l'introduction
Avec le reconfinement, je m'aperçois que je n'ai pas vraiment aussi avancé qu'il le fallait dans la réduction de retard de publication. Mais à vrai dire, ce ne devrait pas m'inquiéter.
Qui dit confinement, dit abstinence de vols et même si dans l'interlude j'ai eu l'occasion de recompléter le stock de retard à écluser, il n'en reste pas moins qu'il faut savoir dorénavant gérer son petit trésor de FRs à reporter pour ne pas disparaître de la une ou des hit-parades. Ou pire encore, devenir tributaire des confinements en étant l'instrument servile de la chance d'avoir pu voler ici ou là lorsque les conditions le permettent.
Bref "gérer son retard", c'est faire acte de résistance anti COVID, tout comme applaudir les soignants à 20h. Et c'est aussi efficace tout en donnant bonne conscience à peu de frais.
Le moment reste propice pour publier un aller retour - on ne peut plus banal - à l'orée de cette nouvelle période d'immobilité forcée.
Il s'agit du dernier voyage pré covid.
Une dernière fois, des pax sans masques, des aéroports sans gel hydroalcoolique, des salons où l'on peut dévaliser le buffet sans avoir à se justifier du regard avec les employés qui dorénavant vous servent et potentiellement jugent votre gloutonnerie de nanti !
La raison de ce dernier voyage depuis les Vosges était de rechercher une maison pour ma nouvelle affectation.
Il y aura donc un (tout) petit bonus Saint Dié pour marquer le coup : la cathédrale de Saint Dié. J'habitais à 200 mètres mais n'avais jamais pris le temps de la visiter à quelques jours de mon départ !
Place au routing qui ne devrait pas occuper trop de mémoire vive de votre cerveau que je vais m’employer à rendre disponible du mieux que je peux.
Enchainement de vols
- 1AF1093 - Economique - Bâle / Mulhouse → Paris CDG - Embraer E-190
- 2
Au programme de ce FR : un vol de la muerte naturellement, l'ultime passage au salon skyview, des adieux déchirants aux omelettes industrielles, une madeleine de Proust appropriée pour ce vol et une arrivée dans les frimas.
LE prelude
L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, donc arrivée à 5h32 au P1 de l'EAP. Grand luxe pour moi car je voyage sur notes de frais.

Cinq minutes seront toutefois nécessaires pour arriver au PIF. Papi se fait vieux !
Aujourd'hui 26 février, les deux vols vers Paris sont à l'affiche. C'est désormais une photo collector avec la disparition de la route vers ORY.

Bandit manchot pour ce petit matin. Bizarrement, la disparition des vols vers ORY s'affichait sans détour dès avant le confinement.
C'est un complot, nous le sachions !

La lumière verte, c'est pour faire plus écolo, j'imagine.

Cela semble bien calme au PIF côté France. Donc, allons-y.
Je piffe frâââânnncaaais, moi Môssieur !

Pas de file au PIF et j'arrive en zone duty free à 5h44.

Chemin faisant, je me dis qu'il s'agit de ma dernière fois au salon si le voyage vers Tallin devait être annulé.
Les faits m'ont donné raison.
C'est donc un moment d'émoi intense, les larmes me viennent aux yeux, l'émotion me submerge pendant cette marche funèbre.

le lounge report - clap de fin
Tout comme cette image d'Epinal de mes FR ces derniers 18 mois.

Les cocotiers vont me manquer, mais c'est plus ce petit pont à la japonaise, dont l'inutilité n'avait d'égal que sa valeur décorative.

J'ai été fort critique sur le buffet. Ou plus exactement son manque de renouvellement.
Certains se sont montrés plus acerbes encore sur la qualité. Tout est vrai mais force est de constater que rares sont les salons d'aéroport secondaires qui se fendent d'une telle offre.
Le leberwurst étant évidemment l'étendard grotesque de l'endroit.

Ah, la salade de fruits est là. Mais, il s'agit plus de fruit en conserves que de fruit frais…

Je ne sais si je m'invente des malheurs, mais j'ai eu l'impression lors de mes derniers passages que les saucisses étaient de moins en moins bouillies. Voilà un sujet de thèse intéressant pour un historien dans cent ans : "De l'évolution sociologique appliquée aux coutumes alimentaires des pollueurs fréquents sud alsaciens et bâlois au début du XXIème siècle".

Le sujet devrait néanmoins se tarir avec la partie de l'omelette dont la sinistre immuabilité me marquera à jamais et jusqu'à mon lit de mort.

C'est pourquoi, je me contenterai de ce choix frugal.

La photo est certes floue mais ce n'est pas en raison d'une consommation matinale de ces breuvages.
Pas de champagne au salon, mais on peut faire semblant, ce qui n'est déjà pas si mal.

Une petite demie-heure à musarder et je quitte bientôt le salon pour rejoindre les portes.
J'ai toujours été étonné de l'organisation d'AF à l'EAP à cette heure : ils privilégient l'efficacité opérationnelle sur la prévention du risque d'aiguillage. Il est facile pour un pax de se tromper de file avec ces deux vols parisiens concomitants.

le flight report
Je n'ai pas profité du fait des files communes d'un embarquement skypriority. Ce dernier est généralement fait en début d'embarquement et il est nécessaire d'écourter son passage au salon pour en profiter. Bref, un choix cornélien confinant au tragique.

Fuselage shot contrarié.

L'accueil est souriant à bord comme souvent chez AF (et nettement plus que sur easyJet).

Je m'installe à mon siège. L'espace aux genoux est sympathique sur l'embraer d'AF.

Le test marathon n'est pas parfait, mais soit.

Tout comme le test Horatius.

A vrai dire, la propreté n'est pas pleinement satisfaisante…

On repousse avec 8 minutes de retard.

Pendant ce temps, je constate que je fais des émules : Mr PAX9A demande à changer de place, ce à quoi la PNC répond qu'il faudra attendre le vol de croisière. Las, une Bourbine prend l'objet de sa convoitise quelques minutes après dans la plus pure application de la méthode du squale. Ce qui poussera Mr PAX9A à faire fi des instructions qu'il a reçues pour annexer le doublet en 5AB.
Quel triste spectacle de voir la piétaille se battre pour des sièges vides. Quant à moi, protégé par l'auréole de sainteté emplatinée, je suis préservé de ces basses et viles manœuvres (enfin sur AF, hummpfff).


Décollage à 06h47.

Service souriant et poli.

L'offre est toujours aussi chiche. Mais bon c'est une madeleine collector :)

Les cieux hivernaux ne sont guère cléments pour l'observation aérienne.

Et cela se répercute au sol, littéralement.


Brr, il va faire froid !


Allez une de plus pour vous préparer à l'hiver qui s'annonce !


Nous voilà arrivés au T2G.

L'instant danette pré COVID, enjoy !

Tandis que je prends congé de l'équipage, je jette un regard concupiscent à ce marqueur du luxe à la française.

Rejoignons le hangar.

Dans les entrailles du terminal.

Ne reste plus qu'à récupérer le véhicule de location, cette fois-ci au T2G.

Merci de m'avoir lu !
Le bonus : la cathedrale de saint die
Sévèrement endommagée pendant le second conflit mondial par les troupes allemandes en déroute, elle a été resconstruite à l'identique.
La nef romane est notable par ses chapiteaux épargnés par le dynamitage de 1944. Des vitraux du XIIIème siècle sont visibles dans l'abside.

L'orgue en place depuis 2006 remplace celui détruit pendant la guerre.

Deux peintures du XIVème.


Merci de m'avoir lu !
Merci beaucoup pour ce FR cher collègue déodatiens ! Oui moi aussi je suis de Saint Dié.
Ce FR qui nous paraissait classique en février dernier, nous parait aujourd'hui comme rare pour les utilisateurs réguliers de l'Euroairport.
A bientôt
Quentin5488
Merci Quentin pour le com.
Ne me dis pas que tu vis à Saint Dié, car alors cela deviendrait le plus grand miss de FR : deux Quentin à Saint Dié et Fristes !
Merci Quentin pour ce FR.
gérer son petit trésor de FRs à reporter => la paresse naturelle c’est ça ? ^^
des adieux déchirants aux omelettes industrielles => comedia del arte.
une photo collector avec la disparition de la route vers ORY. => avec 16 vols aujourd’hui, cela peut maintenant tenir sur (presque) un écran…. #tristesse.
l'émotion me submerge pendant cette marche funèbre. => comedia del arte (bis repetita)^^.
Brr, il va faire froid ! => ah oui le lendemain je mangeais en terrasse à Madrid, quelle idée d’habiter un pays si froid.^^
Bonus qui permet de découvrir Saint-Dié des Vosges.^^
A bientôt
Merci Valérie pour le com.
Après mon année iranienne, je pense que ma paresse est plus conjoncturelle que structurelle ! Alors naturelle, je n'y crois pas ;)
Juste un savant mélange de retenue et d'économie dans une ressource qui devient rare.
Oui voilà qui est très vrai, et il n'y a qu'un pas avant de tomber dans la bouffonerie.
On se demande bien pourquoi tous ces migrants veulent venir en Europe alors qu'ils vivent dans des pays ensoleillés... Alors que nous n'avons qu'une envie, partir en week end au sud ;p
Merci pour ce récit Quentin!
En février dernier de la même année en cours, nous étions loin d'imaginer non pas 1 mais 2 confinements en 2020! Quelle année...
"L'accueil est souriant à bord comme souvent chez AF (et nettement plus que sur easyJet)." Ah, pas de chance chez les oranges, et de la chance chez la cie tricolore alors ^^
Belle arrivée sur le sol enneigé.
A bientôt.
Merci Benjamin pour le com.
Annus horribilis pour nos petites natures. 2021 devrait s'annoncer sous de meilleurs augures, du moins au second semestre.
Pour avoir pris easyJet et AF assez souvent, je dois reconnaître que les équipages AF sont souvent plus heureux de travailler. Il y a des exceptions des deux côtés naturellement mais en moyenne, c'est l'opinion personnelle que j'en tire. Et pourant la moyenne d'âge n'est pas la même - les salaires non plus....
Merci Quentin pour ce FR!
J'étais comme toi loin d'imaginer à quel point ce dernier vol avant COVID serait potentiellement le dernier avant une révolution des modes de voyages (type 11/09 pour la sécurité).
RAS à bord, un vol qui a le mérite d'exister face à la concurrence du TGV.
Marrant de revoir le T2G qui n'est pas prêt de réouvrir (ce qui est une bonne nouvelle pour la CX)
A + !
Merci Nicolas pour le com'.
S'agissant d'un vol en Février, on ne savait pas encore à quelle sauce on allait être manger. A cette époque, c'étaient ces idiots d'Italiens qui ne savaient pas s'y prendre. On a vu qu'on ne valait pas mieux qu'eux.