Bonjour,
et bienvenu(e)s au quasi-dernier chapitre de cette saga estivale, mêlant découverte de contrées exotiques à la quête de statut chez l’alliance Oneworld.
Si vous avez manqué les étapes précédentes vous pouvez les consulter sur les liens ci-dessous:
Enchainement de vols
- 1
- 2
- 3
Deux journées se sont écoulées sur le beau archipel d’Okinawa et il est temps de rentrer à la maison.
Toutefois, un des bouts de ce périple étant de récolter le plus de points Fly-On possibles, le retour ne sera pas une affaire prosaïque.
Sans trop prêter l’oreille aux vives protestes du petit activiste qui habite en moi (soucié des fortunes de l’environment), je décidai de faire un aller-retour-aller pour rejoindre Tokyo.
Les deux premières étapes, étalées sur deux journées, ne seront pas répertoriées ici car (elles furent) trop banales.
PASAGE AUX FAITS
Ce récit commence donc la vielle, lorsqu’on s’est rendu à l’aéroport de Naha en transport commun. Un monorail moderne et efficace relie le centre-ville avec l’aérogare en à peine 15 minutes. On est loin des foules tokyoïtes ici.

Quelques instants avant l’arrivée au terminus, le trajet offre des vues remarquables sur les installations aéroportuaires.

Et une (courte) passerelle, bien équipée vis-à-vis des passagers à mobilité réduite (ou de ceux chargés comme des baudets), connecte la gare avec le terminal domestique.

Les amateurs de la chose [tarmacadams et va-et-vient aéronautique] peuvent trouver son bonheur tout près des sas d’entrée du niveau supérieur (L3, comptoirs d’enregistrement), où l’on est déposé lorsqu’on rejoint l’aéroport par la route, en transport privé.

L'Aeroport
On part, d’abord, perquisitionner chez la concurrence… l’Empire déguise ses agents aux tropiques avec des motifs floraux, leur procurant une allure décontractée et sympathique… mais, faudra-t-il se méfier? Ils restent, tout de même, des émissaires des forces dominatrices, n’est-ce pas? … Le panneau à l’arrière, d’une allure également décontractée et kawaii -on est clairement en terrain vacancier ici- nous remémore le délai maximal pour franchir les contrôles de sécurité : 20 minutes avant le décollage. Au Japon les vols domestiques sont, de manière générale, des affaires pragmatiques, sans pompe, efficaces et précis.

En cet après-midi pré-estival les choses ne tournent pas en ronde pour la flotte impériale. 70% de ses vaisseaux ont été mis à terre dans les trois heures qui suivent.

Les compagnies a-bas-cout du Kansai n’hésitent pas à investir dans des technologies de pointe afin d’améliorer l’expérience des voyageurs (et peut-être aussi afin d’amincir leur budget salarial…*-)

Mais ça ne veut pas dire qu’ils aient complètement écarté les bonnes vielles techniques manuelles.

Voici un plan des lieux (en réalité il s’agit du niveau inférieur -L 2, portes d’embarquement-). C’est vrai que le schéma ne dépeigne que les ’faubourg’ domestiques mais c’est comme même étonnant de constater que les langues autre que le japonais sont presque absentes -faméliques- dans le 6eme aéroport du Japon [par volume de passagers internationaux].

On rentre dans notre univers. Naha étant un bastion de l’Alliance Rebelle, les quartiers sont amples et bien fournis d’information. En dépit de ce qu’un voyageur distrait pourrait soupçonner, les iles de Honto (Naha) et Ishigaki 石垣島 (ou celle de Kume 久米島) ne sont pas reliées par bus.

Chez JAL ça a l’air de rouler beaucoup mieux que chez l’Empire. Seulement un tout petit DHC-8-400, en partance pour Kumejima, a été annulé. Et il y a, comme même, un vol sur la même route maintenu juste une heure avant (mais déjà complet…)

Caméras thermiques, tourniquets et scanners sont franchis sans encombre et on débarque sur le large couloir reliant toutes les portes d’embarquement (ceci peut coincer si deux gros porteurs en provenance d’Osaka et de Tokyo débarquent au même moment. Ici, comme dans beaucoup d’aéroports au Japon, les flux d’arrivées et départs se croissent).

Puisque le temps est beau, les vitrines sont propres et on a raté la visite du Churami, on décide de se ruer dans un petit safari et rendre visite à la faune locale.
Tour d’aquarium : on commence par une grue qui nous fait coucou avec son aile.

Et on continue par une joviale requin-baleine, une des plus gaies livrées que je n’eus jamais vu. J’adore.




Le prélude du bestiaire prend sa fin avec un sobre oiseau, posé avec désaffection et tatoué d’une fleur locale entremêlée à du patois okinawais.

Le protagoniste
Le plat principal est avec nous. Quelle beauté! Délicieux!

Enfin ! Il est à moi!

Comme son nom l’indique, il est le troisième fiston à avoir rejoint la famille.

Répertorié sous tous ses angles

Et encore! (Cette merveille de caravelle sera, par la suite la vedette de ce récit)

l'abordage
J’avais attendu TELLEMENT ce moment!
Le personnel de JAL se drape aussi de motifs fleuris aux tropiques. Cet air jovial se mêle bien, je trouve, avec l’esprit de vie des iles Ryukyu. Tout le monde est prêt pour débouter l’embarquement. A fermeture des portes moins 20min. Pour un A350. 369 places. Remarquable.

Après les salutations coutumières et les révérences de rigueur, les passagers les plus impatients s’élancent vers les lecteurs infrarouges des cartes d’embarquement.

Je suis également pressé d’aborder ce navire magnifique, mais je fais usage des manuels de médiation zen qu’une belle connaissance m’offrit un jour, et je laisse le courant couler.

En à peine 6 minutes la vaste majorité de passagers (3/5 de remplissage, dans une estimation très grossière) se sont acquittés des formalités d’embarquement. Au Japon, assez souvent, on est bien efficace.

Dès que l’espace devient vacant, j’entame mon cheminent vers l’Eldorado.
Ultime vue depuis le bâtiment du terminal. La lumière tamisée du crépuscule apporte une aura féerique.

Dommage que la passerelle soit tellement opaque.

Les employés au sol redonnent les dernières touches

Et ils nous laissent seuls devant ce beau frontispice (d’autres contributeurs de ce site l’auraient décrit, peut-être, comme une composition de portes estebienne… ).

La porte en tout sa splendeur

Et le svelte -donc peu encombrant- siège de l’équipage de cabine.

La carlingue fusionne avec le ciel. On va bientôt embrasser notre compagnon de voyage…

Une auguste grue nous accueille, sur fond grenat. Carmin peut-être ?

Voici une des kitchenettes (y-a-t’il un terme français par les ’galleys en avion’?), moderne et proprette. D’une allure très mondrianesque, je trouve.

Suivie par l’espace de vie des richissimes voire des gagnants de la tombola journalière (aujourd’hui, malheureusement, je ne pus rejoindre aucune de ces coteries).

La ‘faaa-sou-to’ classe est aménagée en deux rangées de 2-2-2 avec des fauteuils qui ont l’air très confortable et un bon compromis entre intimité et accessibilité au siège voisin. C’est assurément subjectif, mais je trouve qu’ils ont fait le pari du classicisme et, de ce fait, l’ambience pèse un peu, a l’air plutôt vieillotte. J’aime bien, pourtant, la gamme de cramoisis et azurés qui imprègne cet espace. Il faut préciser que les vols les plus longs prévus pour ces oiseaux ne dépassent pas les trois heures. Le niveau de confort me parait, donc, plus que convenable.




Mes remarques précédentes ne veulent pas dire que je ne regrette pas avoir manqué cette cabine de justesse, lors du swap d’avions survenu dans mon report précédent. Les sièges en Première sont carrément plus larges que ceux de la classe J. La preuve:

Avant d’entrer dans les détails de notre demeure pour les prochaines 165 minutes, deux accessoires:
Une porte

Et une porte (le cabinet d’aisances est fenêtré mais pas washletté).

La classe J est distribuée en deux secteurs de sept et cinq rangées (2-4-2) séparées par une zone intermédiaire de services avec galleys, toilettes et sorties de secours. Voici la ’grande’ cabine.

Tous les sièges sont équipés d’écran (une nouveauté chez JAL pour les vols domestiques). Les caméras montrant les vues extérieures semblent être très populaires aujourd’hui.

L’offre filmique est squelettique : un film japonais et un film étranger (=hollywoodien). C’est tout. L’offre télévisuelle est plus copieuse, mais si on n’apprécie pas les manières du petit écran japonais on est mal barré. L’offre musicale est variée et il est facile de trouver son bonheur. Il y a une très bonne offre de lecture: journaux, magazines tous genres et BD (exclusivement en langue japonaise, si mes souvenirs sont bons). Et puis il y a les cartes navigantes interactives et les susmentionnées caméras. En somme, il y a du bien et du pas bien.

Voici les sièges, pris depuis plusieurs angles (la photographie de sièges n’est pas mon fort, désolé)




Ma place aujourd’hui se trouve à l’avant de la deuxième cabine (’mini-cabine’, si on le veut).

Et la vue extérieure est agrémentée du devant de l’engin gauche.

Chacun cherche de trouver son bonheur à sa manière. Vive la diversité!

Les pochettes (du devant) sont bien remplies. Ni les écrans tactiles ni la pandémie ont réussi à amincir leur contenu.

Voici une partie de l’offre.

Tiens! La France et Monet font la une du magazine de vol du mois de juillet.

Pour les amateurs de l’aviation civile.

Ils sont toujours là. Indispensables et serviables.

La nouvelle vidéo de sécurité est austère et légèrement ennuyante, surtout lorsqu’on la compare aux folies créatives à la mode chez les concurrents depuis quelques années. Même les infiniment souriantes hôtesses de l’air de JAL montrent une fière allure tout au long du clip. (On ne rigole pas ici).

Mais elle a le mérite d’être très didactique et saupoudrée de détails bons à retenir.

En rétrospective, le message reste ferme et on s’en souvient aisément. On ne se perd pas en anecdotes ou curiosités.

On fait nos adieux à Naha sous l’empreinte du tsurumaru, vieux de ses 63 ans.

Et on nous fait des adieux en retour. Ça ne pouvait pas être autrement. Notez le manque d’alignement et le caractère légèrement nonchalant des salutations. Seraient-t-ils dû à l’insouciance okinawaise? -d’ailleurs bien revigorante-.

Lors de notre roulage on tombe sur Sakura-jimbee, sœur jumelle de Jimbee-jetto, la requin-baleine introduite plus haut. Elle est également -voir plus- charmante.

Le soleil s’approche de l’horizon.

Et on est tout prêt pour s’envoler.

Blam! (ou Whaam! ou VAROOM!!)

dans l'air
Un chef d’œuvre d’ingénierie embrasse les banlieues méridionales de Naha (en avalant des terrains militaires).

Plus tard, cette grosse boite de pandore semble libérer des serpents asphaltés découpant le paysage local.

On tourne et tourne.

Et on nous offre la possibilité de renouveler nos adieux aux terminaux d’OKA ainsi qu’à ses deux pistes.

Coucher de soleil, aile, ailerette?<ailerette> et archipel des Kerama 慶良間諸島. (Facile à comprendre pourquoi l’armée états-unienne choisit les lieux pour lancer son ultime attaque sur l’archipel okinawais, résultant en un tristissime bain de sang de plusieurs mois).</ailerette>

Pandore nous régale avec des élégantes formations nuageuses et un petit bout de paradis tropical. Vous devrez déposer toute votre confiance en mes mots car vos yeux n’y parviendront pas à l’apercevoir, mais couronnant ce coin d’Eden on trouve (coincé entre deux parcours de golf) les formidables ruines château de Nakagukusu 中城城. Il fut la dernière demeure de Gosamaru 護佐丸 (ou Mokokutei 毛国鼎, pour les sources chinoises), courtisan (aji, 按司) proche du souverain unificateur Sho Hashi 尚巴志 et également responsable du magnifique château de Zakimi-gukusu 座喜味城 tout près du célèbre -car répertorié à maintes reprises- cap Zampa.

La boite pandoreenne continue à déverser des morceaux d’Eden, saupoudrées de petites nuages.

La lumière s’en va. Mais avant de partir, elle nous laisse une panoplie de nuances.

Dans ces temps incertains nombre de pratiques ont été réévaluées. A vrai dire, avant l’apparition du virus, l’offre restauration n’était pas non plus pléthorique. Mais, en dehors de grandes sourires masquées (ajoutés à leur gentillesse pérenne), celle-ci sera la seule gratification offerte par le personnel pendant ce vol.

La vaste majorité des aéronefs de JAL -domestique- permettent de se connecter gratuitement au monde depuis les cieux (ainsi que de regarder une petite sélection de -pour la plupart ennuyeux - clips, la météo ou le positionnement du vol en temps réel)

Quand les cabines sont agrémentées d’écrans individuels, l’immersion dans l’expérience aéronautique est accrue. Grace, surtout, au savoir-faire de Panasonic

Parfois on se croirait aux commandes!

Après des heures de vide, on s’approche de la civilisation. La grosse tache noire qui traverse le centre de l’image a l’air d’être la baie de Tokyo. Si c’est correct, donc, en haut les préfectures de Kanagawa et Tokyo, en bas celle de Chiba.

On est presque au sol.
Si vous êtes indulgent(e) vous vous direz que c’est artistique. Si vous êtes pointilleux (-euse) vous vous direz que c’est un grand raté! Je vous laisse choisir.

On vient de toucher le sol. Les cliches ténébreux se poursuivent.

On est entouré des nôtres et on se trouve quelque part dans l’est. C’est bien parti pour être atterri dans le bon endroit.

Les bonnes sensations sont bientôt confirmées. C’est Tokyo qui nous accueille.

Et sur ce, fatigués, on saute dans la navette nous emportant vers notre gite pour ce soir, dépourvu de présence humaine à l’accueil mais arborant des vélociraptors en plastique et articulés, souhaitant un bon séjour aux clients.

Un vol qui nous permit de compléter la première étape de notre retour (l’Empire étant la seule entité assurant une connexion directe entre chez nous et Okinawa, on n'allait pas aviver les flammes de nos antagonistes, comme même! :-)). Un vol pratique. Efficace. Et en A350. Très convenable, en somme. Merci encore d’avoir fait l’effort de lecture jusqu’ici et on se retrouve au prochain rendez-vous.
Merci pour ce FR à bord du très attendu Airbus A350 de JAL.
La cabine est bien pour un vol domestique, l'offre IFE est vraiment limite avec seulement deux films.
Dommage pour le catering qui est vraiment nul, surtout pour un vol de près de 3 heures.
Certains dises "officines" pour les galleys, mais "galley" est le plus souvent utilisé même en français.
A+
Moment de cours de français par Esteban :)
Officine : terme utilisé pour l'endroit ou le pharmacien vend, entrepose et stocke ses médicaments
Office : terme qui peut être utilisé en aviation pour le lieu où l'on prépare les repas
Voilà voilà :)
Merci pour le commentaire ainsi que pour les différentes suggestions linguistiques... ?
Globalement le service chez les -grandes- compagnies japonaises est d’haut niveau, mais l’offre à bord les lignes domestiques n’est pas leur point fort. D’ordinaire, tant JAL comme ANA, ne proposent qu’un service succinct de boissons non alcoolisées (café, thé et sodas) en dehors des classes supérieures. Pendant les premiers mois de la pandémie, le service tourna au strict minimum, mais il fut rétabli peu de temps après ce vol.
La courte sélection de films est, effectivement, vraiment dommage. Mais je trouve le reste du contenu IFE convenable (surtout pour ceux qui lissent le japonais).
A bientôt !
Merci pour le partage !
Le service à bord est quand même en dessous de tout, c'est très décevant.
A bientôt !
Excellent j'adore ^^
Merci de retour ! On essaie de bricoler des phrases et des nuances en français, avec nos compétences limitées...
Merci pour ce FR.
le délai maximal pour franchir les contrôles de sécurité : 20 minutes avant le décollage => bonne performance
Amusant le panneau d’affichage de Peach.
Enfin l’avion tant désiré est là.
A bord la différence est quand même impressionnante entre le first et la business (mais bon toujours très loin devant de ce qui se fait en Europe).
Sauf pour la collation.
A bientôt
Merci pour le commentaire!
En effet, ce que JAL appelle ‘class J’ est en réalité plus proche d’une premium éco, surtout sur ses A350 et B787. JAL est, je crois, la seule compagnie japonaise à proposer 3 classes distinctes en vol domestique.
Mais même la classe économique dans ces A350 constitue un espace plus que convenable pour effectuer des vols tellement courts (HND-CTS ou HND-FUK dépassent à peine les 90min).
Je partage également un autre de vos avis : le service de boissons est largement améliorable.
Cet A350 est vraiment un très bel avion. C’est plutôt sympa de pouvoir en profiter sur un vol domestique.
Pour une J domestique, le sièges est plus que satisfaisant. Comme beaucoup, c’est le même que pour la Premium Economy internationale.
Tres artistiques les photos de l’approche ^^
Merci pour ce Fr