été modifiée depuis 2009 afin de porter les couleurs d'un généreux sponsor (Lycamobile) mais l'adresse est toujours bonne et cette expérience insolite est donc toujours possible en 2017.

Nous avions réservé l'unique suite de l'engin, située évidemment dans le cockpit. Numéro de la chambre : 747, bien sûr !

C'est une twin avec deux lits jumeaux carrément installés à la place des sièges des deux pilotes.

Au dessus, la télé.

Le cockpit a gardé un grand nombre de ses éléments d'origine…

… en version originale…

…même si la planche de bord a été simplifiée, sans doute pour éviter que des clients-collectionneurs passent leur nuit à dévisser certains instruments afin d'emporter un souvenir :-).

La salle de bains, assez spartiate mais qui a le privilège d'être la seule de l'avion en mode individuel.

Dans la bosse du jumbo, le lounge privatif réservé aux clients de la suite !

On descend à présent au pont principal où les autres chambres sont situées de part et d'autre de ce long couloir. il s'agit soit de dortoirs, soit de singles ou de doubles.

Toutes avec sanitaires collectifs.

A cette époque ce concept était très récent et le B747 n'avait pas encore été totalement transformé en hôtel. Il est à signaler que depuis, des chambres individuelles ont été installées dans les nacelles des réacteurs, qui n'existaient pas lors de mon passage en 2009, ainsi que dans les soutes à bagages sous le pont principal. Toutes sont équipées d'un escalier avec accès direct depuis l'extérieur, sans toilettes ni autres facilités. Il faut donc repasser par l'extérieur pour aller au petit coin ou prendre une douche dans les parties communes du jumbo, ce qui peut s'avérer peu commode quand on connaît les températures moyennes qui règnent à Stockholm la nuit six à huit mois par an.
Nous voilà à présent dans le lobby installé à l'avant du pont principal,

Deux charmantes hôtesses, en unIforme de PNC style "rétro" assuraient la réception, le bar, la boutique et l'animation.

L'ambiance était particulièrement sympa en ce dernier samedi de mars qui inaugurait la tradition désormais bien installée dans de nombreux pays d'Europe de "une heure sans électricité". Les télés étant coupées, les hôtesses avaient organisé des jeux de société. Et c'est aux chandelles que nous avions pu boire un verre… offert par la maison à tous les clients présents, en raison de l'anniversaire de qui vous savez ! Il est noter que tout voyageur de passage à Arlanda peut aller consommer au bar du jumbo, et bénéficier ainsi d'une visite des lieux, et même profiter de la terrasse en plein air qui a été aménagée sur une des ailes il y a quelques années.

Nous avons ensuite regagné nos appartements après avoir emprunté le célèbre escalier en colimaçon dont était équipé tout B747-100/200 digne de ce nom.

Bonne nuit !

Le lendemain matin, le petit déjeuner nous avait été servi dans des coffrets au look totalement aéronautique.

Cet agréable séjour achevé, nous étions partis vers Umea, au nord-est du pays, à bord d'un MD80 d'une compagnie scandinave qui commençait à grandir mais qui était encore assez peu connue.

Je veux bien entendu parler de Norwegian, qui avait commencé à s'installer sur le marché domestique suédois en reprenant les activités de la compagnie alors challenger de SAS, mais plutôt mal en point, dénommée Fly Nordic. Eh oui, c'est ainsi qu'il a bien existé des MD80 aux couleurs de Norwegian même si cela a été très éphémère. Belle (sur)prise non ?

Afin que Madame Lucky Luke ait quand même l'impression d'avoir vu autre chose que des avions et des aéroports durant cette courte escapade, nous avions fait un break touristique de 24 heures dans la région, ce qui fût l'occasion notamment d'inaugurer un moyen de transport inédit pour l'un et pour l'autre : le chien de traîneau !

Mais la ville de Lycksele où nous avions passé la deuxième nuit du voyage, dans un hôtel des plus classiques cette fois, n'était pas tout à fait choisie au hasard…

… car son aéroport était relié à Arlanda deux fois par jour par un type d'appareil très rare en service passagers, dont la fin semblait alors toute proche. Je veux bien entendu parler des fameux BAe ATP de NextJet, déjà en 2009 le dernier opérateur pax de ce type d'avion… ce qui reste vrai 8 ans plus tard !!!

Nous avions donc rejoint ARN à son bord.

A cette époque flight-report.com n'existait pas et je n'avais donc pas autant "mitraillé" que je le fais désormais, mais j'ai quand même gardé quelques images souvenir dans mes archives.

Tout ceci pour dire aux FRistes les plus jeunes, ou plus âgés selon les cas, que s'il n'ont jamais volé en ATP, il est encore temps de le faire en cette fin 2017…

…. tout comme de passer une nuit dans le B747 d'Arlanda. En revanche, pour ce qui est de voler en MD80 de Norwegian, sauf à ce que les B737 soient soudainement interdits de vol pour une raison improbable, ça semble un peu plus difficile huit ans plus tard.
Merci de votre attention et j'espère que l'un d'entre vous nous gratifiera bientôt d'un FR complet sur un vol en ATP de NextJet, avec ou sans bonus au Jumbo Hostel, que l'on peut toujours visiter sur le site internet jumbostay.com.