Mon récit de ce jour (qui n’était absolument pas prévu, ni même envisagé… ni même envisageable à l’origine) résulte d’un concours de circonstances qui devrait plaire aux pires chats noirs du site. Or tout bon lecteur de FR sait que certains chats noirs sont des professionnels en la matière !
Évidemment, comme j’avais prévu du travail au sol et à bord, le nombre de photos sera en conséquence limité, et je prie mes lecteurs fidèles ou occasionnels de bien vouloir me pardonner, mais quelque chose me dit que cela sera compensé par ailleurs…
C’est en effet ma pire expérience aérienne chez Air France/Air chance en quelques centaines de vols chez eux ! Et quitte à faire dans la négro-felino-matouïte aiguë autant le faire bien… c’est donc du lourd, du très lourd !
Introduction
Le routing d’origine-ô savant suspense digne du maître ayant commis North by Northwest- est le suivant :
AF 7363 – 20 mars 2018 - 08 :55 BES – 10 :15 ORY – A319 (tentative de report) AF 7374 – 21 mars 2018 - 21 :30 ORY – 22 :40 BES – A320 (non reporté)
Bref mon RER habituel, sans panache, trompettes, couronnes ou autres ! Le tout en blanchisserie domestique (i.e. les fameux sièges Recaro « planches à repasser » qui donnent mal au dos si le vol dépasse 60 minutes)
En conséquence, je programme donc mon réveil à un horaire presque décent (un être humain devrait pouvoir dormir jusqu’à 9 heures chaque matin), toutefois, en prévision d’un bagage en soute vide (je vais le regretter amèrement celui-là) de 4,8 kgs destiné à ramener des dossiers (c’était la seule variante du routing initial qui ne me semblait absolument pas justifier de veiller plus tard pour commettre un FR en anticipant le temps du travail du vol), j’avance mon réveil un peu afin de pouvoir respecter l’heure limite de dépose bagages…
Épisode 01 – Le démon de minuit
Je m’endors donc du sommeil du juste en comptant les A320… :) Enfin plutôt les locomotives :p
Tadadadada le réveil me rappelle à mes obligations diverses vers 6 heures 45, et c’est encore comateux et dans un demi-sommeil que je constate avoir reçu un SMS et deux e-mails du ROC…
C’était le premier coup de théâtre de ce qui va être un film à sketches…
Bon, merci les gars, vous auriez pu m’avertir vers 23 heures histoire que je puisse me rerouter sur le merveilleux vol AF 7361 de 06 :40… Bah non, c’était à 3 heures 51 du matin ! Bref sans espoir chez 99 % des paxs.
Mais le ROC travaillant dur, à 4 heures 40 (donc 50 minutes de réflexion pour commettre ce méfait), je suis rerouté d’office dans la joie et la bonne humeur sur le vol AF 7365 décollant à 11 :40 et arrivant à Orly à 13 :00… Cela semble mal barré pour le rendez-vous de 11 heures 30 et le déjeuner de 13 :00, mais bon j'y survivrais!
Sauf qu’en réalité je ne suis pas rerouté (même numéro de billet) mais bénéficiaire d’un nouveau billet (je passe de KL en 074 à AF en 057)… cela ne change toutefois rien ici d’un point de vue pratique ; échange de billet ou modification de billet, c’est de la tangouille interne !
Je décale donc mon taxi (qui n’était pas encore en route) et me dis que, pour la peine, je pourrais profiter d’un petit déjeuner en famille sans avoir à courir… ce qui n’est pas pour me déplaire (par contre mon boss lui verra rouge cramoisi)!
C’est donc à 10 heures 30 que je prends mon carrosse pour aller rejoindre le terrain d’aviation le plus proche…
En fait cela peut être aussi 7 heures 30, c'est juste une question de fuseau horaire… l'autre Brest n'est jamais très loin :)
Épisode 2 – La vie est un long fleuve tranquille
J’arrive donc à la « raie » avec certes plus de 2 heures de retard sur le routing original mais plutôt content car les 250 € qui en sont la conséquence de cette annulation à froid devrait permettent de faire une petite surprise agréable à madame :) Sorte de juste compensation pour le fait d’avoir un mari qui a parfois tendance à se muter en pigeon voyageur !
Certains font bien du trafic de saumons voyageurs; que ne ferait-on pas pour la paix des ménages!
Direction donc la dépose bagage Skypriority où il y a deux personnes devant moi dont une qui n’avait visiblement jamais pris l’avion depuis au moins le siècle dernier… La préposée au filtrage des queues n’étant présente que de manière épisodique en cas d’affluence (ce qui au passage me semble plutôt intelligent pour une plate-forme de province, s'il n'y avait pas 3 préposées à la vente qui sont visiblement occupées à chercher à s'occuper).
Bref allégé de 4,8 kilos, je me dirige vers le PIF avec mon BP…
Ayant quelques minutes avant l’embarquement, j’en profite pour prendre quelques photos en vue d’un éventuel prochain FR… photos qui sont indépendantes du vol assuré mais qui devraient être nettes du fait de la lumière du jour !
Les voici :
Tout d’abord, l’anglais façon Google translate by the French general directorate of customs and excise qui prouve que c’est bien la DGDDI qui est en charge du contrôle frontalier à Brest-Bretagne et non la police aux frontières ou la gendarmerie.
Ensuite la procédure d’admission et de sortie de l’espace Schengen pour les nuls…
A noter que vous avez maintenant le téléphone et le mail des permanences dédiées…
Et là sort un nouveau coup de théâtre…
Épisode 3 – Le mécano de la General
En effet notre vol est … retardé.
Je dois vous dire que le commandant de F-GRHE qui venait d’Orly par le vol AF 7362 a eu la mauvaise envie de vouloir faire un barbecue pour midi.
Bref, il a pris quelques mouettes dans le réacteur gauche à l’atterrissage. Il n’y est bien évidement pour rien mais un tel « incident » implique certaines précautions qui ne peuvent être omises ou occultées. Il nous est alors annoncé que, sauf mauvaise surprise, il y en a généralement pour une heure environ dans la mesure ou le réacteur fonctionnait parfaitement après l’événement et qu’il n’avait été ressenti par l’équipage aucune vibration ou comportement anormal de l’appareil.
Et c’est là que Buster Keaton entre en scène….
Je me dois de vous présenter l’équipe des techniciens d’Air France du jour…. D’après ce qui nous a été dit par divers personnels au sol, dont le commandant de bord fan de barbecue, que je crois peu fan de ce genre d'incident… Ils sont théoriquement deux en service ce jour. Sauf que l’un des deux a « oublié » de venir sans que son encadrement ne sache pourquoi, ni ait d’alternative (on est à Brest pas à Roissy). Le motif peut être parfaitement légitime (maladie ou autre) mais cela va avoir son incidence sur la suite de ce qui va être un comique de répétition burlesque et grossier (rire est bon pour le moral, ce FR devrait donc être remboursé par la sécurité sociale).
Donc, en l’absence de Charlie Chaplin, seul Buster Keaton est là. Officiant pour Hop !, il est qualifié Canadair depuis des années et a subi récemment une formation pour certains Airbus dont les monocouloirs. Cela tombe bien la desserte de Brest est assurée normalement par des CR2, CR7, CRK, A318-319-320-321… bref sur le papier il est l'homme de la situation!
c'est ainsi que le commandant de bord demande à ce que le technicien local procède aux vérifications requises afin de pouvoir autoriser l’embarquement. De ce côté-là rien à redire, un réacteur est quand même quelque chose de légèrement fondamental pour la sécurité du vol… pour un bi-moteur !
Sauf que… F-GRHB, un autre A-319, est également au sol et doit assurer le vol AF 7739 (12 :05 BES – 13 :25 CDG) et qu’il y a semble-t-il à bord 75 % de pax en correspondances à CDG dont pas mal de long-courriers. Or cet A-319 a eu la mauvaise idée de se poser à 10 :18 en arrivant de Roissy et de rouler sur "quelque chose"…
L’autre A-319 (celui qui vient d’Orly et qui y retourne … faut suivre) s’était posé peu avant (09 :55) et visiblement la piste n’était pas tip top… sans que je sache si les deux événements sont liés.
Le commandant de bord du vol de Roissy demande donc, conformément à la procédure, la vérification des pneus concernés ce qui peut conduire à leur changement.
Mais notre ami Buster Keaton va alors se précipiter sur l’A-319 de Roissy… pour confirmer après quelques vérifications (pas rapides pour autant) que tout est bon. L’autre commandant de bord (celui d’Orly, vous suivez toujours ?) est d’ailleurs allé voir pourquoi Buster avait déserté la scène de crime… Visiblement les pneus de l’autre Airbus n’avaient visiblement besoin de rien mais bon certains sont by the book, d’autres non (et c’est un débat sans fin !).
Entre-temps (oui je sais c’est compliqué à suivre) il a été annoncé aux pax un retard indéterminé pour le vol d’Orly… car Buster finit de s’occuper de celui de Roissy en premier… qui est en train de débuter l’embarquement à cet instant.
Panique chez certains pax qui demandent à être reroutés vers Roissy. Certains y auront droit (suivant le critère du doigt mouillé face à la brise marine bretonne dans une crêperie de bord de mer), les pax de 08 :55 (vous savez le premier vol annulé du matin ?… dont bibi aurait dû avoir la joie de partager le mauvais café) n’étant visiblement pas prioritaires mais toutefois admis ! Bref, quelques rerouting puis un niet… servi sur ordre de la Loubianka car le vol est complet!
Nouveau coup de théâtre, on appelle au haut parleur 2 pax qui sont no-show pour CDG ! Grâce aux no-show, un passager (une abonnée platinum sans bagages soute) sera également reroutée, le staff ayant donné la consigne stop afin de ne pas être trop en retard à Roissy. L’appareil décollera finalement à 12 :37 (+00 :32) pour arriver à 01 :31 (+00 :06) avec … un siège vide ! La rumeur disait que certaines hôtesses en uniforme on pu profiter des jumpseats… GP, Mise en place… la magie (noire) d’Air France est présente !
C’est alors que Buster Keaton se rapproche de l’A-319 d’Orly (alléluia mes frères !!!)…
Mais là … nouveau coup de théâtre !!
Épisode 4 - Titanic
En effet, le CRJ d’Hop ! à destination de Lyon (Vol A5-4093, assuré par F-GRZH) a un problème de fuite dans la soute ou dans les toilettes (c’est un peu voisin dans un CRJ)… ou dans un réacteur ! L’information variera suivant les interlocuteurs sans que j’arrive à savoir ce qu’il en est réellement (si tu nous lis Buster…) ! Buster Keaton, qui est ZE spécialist on ze place des Canadair, va alors se diriger vers cet appareil qui n’attend que son sauveur !
Effectivement il décollera après réparation à 14 :05 au lieu de 13 :25….
Mais entre-temps (vous suivez ou vous êtes déjà perdus ?) vu que cela commençait à sentir le moisi périmé pour notre vaillant vol AF 7365 de 11 :40… l’équipe au sol après avoir rerouté les pax ayant des correspondances via LYS, s’occupe des pax vers Paris.
Sauf qu’il n’y a plus que 30 à 40 sièges de disponibles pour compenser le vol de 08 :55 (prévu en A-319) et celui de 11 :40 (lui aussi prévu en A-319) même si quelques pax ont pu partir entre-temps vers Roissy ou sont dans l’avion de Lyon…
Bref tout le monde ne décollera pas avant 16 heures…
Et là Buster Keaton est rejoint par les pieds nickelés…
Épisode 5 – Un taxi pour Tobrouk
En effet, l’équipe au sol reroute les passagers sans aucun critère rational autre que « tu gueules plus fort… tu es rerouté ». C’est quelque chose à vivre une fois dans sa vie et qui se situe quelque part entre la foire agricole de Chateaulin et la criée du port de Brest…
Le calcul est vite fait : 60 à 90 personnes, 30 à 40 places… le « pousse toi de là que j’y aille » n’a jamais été favorable aux gens normaux et polis…
Je sens donc que le moisi se rapproche de moi à grands pas. Bref je sors mon arme secrète : la course à pieds !
Épisode 6 – L’étoffe des héros
Je quitte donc la masse des pax qui commencent à s’échauffer (tiens c’est très curieux, la gendarmerie des transports aériens vient juste de passer le PIF, juste comme cela au hasard pour se promener… et armés !). Il va y avoir des larmes, c’est sûr.
[A dire façon commentaire de tiercé à fond la caisse] Et c’est alors que BESMRS quitte la corde et se dirige par l’extérieur, vers le PIF qu’il passe à contre-sens en slalomant entre les pax qui s’y présentent ; en n’écoutant que son courage, il descend alors les escaliers 4 à 4 pour reprendre la corde à contre-sens et se dirige vers le comptoir dépose-bagages Sky-machin-marketing-qui-ne-sert-plus-à-rien pour arriver en 2e position !
[pfff 2e au tiercé… c’est bon suis pas encore bon pour le fauteuil roulant]
En 3 minutes je suis rerouté sur le vol … AF 7369 (14 :45 BES – 16 :00 ORY)… mais on ne me remet pas ma carte d’embarquement car il faut sortir mon bagages de la soute, le « re-taguer » puis le mettre avec ceux du vol suivant…
J’ai, en revanche mon nouveau BP, via l’application AF en quelques secondes.
Je vais donc boire un petit café et juste après je récupère mon nouveau BP, mon nouveau tag bagages et direction le PIF…
Épisode 7 – Du sang et des larmes
Je repasse le PIF… et beep bouteille d’eau… bah oui j’ai mangé à 12 heures sans attendre que la foule se précipite vers l’unique point de vente post-PIF. De toute façon la prise en charge ne viendra que vers 13 heures 30 pour des sandwich de base. J’ai mangé un peu mieux que le repas de base (le staff a pensé qu'à midi on pouvait se passer de miam miam)…
Allégé d’une badoit rouge, je retourne donc vers ma porte… et là c’est le drame. Comme cela pouvait être prévisible, certains n’ont pas pu être rerouté et le personnel ne leur propose que des « listes d’attente prioritaire ». Sauf qu’il n’y aura pas de no-show… pour un vol dont 90 % des pax sont déjà passés post-PIF.
Et c’est là où les pieds nickelés apparaissent dans toute leur splendeur : il reste à faire la queue pour le rerouting des abonnés et des platinum qui sont et resteront sur le carreau ! Alors qu’ils étaient originellement prévus sur le vol de 08 :55 !!!
C'est alors la grande pensée pour eux:
:)
Avec commande d'un taxi et d'un billet de TGV pour Paris…
Si je n’avais pas repassé le PIF, je serais dans la même situation : prévu sur le vol de 17 :10 (en Canadair) ou celui de 20 :40… voir ceux du lendemain si les correspondances l’imposaient (et cela sera le cas pour certains qui n'avaient guère envie de dormis à Orly).
Alors, autant je peux comprendre que les VIP (il n’y en avait pas sur ces vols), les familles avec des enfants en bas âge soient reroutés en priorité (cela a été plus ou moins le cas d’après ce que j’ai pu voir même si le doigt mouillé a ses limites), planter des abonnés et des haut-statuts qui ont déjà été planté le même jour pour le vol précédent est totalement inacceptable. Deux annulations coup sur coup… ouch !
Plusieurs de mes coreligionnaires m’indiqueront en plus que la ligne Platinum sonne en plus ostensiblement dans le vide, histoire d’en rajouter ! Là c'est l'effet veille de grève ou en langage marketing "France is in the air"…
Épisode 8 – Le retour de la momie
Et c’est alors que revient sur la scène Buster Keaton qui était allé semble-t-il réviser ses procédures autour d’un café… dans son bureau !
Oh un réacteur ! Comment cela s’ouvre…. Oulalala c’est compliqué. On apprend au passage qu'il n'aurait pas ouvert un capot de CFM depuis sa formation. Je comprends qu'il opte pour une révision expresse.
(mémo pour moi-même: oui je sais c'est un navet car en plus les réponses sont fausses)…
Et c’est alors qu’un autre coup de théâtre intervient….
Épisode 9 – En attendant Godot…
« Mesdames et messieurs … nous avons le regret de vous informer que le vol AF 7369 de 14 heures 45 à destination de Paris-Orly est annoncé avec un retard de 20 minutes environ. Nous vous remercions de votre compréhension et vous tiendrons informé de l’évolution de la situation ».
Inutile de préciser que ce jour là l’ambiance côté piste est plus proche du « Ah ça ira, ça ira, ça ira… » que du « Tout le monde, il est beau, tout le monde il est gentil… »
D’ailleurs la gendarmerie patrouille entre les portes faisant visiblement un « show of force » (mais ce n’est pas la Force, c’est la force… autrement dit n’est pas avec nous, celle dont nous aurions vraiment besoin…
Histoire de préciser le boxon, voici une vue du back-office : le nombre de « cadavres » sur l’imprimante témoigne du nombre de reroutages (parmi les 6 postes utilisés pour y procéder).
Interlude
Afin de permettre aux fidèles lecteurs de comprendre un peu le déroulement des opérations aéro-portées (qui frôlent la complexité du D-Day)… un petit résumé intermédiaire s’impose ! Le vol AF Brest-Orly de 08 :50 a été annulé durant la nuit. Le vol AF Brest-Orly de 11 :40 est retardé … dans l’attente du « Go/No go » du technicien. Le vol AF Brest-Orly de 14 :45 est retardé … avec une possible évolution de la situation.
L’équipe au sol est visiblement dépassée par la triple intervention (un pneu, un réacteur, des toilettes ou autre chose) et par la gestion de pax…
Épisode 10 – Papy fait de la résistance
Mais c’est alors qu’un nouveau coup de théâtre interviendra… Nous apprendrons le motif de l’annulation du vol de 08 :55 (vous savez, celui qui a été annulé pour être remplacé par celui qui est retardé… sans vraiment être sûr de décoller).
En effet cet Airbus n’a pu décoller d’Orly car une visite de maintenance préventive n’a pas été opérée cette nuit du fait d’un grève interne à Air chance prévue alors que les équipées étaient planifiées comme il se doit. L’équipe au sol n’a pas jugé utile de chercher à faire faire cette opération sur Roissy ou par sous-traitance alors que visiblement ce problème était connu depuis la veille…
Épisode 11 - Transformer
Histoire de rajouter un couche aux divers problèmes du jour, je me dois de vous signaler que l'aérogare de Brest dispose de deux positions au contact dotés de passerelles télescopiques. L'une est en panne (Les Roissy embarquent donc via le tarmac) et l'autre est occupée par l'Airbus d'Orly qui est retardé (imposant donc un autre accès escalier).
Ce détail (un de plus) ralentira nécessairement la suite des opérations mais comme nous ne sommes plus à 3 minutes près !
Épisode 12 – Les ailes de l’enfer
Et c’est alors qu’arrive – sous vos applaudissement – F-GPMA, un troisième A-319 qui doit assurer le vol d’Orly (celui de 14 :45 qui est retardé pour l’instant officiellement à 15 :00).
Cependant, la minute de culture générale semble appropriée ici (à conseiller à tous les afficionados de TK:
L’embarquement s’effectuera rapidement (avec bibi en quasi n° 1 car très judicieusement positionné juste après un PMR) … puis viendra l’attente !
En effet un nouveau coup de théâtre va arriver ! Je sais on ne s’en lasse pas.
[commentaire pour moi même: c'est compliqué à mettre en FR des événements parallèles car si on n'essaye pas de mettre un peu de logique cela devient incompréhensible, … quoi je vous est perdu ?]
Bah oui, vous l’aviez oublié mais Buster Keaton est toujours dans l’action. N’hésitant pas à suivre ses procédures pas à pas au risque de ralentir l’opération qui consiste… en un contrôle visuel des éléments interne du réacteur.
Donc nous avons: Buster, l'équipage de l'A-319 de gauche (celui de 11:40), l'équipage de l'A-319 de droite (celui de 14:45) et quelques membres du personnel de l'aéroport et d'AF…
Sauf qu’il est tellement lent que l’équipage de l’A-319 d’Orly (celui de 11 :40) arrive en limite d’amplitude horaire et qu’il ne sait toujours pas si c’est Go ou no Go. Bref, le vol AF 7365 sera aussi annulé au nom du sacro-saint principe de précaution.
La preuve en images :
C’est alors que le commandant de bord du vol de 14 :45 va autoriser l’utilisation des jumpseats pour caler quelques personnes en plus (dont deux GP en poste).
Pour la petite histoire, j’avais signalé au personnel sol que j’étais prêt à renoncer à mon siège pour un jumpseat en poste (pas fou la bête). J’ai même demandé confirmation de la transmission de cette demande au personnel sol qui m’a indiqué qui oui, cela avait été fait et que le commandant était en train de l’étudier. Le commandant de bord m’a ensuite confirmé ne jamais voir été informé de cette demande. C’est dire le niveau de nickel des pieds !
Épisode 13 – Vol au-dessus d’un nid de coucou
Le reste de vol s’effectue presque normalement… Pourquoi presque ? Parce que du fait de ce <beep> de première classe, l’appareil décolle à 15 :32 (+00 :47) et que les pax initialement prévus sur ce vol-là ont des correspondances courtes à Orly qui s’annoncent chaudes comme de la braise.
Bref la cabine est énervée (mais observe Buster Keaton qui est toujours à l’œuvre sur sa droite)…
Le pitch… classique en rangée 1 :)
Décollage, montée, sucré-salé, début de descente.
C’est alors que le CC (qui cherchait visiblement à faire du mieux possible pour limiter la casse) fait le tour des pax en correspondances avec le message ACARS ad hoc. Etant en 1E, je suis aux premières loges : Mon voisin de droite a moins de 10 minutes pour la clôture des portes… avec un bagage soute (sur lequel il fait son « deuil » par habitude). Je demande si on est au large ou contact. Il me répond, au contact en Sierra 24… j’apprendrais ainsi que désormais je dois me balader avec la documentation aéronautique en PDF sur moi pour savoir car lui ignore ou est Sierra 24. Mon voisin de gauche a 40 minutes pour l’outre-mer : faisable.
On arrive et là… coup de théâtre !
Épisode 14 – Le repos du guerrier
Sierra 24 est en réalité au Hall 2 côté sud ! Bref l’un des meilleurs emplacements au contact à Orly Ouest.
Tous les pax en correspondances navette n’auront pas à passer le PIF.
Pour les autres, le personnel au sol est présent avant la sortie de l’enceinte contrôlée pour aiguiller les pax entre hall 2 et les autres (avec pancartes) et en zone publique pour les autres…
Épisode 15 - Terminator
Ahahahahaha, vous croyiez que c'était fini !
Non il me reste à récupérer ma valise vide (vous savez les 4,8 kgs qui m'ont empêché de filer vers Roissy vers le premier-deuxième-troisième-quatrième-cinquième vol de la journée).
Évidement qu'elle avait été mal étiquetée prioritaire (sur du domestique ou cela ne fait visiblement aucune différence pour les bagagistes) avec son étiquette jaune "Priority" non insérée dans le tag bagage. Généralement elle sort dans les dernières (priority au chargement pas au déchargement).
Sauf qu'il ne fallait pas sous-estimer le pouvoir d'ADP.
Ayant atterri à 16:25, mon expérience me laisse augurer une sortie de l'aérogare vers 17 heures et des brouettes.
Évitant quelques chauffeurs de taxi clandestins, j'arrive au tapis bagage à 16:35 et la livraison est annoncée à 16:46. Pour Orly c'est honorable (heure creuse surement aidée je suppose par un prompt renfort au regard des short connections multiples).
En réalité les bagages arriveront à 16:39 et mon bagage sera en 6e position (avec 4 non prioritaires avant…) Sur ce coup là pas mal du tout. Comme quoi :)
Bonus de fin: pour les sceptiques
Petit bilan intermédiaire
Je vais volontairement distinguer 3 choses : - le sol à Brest - les autres vols - le vol opéré
Le pilotage global d’Air France a été absent… à croire qu’après 17 heures les avions dorment. L’annulation d’un vol pour défaut de personnel de maintenance n’a pas à être opéré à 3 heures du matin. Soit on l’annule avant 23 heures/minuit pour permettre à ceux qui ne sont pas couchés de se rerouter avant, soit on affrète, soit on sous-traite la maintenance ponctuellement. Je précise que vu la collection d’abonnés, d’habitués qui étaient présents, au moins 50-60 pax seraient alors parti avec les deux vols de 6 heures (ORY et CDG) ce qui aurait considérablement simplifié la gestion de la suite.
Le sol à Brest a été au-delà du lamentable. Le vol de Roissy n’est pas parti plein, le vol de Lyon du matin apparemment non plus, des gens sont partis le lendemain ; les informations incomplètes, fausses ou contradictoires étaient légions (et je n’exclut pas leur présence dans ce FR vu la masse d’informations). Visiblement l’encadrement était soit absent, soit débordé, soit pas équipé pour faire ce qu’il fallait (étant précisé que le reroutage en masse peut être fait à distance, c’est donc inacceptable). Je précise qu’Air France avait donné l’ordre par TELEX à Buster Keaton de s’occuper uniquement du vol de 11 :40 pour Orly ; il a préféré s’occuper d’abord des deux autres incidents. Là aussi c’est inacceptable dès lors qu’il est qualifié pour Airbus et que les autres appareils ne sont pas en danger (ils étaient au sol, moteurs arrêtés, etc.).
Les équipages des autres vols n’ont pas forcément été compréhensifs (le commandant de bord de Roissy qui fait le forcing pour partir le plus vite possible) ,mais pour le vol de 11 heures 40 je dois signaler que le commandant de bord alternait les passages à la recherche de Buster Keaton et ceux avec les passagers. Il n’hésitait pas à répondre aux questions des passagers y compris sur l’aspect technique ou sur les aspects procéduraux. Très bon point surtout qu’il était plutôt ouvert… et pédagogue pour ceux qui visiblement confondaient le moteur d’une 2CV et un turbo-réacteur à double-flux ! L’équipage du vol opéré a essayé de sauver les meubles avec les moyens du bord : i.e. sucré salé pour tout le monde et excuses réitérées… mais que pouvait-il faire d’autre ? L’approche directe par la piste 06 suivi d’un très court roulage a sauvé plein de correspondances.
La mauvaise connaissance d’Orly par les PNC s’explique par le fait que l’équipage était basé CDG et ne venait que ponctuellement sur Orly… surtout sur les positions de stationnement et les facilités PIFienne qui en résultent qui sont un cauchemar propre à Orly et qu’un PNC normal ne peut soupçonner.
Épilogue – Nous irons tous au paradis
L’A-319 (F-GRHE) est rentré comme AF384V sur Orly (décollage 18 :37 – arrivée 19 :49). De mémoire, les numéros de vol en « V » sont censés être haut-le-pied et donc sans charge marchande.
J’ai sollicité les indemnisations qui vont bien chez AF… on verra quel sort ils réservent à un pax platinum subissant une double annulation ! J’espère qu’il ne feront pas le coup des circonstances extraordinaire parce que là je serais très méchant.
Je serais peut être en retard mais j’arrive à bon port:
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Verdict
Air France
5.0/10
Cabine5.0
Equipage5.0
Divertissements5.0
Restauration5.0
Brest - BES
3.5/10
Fluidité3.0
Accès4.0
Services5.0
Propreté2.0
Paris - ORY
4.3/10
Fluidité5.0
Accès3.0
Services5.0
Propreté4.0
Conclusion
Il vaut mieux en rire qu’en pleurer. Par contre, c’est révélateur de l’absence totale de solidité des process et autres règles en cas de mauvais fonctionnement. Aucune leçon n’a été tirée des errements passés. Or, c’est en cas d’incident que l’on voie si une compagnie aérienne est vraiment solide.
Je rappelle qu’il s’agit de vols domestiques français, avec une escale qui est considérée par Air France comme suffisamment importante pour justifier de personnel maison sur place, d’une bonne desserte et un jour sans neige ou grêve. Je n’ose imaginer ce qui se serait passé à l’étranger sur un terrain de 3e zone.
Une annulation peut arriver (même si ici le motif est risible), deux pour les mêmes pax… non !
Kafka doit être le modèle de management chez Air chance :)
13 LIKESLIKER POUR REMERCIER L’AUTEURMERCI ! FLIGHT-REPORT LIKÉ
Ça faisait longtemps qu'on avait pas eu un galère report sur le site, merci !
Un vol plein de rebondissement ! C'était le chaos à Brest ce jour-là... Vraiment pas de bol pour vous, tout comme Air France qui a multiplié les déconvenues sur plusieurs de ses avions... Gestion des problèmes moyennes, mais le personnel de devait pas être en nombre suffisant pour la gérer au mieux.
"Une annulation peut arriver (même si ici le motif est risible), deux pour les mêmes pax… non !": double annulation, double indemnisation ? :)
Tout d'abord merci pour cet humour très bien placé, humble et avec de bonnes références, un plaisir à lire!
Gestion des vols intérieures me parait toujours apte à passer au second plan, comme prouvé avec la grève de ce jour.
Le bon d'achat ou le remboursement conformément aux lois européennes à été appliqué ou tu attends la réponse? Pas dur que le statut plat change les choses, mais n'hésite pas à nous tenir au courant.
On ne dira jamais assez le romantisme des "aforesaid" et des "therewith" de la poésie administrative angliciste !
Quant au récit... les deux adjectifs qui me viennent à l'esprit sont "énorme" (pour l'auteur) et "démoralisant / affligeant" pour AF au sol, qu'il soit en Ile de France ou en Bretagne.
Il y a largement de quoi faire un épisode de ces séries télévisées aéronautiques avec force animations en 3D pour permettre au béotien de suivre. On pourrait naïvement imaginer qu'AF fasse un REX (retour d'expérience, pour les "aforesaid" béotiens) sur cette journée, en incluant ce FR dans sa bibliographie. On me permettra d'en douter.
Une succession improbable d'incidents racontés avec l'humour qui sied pour rendre la lecture jouissive, sentiment évidemment absent pour celui qui vit les événements.
Air France : "à eux de nous faire préférer le train?"
Bonjour et merci pour ce FR rocambolesque, presque à vous faire regretter le TGV... Situation totalement ubuesque, qui plus est pour un passager Platinum, la (re)protection des pax à Brest semble effectivement bien aléatoire! Difficile de suivre l'évolution de la situation compte tenu du nombre incroyable de ratés sur ces quelques heures! Mail magique d'AF avec cette mention démente: "cette attestation ne saurait en aucun cas être interprétée ni utilisée comme une reconnaissance de responsabilité"... BEN VOYONS, MON COLON! Un exemple de gestion de "crise" (qui n'en est pas une) à présenter à tous les gestionnaires comme cas à ne surtout pas reproduire. J'attends avec impatience l'update qui présentera les efforts mis en oeuvre par AF pour les compensations! En tout cas, merci pour ce récit et pour le temps consacré à sa rédaction, à la place de son auteur, pas sur que je sois resté si calme et prozaïque... Mathieu
Le pire c'est que tous les habitués (quelque soient leur statuts) auraient parfaitement compris une gestion de crise rationnelle... les pieds nickelés, non :o)
J'avais même pensé à faire un schéma pour suivre ! Pour écrire le récit j'ai du m'y rependre à plusieurs fois pour essayer de rendre Kafka accessible :)
Quelles galères. Prises une après l'autre rien de bien sérieux mais l'accumulation d'incertitudes pèse. En tout cas, c'est très bien documenté et bien narré surtout quand on essaye de ne pas trop subir la situation.
On est d'accord, intrinséquement AUCUN des n événements n'est grave... c'est juste l'accumulation et l'absence totale de pilotage qui rend le truc simplement digne de Cameroon airways :)
Existe t'il un qualificatif pire que "Chat Noir", ce n'était pas la journée à prendre un billet de loterie ! Une odyssée pour un vol qui à la base semble banal Comme quoi, tous les voyages sont différents
Merci pour le partage, (de cette galère), qui comme d'habitude est narrée de façon magistrale, à bientôt !
Je propose "chat platinum" et d'attribuer ce titre à notre ami du 8e arrondissement (dans lequel je serais tres bientôt si mon crk daigne arriver à Brest ;) )...
Quand je dis que Brest est au bout du monde, il n'y a que les corses qui me comprennent ;) entre corses on se comprend ;) ;)
FR n'a plus qu' à créer le prix du galère report de l'année: je suis candidat (et puis tant que l'on y est un statut club 2000+platinum ultimate+platinum for life ne serait pas pour me deplaire car c'est parfaitement cumulable. .. ma dit un club 2000 qui est aussi plat for life)....
Merci pour ce report ! La question est : avez vous, vous même réussi à "suivre" votre récit, parce-que là, ça part mais alors vraiment dans tous les sens ! Bien joué tout de même le court roulage à Paris, ce qui était sans doute le minimum acceptable.
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20 Commentaires
Un vol plein de rebondissement ! C'était le chaos à Brest ce jour-là... Vraiment pas de bol pour vous, tout comme Air France qui a multiplié les déconvenues sur plusieurs de ses avions... Gestion des problèmes moyennes, mais le personnel de devait pas être en nombre suffisant pour la gérer au mieux.
"Une annulation peut arriver (même si ici le motif est risible), deux pour les mêmes pax… non !": double annulation, double indemnisation ? :)
A bientôt !
Tout d'abord merci pour cet humour très bien placé, humble et avec de bonnes références, un plaisir à lire!
Gestion des vols intérieures me parait toujours apte à passer au second plan, comme prouvé avec la grève de ce jour.
Le bon d'achat ou le remboursement conformément aux lois européennes à été appliqué ou tu attends la réponse?
Pas dur que le statut plat change les choses, mais n'hésite pas à nous tenir au courant.
Bon week-end et à bientôt
Les gestion du vol a été clairement mauvaise sur tout et de ce depuis le début...
Je vous tiendrais au courant de la suite des événements.
PS: je ne veux pas contrarier les vocations, c'est donc bien volontiers que je te laisse ton rôle favori :o)
Quant au récit... les deux adjectifs qui me viennent à l'esprit sont "énorme" (pour l'auteur) et "démoralisant / affligeant" pour AF au sol, qu'il soit en Ile de France ou en Bretagne.
Il y a largement de quoi faire un épisode de ces séries télévisées aéronautiques avec force animations en 3D pour permettre au béotien de suivre.
On pourrait naïvement imaginer qu'AF fasse un REX (retour d'expérience, pour les "aforesaid" béotiens) sur cette journée, en incluant ce FR dans sa bibliographie. On me permettra d'en douter.
Merci pour le partage !
Enorme... j'ai effectivement pensé à un émission type vidéo gag pendant un instant :o)
Un ReX ? Monsieur se croit dans un compagnie aérienne sérieuse !!! Là on est chez Hop! la bonne blague...
Une succession improbable d'incidents racontés avec l'humour qui sied pour rendre la lecture jouissive, sentiment évidemment absent pour celui qui vit les événements.
Air France : "à eux de nous faire préférer le train?"
A bientôt !
Situation totalement ubuesque, qui plus est pour un passager Platinum, la (re)protection des pax à Brest semble effectivement bien aléatoire!
Difficile de suivre l'évolution de la situation compte tenu du nombre incroyable de ratés sur ces quelques heures!
Mail magique d'AF avec cette mention démente: "cette attestation ne saurait en aucun cas être interprétée ni utilisée comme une reconnaissance de responsabilité"... BEN VOYONS, MON COLON!
Un exemple de gestion de "crise" (qui n'en est pas une) à présenter à tous les gestionnaires comme cas à ne surtout pas reproduire.
J'attends avec impatience l'update qui présentera les efforts mis en oeuvre par AF pour les compensations!
En tout cas, merci pour ce récit et pour le temps consacré à sa rédaction, à la place de son auteur, pas sur que je sois resté si calme et prozaïque...
Mathieu
J'avoue avoir eu du mal des fois à suivre les évènements et que finalement la capture d'écran finale m'a bien aidé :)
A très bientôt !
Quelles galères. Prises une après l'autre rien de bien sérieux mais l'accumulation d'incertitudes pèse.
En tout cas, c'est très bien documenté et bien narré surtout quand on essaye de ne pas trop subir la situation.
Une odyssée pour un vol qui à la base semble banal
Comme quoi, tous les voyages sont différents
Merci pour le partage, (de cette galère), qui comme d'habitude est narrée de façon magistrale, à bientôt !
Quand je dis que Brest est au bout du monde, il n'y a que les corses qui me comprennent ;) entre corses on se comprend ;) ;)
FR n'a plus qu' à créer le prix du galère report de l'année: je suis candidat (et puis tant que l'on y est un statut club 2000+platinum ultimate+platinum for life ne serait pas pour me deplaire car c'est parfaitement cumulable. .. ma dit un club 2000 qui est aussi plat for life)....
La question est : avez vous, vous même réussi à "suivre" votre récit, parce-que là, ça part mais alors vraiment dans tous les sens !
Bien joué tout de même le court roulage à Paris, ce qui était sans doute le minimum acceptable.
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